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À l’abordage du Lys Noir

L’idéal, pendant les Tonnerres de Brest, c’est de pouvoir prendre la mer… Rien de mieux pour approcher de plus près les géants à voiles et avoir une vue sur l’ensemble de la rade. Report Ouest a eu la chance d’embarquer sur le Lys Noir, un voilier de 1913.

L’idéal, pendant les Tonnerres de Brest, c’est de pouvoir prendre la mer… Rien de mieux pour approcher de plus près les géants à voiles et avoir une vue sur l’ensemble de la rade. Report Ouest a eu la chance d’embarquer sur le Lys Noir, un voilier de 1913.

On prend des photos depuis le Lys Noir.
Monter sur un bateau, l’idéal pour prendre des photos de la rade. (Photo Bastien Madeuf)

À peine posé le pied sur le pont du Lys Noir, le ton est donné : qui veut participer aux manœuvres sera le bienvenu. En ce premier jour des Tonnerres, c’est un coup de chance, la pluie n’a pas encore pointé son nez. On pourra donc hisser les voiles. Le capitaine Alexandre Lozouet donne une seule consigne : rester assis jusqu’à la sortie du port, visibilité oblige.

Juste le temps de photographier le Sedov qui arrive au 5e bassin, et c’est l’heure de la mise sous voiles : tirer sur le bout et ne jamais s’arrêter. Et voilà le bateau lancé à sa vitesse de croisière. Edmond, l’un des matelots, va alors nous conter deux mots sur notre embarcation.

Le Lys Noir est construit en 1913 sous l’impulsion d’un noble autrichien, le Prince de Roquelyne. Le lys sombre, c’est son blason. Mis à l’eau en 1914 le bateau est cependant vite confisqué à son propriétaire, dès le début de la guerre. Un temps laissé en cale sèche, il est la propriété d’une famille d’Arcachon, jusqu’en 1950.

Edmond en pleine explication. Tonnerres de Brest
Edmond a retracé l’histoire du Lys Noir.

1913 – 2012 : le compte est facile, une partie du bateau (un tiers) est bientôt centenaire. Aujourd’hui, il est exploité par une association de Granville, qui comprend 180 adhérents.

Les cinq membres d’équipage qui nous entourent sont donc des bénévoles qui, en échange de quelques coups de marteau et de pinceau, naviguent sur la belle coque de Pâques à la Toussaint. Le plus vieux c’est Edmond, 65 ans; la plus jeune Capucine, 10 ans. Une demoiselle très à l’aise sur le pont… Normal, quand on est la fille du capitaine !

Granville, Cancale, Saint-Brieuc, Lézardrieux, Morlaix, l’Aber Wrac’h et Brest : le périple pour venir aux Tonnerres a souvent été arrosé de pluie… Mais pour Edmond, la rade de Brest, c’est l’idéal : “on a le vent, mais pas la grosse mer.” Et même si le grand repas des équipages a dû être annulé (la faute à la météo), Edmond n’a aucun doute sur l’ambiance de la semaine à venir : “les fêtes de Brest, je les ai toutes faites ! C’est que du bonheur…”

Par Célia Cara

Brestoise de cœur et de sang, une force obscure doit m'attirer dans les grands ports. Matinalière radio, je me drogue au flux de l'info. Je rêve de pouvoir m'offrir un Nagra Ares C et vis dans l'illusion que le SB29 peut (sur)vivre en Ligue 1.

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