Noëllie Perrusset et Marine Le Razavet ont convaincu douze artistes suédois.es et français.es de leur prêter leurs œuvres sur le thème de l’égalité entre les sexes pour une exposition organisée à Lannion (22), dans l’espace municipal Sainte-Anne. Avec pour objectif d’interroger les visiteurs.
Les deux jeunes designeuses, originaires de Lyon et Lannion, sont parties à Stockholm, en Suède, entre mai et novembre 2017, profitant de leur césure après la fin de leurs études. Un pays que les jeunes femmes décrivent comme plus ouvert que la France sur les questions de genres.
Précédemment, à Göteborg, Marine Le Razavet avait réalisé dans le cadre de ses études le tabouret bancal FREDO, sur lequel on ne peut s’asseoir qu’en ayant les deux pieds posés au sol. Ainsi, les hommes et les femmes dont l’attitude diffère généralement en raison de la norme sociale, se retrouvent sur un pied d’égalité.
Le scandale des abus sexuels pratiqués par Harvey Weinstein à Hollywood et son onde de choc mondiale s’est déclaré en pleine préparation de l’exposition. L’artiste Jenny Edlund a justement rebondi sur les mots-clés #metoo et #balancetonporc, qui ont participé à la libération de la parole des victimes. Son oeuvre participative consiste à broder le nom de son agresseur sur du tissu.
Noëllie Perrusset et Marine Le Razavet n’en insistent pas moins sur la réciprocité de l’égalité hommes-femmes, en ce qui concerne les congés parentaux, notamment. Elles espèrent pouvoir présenter leur exposition à Lyon, Nantes et Stockholm.
Et voilà il est arrivé, comme un bon cru qu’on attend chaque année avec impatience. Le Festival international de la bande dessinée d’Angoulême (FIBD) a débute pour le plus grand plaisir des passionnés du neuvième art et ceux qui ne découvrent que chaque année que la BD n’est pas estampillée “moins de 15 ans”.
Jusqu’au 2 février, la planète littérature met sous le feu des projecteurs la bande dessinée, mise à l’honneur depuis 1974 par le festival d’Angoulême. Côté auteurs, on s’échauffe le poignet en vue des nombreuses dédicaces. Côté festivaliers, on s’organise pour être le plus opérationnel possible une fois dans le grand bain. Et côté Déviation, on vous propose de revenir sur l’événement en quelques chiffres.
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Du 18 au 20 mai, la cité malouine s’est une nouvelle fois faite l’hôte du festival des Étonnants Voyageurs, un incontournable des salons littéraires pour tous les mordus d’aventures et de découvertes. Aux côtés des livres, films, expositions et débats ont rythmés cette 24e édition, placée sous la thématique du « monde est un roman » et faisant honneur au continent africain. Instants choisis.
Tout avait pourtant si bien commencé niveau temps : le soleil réchauffe de ses rayons l’atmosphère matinale de ce samedi 18 mai. Hélas, ce plaisir n’est que d’une courte durée, ce qui donne l’opportunité aux Parisiens d’affirmer de curieuses théories climatiques concernant cette bonne vieille Bretagne. Je n’ai rien contre les habitants de la capitale, mais si ils pouvaient laisser leurs remarques désagréables et sourire un peu plus, ça ne ferait du mal à personne. D’ailleurs sur le quai Duguay Trouin, des bretonnes quinquagénaires se moquent gentiment d’une jeune, le téléphone vissé à l’oreille : « J’ai eu un mal fou à sortir par Porte d’Auteuil, effroyable j’te raconte pas ! ».
Les allées du salon littéraire sont bien calmes, chez les différents éditeurs, on prend soin d’aligner les livres et de bien organiser les rayons, les nouveautés bien en avant. Ça sent le papier neuf, une odeur rassurante. Les pages terminent de dormir les unes contre les autres avant d’opérer des ballets consultatifs avant l’acte d’achat. Les festivaliers les plus pressés se renseignent sur les horaires des dédicaces. Il ne faudrait pas rater son auteur favori ou décevoir le petit dernier venu avec son livre d’aventures enfantines pour « avoir un nouveau dessin dessus ».
Dans le palais du Grand Large, tout est prêt. Les équipes de France Inter sont déjà en direct pour l’émission On va déguster, comme chaque samedi à 11 heures. « On pensait qu’au Canada on vivait dans un igloo », confie Kim Thuy au micro. L’auteure d’origine vietnamienne a depuis ses dix ans découvert mille et une choses au sujet du Québec. Cette citation pourrait illustrer parfaitement la philosophie du festival Étonnants Voyageurs, pendant lequel les rencontres de cultures et d’horizons différents sont de mise.
Je serais certainement venu à Saint-Malo avant, si j’avais su que c’était aussi beau. Arnaldur Indridason
L’après-midi se déroule au cinéma Le Vauban, avec un cap pointé vers l’extrême nord du monde. Une occasion de revenir sur le travail de Jean Malaurie et de visionner les Derniers rois de Thulé, un montage de films tournés par Malaurie entre 1969 et 1976, retraçant l’évolution de la condition du peuple inuit. Puis, ce fut LA rencontre de ces trois jours avec Jørn Riel, l’auteur taquin danois venu nous conter un ou deux racontars supplémentaires dont il a le secret. Rires et sourires garantis.
« Vous ne le connaissiez pas encore ? », s’étonne ma voisine, véritable connaisseuse de son travail. Lundi, ce seront de nouveaux lecteurs qui découvriront ce personnage, lors de deux lectures faites avec passion par l’acteur Dominique Pinon. Cette séance du café littéraire est bondée comme toutes les autres. Les places assises sont rares dans le Palais du Grand Large, surtout le dimanche et le lundi, la faute à un temps bien gris et venteux, ambiance machine à laver grandeur nature.
« Je serais certainement venu à Saint-Malo avant si j’avais su que c’était aussi beau », confie Arnaldur Indridason. Le maître du polar islandais (en tee-shirt durant les trois jours, alors que tout le monde frissonne avec un pull) est aussi présent pour cette édition 2013, et c’est aux côtés du souriant Deon Meyer et de Percival Everett que l’îlien a confié quelques secrets vis à vis de son héros, le policier Erlendur. « Ce n’est pas vraiment le genre de type qui vous amuse beaucoup, il est dépressif, pour ne pas dire chiant, traduit Éric Boury, le traducteur de tous les romans d’Indridason parus en français et présent à ses côtés durant tout le festival, mais il y a quand même des moments bien sympas avec lui. »
Lundi, juste avant de reprendre un train direction Londres, le volubile Joann Sfar embarque tout le monde dans son imaginaire au cours d’une conférence qui se tient dans la bien nommée Maison de l’imaginaire, dans l’intra-muros. « Avant d’être un auteur, je suis un lecteur, un spectateur, un observateur », explique l’auteur français qui ne cesse de multiplier les projets et dont le premier roman, L’Éternel, aborde le quotidien d’un vampire. « Je ne suis pas un touche à tout, je raconte simplement des histoires », continue ce passionné qui aura bientôt 42 ans.
Difficile de faire court pour un week-end chargé en rencontres et en coup de cœurs divers et variés. J’aurai certainement l’occasion de présenter des travaux d’invités plus en détails dans les semaines à suivre. Mais, incontestablement, je prendrai à nouveau mon billet pour une prochaine édition des Étonnants Voyageurs. Cette première immersion fut plus que concluante.