Si le projet Quadricolor a bel et bien été enterré, c’est de ses cendres qu’est né Griefjoy, premier album flamboyant du nouveau projet du groupe niçois.
Griefjoy, nom du groupe, nom de l’album. Comme emporté par un tourbillon d’amertume et de passion, cet album confirme le succès de leur premier EP « Touch Ground », sorti en février dernier. Où déjà les prémices d’un succès voyaient le jour avec les “tubesques” Touch Ground, Taste Me et Kids Turn Around. On y retrouve un subtil mélange entre pop et électronique, dansante et sous tension. Incandescent, comme sa pochette. Lumineux comme le livret qui l’accompagne.
Un succès évident, à écouter en boucle. Des rythmes entraînants, ponctués par quelques ballades et solo de piano. De l’énergique Feel, on passe à Hold The Ties, plus calme, mais avec toujours ce rythme cadencé qui apparaît sur tout l’album et le rendent à la fois hypnotisant et accrocheur.
Tout cela complété par des titres à graduation comme Insane. De la pop à electro, de la musique sous tension à un lâché prise. Tout y est . Crimson Rose pour rêver Touch Ground pour chanter, et entre les deux, pour la mise en forme People Screwed Up. Le tout similaire aux productions de Blind Visions ainsi qu’ leurs voisins anglais de Foals.
Preuve qu’un album utilisant pour thèmes les angoisses de ses quatre jeunes fondateurs fonctionne. Bienvenue dans la nouvelle génération de l’électro. Dans la pop tribale de Griefjoy.
Notre interview de Griefjoy lors de leur concert à la Cigale, le 10 octobre
Interview vidéo – “On rajoute le point d’exclamation à la fin du nom pour la gagne. Encore !”
Découvrez également les morceaux Feelin et Kingdom en session live sur notre site.
On est le 25 mai 2013 et c’est mon premier contact visuel avec ce groupe, découvert en amont via la compilation Novorama Indie Bands 2013. Trois gars qui te balancent un son electro comme t’aimerais entendre en boîte. Fais en live. Et c’est là que réside la magie du groupe.
Du bon gros son produit tel un DJ set. Et avec ça, visuellement, ils arrivent à transformer une petite salle de concert parisienne en discothèque, tout en restant dans l’esprit très noble qui veut qu’un live reste un live. Sans ordi, sans triche. Respect.
Aux manettes, un trio : Guillaume, Charles et Baudoin, trois Versaillais déjà présents dans divers projets séparés, qui se retrouvent autour de cette formation explosive. Le groupe a deux ans et on sent déjà le potentiel d’un petit groupe qui a tout pour conquérir l’espace intersidéral de la musique electro-pop. On en demande encore. D’ailleurs ils ont cette chance inouïe d’avoir un nom que le public reprend en cœur à la fin de leur concert. “Encore! Encore! Encore!”
Coté sorties, ils en sont à leur deuxième EP, remixé par Julien Briffaz (de chez LAGO). On y retrouve plus de recherches, de voix trafiquées et moins de boucles, qui apparaissaient quelquefois un peu lassantes et répétitives dans leur 1er EP.
Pour ce deuxième round on commence avec Let It Up. Clairement une musique de boîte. Hyper répétitive, mais au final pas lassante du tout quand on se trouve dans une ambiance boîte disco bien arrosée. Bonne musique pour chanter les bras en l’air après une bonne pinte payé 7 €.
Next : You Should. On reste dans cette ambiance de boîte avec un petit côté dramatique rajouté par des violons, très spacio-robotique, ma préférée de l’EP. Ensuite, Kingdom (à retrouver en live là). Un début à la Falcon PUNCH, qui néanmoins perd un peu de sa valeur avec cette voix trafiquée à mort qu’on retrouve sur l’intro. Je reste d’ailleurs très sceptique quant à la réelle utilité de ce rajout qui gâche un peu ce morceau, néanmoins très entraînant à écouter en live.
Et on termine par J&L. Le titre qui sort du lot, moins rythmé et qui tend plus vers un petit côté moralisateur. Et qui au final rend très bien, soit dit en passant. Soit au final une création disco, dansante, rythmée et en évolution. À écouter, encore et encore.
Côté clip, leur premier, sur le titre Heavy disco est sorti l’an dernier. Au programme, une carte blanche laissée à la réalisatrice Marjory Déjardin, accompagnée par Fred Tribolet pour les incrustes. On y retrouve des extraits de films de voyages ainsi qu’une vidéo prise lors de leur concert à la Plage de Glazart (Paris, 19e) , l’an dernier.
À bien observer ce clip, on remarque que les visages de nos amis ne sont jamais montrés complètement. On retrouve là leur volonté d’apparaître plus en tant que DJ qu’en véritable groupe. La musique avant tout (swag).
