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La Gazette des confiné·es #6 – Précarité, santé mentale et masques

Au menu du jour, on parle des effets amplifiés du Covid sur les personnes précaires, celles qui sont dans des structures de soins psychiatriques et celles qui sont continuent de travailler pour enrichir les patrons. On vous propose aussi des moyens de lutter, en mettant en place des solidarités, inventant nos propres gestes barrières et en questionnant les stratégies du gouvernement contre le virus, qui reposent entre autres sur l’armée et le système judiciaire.

Inégalités sociales renforcées : la solidarité est indispensable

Les inégalités sociales tuent de multiples manières ; un exemple classique est donné par la ville de Glasgow où la différence d’espérance de vie est de 11 ans entre les quartiers pauvres et les quartiers riches.

Le coronavirus ne fait pas exception comme le montre la surmortalité en Seine-Saint-Denis. En cause : la difficulté à mettre en place les mesures de distanciation sociale du fait de la promiscuité, la pauvreté qui oblige les habitant·es, en premier lieu les femmes, à accepter des métiers exposés, et finalement les inégalités face à l’accès aux soins.

Le confinement a été pensé par et pour les urbains riches : en effet plus de 17 % des habitant·es de Paris ont pu se réfugier ailleurs (où iels ont pu par exemple avoir accès à un jardin) alors que les plus pauvres n’ont pas eu cette chance. Aux Etats-Unis, pouvoir rester chez soi est un privilège. Ainsi, les personnes aux revenus les moins élevés ont mis en moyenne quatre jours de plus que les plus riches avant de pouvoir appliquer les consignes de confinement.

200315 - La romantizacion de la cuarentena es privilegio de clase by Jay Barros - La Déviation
La romantizacion de la cuarentena es privilegio de clase by Jay Barros

Dans ce contexte, la solidarité est plus importante que jamais. Félicitations aux multiples initiatives qui continuent pendant cette période : La Table de Jeanne-Marie à Tours (photo de une), L’Autre cantine et L’Autre hangar à Nantes, la Cantine des Pyrénées à Paris, etc.

Précarité à l’université

On vient de le rappeler, ce sont les plus précaires qui subissent en premier les conséquences du confinement : impossibilité de compléter son revenu via des petits boulots, pas de contrat de travail qui protège dans ce cas de figure, etc.

A l’université, les étudiant·es qui n’ont pas pu rentrer chez leurs parents (par exemple les étrangèr·es ou celleux originaires des départements d’outre-mer), sont confiné·es dans des chambres de Crous de 9m2 quelquefois insalubres.

Heureusement, il y a de la solidarité entre précaires. Celleux de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR) appellent justement dans leur communiqué, entre autres choses, à la suspension des loyers des résident·es des Crous durant la période du confinement et à l’octroi d’une année de bourse supplémentaire pour les étudiant·es boursièr·es. De plus, a été mise en place une caisse d’urgence pour les précaires (étudiant·es ou travaillant dans l’ESR) pour soutenir les personnes dans des situations parfois critiques à cause du confinement ainsi qu’un tumblr pour parler de leurs situations.

200407 - Bannières du site des précaires de l'enseignement supérieur et de la recherche - La Déviation

Le gouvernement fait céder La Poste au profit des patrons de presse

Qui a dit que le « quatrième pouvoir » était mort ? La presse écrite vient d’obtenir une victoire. Enfin, ses patrons, pas ses journalistes. Dans un communiqué commun avec l’Alliance pour la presse d’information générale publié jeudi, La Poste s’engage à rétablir progressivement la distribution des journaux les lundis et mardis.

Comme nous vous le racontions dans notre précédente gazette, le syndicat des éditeurs a fait feu de tout bois, en transformant des titres en tracts patronaux, comme le dénonce le Syndicat national des journalistes, mais aussi en mobilisant ses réseaux. Lors de la séance de questions au gouvernement du 1er avril au Sénat, pas moins de trois orateurs sur dix ont relayé les doléances des éditeurs sur cette baisse de cadence.

Convoqué à Matignon jeudi, le pédégé du groupe La Poste, Philippe Wahl, a dû confesser une « erreur .

Le maintien de ce service public qui tient subitement à cœur du patronat repose sur des précaires. Plus précisément sur 3.000 travailleur·euses, dont une bonne partie recrutés en intérim pour renforcer la filiale Mediapost. Sud-PTT, qui a assigné la direction du groupe en référé pour obtenir un bilan sanitaire de l’épidémie, estime que cette décision « met en danger une population particulièrement fragile, la moyenne d’âge des des “Médiapostièr·es” étant de 57 ans ».

200407 - Restez chez vous je vous apporte le coronavirus Détournement Facebook Sud PTT Gironde - La Déviation
Détournement publié le 19 mars sur la page Facebook de Sud-PTT Gironde.

