C’est une journée spéciale le 6 mai. Une journée de frictions, de choix, de contrastes, d’émotions. Nous avons élu nos deux derniers présidents de la République, au suffrage universel, un 6 mai.
Ce fut un point de bascule. En 2007 et 2012, chaque fois, une longue campagne prenait fin. Une nouvelle séquence politique s’ouvrait. Ce jour rythme nos vies de citoyens.
C’est ce jour symbolique que nous avons choisi pour lancer notre média.
Parce que c’est un jour d’expression. Dans les urnes, dans les salons, dans les cafés, parfois jusque dans la rue, la parole se libère les jours d’élection.
Donner notre point de vue, apporter notre regard sur les événements, aiguiser notre sens critique, c’est justement ce que nous permettra ce site.
Nous sommes des amis jeunes journalistes, rencontrés à l’IUT de Lannion et aujourd’hui dispersés un peu partout en France pour pratiquer notre passion. Nous souhaitons partager nos coups de cœur et nos coups de gueule. Présenter nos découvertes. Tester des outils, interroger notre métier. Garder espoir dans un pays tourmenté et en pleine crise de la presse.
Parce que le web nous permet de dialoguer avec nos lecteurs, parce que nous n’écrivons pas pour nous, le débat fait partie de l’ADN de “La Déviation”.
Si le 6 mai est éminemment une journée politique, c’est aussi une journée médiatique. Une journée excitante pour les journalistes. Aujourd’hui, même sans élection, notre 6 mai est une journée spéciale.
Beaucoup de vidéos dans cette première revue de web sur l’univers de la radio. Contradictoire ? On peut se poser la question, à l’heure où chaque station multiplie les captations filmées, les applications web et qu’un film s’apprête à sortir en salles, donnant à voir des voix, celles de Radio France. L’expérience radiophonique évolue en permanence et heureusement, certains prennent pour nous le temps de la décrypter. C’est une semaine sur les ondes, une semaine sur les réseaux.
À la une
Le web ouvre de nouvelles perspectives aux “vieux médias” et la radio n’est pas en reste. Radio France continue d’investir dans le numérique. Le groupe public, par l’intermédiaire du Mouv’, est à l’initiative de “Co³, la science dans ton chez toi”, une pastille lancée jeudi 28 mars, à 18h42 précises. Chaque semaine, trois colocataires, Dorothée, Swan et Axel, vont répondre à une question scientifique ayant trait à la vie quotidienne, dans la toute nouvelle émission Pop Corn. Le genre d’initiative qui pourra, peut-être, remettre la station sur les bons rails.
L’expérience se poursuit sur un site, construit tel un webdocu, mais où l’audio remplace la vidéo. Des lecteurs sont disséminés dans plusieurs pages, lesquelles représentent les pièces de la colocation. C’est beau et intuitif. Dorothée, Swan et Axel, colocs’ et journalistes scientifiques dans le civil, possèdent chacun un compte Twitter.
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Dans le reste de l’actualité radio, il y a peut-être le bout du tunnel pour Bretagne 5. Le CSA organise bientôt une consultation publique en vue de lancer un appel à candidatures en ondes moyennes, à Paris, Bayonne et Saint-Gouéno (Côtes-d’Armor). Bretagne 5 est pour l’heure une association qui dispose de tout le matériel pour émettre en AM sur une partie de la Bretagne, des studios à l’antenne située à Saint-Gouéno. Il ne lui manque qu’une fréquence. La consultation prendra fin le 30 avril. Et si la AM faisait son revival ?
Et quand je vous dis que les passionnés de Bretagne 5 ne font pas les choses à moitié…
@fcpixel passionnée de radio l’équipe de Bretagne 5 au point d’avoir construit un émetteur ondes moyennes en Bretagne ! twitter.com/radiobretagne5…
La radio, c’est aussi de l’éco, et de ce point de vue, les nouvelles ne sont pas trop mauvaises compte tenu de la sinistrose ambiante. Les recettes brutes de la radio baissent de 1,3 % au mois de février. Sans transition, Denis Olivennes, président de Lagardère Active, a accordé une interview au Figaro.fr. Il en a profité pour démentir toute vente de Virgin Radio à NRJ. La station, qui affiche désormais son positionnement pop, vient de lancer une campagne de communication mettant l’accent sur sa playlist, davantage que sur ses animateurs. Il faut dire que Cyril Hanouna n’est pas certain de rempiler en septembre.
