Profs aux enchères, décision du ministère

Des élèves du lycée Savina de Tréguier ont bradé leurs profs et leurs spécialités lors d’une parodie de vente aux enchères, le mercredi 27 mars 2019. Une performance théâtrale pour dénoncer une baisse de moyens alloués par le rectorat, somme toute logique dans un établissement formant de futurs artistes.

Le lycée général et professionnel Savina propose plusieurs spécialités artistiques, comme le cinéma, le cirque ou le théâtre. Des options danse et arts plastiques doivent s’ouvrir en septembre 2019, mais l’équipe enseignante dénonce l’absence de moyens accordés par le ministère de l’Education nationale pour fonctionner correctement.

À l’image d’Anne Huonnic, professeure d’anglais et de danse, beaucoup refusent ce qu’ils considèrent comme l’imposition implicite d’un choix entre options à proposer.

Le conseil d’administration a voté le 7 février contre une dotation globale horaire (DGH) en baisse de 59 heures (pour un total de 860 heures). Elle s’appuie sur un recul des inscriptions (135 élèves contre 165, en moyenne, ces dernières années) prévu par le rectorat. Un calcul contesté par les enseignants.

Une des cinq classes de seconde fermera à la rentrée et un départ à la retraite d’un professeur de lettres ne sera pas remplacé. Le corps enseignant, dont une majorité était en grève le 24 janvier, craint d’être confronté à des classes surchargées, atteignant 40 élèves en terminale S.

C’est plus largement la logique de la réforme des lycées portée par le ministre Jean-Michel Blanquer, censée donner plus d’autonomie aux établissements, qui soulève l’hostilité. Des collègues du lycée Pavie de Guingamp étaient d’ailleurs présents à Savina ce 27 mars et des relations existent aussi avec Kerraoul à Paimpol et Le Dantec, à Lannion.

Si aucun drapeau syndical ou politique n’a été brandi, plusieurs écharpes de maires étaient en revanche visibles lors de cette « vente ». Des élus de Tréguier et Minihy-Tréguier se sont joints aux manifestants.

Des élèves affirment leur intention de se constituer en syndicat. Un premier noyau compterait une quarantaine de membres. En plus des actions touchant à l’éducation, 250 lycéennes et lycéens avaient aussi participé à la grève mondiale pour le climat, relayée le vendredi 15 mars, dans les rues de Tréguier.

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