Coté actu du groupe, on le retrouvera très prochainement sur un remix des Naive New Beaters, sur plusieurs dates parisiennes et un rendez-vous aux Bars en Trans 2013. Et ouais. Encore!
“On préfère que le live soit un truc où on envoie, où les gens s’amusent, puissent danser”. Interview vidéo des Call Me Señor.
Le mélange entre la pop et les sons électro/claviers marche à merveille. Et ça, les Call Me Señor l’ont bien compris. À l’origine en duo, actuellement en quatuor, ces Parisiens pondent des titres à refrains très catchy. De quoi bouger tout l’été.
Et pourtant… pourtant, officiellement, ils n’en sont qu’à leur premier EP, sorti tout juste le 1er Juillet. Et déjà, les Solidays se sont ouverts à eux cette année. Ce petit succès est compréhensible, notamment au vu du travail fourni par le duo Alex-JB en amont de la formation définitive. À eux seuls, ils composent deux EP, qui cernent déjà l’identité du groupe.
Plus tard, à quatre, l’idée reste, le duo avance, se charge toujours de la composition des titres qui arrivent même jusqu’aux oreilles délicates des spectateurs de Canal +, via la “Short List” de Damien Cabrespines. Et ce, avec un clip où les trois-quarts du groupe essayent de se suicider. Chapeau bas les gars.
Loin du Call Me Maybe/Baby, Alex, JB, Julien et JB sont frais et entraînants. Cela grâce au chant, toujours avec cet accent mi-anglais mi-je parle-avec-mon-nez, à leurs arrangements electro-pop et leurs rythmiques atypiques.
On retient, des compositions précédentes, – outre la naissance d’une formation déjà pleine d’idées – l’aspect un peu honteux/porno de la pochette de l’EP (I’m Not Saying This) Just To Have Sex With You. Rigolo de faire de l’anatomie tout en écoutant un groupe sur internet.
Call Me Señor, en session live, interprête Chilling In Chile. Enregistré le 9 juin, à Paris.
Par rapport à l’EP qui vient de sortir, on a clairement deux titres qui sortent du lot : Begging for Trouble – single-phare du groupe, avec un clip énorme derrière – et Graduation, très electro, beaucoup de synthé et de rythmiques, pour un refrain hyper entêtant. Allez, tous en cœur “Last night, you talked too much…” Avec un petit coup de vocaliser à la Daft Punk à la fin.Ça passe crème.
Du côté des autres morceaux, on a We Get By. La chanson en soi tire son originalité par le mini-passage pendant lequel c’est une autre personne que JB qui chante. Sinon on reste dans ces sonorités très “Pony Pony Run Run et cie”.
Enfin, pour finir le petit tour de cette création à quatre, on a Brand. Le titre le moins représentatif de la créativité du groupe, un peu trop répétitif à mon goût, même si l’on retrouve ce même schéma couplet-refrain.
Cependant, les créations du quatuor ne s’arrêtent pas là. À la base, pas fan de tout ce qui est reprises, tremplins et compagnie, le groupe a réussi à créer sa propre version de Take Me Out de Franz Ferdinand (écouter plus bas). Une reprise extra par son originalité, qui complète et redonne du dynamisme à ce classique rock, avec l’ajout de cet electro si particulière qui entoure la musique de Call Me Señor. Pas étonnant qu’ils se soient retrouvés finalistes du tremplin organisé par Virgin Radio.
Bref, avec leur allure d’hipsters-gentlemen de la pop, ces mecs vont aller loin, comme des boss. Call them Señor.
«On s’appelle Call Me Señor car on aimait bien l’idée de brouiller les pistes.»
C’est après avoir enchaîné les salles de concerts et festivals avec son ancien groupe, Brooklyn, que l’on retrouve aujourd’hui Ben Ellis dans son projet solo. En solo, oui, mais toujours bien accompagné sur scène par des musiciens tout aussi talentueux. Et cela fonctionne.
Le groupe, formé par Ben, Étienne Loiseau (guitare), Sébastien Richelieu (basse) et Éléonore Tallet- Scheubeck nous offre une musique rythmée, pop, dansante. Bref, tout ce qu’on aime.
Cette formation, de tout juste neuf mois, nous fait découvrir une pop hyper dynamique et super bien rodée. Le fruit d’une musique quasiment complétement enregistrée/produite par Ben lui même. Des morceaux écrits sans prise de tête, selon l’inspiration du moment, les rêves de la nuit, les idées sorties de nulle part. Pour, au final, donner des sons qui te font bouger en même temps que te donner de l’espoir.