Aggraver la crise sanitaire et en profiter, Amazon excelle dans le « en même temps »

Ni l’acheminement des quotidiens ni celui du courrier ne mobilisent autant les postièr·es que la livraison des colis. Une télécommande vocale, des bouteilles de gouache ou encore un casque de « gamer » s’affichent au palmarès des meilleures ventes d’Amazon au 6 avril.

Le premier « a » de l’acronyme Gafam représente à la fois le principal concurrent et le premier client de La Poste pour des produits difficilement classables comme essentiels. En pleine récession, les affaires du géant américain de la vente en ligne sont pourtant florissantes.

Comme le raconte Jean-Baptiste Malet dans Le Monde Diplomatique, les hangars d’Amazon tournent à plein régime, sans garantir le moindre respect des fameux « gestes barrières » et encore moins de la distanciation sociale. « On se confine à plus de mille. » Soit près de 900.000 travailleur·euses à travers le globe.

Le champion de l’évasion fiscale symbolise les tensions qui traversent l’administration française.

Si la ministre du Travail, a fixé le 5 avril un ultimatum de trois jours à Amazon pour se mettre en conformité, il faut se souvenir que les premières remontrances publiques de Muriel Pénicaud datent du dimanche précédent.

200407 - Amazon coronavirus attroupement - La Soirée 2 L'Info - France 2 - La Déviation
Capture d’écran du reportage diffusé le 3 avril sur France 2 et intitulé « Coronavirus : le géant de la livraison Amazon enverrait-il ses salariés au casse-pipe ? »

Entre-temps, aucune fermeture d’entrepôt n’a été décidée. L’inspection du travail a pourtant le pouvoir d’arrêter temporairement une activité ou au moins de saisir le juge des référés. Elle se contente pour l’heure d’une mise en demeure pour quatre sites, situés à Saran (Loiret), Brétigny-sur-Orge (Essonne), Lauwin-Lanque (Nord) et Sevrey (Saône-et-Loire).

Sous pression de leur ministère de tutelle, les directions générales des entreprises (Direccte) semblent plus soucieuses de protéger le PIB que les salarié·es. « Notre mot d’ordre doit être : l’activité économique pour tous les secteurs DOIT reprendre et se poursuivre », écrivait jeudi 26 mars la directrice départementale de la Marne, dans un courriel révélé par Mediapart. Un courrier, parmi d’autres, qui ulcère les syndicats, mais qui a au moins le mérite de la franchise.

Deuil en temps de pandémie

Concernant les décès liés au coronavirus, le conseil scientifique préconisait, le 23 mars, qu’« au moins un membre de la famille [puisse] voir le visage [du défunt] » et, pour les autres, « de relayer cet échange par l’intermédiaire d’un enregistrement vidéo », trouvant ces mesures suffisantes pour permettre un deuil potable.

Le gouvernement s’est finalement montré un peu plus humain que les scientifiques, autorisant jusqu’à 20 personnes à se rendre aux enterrements (sauf dans certains gros foyers de contamination) et permettant de reporter les obsèques, sur avis préfectoral, jusqu’à six mois après le décès. Le choix du mode d’inhumation est également garanti. Néanmoins, les proches ne pourront voir que brièvement le visage de la personne décédée à travers la housse. Une amélioration car au début de la crise, la mise en bière se faisait sans aucune possibilité pour la famille de voir le défunt.

Ces règles, tout comme celles limitant le nombre de visites à l’hôpital aux personnes sur le point de décéder, sont difficiles à accepter pour les proches, et entraîneront des deuils longs et difficiles. Il importe de rester vigilant·es quant à leur rationalité – en effet, les mort·es ne toussent pas…

Un critère de la « vie réussie »

Dans les unités de soins psychiatriques des hôpitaux, s’organiser pour lutter contre le Covid-19 se fait aussi, sous des modalités qui semblent similaires aux autres unités. Le sens attribué à l’arrêt du serrage de main pour se dire bonjour apparaît cependant porteur de bien plus de signification.

Au-delà d’un simple geste barrière, c’est un geste de proximité entre un·e soignant·e et un·e patient·e, à l’heure où certain·es médecins le refusent encore par dégoût de ce type de pathologie. La distanciation sociale imposée par le virus remet à l’ordre du jour ce mépris et annule de nombreuses pratiques du soin psychiatrique. La gestion de la crise du Covid-19 devient ainsi une anti-psychiatrie.

Si la psychiatrie a dû, tout comme les autres services de l’hôpital public, souffrir des nombreuses restrictions budgétaires, elle sait aussi aujourd’hui que ses patient·es ne seront pas prioritaires. Et même au sein des patient·es, plus la pathologie par laquelle on les aura défini·es sera jugée lourde, moins ielles auront de chance d’être accepté·es en réanimation.

Dans un monde où l’écoute, l’interaction et la reconnaissance en tant que personne devraient faire partie intégrante du soin, tout cela a des relents de fonction de régulation sociale plus drastique encore que ce qui est déjà discuté. Regarder ce qui est défini comme maladie psychiatrique nous montre ce que la société considère comme une « vie réussie ».