— programmesradios (@programmesradio) 31 mars 2013
Loin de toutes ces considérations, les élèves du lycée Suger, à Saint-denis, ont hébergée, lundi, dans leur MDL (Maison des lycéens), un studio de France Info. Plus qu’un simple atelier, le 10-12 d’Agnès Soubiran y était carrément délocalisé, dans le cadre de la Semaine de la presse et des médias à l’école.
La vidéo réalisée à cette occasion est tournée par les élèves de la section audiovisuelle.
Avant-goût
La sortie en salles de “La Maison de la radio”, le film de Nicolas Philibert, est imminente. Si vous avez raté les avant-premières à Brest et Berlin, il se pourrait bien que les nouveaux extraits diffusés par “Les films du losange” vous intéressent. Vous pousserez peut-être même plus loin en consultant l’interview du réalisateur sur Rue89. Nous en parlerons plus longuement dans quelques jours.
Temps long
Si Nicolas Philibert a pris le temps de filmer les voix, les auteurs du blog Syntone prennent quant à eux le temps d’écouter la radio changer. Le numérique – on y revient – modifie notre façon de consommer la radio, et ce n’est pas sans interroger la façon dont on doit la produire. Quatre billets sont programmés, le premier est paru jeudi et il ne faut pas le rater.
[nouveau] Peut-être une blague et en même temps c’est très sérieux. Allons-nous vers un art radiophonique numérique? ow.ly/jxODD
On termine cette revue du web par un petit saut dans le temps. Ce n’est pas vieux, février 2011, mais depuis, quelque chose a changé. Baffie n’est plus à la radio. “Howcast, le nectar de la bande FM” propose d’écouter un medley de deux émissions au ton… baffiesque, dans lequelle on entend (et c’est rare) Denis Olivennes. Et la boucle est bouclée.
Bonne semaine et n’oubliez pas, restez à l’écoute !
New York est une sacrée coquine. Toujours prête à se mettre en lumière, cette grosse pomme alimente davantage les flux d’infos qu’un Sarkozy sous pilule thaï. Les Haïtiens la remercient. Mais attention aux caricatures, la nouvelle “Venise des States” a mille visages. Patrie du capitalisme boursier, elle héberge aussi le plus célèbre newsmag littéraire de la planète, auquel un livre en français vient d’être consacré.
Le New Yorker n’a pas d’équivalent. Nous-mêmes, Français, d’habitude si prompts à copier les us d’Outre-Atlantique, nous privons de l’élégance des couvertures sans titraille ni légende. Nous réservons nos unes aux sujets anxiogènes et racoleurs. Nous sous-exploitons nos dessinateurs de talent pour préférer des maquettes au rabais. Nous supportons ces patrons dépassés, de l’Express ou du Point, qui bradent l’âme de leurs titres en entraînant toute la presse vers sa ruine.
Vous le comprenez, si j’avais quelques amis rentiers, je les caresserais dans le sens du poil pour financer un plagiat francophone du classieux titre américain. Car derrière la respectueuse façade se cache un savant mélange d’enquêtes journalistiques et de bandes dessinées, de critiques culturelles et de récits littéraires de haute volée. Malgré sa prétention élitiste, son style art déco un peu “branchouille”, le New Yorker ne méprise personne et surtout pas ses lecteurs. Snob, mais de qualité. Les “mooks” n’ont rien inventé !
Pour mettre en valeur ce prestigieux magazine – attirer le chaland sans jouer au camelot – une Française, Françoise Mouly, choisit les unes depuis 1993. C’est elle, directrice artistique du New Yorker, épouse d’Art Spiegelman – le représentant majeur du comics underground -, qui changea les mœurs du journal. Tina Brown remarque le travail de Mouly, alors que cette dernière édite le magazine Raw, dans lequel elle publie les planches de Maus dessinées par son mari. L’exigeante rédactrice en chef recrute le couple. Qualifiée de “grande prêtresse” de Condé Nast pour sa reprise réussie de Vanity Fair, Tina Brown veut insuffler un nouvel élan au magazine, afin que chaque numéro fasse parler de lui dans les dîners.
