Aujourd’hui, il y a environ 5.000 satellites artificiels d’après le Bureau des Affaires Spatiales de l’Onu (en anglais) en orbite autour de la Terre. Le projet Starlink du constructeur aérospatial américain SpaceX prévoit d’en envoyer à lui seul 42.000 pour son projet démentiel consistant à fournir un internet à grande vitesse partout dans le monde. Un budget prévisionnel de 10 milliards de dollars lui est alloué…
L’article de Jonathan Bourguignon dans Lundi matin revient sur les origines hippies des mouvements de hacker·euses libertarien·nes de la Silicon Valley. Ainsi, dans l’imaginaire start-up, la connexion au réseau internet concrétiserait l’interconnexion mentale rêvée par les hippies. Et Elon Musk, avec le projet SpaceX, apporterait la libération et l’éveil aux populations opprimées par des gouvernements qui censurent internet (Wikipédia était interdit en Turquie jusque très récemment et est bloqué en Chine depuis mai 2019 par exemple).
Mais cette fable libertarienne ne peut convaincre que les gens qui se voilent la face sur la réalité des Gafam dont le seul but est le profit et qui n’hésitent pas à investir dans la reconnaissance faciale et dans la surveillance de masse. Et il ne faut pas oublier que le réseau de l’interconnexion s’appuie sur une infrastructure destructrice de l’environnement et que des gens luttent contre celle-ci, comme en Aveyron, à l’Amassada, où l’on propose de trancher le filet / réseau dans un tract contre les éoliennes industrielles (pdf).
Quant à l’utilité d’Internet pour éveiller les consciences, un article publié sur Paris-Luttes info rappelle que 34 % du trafic sur Internet vient de la consultation de VoD (vidéos à la demande : Netflix, Amazon Prime, etc..) et que 27 % vient de la consultation de vidéos pornographiques.
De plus, les débris spatiaux posent le risque du Syndrome de Kessler qui prévoit que si trop d’objets sont en orbites autour de la Terre alors les collisions créeront tellement de débris qu’il sera impossible d’envoyer des objets dans l’espace. Ainsi, envoyer autant de satellites en orbites, SpaceLink n’étant pas le seul car Amazon prévoit d’en envoyer 3200 et OneWeb 5200, pourrait faire dégénérer la situation.
La solution d’après les agences spatiales ? Mettre encore plus d’objets en orbites, mais cette fois-ci des nettoyeurs de débris ! Il serait peut-être plus simple et efficace d’interdire Starlink et de penser l’espace comme un commun…