200407 - CQFD Mensuel Mais vous êtes fou numéro février 2020 - La Déviation
Le numéro de février 2020 du mensuel CQFD était consacré à la folie.

Et au-delà du confinement et des patient·es aujourd’hui dans les unités ou en soin, des psychiatres pensent à l’après. De nombreux·ses soignant·es livrent des témoignages glaçants de la crise et ielles seront probablement nombreux·ses à souffrir de ce qui est nommé syndrome post-traumatique.

Les personnes confiné·es dans des conditions difficiles, ou ayant dû travailler dans des conditions difficiles aussi. Et même sans conditions difficiles, que dire de toutes ces personnes qui arrivent à gérer des symptômes d’angoisse au quotidien mais n’ont plus les ressources habituelles pour y faire face ? Quel·les soignant·es seront encore présent·es pour prendre soin de toutes ces personnes ? Comment pouvons-nous nous aussi penser à prendre soin d’elles après, et pas seulement pendant ?

C’est peut-être l’occasion de regarder vers une pratique autogestionnaire du soin, par exemple ici ou .

« Masquarade »

Dans un récent communiqué, l’Académie des sciences recommande le port généralisé du masque, comme en République Tchèque et dans d’autres pays.

Selon les sources des collectifs masks4all et stop-postillons, le masque, même non optimal, réduit la probabilité de contaminer autrui par les microgoutelettes lorsqu’on éternue ou qu’on parle, notamment pour les personnes asymptomatiques mais contagieuses. Ce geste s’ajoute, sans les remplacer, aux autres gestes barrières (la contamination reste possible si on ne se lave pas les mains après avoir touché une surface infectée). Le masque dissuade en outre de porter la main au visage.

200407 - Campagne masks4all by compte Youtube Petr Ludwig Konec prokrastinace - La Déviation
La campagne tchèque #masks4all vise à faire adopter le port du masque par la population générale à l’extérieur du domicile.

Mais les masques se font rares, entre autres à l’hôpital, où les masques chirurgicaux et FFP2 restent l’option la plus sûre pour éviter la contamination par les grandes quantités de virus aérosolisées par les patient-es toussant dans les respirateurs. Les stocks de masques non utilisés peuvent être ramenés en pharmacie.

Restent les masques en tissus, réutilisables après un lavage en machine d’au moins 30 minutes à 60°C. Le guide de l’Agence française de normalisation recommande d’éviter les masques à couture centrale, comme nous vous l’indiquions dans notre quatrième gazette, préférant celui décrit par exemple dans ce tuto ici ou dans le tutoto de Paris-Luttes.info. Vous aussi pouvez faire un masque sans machine, avec une simple serviette et une agrafeuse.

Le gouvernement, un temps opposé à la généralisation du masque, pourrait changer d’avis, se rangeant tardivement derrière l’avis de son conseil scientifique. Les masques pourraient devenir obligatoires pendant et après le confinement.

L’État organisera-t-il la production d’un certain type de masques, interdisant les autres et contrôlant par là nos déplacements ? Pour l’en empêcher, généralisons la production de masques artisanaux et améliorons les pour qu’ils deviennent le plus efficace possible. A vos machines !

Quelles stratégies face au virus ?

Lorsque les stratégies des différents États sont évoquées, un axe semble faire consensus dans une partie de la presse : il y a les gentils qui confinent et les irresponsables qui veulent l’immunité de groupe.

Cette opposition, simpliste, n’a pourtant pas beaucoup de sens. Que peut-il arriver au virus ? Soit il circule librement et massivement (herpès, HPV), soit il est complètement éradiqué (variole), soit une part importante de la population est immunisée et les résurgences sont rares et localisées (oreillons, rougeole).

La première option n’est pas souhaitable vue la létalité de ce virus, la seconde semble difficile à moyen terme (pour la variole, il a fallu 200 ans).
Pour la troisième, la stratégie n’est pas unique : le confinement en attendant un vaccin, mais ça prendra du temps, le laisser-faire de crevard capitaliste, ou des voies médianes comme l’exposition au virus selon la vulnérabilité en protégeant les personnes plus âgées ou à risque (ce qui n’est pas assez bien fait).

Il n’y a pas qu’un type de confinement, que ce soit dans la méthode plus ou moins autoritaire, ou dans l’effet recherché. Évidemment, prévoir l’effet produit dépend des connaissances sur la propagations des épidémies, qui sont en pleine construction.

Sentinelles résilientes

Annoncée le 25 mars, l’opération Résilience se déploie petit à petit dans les régions. L’armée était déjà bien associée à la gestion de la crise, avec la présence à Matignon du général ayant supervisé l’évacuation de la ZAD de NDDL. Et maintenant, cette opération lui donne des missions de santé, de logistique et de protection, tout ça de façon assez floue.

