Catégories
Écouter

Flamboyants Griefjoy

Si le projet Quadricolor a bel et bien été enterré, c’est de ses cendres qu’est né Griefjoy, premier album flamboyant du nouveau projet du groupe niçois.

Griefjoy, nom du groupe, nom de l’album. Comme emporté par un tourbillon d’amertume et de passion, cet album confirme le succès de leur premier EP « Touch Ground », sorti en février dernier. Où déjà les prémices d’un succès voyaient le jour avec les “tubesques” Touch Ground, Taste Me  et Kids Turn Around. On y retrouve un subtil mélange  entre pop et électronique, dansante et sous tension. Incandescent, comme sa pochette. Lumineux comme le livret qui l’accompagne.

Pochette album Griefjoy - La DéviationUn succès évident, à écouter en boucle. Des rythmes entraînants, ponctués par quelques ballades et solo de piano. De l’énergique Feel, on passe à Hold The Ties, plus calme, mais avec toujours ce rythme cadencé qui apparaît sur tout l’album et le rendent à la fois hypnotisant et accrocheur.

Tout cela complété par des titres à graduation comme Insane. De la pop à electro, de la musique sous tension à un lâché prise. Tout y est . Crimson Rose pour rêver Touch Ground pour chanter, et entre les deux, pour la mise en forme People Screwed Up. Le tout similaire aux productions de Blind Visions ainsi qu’ leurs voisins anglais de Foals.

Preuve qu’un album utilisant pour thèmes les angoisses de ses quatre jeunes fondateurs fonctionne.  Bienvenue dans la nouvelle génération de l’électro. Dans la pop tribale de Griefjoy.

Notre interview de Griefjoy lors de leur concert à la Cigale, le 10 octobre

GRIEFJOY à la Cigale - La Déviation

La playlist de Griefjoy

Retrouvez Griefjoy sur Facebook et sur Twitter.

Talents Frais - Cultivateur de nouveaux talents

Catégories
Écouter

Une semaine en musique #4 – 29 mai

Stromae semblait avoir abusé d’un peu de champagne la semaine dernière, mais il n’en était rien, tout cela entrait dans le plan d’une parfaite mascarade. Formidables ? Edward Sharpe, Dan Black ou encore Boards of Canada et les autres le sont également. Des morceaux planants, entrainants, rythmés avec la promesse de jours meilleurs. Voici une semaine en musique, quatrième du nom.

Stromae – Formidable

Ivre, Stromae réalise un coup de maître pour la promotion de son nouveau titre Formidable. La semaine dernière, plusieurs internautes postaient des vidéos de l’artiste belge, visiblement bien imbibé, aux abords d’une station de tram bruxelloise. Même attitude sur le plateau de Ce soir ou jamais de Frédéric Taddeï, vendredi dernier : Stromae hagard chantait son nouveau titre sous les yeux d’un Francis Huster médusé. Les rumeurs vont alors bon train, mais que nenni ! Tout s’écroule lorsque le clip de Formidable apparaît sur la toile, tout n’était que mascarade depuis le début, tourné en caméra cachée. Le buzz du moment, voyez plutôt.

Sans Sebastien – Champagne

Sans Sebastien est un duo composé de Cyril Briere et Nicolas Magenham et pour évoquer leur production, tous deux revendiquent l’influence de chanteurs comme Lio, Jacno ou Étienne Daho. Et à la première écoute de leur EP Pop Love, on peut affirmer sans hésitation qu’ils ne nous ont pas menti. Avec ce tout jeune groupe parisien, retour immédiat dans les années 80, vers une pop pétillante et des claviers en veux-tu, en voilà ! Pour Champagne, direction la rase campagne pour se perdre en forêt ou improviser des chorégraphies un brin décalées à la pompe à essence. Ils seront en concerts aux Trois Baudets à Paris les 30 mai et 11 juin prochains.

