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Une semaine en musique #1 – 8 mai

Sélection éclectique pour cette nouvelle semaine faite de nouveautés musicales. Un sortilège, du champagne, un zombie, des grues cendrées, de la danse, un violon, un accent anglais plus que charmant sont cachés dans les vidéos suivantes, saurez-vous les retrouver ? Bonnes découvertes !

Bibio – À tout à l’heure

Du folk, des percussions tropicales et quelques touches électroniques… Quel plaisir d’entendre ce nouveau titre de Bibio ! Le morceau vaut la peine d’être écouté, juste pour avoir le plaisir d’entendre ce charmant accent anglais chanter “À tout à l’heure ! À tout à l’heure !” à chaque refrain. Son nouveau CD, baptisé Silver Wilkinson, sort le 14 mai prochain.

Retro Stefson – Qween

Cap vers l’Islande avec Retro Stefson ! Au milieu de paysages somptueux, Uni, le chanteur et leader du jeune groupe scandinave chasse, tranquille, sur son quad. Sauf que rien ne va se passer comme prévu et il va être victime d’un étrange sortilège… Voilà en quelques mots l’intrigue du clip Qween. Un tube très dansant qui s’inscrit dans la lignée des autres productions du groupe.

Sarah Neufeld – Hero Brother

Voilà, Sarah Neufeld, la jolie violoniste d’Arcade Fire a révélé quelques facettes de son projet solo. L’arrivée du bébé est programmé pour le 20 août prochain, mais la musicienne ne compte pas chômer d’ici là avec une tournée mondiale débutée la semaine dernière. Seule date française, le 27 mai au point Éphémère à Paris. Voici le morceau Hero Brother pour patienter gentiment.

Local Natives – Bowery

Local Natives propose une nouvelle vidéo pour accompagner son titre Bowery, en collaboration avec City of Music. Le groupe d’indie rock américain joue sur scène accompagné de sept danseuses. Un clip élégant, tout en grâce et en finesse. Le titre provient d’Hummingbird, sorti en janvier 2013. Leurs prochaines scènes françaises sont programmées pour novembre. Répétez les pas de danse en attendant.

Queens of the Stone Age – I Appear Missing

Voilà six ans que la bande de Josh Homme n’avait pas produit de nouvel album, se contentant d’effectuer des dates ici et là avec son répertoire bien rodé. Le 4 juin sera finalement la date du grand retour de Queens of the Stone Age avec… Like Clockwork. Dans la vidéo réalisée pour I Appear Missing, vous ferez la connaissance avec un charmant zombie tout en bandelettes et tâches de sang.

Vampire Weekend – Ya Hey

Nous aussi on va sabrer le champagne à la rédaction tellement on attendait le retour des gars de Vampire Weekend. Le groupe américain dévoile à nouveau un titre de son troisième album Modern Vampires Of The City qui sortira dans les bacs (lui aussi !), le 14 mai prochain. Allez, chantez tous avec Ezra Koenig ! Vous verrez, c’est plus simple à suivre que Cousins ou A-Punk

Grimes – Venus in Fleurs

La chanteuse canadienne Claire Boucher, plus connue sous son nom de scène Grimes a fait un petit ménage de printemps ce week-end, c’est sûr ! Et devinez ce qu’elle a trouvé dans un carton ? Une vidéo pour une de ses chansons, Venus in Fleurs, datée de 2011. C’est sympa de partager Claire, merci ! Avec ce clip, les grues cendrées n’ont maintenant plus aucun secret pour nous.

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Irrésistible Breton

Inséré dans l’autoradio, un disque égraine ses pistes au fur et à mesure du voyage. Un mélange parfait entre rap, électro, rock et d’autres styles.  « Tu connais ? Ça vient de sortir… » Réponse négative. Ni une, ni deux je saute vers la boîte à gants pour en sortir une mince pochette cartonnée sur laquelle se dressent, derrière de la verdure, des barres d’immeubles. Ce CD de onze pistes intitulé Other People’s Problems est donc réalisé par Breton. Mais qui sont-ils donc ?

Non, le groupe Breton n’a aucun rapport avec le pays des galettes et du cidre, n’en déplaise aux bretons pur beurre. Si les cinq membres du collectif ont choisi ce patronyme, c’est avant tout parce qu’ils sont passionnés d’art et de surréalisme. Et  si vous remuez un peu vos méninges, qui est le père de ce mouvement et a écrit les différents Manifestes du surréalisme ? Le français André Breton. CQFD.

Ces “Bretons” non français sont en réalité originaires de la banlieue nord de Londres et sont menés par Roman Kappak, homme aux multiples talents, qui accumule les rôles d’auteur, de compositeur, de multi instrumentiste, de chanteur et de réalisateur.

Breton-groupe

Other People’s Problems est sorti le 26 mars sous le label FatCap. Le disque a été enregistré entre Londres et l’Islande, dans les studios des nordiques Sigur Ros. Auparavant, nos jeunes anglais avaient déjà sorti plusieurs maxis, dont Blanket Rule EP  (janvier), salué par les tout jeunes fans et les critiques.

Pour ces derniers, le premier disque de Breton est déjà « la révélation du printemps ». Ils n’ont en même temps pas tort, car l’éclectisme du disque offre un métissage musical, où l’on glisse de piste en piste avec délice.