200407 - Le général Lizuray auditionné par les sénateurs dans l'affaire Benalla by Public Sénat - La Déviation
Le général Lizurey avait justifié devant les sénateurs en juillet 2018 la nomination d’Alexandre Benalla en tant que lieutenant-colonel dans les spécialistes de la réserve.

Il faut bien occuper les militaires, puisqu’avec le confinement l’opération Sentinelle perd un peu de son sens (ça au moins c’est de l’adaptation résiliente). La protection, ce sera donc celle de convois de masques, d’entrées d’hôpitaux, de rues vides

Mais protection contre quoi ? Contre qui ? Si l’on en croit Macron, c’est la guerre contre le virus. A moins qu’il ne se persuade que des armes l’arrêtent, doit-on penser qu’il s’agit alors de neutraliser de potentiel·les porteur·euses du virus qui, tel·les des zombies, se rueraient sur les livraisons de masques ? Peut-être qu’il nous faut alors entendre résiliation plutôt que résilience

Ce qui semble plus certain, c’est que les vieilles habitudes ne changent pas : les « banlieues » restent désignées comme les irresponsables indisciplinées, le député LR Eric Ciotti ayant justement suggéré d’y envoyer l’armée tout récemment.

Quant aux opérations hors de France, si les militaires français·es en Irak ont été rapatrié·es « temporairement », le reste semble continuer à rouler. L’outil militaire de gestion de crise aujourd’hui déployé en France a contribué à la création ou à l’intensification de bien d’autres crises ailleurs. On reprend les mêmes, on recommence avec les mêmes recettes : pas très résilient tout ça.

Sous le masque de l’efficacité, le bâillon des libertés

« La ministre de la Justice fait vaciller encore un peu plus notre État de droit, sans “états d’âme” », déplore le Syndicat de la magistrature. La plus haute juridiction administrative a en effet validé vendredi la prolongation automatique des détentions provisoires.

Des prévenu·es, présumé·es innocent·es dans l’attente de leur jugement, restent derrière les barreaux sans pouvoir se défendre. L’ordonnance du 25 mars modifiant la procédure pénale prolonge de deux ou trois mois la durée maximale des détentions provisoires ordonnées lors d’informations judiciaires sur des délits et de six mois dans les procédures criminelles.

Des dispositions dénoncées par l’Association des avocats pénalistes, l’Union des jeunes avocats, le Syndicat des avocats de France, la Ligue des droits de l’homme, l’Observatoire international des prisons et donc le Syndicat de la magistrature. Leur référé a été rejeté sans débat, fût-il organisé en visio.

La libération de 9 % des prisonnièr·es, en fin de peine, annoncée par la chancellerie au 1er avril ne règle pourtant pas le problème de la surpopulation carcérale, pour laquelle la France est régulièrement condamnée. Maisons d’arrêt et centres pénitentiaires comptent encore plus de 66.000 détenu·es pour environ 61.000 places, au mépris de la loi qui impose l’encellulement individuel.

200407 - Carte du Covid-19 dans les prisons françaises by Observatoire international des prisons - La Déviation
L’Observatoire international des prisons tient à jour une carte des cas de Covid-19 détectés dans les prisons françaises. Cliquez dessus pour y accéder

Parallèlement, l’épidémie se propage. Le nombre de détenus testés positif au Covid-19 a bondi de 55 %, passant en cinq jours jours de 31 à 48, selon l’administration. Des données probablement sous-estimées quand, au même moment, 114 agents pénitentiaires sont testés positifs et 931 renvoyés chez eux. Au moins un prisonnier et un surveillant en sont morts.

Un bilan qui n’empêche pas les juges de prononcer des mandats de dépôt pour violation répétée du confinement. Le Panier à salade en recense douze au 6 avril à 11 h, grâce aux articles parus dans la presse nationale et régionale, auxquels s’ajoute un placement sous surveillance électronique pour un garçon de 19 ans, contrôlé quatre fois sans attestation en bon et due forme, dans l’agglomération de Grenoble. Soit 60 mois de prison ferme distribués, compte L’Envolée dans son flash info sur les prisons.

Ce nouveau délit voté par les parlementaires dans le cadre de la loi d’urgence sanitaire fait d’ailleurs l’objet d’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC), déposée par plusieurs avocats dont Raphaël Kempf. Elle a néanmoins peu de chances d’être examinée. Le gouvernement, pour une fois prévoyant, a suspendu l’obligation de traitement des QPC jusqu’au 30 juin. Un bâillon qu’accepte de porter le Conseil constitutionnel, qui a validé le volet organique de la loi d’urgence sanitaire, alors même que l’article 46 de la loi fondamentale a été violé en pleine conscience.