Caveman – In The City

Caveman, c’est un groupe new-yorkais d’indie pop qui en est à son deuxième album intitulé sobrement Caveman. Ces derniers jours, la vidéo d’un des titres de cet opus, In The City, est arrivé sur Internet. En guest stars, on retrouve l’actrice Julia Stiles que l’on a vu récemment dans Happiness Therapy. Présent également, l’acteur Fran Kranz que vous avez peut-être croisé dans la série télé Dollhouse. Dans le clip, Julia et Fran interprètent un couple d’amoureux qui visite paisiblement la ville de New-York. Juste avant qu’ils ne rentrent dans leur chambre d’hôtel, un employé de l’établissement se glisse dans la pièce, caché derrière les rideaux. Que va-t-il se passer ? Suspense…

Dan Black feat. Kelis – Heart

Dan Black a toujours apporté une attention particulière pour transposer ses chansons en images. Pour Heart, premier extrait de son nouvel album Do Not Revenge, c’est la technique du timelapse qui a été retenue. Explications : pendant 24 heures, une photographie a été prise toutes les 16 secondes sur un toit parisien sur lequel l’artiste britannique évolue aux côtés de Kelis. Mis bout à bout, les clichés défilent pour offrir une vidéo au rendu très réussi. La vidéo a été réalisée par le studio parisien Chic & Artistic. Lors du tournage, l’équipe a eu une chance immense : avoir deux jours de suite une météo favorable. C’est tellement rare ces temps-ci…

Beady Eye – Second Bite of the Apple

Le groupe anglais Beady Eye nous offre cette semaine le clip de Second Bite of the Apple issu de leur nouvel album BE, dont la sortie est programmée au 10 juin prochain. Après un premier teasing avec le titre Flick of the Finger, Liam Gallagher et sa troupe ont révélé un deuxième single. Le rock british est bien là, accompagné de percussions et de cuivres. Le groupe sera en tournée cet été avec des dates françaises à son agenda comme Solidays à Paris ou Le Cabaret Vert à Charleville-Mézières.

Boards of Canada -Reach For The Dead

Certains artistes semblent ne jamais quitter les feux de l’actualité, toujours avec un album en promotion, mais pour Boards of Canada, il en est tout autrement. Voilà sept ans que le duo écossais n’avait pas sorti d’album ! Le nouvel opus Tomorrow’s Harvest viendra mettre fin à cette longue attente à la mi-juin. Pour le moment, voici Reach For The Dead, une excellente manière de patienter jusqu’à cette date événement. Ce morceau électronique et expérimental est un nouveau plongeon dans l’univers de Boards of Canada. Inimitable et planant.

Edward Sharpe and the Magnetic Zeros – Better Days

Vous fredonnez certainement l’une de leurs chansons sans le savoir ces derniers temps. Depuis plusieurs semaines, les sifflements d’Edward Sharpe et de ses comparses des Magnetic Zeros font office de fond sonore pour une publicité vantant les qualités d’une voiture tout confort. Ne se préoccupant pas plus que ça de la tenue de route du crossover français, les Californiens continuent leur petit bonhomme de chemin pour le plus grand plaisir de nos oreilles. Toujours avec ces chœurs et cette joie communicative, c’est un nouveau single Better Days qui a éclot sur Internet cette semaine. Leur troisième album sera dans les bacs le 23 juillet prochain. Parfait pour poursuivre l’été.

Catégories
Écouter

Random Access Memories, un mashup entre Albator et du disco

rock-fanch-banniere-miniLe nouvel album des Daft Punk Random Access Memories était l’un des albums les plus attendus de l’année. Attendu est un mot faible d’ailleurs, fantasmé serait plus approprié. Huit ans que les fans attendent le successeur de Human After All, huit ans !

L’impatience était d’autant plus énorme que les chroniqueurs des sites web qui ont eu l’occasion d’écouter le CD sont pour la plupart clairs : “C’est l’album de l’année”. Avant de sortir, l’album est déjà un mythe. Un teaser d’une trentaine de secondes au festival Coachella dévoile le premier extrait de l’album : Get Lucky. On y voit Pharrell Williams (NERD), le très chic Nile Rodgers, ainsi que nos deux robots préférés à la section rythmique (c’est un remake de Robot Rock non ?). Alors que vaut-il cet album après ce boucan ?

J’ai envie de dire “tout ça pour ça !”. Attention je ne dis pas que l’album est mauvais, non. Juste qu’il n’est pas si exceptionnel que ça. Certes les invités font rêver : Gonzales, Nile Rodgers, Pharrell Williams, Panda Bear (Animal Collective) ou encore Julian Casablancas. Mais mince, pourquoi sous-utiliser tout ce petit monde ? Le cas-ablancas par tout y est… Sauf la folie des Animal qui fait tout leur charme. C’est dommage, on aurait bien aimé voir les Daft bousiller les oreilles de leurs auditeurs à la Radiohead, genre “on s’en fout, on est les Daft Punk, on a fait nos preuves et maintenant on fait ce qu’on veut en changeant de tempo toutes les deux secondes”.

daftpunk_saintlaurentPour le reste de l’album RAS. On apprend juste que les Daft Punk savent faire dans le slow robotique (Within, The Game of Love et Touch), qu’ils veulent faire revenir le funk et les costumes à paillettes à la mode (Beyond, Lose Yourself to Dance et Get Lucky) Mais non, au lieu de ça on a affaire à une chanson très plan plan. Signalons quand même deux titres épiques Giorgio by Moroder et Contact, où on a réellement le droit à des montées d’adrénaline électro rock digne de ce nom.

