Des voix féministes s’élèvent pour revendiquer un nouveau rapport au monde dans cet après-confinement.
Une première tribune, relayée sur de nombreux sites Mutu, appelle ainsi à un plan d’urgence féministe. Cette tribune montre à quel point les revendications féministes, anticapitalistes et solidaires sont à même de participer à des transformations écologiques, sociales et économiques nécessaires, et de participer à la lutte contre les rapports de domination, d’oppression et d’exploitation de notre société. Elle appelle ainsi à une journée de mobilisation le 8 juin, trois mois après la journée du 8 mars.
Une autre tribune prend l’angle de l’éco-féminisme. Les signataires affirment que l’émergence du coronavirus est le résultat d’une exploitation industrielle et capitaliste de la nature et nous rappellent que ce sont majoritairement les femmes qui sont exposées dans la crise. Depuis la perspective éco-féministe, les autrices invitent ainsi à la construction d’un monde qui ne nous détruirait ni nous humain·es, ni les autres êtres vivants et notre environnement.
Ces tribunes paraissent aujourd’hui pour faire porter des voix qu’il est souvent difficile d’entendre tant notre monde reste un monde d’hommes blancs. Les luttes et réflexions féministes ne se sont pas arrêtées pendant le confinement. Tout autant que d’autres domaines en lutte, des groupes ou individu·es féministes ont produit des réflexions sur la situation des femmes, des trans’, des queers… Comme par exemple les nombreuses émissions de radio regroupées sur Radiorageuses (et notamment le podcast de Détournement féministe en local sur Tours).
On peut citer aussi cette analyse sur le féminisme de la crise très documentée et retranscrite depuis une émission de radio, qui aborde les nombreuses conséquences du confinement pour les dominé·es de notre société. Plusieurs pistes pour des actions féministes sont proposées comme repenser le soin ou repenser la peur.
Dans d’autres contextes, la lutte continue comme celle des femmes de chambre des hôtels du groupe Accor en Île-de-France qui avaient débuté une grève en juillet 2019. Les femmes de chambre sont toujours déterminées à se battre pour leurs droits et luttent aussi à Marseille comme le montre un témoignage de huit d’entre elles.
Construire à partir de ces vécus semble essentiel et, au sein de l’université, une contribution collective propose un retour sur les pratiques qui ont été adoptées pendant le confinement au sein de l’enseignement supérieur et de la recherche, afin d’en faire un outil réflexif et une mémoire pour la suite.