Illustrations : Bénévole cuisinier à la Table de Jeanne-Marie à Tours Tous droits réservés

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=XPO : le design au secours de l’égalité hommes-femmes

Noëllie Perrusset et Marine Le Razavet ont convaincu douze artistes suédois.es et français.es de leur prêter leurs œuvres sur le thème de l’égalité entre les sexes pour une exposition organisée à Lannion (22), dans l’espace municipal Sainte-Anne. Avec pour objectif d’interroger les visiteurs.

Les deux jeunes designeuses, originaires de Lyon et Lannion, sont parties à Stockholm, en Suède, entre mai et novembre 2017, profitant de leur césure après la fin de leurs études. Un pays que les jeunes femmes décrivent comme plus ouvert que la France sur les questions de genres.

Précédemment, à Göteborg, Marine Le Razavet avait réalisé dans le cadre de ses études le tabouret bancal FREDO, sur lequel on ne peut s’asseoir qu’en ayant les deux pieds posés au sol. Ainsi, les hommes et les femmes dont l’attitude diffère généralement en raison de la norme sociale, se retrouvent sur un pied d’égalité.

Le scandale des abus sexuels pratiqués par Harvey Weinstein à Hollywood et son onde de choc mondiale s’est déclaré en pleine préparation de l’exposition. L’artiste Jenny Edlund a justement rebondi sur les mots-clés #metoo et #balancetonporc, qui ont participé à la libération de la parole des victimes. Son oeuvre participative consiste à broder le nom de son agresseur sur du tissu.

Noëllie Perrusset et Marine Le Razavet n’en insistent pas moins sur la réciprocité de l’égalité hommes-femmes, en ce qui concerne les congés parentaux, notamment. Elles espèrent pouvoir présenter leur exposition à Lyon, Nantes et Stockholm.

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Les chants des bâtons résonnèrent à Notre-Dame-des-Landes

Le 8 octobre 2016, entre 13.000 et 40.000 personnes se rassemblent sur la Zad (Zone à défendre ou Zone d’aménagement différé) pour rappeler leur opposition à la construction d’un aéroport dans le bocage de Notre-Dame-des-Landes, à 20 km au nord de Nantes (44).

Au printemps 2016, une consultation publique organisée par l’Etat dans le seul département de Loire-Atlantique a placé les écologistes en minorité.

Les recours judiciaires et administratifs susceptibles d’empêcher le début des travaux ayant été rejetés, la coordination des opposants sent la pression monter, d’autant plus que le Premier ministre Manuel Valls affirme que les travaux débuteront “à l’automne”.

Des milliers de bâtons sont donc plantés près d’un immense hangar en construction, que les zadistes et paysans locaux imaginent convertir en quartier général de repli en cas d’intervention policière. Des concerts sont aussi organisés pendant deux jours.

Les mois passent et les bâtons restent debout. Les élections présidentielles et législatives approchant, le gouvernement PS a renoncé à l’évacuation de la Zad.

En juin 2017, le nouveau président de la République, Emmanuel Macron, confie une mission de médiation à Anne Boquet, Michel Badré et Gérald Feldzer. Ils ont six mois pour « envisager les solutions permettant de répondre aux impératifs d’aménagement, dans un dialogue apaisé avec les acteurs et dans le respect de l’ordre public », selon le communiqué du Premier ministre Edouard Philippe.

Musique

Le voyage forme la jeunesse“, Chaviré, album Interstices, 2017 –
Qué Sera“, El Communero, Sigue Luchando, 2012 –
La Zad vue du ciel“, par le collectif Zad Social Rap, 2016 –
…un air d’accordéon joué sur la Zad par Baptiste Le Pabic, 2016 et d’autres airs joués par divers instrumentistes

Mise à jour le 1er septembre 2017

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Manifestant blessé à Nantes : une seconde vidéo confirme la violence policière

« Manifestation : des incidents près du pont de la Motte Rouge à Nantes », titre sobrement Presse Océan. « La manifestation dégénère : 19 interpellations, 5 blessés », compte Ouest-France. Au vu des images que nous nous sommes procurés, une question se pose : dans l’escalade de la violence, la police arrose-t-elle le feu avec de l’essence ?

20160324 - Violences policières à Nantes - 26

Cette vidéo amateur inédite que nous nous sommes procurés avec l’accord son auteur a été tournée le 24 mars entre 14 h et 14 h 30, depuis un appartement situé sur le boulevard Amiral-Courbet, entre les arrêts de tram Motte-Rouge et Saint-Félix. Des manifestants, pour la plupart âgés d’une vingtaine d’années, quittent alors le centre-ville pour rejoindre l’université. Les bâtiments Censive et Tertre de la faculté de sciences humaines sont bloqués depuis l’aube.

L’homme violenté par des policiers se fait appeler Max. Âgé de 32 ans, il est animateur socioculturel et milite pour de nombreuses causes, à Nantes. Un ami à lui nous décrit un « mec très calme, posé. Jamais violent. » Après avoir été conduit au CHU, il a été placé en garde à vue.