Bref, on sort avec une demi molle de ce Random Access Memories, plus basé sur l’organique que l’électronique et où les seules manifestations des Daft Punk sont des voix vocodées immondes. Par pitié les gars, arrêtez ça, ou si l’un d’entre vous a subi une trachéotomie dites-le, je serai sans doute plus compatissant. Les deux furies épiques Contact et Giorgio by Moroder sauvent un album d’un duo qu’on a connu plus inspiré. Cet album est surtout un mashup entre Albator (pour les mélodies futuristes) et du disco, des styles à la mode il y a – au bas mot – trente ans.

Par moment, je n’ai pas eu l’impression de chroniquer le même Random Access Memories que les autres journalistes, sur lequel ils s’astiquent. À croire qu’ils étaient obligés, selon un contrat de treize pages en anglais, de dire du bien de l’album. Ce Random Access Memories est loin de ce que Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo peuvent faire, parce que ce groupe reste (qu’on l’aime ou pas) le duo électro le plus connu du monde, celui qui a réussi à faire naître des vocations dans ce genre musical en France, qui est pour le meilleur ou le pire, l’une des scènes les plus en vue de l’électro mondiale.

Rock Fanch

Catégories
Écouter

Une semaine en musique #1 – 8 mai

Sélection éclectique pour cette nouvelle semaine faite de nouveautés musicales. Un sortilège, du champagne, un zombie, des grues cendrées, de la danse, un violon, un accent anglais plus que charmant sont cachés dans les vidéos suivantes, saurez-vous les retrouver ? Bonnes découvertes !

Bibio – À tout à l’heure

Du folk, des percussions tropicales et quelques touches électroniques… Quel plaisir d’entendre ce nouveau titre de Bibio ! Le morceau vaut la peine d’être écouté, juste pour avoir le plaisir d’entendre ce charmant accent anglais chanter “À tout à l’heure ! À tout à l’heure !” à chaque refrain. Son nouveau CD, baptisé Silver Wilkinson, sort le 14 mai prochain.

Retro Stefson – Qween

Cap vers l’Islande avec Retro Stefson ! Au milieu de paysages somptueux, Uni, le chanteur et leader du jeune groupe scandinave chasse, tranquille, sur son quad. Sauf que rien ne va se passer comme prévu et il va être victime d’un étrange sortilège… Voilà en quelques mots l’intrigue du clip Qween. Un tube très dansant qui s’inscrit dans la lignée des autres productions du groupe.

Sarah Neufeld – Hero Brother

Voilà, Sarah Neufeld, la jolie violoniste d’Arcade Fire a révélé quelques facettes de son projet solo. L’arrivée du bébé est programmé pour le 20 août prochain, mais la musicienne ne compte pas chômer d’ici là avec une tournée mondiale débutée la semaine dernière. Seule date française, le 27 mai au point Éphémère à Paris. Voici le morceau Hero Brother pour patienter gentiment.

Local Natives – Bowery

Local Natives propose une nouvelle vidéo pour accompagner son titre Bowery, en collaboration avec City of Music. Le groupe d’indie rock américain joue sur scène accompagné de sept danseuses. Un clip élégant, tout en grâce et en finesse. Le titre provient d’Hummingbird, sorti en janvier 2013. Leurs prochaines scènes françaises sont programmées pour novembre. Répétez les pas de danse en attendant.

Queens of the Stone Age – I Appear Missing

Voilà six ans que la bande de Josh Homme n’avait pas produit de nouvel album, se contentant d’effectuer des dates ici et là avec son répertoire bien rodé. Le 4 juin sera finalement la date du grand retour de Queens of the Stone Age avec… Like Clockwork. Dans la vidéo réalisée pour I Appear Missing, vous ferez la connaissance avec un charmant zombie tout en bandelettes et tâches de sang.

