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16 h 04
Nous décollons de la chapelle tandis que le groupe de marcheurs nous quitte pour suivre sa propre route. Une petite frayeur, les bus ne sont pas carrossés pour les chemins de terre.
Michel nous sort de là d’une main de maître et ça passe moyennant une petite bosse. Un détour au bourg pour attraper d’éventuels retardataires, et c’est reparti.
16 h 30
Paf la claque. Nous sommes sur le front de taille des carrières du Hinger, dans le cratère creusé par 50 années d’exploitation. “Du grès armoricain” nous explique Laurent Kerryel, venu nous accueillir. C’est une roche sédimentaire ayant subit l’influence du volcanisme qui a donné naissance au massif Armoricain durant l’ère primaire il y a 200 à 500 millions d’années… Oui, bon, d’accord, je reviens à la musique.
C’est au tour de The Odd bods, Yann et Ludo. Rayures et zébrures en avant, ils viennent de Lesneven. C’est parti pour un rock-électro très années 1980. Le public s’égaye dans l’arène minérale ou se réfugie à l’ombre du bulldozer. Décalage quand tu me tiens.
Alors, vos impressions ?
Yann. C’est marrant comme lieu.
Ludo. Très impressionnant.
Yann. Normalement on joue plutôt dans des cafés-concert ciblés rock et pour un public qui nous ressemble plus. Là il y avait tous les âges. C’est une super expérience.
Ludo. Oui et normalement on joue aussi beaucoup plus fort (rires). On est plutôt Talking Feads, Dévo…
Vous avez de l’actu en ce moment ?
Yann. Oui, on sortira notre deuxième album après l’été et on cherche quelques dates pour la rentrée.
Ludo. On a aussi une session live dont on aimerait faire quelque chose, c’est en projet.
Retrouvez The Odd bods sur Facebook (mh, faudrait voir de vous occuper de la page les gars !) et Bandcamp.
17 h 10
Après une session réhydratation, c’est le départ de la carrière. Dans le bus, notre hôte, Laurent Kerryel explique.
« Nous appartenons au groupe Colas, mais nous sommes très autonomes, c’est pour cela que nous avons eu la liberté d’ouvrir le site pour les Vaches Folks. On s’est vraiment fait plaisir même s’il y a des contraintes de sécurité. Le temps était avec nous aujourd’hui, mais nous avions un plan de repli, dans le hagar. » Michel, notre chauffeur attitré, complète. « Oui, on avait une alternative pour tous les sites. »
17 h 28
Arrivée sur le site du Menez Poulig. Il s’agit d’un jardin campagnard, prêté aux Vaches Folks par le fils de l’ancien propriétaire décédé récemment. Là-bas nous attendent les Kittiwake, juchés sur un talus faisant office de scène.
C’est l’année du bac pour tous les membres du trio. Ça ne les empêche pas de venir se prêter au jeu pour les Vaches Folks. Pas simple, mais les trois étudiants en musique, Léna, Laurine et Charlie, pourtant débordants de timidité, s’en sortent très honorablement.
Ils nous interprètent une jolie pop douce, parfaitement assortie au contexte bucolique, à une, deux ou trois guitares. Ce n’est pas leur baptême des Vaches Folks. Michel me glisse au creux de l’oreille qu’ils s’y sont déjà produits pour des premières parties et que Léna y a notamment « assuré comme une bête malgré la panne d’électricité ».
Plus tard pour l’apéro-concert, je comprends mieux. Léna, qui m’avait semblée la plus réservée du trio, sort du bois. L’heure de passage est pourtant probablement la plus ingrate qui puisse être. Les participants de l’après midi se restaurent ou rentrent chez eux, le public du soir n’est pas encore arrivé. Pourtant les Kittiwake acceptent de bonne grâce de s’y coller après des balances éclair.
Les morceaux du trio, sans doute plus à l’aise dans un environnement conventionnel, gagnent en caractère et en nuance. Mon seul regret ? Qu’ils aient plié bagage avant que je puisse aller à leur rencontre. Ils ne sont visiblement pas du genre à zoner. Ce sera donc pour une prochaine fois.
Tout sur les Kittiwake sur info-groupe.com.
17 h 50
Départ du site du Menez Poulig. Ah, une voiture garée devant le bus au moment où nous embarquons se range sur le côté puis redémarre sitôt que nous sommes passés. Ils nous suivent. C’est bien ça, le circuit a gagné des passagers clandestins. Le chauffeur leur lance un regard noir. Frustration, quand tu nous tiens. Respire Michel, et réjouis-toi, au contraire. C’est la rançon du succès.
18 h 03
Juanito Fuentes nous accueille dans un champ de la ferme de Kernir au son du Buena Vista Social Club. Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, il est accompagné d’Akli.
♫ ♪ De alto cedro voy para marcané ♫ ♪
♫ ♪ Luego a cuelto voy para mayari ♫ ♪
C’est tout confort. La partie du champ dans laquelle le public se trouve a été fermée depuis un moment. Nous pouvons nous asseoir sans crainte, à deux pas des vaches mélomanes de la ferme de Kernir. Non, je ne plaisante pas. Et elles savent ce qui leur plaît ou pas. Je vous JURE qu’elles ont adoré Hasta Siempre, serrées les unes contre les autres, se tenant au plus près des musiciens. Et je vous promets qu’elles se sont barrées pour Hey Joe avant de revenir pour Historia De Un Amor.
Le duo ne nous interprète quasiment que des reprises. Je comprendrai pourquoi un peu plus tard, lorsque je les attraperai devant le stand du luthier, une fois revenus sur la place.
Vous avez choisi de n’interpréter quasiment que des reprises, une raison particulière ?
Juan. Oui, effectivement, à l’exception de Maman, qui est une création d’Akli. C’est parce que c’était la première fois que nous jouions ensembles. Nous devons étoffer le répertoire.
Sans rire ?
Visiblement si, mon étonnement les fait rire. Pourtant c’est un fait, c’était la première de leur duo. L’un comme l’autre sont de toute évidence des routards chevronnés. Ils grattent et chantent comme ils respirent, ça passe tout seul.
Bon, alors, quelles sont les impressions ?
Juan et Akli. Ça nous a beaucoup plu.
Juan. Ça donne des idées, envie d’aller plus loin.
À la base, vous êtes plutôt quel style ?
Juan. Moi c’est flamenco et salsa.
Akli. Moi c’est blues.
Juan. Et donc maintenant c’est mexicain blues. Pour le nom, on va rester sur la première inspiration, il faut toujours garder la première inspiration.
Et donc, ça donne quoi ?
Akli. Éduardo et Pedro King.
Longue vie à Éduardo et Pedro King (avec un K s’il vous plaît !) Aucun morceau à donner en lien, forcément, c’était leur première. Jusqu’à ce qu’ils commencent à tourner ensembles, les vadrouilleurs des Vaches Folks resteront les seuls privilégiés à les avoir entendu.
Tous remontent dans le bus pour le retour vers la place du village. L’après-midi fut magnifique, sous un soleil radieux.
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Un festival dont le nom doit plaire à la FNSEA…………….