Première vidéo mise en ligne dans la nuit du 24 au 25 mars sur Facebook :

Une autre amie nous apporte le témoignage de Max et nous précise qu’il a reconnu posséder des bombes de peinture qui n’auraient pas servi. Il n’avait, vendredi matin, pas porté plainte, mais ignorait la saisie de l’IGPN par la procureure de la République, Brigitte Lamy.

« [Max] était en train de donner du sérum physiologique à deux étudiantes aveuglées par le gaz lacrymo quand il a vu arriver un véhicule de gendarmes mobiles. Ils ont commencé à traverser la voie de tram tous les trois, mais visiblement pas assez vite au goût des agents de la CDI [Compagnie départementale d’intervention, NDLR] qui les ont chargé pour les repousser alors qu’ils étaient déjà en train de partir…
Ensuite on voit ce qu’il se passe sur la vidéo. Les policiers qui l’ont frappé ont ensuite appelé les pompiers, et attendu leur arrivée auprès de Max, assis au sol, sans lui donner ne serait-ce que de quoi éponger son sang. Max, une fois dans le véhicule des pompiers, un fourgon de police continuera à le suivre.
Les agents le suivront encore jusqu’au service des urgences, où M. ne sera séparé d’eux que par un rideau, et soigné en entendant leurs conversations. Il exprimera d’ailleurs son malaise en disant quelque chose du genre « vous me mettez en insécurité, vous me tapez dessus et vous me suivez jusqu’à l’hôpital » Le médecin lui fera sept points de suture. Puis les policiers le feront monter dans leur propre véhicule avant d’appeler leur hiérarchie, visiblement pas convaincue par la nécessité d’une garde à vue. Max les entendra dire : « ça fait 1 heure 30 qu’on poireaute pour le mettre en GAV, on ne va quand même pas le relâcher. »
Un second coup de fil et les agents seront satisfaits. M. sera donc placé en garde à vue et interrogé, il reconnaîtra être en possession d’un mégaphone mais les policiers ne trouveront aucun délit à lui mettre sur le dos. Il passera pourtant la nuit en cellule, car « la nuit porte conseil ». Le lendemain, après une nouvelle tentative d’interrogatoire, il sera finalement libéré. Sans convocation ni rappel à la loi. »

Les vidéastes amateurs nous disent être encore restés une demi-heure à leur fenêtre avant de quitter les lieux à cause du gaz lacrymogène. Un véhicule de police a fini par obstruer leur vision. Encore selon eux, des pompiers sont intervenus. Nous ne savons pas encore ce qui s’est produit ensuite.

Mise à jour du 26 mars, 11 h 30 : Presse Océan nous apprend que cette vidéo a déclenché hier l’ouverture d’une enquête par la police des polices, l’IGPN, saisie par le parquet. Nous pouvons rajouter que les auteurs de cette vidéo n’ont pas encore été contacté.

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Dans la matinée, au moins 6.000 manifestants ont défilé contre la loi Travail. C’est plus que les 9 et 17 mars et plus que dans n’importe quelle autre ville de France, si l’on s’en tient aux chiffres du ministère de l’Intérieur.

Plusieurs centaines de personnes ont refusé l’ordre de dispersion, devant la préfecture, et sont entrées en conflit avec les policiers, déployés en nombre tout au long du parcours.

Cette vidéo fait écho à celle qui montre un policier ascéner, le même jour et dans le même contexte de lutte, un coup de poing à un élève de seconde près du lycée Bergson, à Paris.

Elle s’ajoute à une long liste de faits rapportés par des militants depuis le début de cette mobilisation sociale : l’irruption de CRS dans un amphi de Tolbiac où débutait une assemblée générale le 17 mars, une manifestation dispersée à coups de matraques à Lyon le même jour ou encore une réunion empêchée dans les mêmes circonstances à Strasbourg.

Elle rappelle aussi le lourd déploiement policier du 22 février 2014, dans ces mêmes rues nantaises, lors d’une manifestation de grande ampleur contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Nous avions publié une série de témoignages qui soulignaient la provocation d’un tel dispositif.

Le 27 novembre 2007, Pierre Douillard lycéen de 17 ans, est éborgné par un tir de LBD (flash-ball tireur de balles de défense), dans les jardins du rectorat, lors d’un rassemblement anti-LRU. Après six ans de procédure, le tireur Mathieu Léglise est définitivement relaxé.

Le collectif né à cette occasion liste les affaires de violences policière. On y retrouve hélas la mort de Rémi Fraisse, tué par un jet de grenade assourdissante, le 25 octobre 2014, à Sivens. Des témoins ont affirmé devant les juges que l’étudiant toulousain avait les bras en lair, abonde justement Mediapart.

Les manifestants sont-ils de plus en plus violents ? Une chose est sûre, les policiers sont de plus en plus armés.

