Antigone est un homme au sanctuaire de Cybèle

Gwénaël Morin, metteur en scène de la pièce, nous offre une version moderne et vivante d’un classique. Le cadre, minimaliste, a permis l’osmose entre comédiens et public. L’histoire d’Antigone, vous la connaissez. Pour le reste, lisez plutôt.

C’est le début de la pièce. Les comédiens surgissent de toutes parts. Ils nous regardent dans les yeux et transmettent leur émotion. Le chœur débarque et crie. Chante. Et transmet le message. Il est le même, l’histoire est la même : la loi des hommes contre celle des Dieux et le combat d’une jeune fille, Antigone, pour la sépulture de son frère.

Le chœur est constitué de personnes comme vous et moi. Ce ne sont pas des comédiens, ce ne sont pas des chanteurs. Ce sont des personnes qui se sont inscrites sur une site qui proposait d’interpréter le chœur de cette pièce. Le théâtre se démocratise donc de plus en plus. Le chœur scande des “destin !”, “tragédie !” avec des mégaphones de fortune. Ça nous prend aux tripes.

Le combat d’Antigone est interprété à merveille par un Julian Eggerickx complètement transformé. Il transcende le public, il le touche. La larme a l’œil, il s’efface et s’écrase face au puissant et un tantinet misogyne Créon, joué par Virginie Colemyn.

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La particularité de cette première représentation lyonnaise était bien l’aspect moderne. D’abord les décors, Thèbes, la cité où se situe l’action, est matérialisée par un drap blanc sur lequel est inscrit sobrement en noir “Thèbes”.

La porte, sur laquelle Antigone s’élève pour gagner de la hauteur face aux hommes, est bricolée en bois. Les costumes sont très sobres. Une jupe bleue pour Antigone et deux cercles rouge sur la poitrine du comédien pour représenter les seins de la jeune fille, une vieille perruque pour Hémon, un chapeau et une épée en carton pour Créon.

En bref, il s’agit de décors et de costumes pour le moins minimaliste. Ce minimalisme permet clairement de s’imprégner de la force et de la sensibilité des comédiens. Ce classique de Sophocle n’a rien perdu de son authenticité, au contraire, il réussit toujours à attirer et à séduire le spectateur.

Et comme le metteur en scène me le confiait, “la modernité de cette pièce réside dans sa simplicité”.

Antigone, d’après Sophocle, mis en scène par Gwenaël Morin, aux Ruines romaines de Lyon, chaque soir jusqu’au 12 juin, à 19 h. 20 €/15 €, guichet des Nuits de Fourvière.

Toute la programmation des Nuits de Fourvière.

2 commentaires Ajouter un commentaire

  1. adriana dit :

    Merci énormément pour cette manne d information.

  2. Pasqua dit :

    je vais mettre tout de suite cette article dans mes favoris. Encore merci pour tout

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