L’autonomie alimentaire est nécessaire pour sortir du capitalisme

Comme nous l’avions écrit dans un article précédent, la décroissance de l’activité économique nécessaire écologiquement parlant ne peut être mise en place sans penser aux plus précaires qui ont besoin de leurs emplois pour survivre.

On retrouve régulièrement cette tension dans l’histoire des luttes écologiques comme en témoigne ce communiqué de presse de la CGT consécutif à la fermeture de la centrale de Fessenheim.

Le manque d’autonomie limite notre force de proposition, notre force de persuasion et même notre capacité à imaginer la possibilité d’une sortie du capitalisme. Pour renforcer le mouvement anticapitaliste, le collectif Laisse béton propose de multiplier les zones d’autonomie définitives (Zad) et de les relier afin qu’elles se soutiennent.

Mais comment construire ces zones d’autonomie ? Certain·es regardent du côté des coopératives intégrales, s’inspirant de celle de Catalogne qui compte plus de 2.000 membres. Elles proposent un socle de coordination et crée des outils collectifs pour de nombreux projets autonomes. Parmi les nombreuses alternatives, on peut aussi citer la coopération intégrale du Berry ou les communautés Longo Maï.

D’autres regardent vers l’Amérique du Sud, où il y a de nombreuses expériences de réappropriation de terres. Le Mouvement des sans-terre au Brésil compte aujourd’hui 1,5 millions de membres et est sévèrement réprimé. Mille sept cent vingt-deux militant·es ont été assassiné·es entre sa création, en 1985, et 2017. Ce mouvement exproprie des terres de grands propriétaires pour que des familles de paysan·nes s’y installent, crée des écoles et est organisé selon des principes de démocratie participative.

Mais attention, il y a plusieurs façons de parler de l’autonomie alimentaire : nous ne souhaitons assurément pas la même que des industriels bretons pratiquant l’agriculture intensive qui demandent la suppression de normes environnementales et qui traitent les écologistes de « terroristes alimentaires »… De la même façon, le local n’est pas forcément bon : il peut être identitaire ou émancipateur.

Illustration : Le site utopies-concrètes propose une carte des alternatives et une carte du réseau des sites internet de collectifs et d’informations (attention, page longue à charger).

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