Vampire Weekend – Ya Hey

Nous aussi on va sabrer le champagne à la rédaction tellement on attendait le retour des gars de Vampire Weekend. Le groupe américain dévoile à nouveau un titre de son troisième album Modern Vampires Of The City qui sortira dans les bacs (lui aussi !), le 14 mai prochain. Allez, chantez tous avec Ezra Koenig ! Vous verrez, c’est plus simple à suivre que Cousins ou A-Punk

Grimes – Venus in Fleurs

La chanteuse canadienne Claire Boucher, plus connue sous son nom de scène Grimes a fait un petit ménage de printemps ce week-end, c’est sûr ! Et devinez ce qu’elle a trouvé dans un carton ? Une vidéo pour une de ses chansons, Venus in Fleurs, datée de 2011. C’est sympa de partager Claire, merci ! Avec ce clip, les grues cendrées n’ont maintenant plus aucun secret pour nous.

Catégories
Écouter

Irrésistible Breton

Inséré dans l’autoradio, un disque égraine ses pistes au fur et à mesure du voyage. Un mélange parfait entre rap, électro, rock et d’autres styles.  « Tu connais ? Ça vient de sortir… » Réponse négative. Ni une, ni deux je saute vers la boîte à gants pour en sortir une mince pochette cartonnée sur laquelle se dressent, derrière de la verdure, des barres d’immeubles. Ce CD de onze pistes intitulé Other People’s Problems est donc réalisé par Breton. Mais qui sont-ils donc ?

Non, le groupe Breton n’a aucun rapport avec le pays des galettes et du cidre, n’en déplaise aux bretons pur beurre. Si les cinq membres du collectif ont choisi ce patronyme, c’est avant tout parce qu’ils sont passionnés d’art et de surréalisme. Et  si vous remuez un peu vos méninges, qui est le père de ce mouvement et a écrit les différents Manifestes du surréalisme ? Le français André Breton. CQFD.

Ces “Bretons” non français sont en réalité originaires de la banlieue nord de Londres et sont menés par Roman Kappak, homme aux multiples talents, qui accumule les rôles d’auteur, de compositeur, de multi instrumentiste, de chanteur et de réalisateur.

Breton-groupe

Other People’s Problems est sorti le 26 mars sous le label FatCap. Le disque a été enregistré entre Londres et l’Islande, dans les studios des nordiques Sigur Ros. Auparavant, nos jeunes anglais avaient déjà sorti plusieurs maxis, dont Blanket Rule EP  (janvier), salué par les tout jeunes fans et les critiques.

Pour ces derniers, le premier disque de Breton est déjà « la révélation du printemps ». Ils n’ont en même temps pas tort, car l’éclectisme du disque offre un métissage musical, où l’on glisse de piste en piste avec délice.

Hypnotiques ou bien dansants, tous les morceaux sont efficaces et font penser à certains instants à des soupçons de Bloc Party, Foals ou The Streets. Coup de cœur cependant pour les titres Pacemaker (rap, rock et électro sont sublimés par des cordes), Jostle (très dynamique) et le terrible Wood and Plastic.

Faites vous une idée du potentiel créatif (musiques et images) de Breton en écoutant InterferenceEdward The Confessor (ci-dessus) et The Commission. Alors, séduits ?

Breton se produit à Paris, vendredi 10 mai, lors du nouveau festival électro Mervellous Island, dans le Bois de Vincennes.

Catégories
Écouter

Bright Moments, un instant lumineux

Dans la famille talentueux mais discret, je demande Kelly Pratt. En février dernier, cet américain sortait son premier album Natives accompagné de son tout jeune groupe Bright Moments. Il n’en est pourtant pas à ces premières gammes.

Multi-instrumentiste, Kelly Pratt peut vous jouer de la trompette, de la flûte, du bugle, du tuba ou encore du cor d’harmonie, histoire de mettre de l’ambiance durant une soirée entre potes, ou plus, c’est à voir. Ainsi en 2007 et 2008, il a collaboré avec Arcade Fire lors de leur tournée mondiale pour promouvoir Neon Bible, le second opus des Canadiens.

Pour compléter son carnet d’adresses, on peut également citer Émilie Simon, Coldplay, Harlem Shakes ou encore Herman Düne. Des noms sympathiques sur les lignes d’un CV.