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Quand ville et vie se mêlent

Les quartiers changent, évoluent. Souvent, on oublie leur passé, leur architecture, leurs caractéristiques. Les destins qui s’y jouent sont pleins d’incertitudes, de rebondissements. Parfois, le souvenir de ceux-ci s’altère. Un effacement des vies et des lieux fusionné de manière émouvante dans la bande dessinée À Marée haute.

La bande dessinée s’ouvre par une citation de Julien Gracq. Dans la page suivante, une grue Titan apparaît. Peu après, c’est l’usine Béghin Say qui est représentée. Autant d’éléments symboliques qui plantent le cadre de À Marée haute : la ville de Nantes et plus particulièrement son île éponyme.

C’est là, dans ce lieu en pleine mutation, que se joue l’histoire de Fabrice et sa grand-mère Suzanne. Lui est un adolescent qui a fait des anciens chantiers navals son terrain de jeu. Elle est une personne âgée, ancienne habitante du quartier, et l’une des nombreuses petites mains qui ont œuvré dans la zone portuaire.

Une BD issue du cinéma

Tous les deux sont des témoins privilégiés d’une lame de fond : la tombée en désuétude puis la gentrification d’un ancien quartier industriel. Une histoire d’autant mieux racontée qu’elle est en grande partie autobiographique. « Le jeune homme c’est moi. Il y a 80 % de vécu dans ce récit. Ce sont mes souvenirs, mon enfance durant laquelle j’ai vu un quartier changer », détaille Aurélien Boulé, le scénariste.

A Marée Haute - Planche 01 - La Déviation

Longtemps resté dans les cartons – huit ans environ – son projet était à la base destiné pour le cinéma via un court-métrage. « Mais les lieux ont beaucoup évolué et c’était difficile de mettre en image ces changements. Le choix a donc été fait de l’adapter en bande dessinée », relate ce Nantais de 31 ans.

Malgré tout, le lien avec le cinéma est visible au fil des pages. « J’ai souhaité donner un rythme particulier au récit. Il y a parfois des enchaînements de planches faits comme des travelling. On a voulu garder ce mouvement », précise le vidéaste de profession. Ainsi, une large place est laissée au dessin. Souvent le dialogue s’efface. Ce sont les images qui font le récit et évoquent le temps qui passe.

Les saisons défilent sous le pinceau de Paulette Taecke, artiste belge, qui a pris part pour la première fois à une bande dessinée. « Je l’ai rencontré quand j’étais en Belgique. C’est une peintre connue en Flandre, une spécialiste de l’univers maritime et des ports », explique Aurélien Boulé. Il a fourni à l’artiste des photos de Nantes comme support de travail.

« Histoire universelle »

À Marée Haute - Planche 02 - La DéviationLe Tripode, le Hangar à banane se dessinent sous ses traits. Le terroir local est aussi mis en lumière avec la représentation des rigolettes nantaises. Des marqueurs forts, supports d’un travail de mémoire, mené par Fabrice auprès de sa grand-mère. Si les images de l’ancien quartier s’effacent, il en est de même pour la vie de Suzanne. Désorientée, la vieille dame perd la mémoire. Une tragédie mal vécue par l’adolescent. Mais les deux protagonistes vont resserrer leurs liens et s’unir pour un dénouement à la fois poétique, tragique et plein d’espoir. Une illustration du quotidien vécu par de nombreuses personnes.

« Si l’histoire est nantaise, elle se veut la plus universelle possible. Il est possible de la transposer dans de nombreux endroits du monde », argue le scénariste. Pas besoin de connaître Nantes donc pour s’imprégner de cette bande dessinée. Mais il est vrai que sa résonance est d’autant plus forte si on a déjà eu l’occasion de se promener près des Machines de l’île et du célèbre Grand Éléphant, symbole s’il en est de l’évolution de l’île de Nantes.

À marée haute, d’Aurélien Boulé et Paulette Taecke, Sixto Editions, 70 pages. 16,90 €.

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Ils racontent la manif de Nantes de l’intérieur

Témoignages inédits. On entend tout et son contraire sur la manifestation anti-aéroport de Notre-Dame-des-Landes qui s’est déroulée à Nantes, samedi. Du nombre de manifestants à l’identité de ceux qui se sont opposés violemment à la police, tout est nature à controverses.

Comme trop souvent, seuls les acteurs institutionnels ont le droit de s’exprimer dans l’arène médiatique. Ministère de l’Intérieur, partis, associations pro et anti-aéroport et mairie s’affrontent dans une bataille de communication qui dessert la compréhension des faits.

Or, j’ai le sentiment que ce qui s’est produit est éminemment plus complexe que ce que Patrick Rimbert (maire de Nantes), Manuel Valls, Cécile Duflot ou Julien Durand (président de l’AcipaAssociation citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. C'est l'association historique de lutte contre la construction de l'aéroport, fondée en novembre 2000.) peuvent ou veulent bien admettre.