Françoise Mouly, de l’underground au Condé Nast Building
La réforme est profonde. Le titre se modernise. Brown et Mouly préfèrent les dessins d’actualité aux natures mortes, chères à l’ancien éditeur William Shawn (1952 à 1987). D’anciens collaborateurs sont rappelés, parmi lesquels Jean-Jacques Sempé. C’est le début des secousses, assumées depuis le départ de Tina Brown par David Remnick.
Toujours dépourvues de caricatures, les unes du New Yorker retrouvent les thèmes politiques des débuts, sans chercher à faire rire. “Les bonnes couvertures ne disent pas ce qu’il faut penser : elles incident à penser.” Françoise Mouly insiste auprès des dessinateurs pour qu’ils s’épargnent de tout commentaire. La consigne est claire : “leur image n’est pas prête tant qu’elle a besoin d’une légende pour être présentée”. (Écoutez le grand entretien de Françoise Mouly sur France Inter)
Dans ces Dessous du New Yorker, Françoise Mouly sélectionne les dessins qui l’ont marquée, mis de côté dans son bureau au fil des ans. Publiés ou refusés, ils retracent l’histoire contemporaine des États-Unis, sous le prisme finement impertinent du magazine. C’est la grande force de l’ouvrage.
Les dessins qu’elle nous présente nous parlent en tant que Froggies. Le Monicagate, l’élection d’Obama, les guerres en Irak, en Afghanistan, le procès de Bambi, la folie Palin ou les frasques de Tiger Woods nous sont familiers tant le soft power américain reste puissant.
Histoire moderne des États-Unis
Le New Yorker, c’est au fond l’Amérique qu’on préfère. L’Amérique progressiste, ouverte et cultivée. Une Amérique sans doute un peu fantasmée, en témoigne notre emballement pour Obama. Un pays plus complexe que son bipartisme ne le laisse présager. Reste que l’hebdomadaire, symbole de cette Amérique là, se diffuse encore à plus d’un million d’exemplaires. Preuve de son aura.
Le livre nous rappelle salutairement que non, tous les Américains ne croyaient pas Bush et sa croisade “contre le terrorisme et les armes de destruction massive”, oui nombreux sont ceux qui défendent le droit à l’IVG, manifestent contre la torture et respectent le mariage gay, autorisé depuis 2011 à New York. Ça me donnerait presque envie de chanter The Star-Spangled Banner.
Une fois n’est pas coutume, le New Yorker se légende. Ses couvertures révèlent leur processus de création. Il ne s’agit d’ailleurs pas seulement des “couvertures auxquelles [nous] avons échappé”, comme le stipule le titre de l’ouvrage. Le célèbre dessin d’Ahmadinejad sur le trône ou celui des tours jumelles noires sur fond noir côtoient les esquisses refusées.
Françoise Mouly s’attache à rappeler le contexte de chaque image, les controverses provoquées dans la rédaction, dans les autres médias, voire dans la société. La polémique n’effraie pas la Française, consciente du formidable argument de vente renouvelé chaque semaine. La puissance de l’image ne se dément pas au temps des réseaux ! L’éditrice explique ses choix, raconte ses commandes dans l’urgence et motive ses refus. Elle met en valeur ses trente dessinateurs, avec au premier rang les habituels Barry Blitt (auteur de la couverture du livre), Anita Kunz et Art Spiegelman.
À travers son texte transparaît aussi le fonctionnement de son fringant magazine de 87 ans. Son témoignage est utile. Il offre le paysage médiatique américain disponible à la comparaison. Une mauvaise note toutefois pour le relecteur, dont le manque de rigueur apporte une ombre au tableau. Les coquilles sont trop nombreuses pour ne pas irriter les yeux. Le charme de la mise en page s’en trouve quelque peu écorné.
Les dessous du New Yorker. Les couvertures auxquelles vous avez échappé, Françoise Mouly, Éditions de la Martinière, 25€.
Des centaines de radios naissent en 1981, presque autant meurent quelques mois plus tard. Toutes ces étoiles filantes ont disparu des mémoires. Toutes, sauf une. Carbone 14, de nuit sûrement la plus scintillante des parisiennes, fait l’objet d’un livre événement.
