Prunes, ratonnade et LBD : c’est vrai, la police n’a pas chômé !

Le confinement a été marqué par une mise sous pression accrue des quartiers populaires. Amnesty international a authentifié une quinzaine de vidéos de violences policières filmées au cours du confinement, et, au 20 avril, au moins cinq morts en lien avec une intervention policière étaient déjà déplorés, plus une liste longue comme le bras de violences diverses et variées, comme le résume cet article de Rebellyon.

A ces cinq morts recensées au 20 avril s’ajoutent au moins un mort en prison en Seine-Saint-Denis pendant la nuit du 30 avril et un autre le 7 mai à Villeneuve au sud de Grenoble.

Nous l’évoquions précédemment, une des premières manifestations post-déconfinement a eu lieu le lundi 11 mai à 18 h 30 à l’Île-Saint-Denis. La chaîne humaine contre les violences policières s’est transformée en nasse et a rassemblé jusqu’à 400 personnes.

Le 26 avril, c’est dans cette commune qu’a eu lieu l’interpellation violente, avec passage à tabac et insultes racistes, d’un jeune homme égyptien qui depuis a porté plainte. Suite à la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo tournée par les riverain·es, deux des policiers incriminés ont été suspendus. L’homme, prénommé Samir, fait désormais l’objet d’une obligation de quitter le territoire français, bien que les charges ont été abandonnées suite à sa garde à vue. Interrogé pour Là-bas si j’y suis, il envisage de porter plainte pour « violence volontaire avec arme et insultes à caractère raciste »->https://la-bas.org/la-bas-magazine/reportages/ils-m-ont-frappe-j-etais-comme-un-ballon-de-foot-le-temoignage-de-samir].

À Marseille, c’est un jeune homme afghan qui a été embarqué, frappé puis abandonné sur un terrain vague à 30 km de là par trois CRS. Mais, fait rare, en comparution immédiate, les casqués ont écopé de peine de quatre ans et 18 mois de prison ferme, et un an de prison avec sursis. La fin de l’impunité ? Pas si sûr, car comme le remarque cet article de Nantes Révoltée, il pourrait s’agir d’un procès « pour l’exemple », et nul ne sait quel sera le résultat d’un éventuel appel.

Ce genre de kidnapping-tabassage est par ailleurs monnaie courante à Calais et ailleurs, et les sanctions à l’encontre des forces de l’ordre sont plus l’exception que la règle… Faut-il voir dans ce jugement le résultat des nombreuses mobilisations contre les violences policières, qui ont permis une certaine médiatisation, faisant pression sur les tribunaux ?

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