Inséré dans l’autoradio, un disque égraine ses pistes au fur et à mesure du voyage. Un mélange parfait entre rap, électro, rock et d’autres styles. « Tu connais ? Ça vient de sortir… » Réponse négative. Ni une, ni deux je saute vers la boîte à gants pour en sortir une mince pochette cartonnée sur laquelle se dressent, derrière de la verdure, des barres d’immeubles. Ce CD de onze pistes intitulé Other People’s Problems est donc réalisé par Breton. Mais qui sont-ils donc ?
Non, le groupe Breton n’a aucun rapport avec le pays des galettes et du cidre, n’en déplaise aux bretons pur beurre. Si les cinq membres du collectif ont choisi ce patronyme, c’est avant tout parce qu’ils sont passionnés d’art et de surréalisme. Et si vous remuez un peu vos méninges, qui est le père de ce mouvement et a écrit les différents Manifestes du surréalisme ? Le français André Breton. CQFD.
Ces “Bretons” non français sont en réalité originaires de la banlieue nord de Londres et sont menés par Roman Kappak, homme aux multiples talents, qui accumule les rôles d’auteur, de compositeur, de multi instrumentiste, de chanteur et de réalisateur.
Other People’s Problems est sorti le 26 mars sous le label FatCap. Le disque a été enregistré entre Londres et l’Islande, dans les studios des nordiques Sigur Ros. Auparavant, nos jeunes anglais avaient déjà sorti plusieurs maxis, dont Blanket Rule EP (janvier), salué par les tout jeunes fans et les critiques.
Pour ces derniers, le premier disque de Breton est déjà « la révélation du printemps ». Ils n’ont en même temps pas tort, car l’éclectisme du disque offre un métissage musical, où l’on glisse de piste en piste avec délice.
Hypnotiques ou bien dansants, tous les morceaux sont efficaces et font penser à certains instants à des soupçons de Bloc Party, Foals ou The Streets. Coup de cœur cependant pour les titres Pacemaker (rap, rock et électro sont sublimés par des cordes), Jostle (très dynamique) et le terrible Wood and Plastic.
Faites vous une idée du potentiel créatif (musiques et images) de Breton en écoutant Interference, Edward The Confessor (ci-dessus) et The Commission. Alors, séduits ?
Breton se produit à Paris, vendredi 10 mai, lors du nouveau festival électro Mervellous Island, dans le Bois de Vincennes.