Si David Grossexe avait raconté à Supernana et Jean-Yves Lafesse que leurs délires radiophoniques feraient un jour l’objet d’un ouvrage de chercheur, qui plus est édité par l’Ina, ses deux compères l’auraient sans doute inondé d’insultes à l’antenne. Les trois vedettes de la station avaient beau être spécialistes de la farce, une telle prédiction n’aurait pas été prise au sérieux par leurs milliers d’auditeurs franciliens. Habitué à faire la une de la presse, tantôt pour avoir prétendu faire coucher en direct une prostituée avec un homme devant les micros, tantôt pour l’interview exclusive de l’écrivain provocateur Jean-Edern Hallier suite à son faux enlèvement, l’étrange directeur de la station n’aurait sûrement pas plus goûté à cette reconnaissance institutionnelle.
Ce directeur, c’est Gérard (ou Dominique) Fenu, un publicitaire “dingue” croisé d’un “kamikaze”. Dingue, parce-qu’il croit dur comme fer que Carbone 14 peut être retenue par la Commission Holleaux créée par les socialistes, pour figurer légalement sur la bande FM. Associé au député de droite du XIVe arrondissement, Yves Lancien, il lance cette radio comme une fusée, c’est-à-dire en se séparant rapidement de ses lourds réacteurs. La station mise sur orbite, il lâche Lancien et tente le rapprochement avec le PS. En vain. Kamikaze, parce-que non content de laisser survenir tous les débordements possibles en studio, il surenchérit lui-même constamment. Au point de surnommer le président “François la francisque” lors des dernières heures d’émission, évocation du passé vichyste de Mitterrand, que révèlera au grand public Pierre Péan dans son livre Une jeunesse française, onze ans plus tard.
Si cet hommage universitaire peut contrarier les libertaires de Carbone 14, eux-mêmes avaient une certaine idée du devoir de mémoire. À la fin de l’été 1982, David Grossexe, alias Jean-François Gallotte, convainc Gérard Fenu de tourner un film sur la radio, déjà menacée à l’époque. Trois nuits de tournage avec du matériel volé permettent de retranscrire l’atmosphère des émissions phares de la chaîne, séquences entrecoupées par les propos délirants de Fenu. Les auditeurs appellent, parlent sexe et frustrations. Le ton est libertin. Sélectionné pour le festival de Cannes, le film atterre les critiques. À l’époque diffusé dans seulement quelques salles du Marais, ce témoignage fictionnel est sorti en DVD récemment.
Le côté trash de Carbone 14 ne doit pas faire oublier les émissions plus sérieuses programmées sur la grille. Si la prise d’antenne de Lafesse à minuit est devenu mythique, les talk-show et la musique constituent la majorité des tranches horaires. Progressivement toutefois, ces programmes cèdent la main à l’agitation permanente. Le climat se dégrade, les retards de paiement s’accumulent. Fin 1982, finis la rue Paul-Fort et le XIVe, bonjour Bayeux. La pression politique, l’absence de soutien dans la presse et la coordination vacillante des radios menacées n’arrangent rien. Le 17 août 1983, à 6 heures, les policiers débarquent et saccagent les studios. Dès lors, la fréquence de Carbone 14, trop proche de France Culture, ne répond plus.
Un jour de plus ou de moins, quelle différence, 30 ans après sa mort ? Carbone 14 de Thierry Lefebvre est un livre référence sur l’histoire de la radio, à travers un emblème de la libération des ondes. De l’explosion des associatives à leur regroupement au sein de réseaux uniformisés comme NRJ et Skyrock en passant par leur sélection par la commission Fillioud et la légalisation de la publicité, aucun fait marquant ne manque. L’auteur poursuit son minutieux travail d’enquête sur un combat perdu, celui de la prise de contrôle de média par les citoyens, commencé avec La Bataille des radios libres, 1977-1981, paru en 2008. Passionné de radio, sans doute un peu nostalgique de ce temps des pionniers, Thierry Lefebvre a réuni les témoignages des principaux acteurs de l’épopée. Parions que comme nous, Lafesse et Grossexe apprécient finalement l’hommage.
Carbone 14, Légende et histoire d’une radio pas comme les autres, Thierry Lefebvre, Ina éditions, collection Médias histoire, 20 €.