J’ai voulu comprendre ce qui se cache derrière les images sensationnelles d’une ville que d’aucuns n’hésitent pas à qualifiée de “dévastée”, sans avoir peur du poids des mots.

Qu’est-ce qui a déclenché cette violence ?

Il y avait-il vraiment des “blacks blocs venus de l’étranger” face aux policiers ?

Les manifestants condamnent-ils unanimement les dégradations urbaines ?

Je n’étais pas à Nantes samedi. Je connais bien la ville, sa géographie, son histoire sociale. Je m’intéresse de près à l’affaire Notre-Dame-des-Landes et j’ai eu envie de savoir ce qui s’est déroulé.

Il s’agit d’une démarche à l’origine personnelle, dont les témoignages reccueillis relèvent, je le crois, de l’intérêt général.

Cinq témoignages pour éclairer

J’ai demandé à cinq personnes en qui j’ai confiance et qui manifestaient à Nantes de me raconter ce qu’elles ont vu et ressenti. Je les ai prévenues que je publierai ici leur point de vue.

Ce sont donc cinq vérités que je vous livre. Elles se recoupent souvent dans la description et s’opposent parfois frontalement dans l’interprétation des violences.

Je suis convaincu que dans un conflit social, toutes les paroles méritent d’être entendues. Vous, lecteurs, n’êtes pas dénués d’esprit critique.

C’est en toute conscience que j’ai décidé de publier le témoignage brut d’un manifestant qui a pris part aux violences, parce que je le crois aussi sincère que les autres. Sans volonté de légitimer cette parole, mais sans vouloir la discréditer a priori.

Il ne s’agit pas de l’aboutissement d’une enquête. Tous ces témoignages en constituent plutôt la fondation. Ils complètent le film de la journée tourné et monté sans commentaire par Gaspard Glanz pour Rennes TV.

Félix - Bandeau Nantes NDDL - La DéviationMaxence - Bandeau Nantes NDDL - La DéviationRaphaël - Bandeau Nantes NDDL - La DéviationSéverine - Bandeau Nantes NDDL - La DéviationClément - Bandeau Nantes NDDL - La Déviation

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The Bewitched Hands, folie rémoise

Ne jamais se fier à une pochette de CD. Tons sombres, silhouette fantomatique et couteau sanguinolent, avec leur dernier opus intitulé Vampiric Way, les six membres de The Bewitched Hands cachent bien leur jeu.

Voilà à présent trois ans que le groupe originaire de Reims a investi discrètement les scènes françaises avec une pop délicieusement joyeuse et mélodieuse. En 2009, il remportait le concours CQFD organisé par Les Inrockuptibles et commençait à se produire dans de nombreux festivals (Printemps de Bourges, Art Rock, Papillons de Nuit…).

Ce vendredi soir (19 octobre 2012), la bande de potes est de retour et joue à Nantes sur la scène du Stéréolux pour la première édition du festival Go Sound. Exceptionnellement, Baptiste Lebeau, le batteur, est absent : il vient d’être papa d’un petit Gaspard dans la journée. On espère qu’il fera partie d’un groupe aussi talentueux que son daron.

Le concert s’ouvre avec le titre Westminster, qui est également la première piste de Vampiric Way (écouter plus bas). Une longue introduction solennelle et un son majestueux d’orgue de cathédrale se fait entendre : un instant, les spectateurs novices ont dû se demander où ils avaient mis les pieds. Le ton se fait grave avant de plonger dans une euphorie de plus d’une heure. Et pour le plus grand bonheur des plus connaisseurs, les chansons de Birds and Drums, premier CD sorti en 2010, sont aussi de la partie.

The Bewitched Hands © Julien Mignot
The Bewitched Hands © Julien Mignot

En pantalon rouge et pull pailleté noir, au chant et percussions, Marianne Mérillon, très présente vocalement, est un peu la Régine Chassagne des Rémois. Car oui, j’ai oublié de vous le dire, mais la force des Bewitched Hands, c’est bien leur voix. Sur scène, les chœurs, omniprésents tout au long des disques, prennent encore plus leur importance. Les voix s’élèvent, se mêlent et le public est très vite conquis. Cette énergie vocale déployée n’est donc pas sans rappeler celle des brillants Arcade Fire.

Avec sa chemise aux imprimés langoustes (!), le chanteur Anthonin Ternant et le reste du groupe livrent un set impeccable. Tous les titres sont fait pour la scène. Pour exemples, le premier single Thank you, goodbye, it’s over est une bombe d’énergie, Boss avec sa reverb’ à des airs à la Madness et Ah! Ah! Ah! Ah! tend vers le meilleur des Beach Boys. Mention spéciale pour le rythme de The Laws of Walls qui te fait taper du pied comme jamais et Vampiric Way (la chanson) qui fait danser toute la salle.

Le groupe sera à Limoges le 24 mai. Courez les voir, ça ne peut que vous faire le plus grand bien.

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