Rebellyon a récemment réalisé un bilan des mort·es de la répression policière pendant le confinement, qui se chiffre à douze personnes au moins.
L’article met en évidence des points communs entre ces douze événements : « pas de preuve, pas de témoins, pas d’enquête journalistique ». Pour une de ces morts, celle de Romain le 1er mai, le collectif Désarmons-les a réalisé un travail de remise en contexte, montrant les différentes zones d’ombre du côté de la police, mais aussi celles laissées ou favorisées par le traitement médiatique.
C’est toujours la même dynamique d’effacement des idéologies des flics pour se focaliser sur les détails de radicalité ou de dangerosité (imaginées) des victimes. Tant et si bien que lorsqu’une condamnation a lieu (à Marseille, de la prison ferme pour des CRS suite à un conrôle d’identité avec maltraitance et arrestation illégale pendant le confinement), Politis écrit que « la chose, en France, est assez rare pour être relevée » et Désarmons-les analyse la décision sous l’angle de son utilité et de sa récupération stratégique par le pouvoir.
Plusieurs documents produits récemment, portant sur la période du confinement ou non, peuvent nous permettre d’appréhender plus largement la situation (et on ne prétend pas être exaustif·ve ici, on vous signale ce qu’on a apprécié).
Les éditions La Fabrique ont mis en accès libre pendant le confinement La Domination policère, livre de Matthieu Rigouste publié en 2012. Cet article de L’Envolée culturelle en propose une lecture à la lumière de la période de confinement.
Le film À nos corps défendants, qui propose une vision de la domination de l’État et des violences qu’il inflige dans les quartiers populaires, est disponible sur une plateforme bien connue (et le site internet du film propose aussi une filmographie sur le sujet).
Egalement filmé dans les quartiers populaires, Covid 18 : dans le nord de Paris sous confinement est un témoignage du quotidien, celui du 18e arrondissement, qui montre bien à quel point les logiques de contrôle social ont été exacerbées pendant cette période.
On pourra consulter aussi, dans une perspective internationale, le site Mitard du confinement qui répertorie les informations concernant les lieux d’enfermement durant les deux mois précédant le 11 mai. Il cherche à « rendre compte de ce que fait la gestion de l’État à ceux qui sont ou se retrouvent le plus à sa merci ».