“La radio qui t’encule par les oreilles”
Piste 1. Générique de “Lafesse Merci” sur fond d’Human League
Piste 2. Générique de “Poubelle Night” avec Supernana
Piste 3. Auditeur invité à sodomiser le chien d’un animateur
Piste 4. Lafesse, Grossexe, Lopez et Lehaineux jouissent en cœur lors d’une fausse saisie
Piste 5. Témoignage de Supernana et Gino après la réelle saisie, sur Radio Libertaire
Scandale moral dans l’après-guerre pudibonde, le bikini était une bombe d’indécence et de vulgarité. Soixante-cinq ans plus tard, les bouts de tissus se muent en magazine, qui sans créer l’effroi, souffle un vent de fraîcheur dans le paysage médiatique breton.
Distribué depuis avril 2011 en Bretagne administrative, Bikini est un nouveau bimestriel très mini. Oui, mais il est gratuit ! Noyé parmi toutes sortes de publications publicitaires et/ou institutionnelles sur les présentoirs des cafèts universitaires et des bars associatifs, Bikini ne mérite pas de boire la tasse. Car malgré sa taille de prospectus pour opérateur mobile, le magazine n’utilise pas des formules creuses pour amadouer le client. Voyons plutôt.
“Rendez-vous en aire inconnue”
En cinquante-six pages hautes en couleurs, Bikini nous envoie loin des sentiers battus. Avec un dossier sur “la plouc culture” de la jeunesse du Kreiz Breizh, une rencontre avec un raëlien et un reportage sur la gestion des chiottes rennaises, la rédac’ n’y est pas allée de main morte dès son premier numéro. Sous couvert de franche rigolade, les articles sont fouillés et les témoignages nombreux. Un militant anti-sectes analyse la présence des organisations pseudo-religieuses dans la péninsule, le rappeur rural MC Circulaire témoigne de la vitalité des campagnes, le responsable propreté de la ville de Rennes décrit le quotidien de ses cuvettes préférées… Il n’en reste pas moins difficile de placer, au détour d’une discussion entre amis, que vous connaissez la proportion des boxes individuels dans le parc des toilettes publiques de la ville. Tentez le coup, vous verrez bien !
La lubie des journalistes pour les questions incongrues se poursuit dans le numéro deux. Comment vit une aire d’autoroute la nuit ? Qui choisit la programmation musicale des supermarchés ? Respectivement, ce sont Julien Marchand – directeur de la publication et ancien élève de l’IUT de Lannion – et Régis Delanoë – un habitué des pages de So Foot -, qui lèvent les interrogations que nous n’avions pas. C’est de l’enquête de proximité et il fallait y penser !
Le gratuit version haut de gamme
Même si Bikini n’est pas un simple agenda culturel, il demeure un magazine classé dans la catégorie “presse magazine régionale gratuite d’information culturelle & spectacles” au côtés du Cri de l’Ormeau briochin ou du Black Pepper nantais, la plus-value journalistique en plus. Ce qui fait la différence.
Fidèle à sa thématique, le numéro de juin est d’ailleurs consacré en grande partie aux festivals musicaux de l’été, côté scène, coulisse, fosse et comptoir. Outre les conseils de groupes à écouter et de nourritures à fuir, le magazine propose un très bon article sur l’aïeul des Vieilles Charrures, le Festival Elixir. Un flashback dans les années 80 pour se rappeler qu’avant Bruce Sprinsteen à Kerampuilh, il y eut Jimmy Cliff à Saint-Pabu.
Au fil des pages, la personnalité du mag’ s’affirme. Plutôt Sexy Sushi que Nolwen Leroy, Philippe Katerine que Yannick Noah, pour une fois les rédacteurs n’oublient pas de donner leur avis. Sans non plus aller à contre-courant, l’équipe exprime ses choix et multiplie les portraits. Ça fait zizir.
Pour couvrir la saison des festivals, Bikini sévira tout l’été sur Internet. Ce qui nous fait penser à So Ouest, que la concurrence sera rude dans les algecos-presse.
A l’image de Tracks sur Arte, Bikini est parfois trash, souvent fun, pop, hype et beaucoup de termes anglais à la fois. Les “18-35 ans” apprécieront ce concept, de mémoire inédit en Bretagne. Vivant uniquement de la publicité, Bikini compte sur un maximum de retours des lecteurs pour convaincre et fidéliser les annonceurs. Espérons donc que les bretons se ruent sur Bikini pour que vive l’impertinence sur papier glacé.