Bright-Moments

Depuis 2006, il fait également régulièrement équipe avec Zach Condon, le leader du groupe folk américain Beirut. À la première écoute de Natives, on ne peut d’ailleurs s’empêcher de faire un rapprochement en terme de son avec ces derniers : des sonorités d’Europe de l’est sont présentes sur certaines pistes.

bright-moments-nativesCependant, Bright Moments ne peut être réduit à une simple copie de Beirut. Là où Zach teinte ses chansons de mélancolie et de paroles graves, Kelly et son groupe de Brooklyn mettent le cap vers l’optimisme et des lendemains heureux. En voiture, en vélo, en bateau à moteur ou à voile ou en avion, le voyage est au bout de ces dix pistes au noms évocateurs (Travelling Light, Tourists, The Sailor, Travelers…).

Une invitation au voyage

L’album s’ouvre sur les applaudissements de Tourists, un son entraînant, morceau idéal pour sillonner les routes de campagne, tout comme Travelling lights, un peu plus tard sur l’album. Milwaukee Protocol et Travelers, véritables hymnes à l’été, nous transportent en terres slaves entre fanfares et cuivres. Avec ses tonalités électro, le titre Behind the Gun, très accrocheur, est l’ovni réussi du disque.

Mention pour les deux interludes, Ghost Dance I et II, doux, poétiques et rêveurs. Drifters, la piste numéro cinq au tempo plus lent est d’une élégance rare. Lightning se veut régressif avec l’utilisation d’instruments jouets avant d’atteindre The Sailor, titre profond à l’image de l’ensemble de l’album : éclectique.

Paru sous le label Luaka Bop durant l’hiver dernier, il n’est pas trop tard pour faire l’acquisition de Natives. Le beau temps tarde, alors autant le faire venir dans nos têtes par ce mélange de pop, de folk et d’influences balkaniques. Une envie de liberté, de grands espaces à l’approche de l’été ? Bonne pioche !

Catégories
Écouter

The Bewitched Hands, folie rémoise

Ne jamais se fier à une pochette de CD. Tons sombres, silhouette fantomatique et couteau sanguinolent, avec leur dernier opus intitulé Vampiric Way, les six membres de The Bewitched Hands cachent bien leur jeu.

Voilà à présent trois ans que le groupe originaire de Reims a investi discrètement les scènes françaises avec une pop délicieusement joyeuse et mélodieuse. En 2009, il remportait le concours CQFD organisé par Les Inrockuptibles et commençait à se produire dans de nombreux festivals (Printemps de Bourges, Art Rock, Papillons de Nuit…).

Ce vendredi soir (19 octobre 2012), la bande de potes est de retour et joue à Nantes sur la scène du Stéréolux pour la première édition du festival Go Sound. Exceptionnellement, Baptiste Lebeau, le batteur, est absent : il vient d’être papa d’un petit Gaspard dans la journée. On espère qu’il fera partie d’un groupe aussi talentueux que son daron.

Le concert s’ouvre avec le titre Westminster, qui est également la première piste de Vampiric Way (écouter plus bas). Une longue introduction solennelle et un son majestueux d’orgue de cathédrale se fait entendre : un instant, les spectateurs novices ont dû se demander où ils avaient mis les pieds. Le ton se fait grave avant de plonger dans une euphorie de plus d’une heure. Et pour le plus grand bonheur des plus connaisseurs, les chansons de Birds and Drums, premier CD sorti en 2010, sont aussi de la partie.

The Bewitched Hands © Julien Mignot
The Bewitched Hands © Julien Mignot

En pantalon rouge et pull pailleté noir, au chant et percussions, Marianne Mérillon, très présente vocalement, est un peu la Régine Chassagne des Rémois. Car oui, j’ai oublié de vous le dire, mais la force des Bewitched Hands, c’est bien leur voix. Sur scène, les chœurs, omniprésents tout au long des disques, prennent encore plus leur importance. Les voix s’élèvent, se mêlent et le public est très vite conquis. Cette énergie vocale déployée n’est donc pas sans rappeler celle des brillants Arcade Fire.

Avec sa chemise aux imprimés langoustes (!), le chanteur Anthonin Ternant et le reste du groupe livrent un set impeccable. Tous les titres sont fait pour la scène. Pour exemples, le premier single Thank you, goodbye, it’s over est une bombe d’énergie, Boss avec sa reverb’ à des airs à la Madness et Ah! Ah! Ah! Ah! tend vers le meilleur des Beach Boys. Mention spéciale pour le rythme de The Laws of Walls qui te fait taper du pied comme jamais et Vampiric Way (la chanson) qui fait danser toute la salle.

Le groupe sera à Limoges le 24 mai. Courez les voir, ça ne peut que vous faire le plus grand bien.

Quitter la version mobile