De l’espoir , du courage, de la volonté d’aller de l’avant. Oui. Et en particulier (gros coup de cœur) avec le titre « Into the light », disponible en ligne et bientôt sur le prochain EP. Des frissons, beaucoup de joie, beaucoup de plaisir.
Pour écouter quelques morceaux de plus, ça se passe ici et là.
En parlant EP, la qualité des sons se ressent aussi par le fait qu’il n’y ait « officiellement » qu’une seule chanson en ligne. Et, déjà, les concerts de la formation se remplissent plutôt très bien ! En plus de profiter de ce bouche à oreille fulgurant, Ben Ellis peut se vanter d’être hyper bien relayé via la presse (les Inrocks, notamment), Radio France ; ainsi que par les médias en ligne.
Côté concert, on retrouve le groupe à l’aise, hyper dynamique, qui nous offre jusqu’à trois percussions en même temps. Toujours très rythmé et hyper mélodique. Des chansons à texte soutenues par des refrains entraînants.
Bref, on aime, on danse dessus seul chez soi , avec des amis, en concert. Partout. Et ça fait du bien.
Côté actu, on attend avec impatience le premier EP, le 2 juillet, la sortie d’un clip tourné à Pékin, et la tournée de septembre à janvier pour soutenir l’EP.
« La musique comme un exercice de psychothérapie. »
On connaissait de Nîmes son festival au cœur d’arènes. Voici qu’il faut maintenant compter avec un nouvel rendez-vous très alléchant. This is not a Love Song, festival indé, investira la nouvelle salle Paloma du 22 au 25 mai. Son directeur Fred Jumel nous dessine l’affiche.
D’où est venue l’idée de créer ce festival ?
L’idée est née de la rencontre entre les membres de Paloma et l’association Come On People, nous étions fans des mêmes groupes et nous sommes très vite projetés sur ce que nous pourrions monter ensemble avec l’arrivée d’une nouvelle salle sur Nîmes.
Au niveau de la programmation, nous sommes séduits depuis de nombreuses années par des festivals comme le Primavera à Barcelone, La Route du Rock à Saint-Malo et aussi plus récemment par des événement comme le Pitchfork à Paris.
Nous étions cependant convaincus qu’un festival « à taille humaine » restait le meilleur moyen d’apprécier des groupes exceptionnels : pas trop loin de la scène, avec une bonne qualité acoustique, dans un environnement ludique, entre amis avec une ambiance « bon enfant ». Un festival qui ne se prend pas au sérieux, qui ne se revendique pas comme LE nouveau défricheur de « talents », mais capable de présenter autant nos nouveaux coups de cœur, curieux et insolites, que les références attendues mais néanmoins exceptionnelles de la musique Indie.
Pourquoi ce nom de This is not a Love Song ? Un hommage au groupe Public Image Limited (PiL) ?
C’est une blague, nous ne savions pas quoi mettre, nous avons établi des listes de noms tout aussi décalés les uns que les autres. Nous cherchions des titres d’albums qui nous avaient marqué, des morceaux qui font référence sans être convaincu de ce que nous listions. Puis This Is Not A Love Song est sorti, comme ça tout seul, en référence à PiL évidemment, mais aussi pour le sens que cela évoque. On a trouvé ça drôle et l’avons gardé.
Peux-tu nous présenter la programmation de ces quatre jours de festival ?
Quatre jours présentés comme une année test mais déjà ambitieuse, une programmation de rêve, originale et explosive avec du lourd et du très lourd, des groupes indé de la scène électro, hip hop, pop, rock et folk. Une touche de fraîcheur dans les festivals qui mise sur la nouvelle scène indé, avec des groupes émergents ou confirmés.
Pas facile, nous sommes un collectif et chacun aura ses propres coups de cœur, ils seront tous différents, mais pour ma part ce sera Hanni El Khatib, TNGHT, Death Grips, Nick Waterhouse, The Intelligence…
Pour la construction de la programmation avoir la Villette Sonique et le Primavera le même weekend ça été un avantage ou un inconvénient ?
Nous n’avons pas choisi cette période par hasard, beaucoup de groupes sont présent en Europe fin mai et permettaient de proposer un choix affiné de ce que nous avions envie de porter. Ce n’est donc pas un inconvénient, charge à nous d’articuler la programmation artistique, la manière de la poser, de la présenter différemment, pour avoir notre propre identité et de ne pas ressembler aux autres propositions.
Des souhaits de programmation pour les années qui viennent ?
My bloody Valentine, The Cure, et … non je blague ;-)
Un scoop pour Rockfanch ?
Nous sommes en train de travailler sur un contest skate qui pourrait se dérouler sur le parvis devant Paloma en journée, ça va rouler !