En Inde, le confinement, imposé de manière autoritaire le 24 mars 2020 en seulement quatre heures, est une crise humanitaire de grande ampleur : plus de la moitié des indien·nes sont payé·es à la journée et ont donc perdu leur unique source de revenu du jour au lendemain.
La chaîne d’approvisionnement a été coupée de manière brutale et la peur de la faim, notamment pour les plus pauvres, est omniprésente : devant les soupes populaires, on voit des queues immenses de 2.000 personnes. Le coronavirus nous rappelle les conditions horribles des bidonvilles : des familles dans 2m2 avec un unique point d’eau pour tout le bidonville…
Quant aux personnes souhaitant retourner dans leur village natal, elles ont marché quelques fois des centaines de kilomètres en étant violenté·es par la police…
Au Mexique, alors que le président de gauche progressiste minimisait les risques et en appelait à Dieu le 18 mars, il a finalement décrété l’état d’urgence sanitaire le 30 mars.
Pendant ce temps, dès le 16 mars, l’armée zapatiste écrivait dans son communiqué : « face à l’absence des mauvais gouvernements, encourager tou·tes, au Mexique et dans le monde, à prendre les mesures sanitaires nécessaires qui, sur des bases scientifiques, leur permettent d’aller de l’avant et de sortir vivant·es de cette pandémie ». Elle a laissé les communautés choisir les mesures appropriées au contexte local.
Le coronavirus a d’abord touché les centres du capitalisme globalisé, en se transmettant via les voyages en avion, et la situation est en train de s’aggraver en Afrique. La prévalence de maladies comme la tuberculose ou le VIH risquent d’aggraver la sévérité des infections.
Comme en Inde, le confinement ne semble pas adapté à la situation africaine et la solution est probablement à chercher dans l’auto-organisation des quartiers ou les traditions d’autogestion des villages comme en Kabylie plutôt que de faire confiance aux élites corrompues qui s’inquiètent de révoltes populaires. Mais il est loin d’être sûr que les décisions prises en haut lieu soient adaptées aux réalités du terrain de la pauvreté car les dirigeants (nationaux et internationaux) ne vivent pas dans le même monde…
Mais n’allons pas croire que les personnes en Europe soient toutes des privilégiées. La situation des migrant·es en Grèce est catastrophique : un WC pour 167 personnes et une douche pour 242…