Hypnotiques ou bien dansants, tous les morceaux sont efficaces et font penser à certains instants à des soupçons de Bloc Party, Foals ou The Streets. Coup de cœur cependant pour les titres Pacemaker (rap, rock et électro sont sublimés par des cordes), Jostle (très dynamique) et le terrible Wood and Plastic.

Faites vous une idée du potentiel créatif (musiques et images) de Breton en écoutant InterferenceEdward The Confessor (ci-dessus) et The Commission. Alors, séduits ?

Breton se produit à Paris, vendredi 10 mai, lors du nouveau festival électro Mervellous Island, dans le Bois de Vincennes.

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Bright Moments, un instant lumineux

Dans la famille talentueux mais discret, je demande Kelly Pratt. En février dernier, cet américain sortait son premier album Natives accompagné de son tout jeune groupe Bright Moments. Il n’en est pourtant pas à ces premières gammes.

Multi-instrumentiste, Kelly Pratt peut vous jouer de la trompette, de la flûte, du bugle, du tuba ou encore du cor d’harmonie, histoire de mettre de l’ambiance durant une soirée entre potes, ou plus, c’est à voir. Ainsi en 2007 et 2008, il a collaboré avec Arcade Fire lors de leur tournée mondiale pour promouvoir Neon Bible, le second opus des Canadiens.

Pour compléter son carnet d’adresses, on peut également citer Émilie Simon, Coldplay, Harlem Shakes ou encore Herman Düne. Des noms sympathiques sur les lignes d’un CV.

Bright-Moments

Depuis 2006, il fait également régulièrement équipe avec Zach Condon, le leader du groupe folk américain Beirut. À la première écoute de Natives, on ne peut d’ailleurs s’empêcher de faire un rapprochement en terme de son avec ces derniers : des sonorités d’Europe de l’est sont présentes sur certaines pistes.

bright-moments-nativesCependant, Bright Moments ne peut être réduit à une simple copie de Beirut. Là où Zach teinte ses chansons de mélancolie et de paroles graves, Kelly et son groupe de Brooklyn mettent le cap vers l’optimisme et des lendemains heureux. En voiture, en vélo, en bateau à moteur ou à voile ou en avion, le voyage est au bout de ces dix pistes au noms évocateurs (Travelling Light, Tourists, The Sailor, Travelers…).

Une invitation au voyage

L’album s’ouvre sur les applaudissements de Tourists, un son entraînant, morceau idéal pour sillonner les routes de campagne, tout comme Travelling lights, un peu plus tard sur l’album. Milwaukee Protocol et Travelers, véritables hymnes à l’été, nous transportent en terres slaves entre fanfares et cuivres. Avec ses tonalités électro, le titre Behind the Gun, très accrocheur, est l’ovni réussi du disque.

Mention pour les deux interludes, Ghost Dance I et II, doux, poétiques et rêveurs. Drifters, la piste numéro cinq au tempo plus lent est d’une élégance rare. Lightning se veut régressif avec l’utilisation d’instruments jouets avant d’atteindre The Sailor, titre profond à l’image de l’ensemble de l’album : éclectique.

Paru sous le label Luaka Bop durant l’hiver dernier, il n’est pas trop tard pour faire l’acquisition de Natives. Le beau temps tarde, alors autant le faire venir dans nos têtes par ce mélange de pop, de folk et d’influences balkaniques. Une envie de liberté, de grands espaces à l’approche de l’été ? Bonne pioche !

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Une semaine en musique #0 – 1er mai

Programme chargé pour l’inauguration de cette chronique. Alors que les festivals estivaux révèlent un à un leur programmation, je vous invite à découvrir sept projets musicaux qui ont éclôt sur la toile cette semaine. Des grands bols d’air, des morts, des bars et la rencontre avec une certaine Fanny sont au programme. À votre mobylette, prêts ? Partez !

Aline – Je bois et puis je danse

Après une version bricolée avec de vieux extraits vidéo, les Marseillais d’Aline livrent un tout nouveau clip pour leur single Je bois et puis je danse. Bye, bye le combat de boxe, on alterne ici entre dessin animé, ombres et film pour ce morceau très dansant. Pour info, ils seront à L’Alhambra le 28 mai prochain. Bon, vous reprendrez bien un verre en les attendant ?

Fauve – Blizzard

Fauve, c’est un peu le phénomène du moment et leur premier Ep sortira le 20 mai prochain. Ces jeunes Parisiens n’ont pas encore signé dans une maison de disque, mais rien ne semble pouvoir les arrêter et l’été promet d’être fort rempli pour la formation avec de nombreux festivals au programme. Avec Blizzard, à vous l’aventure, la découverte de la France en compagnie de textes torturés et incisifs.

Vitalic – Fade Away

C’est l’histoire d’un mec, qui tue un autre mec, qui lui même se fait tuer par un autre mec qui…” Bref, une nouvelle histoire sans fin. Après la récente sortie de son album Rave Age, Vitalic révèle le clip de Fade Away. Des meurtres en cascade pour récupérer une mallette au contenu mystérieux, admirez plutôt ses images signées du réalisateur Romain Chassaing.

Sigur Rós – Isjaki

Isjaki en islandais signifie iceberg. Et les icebergs on peut dire que les islandais de Sigur Rós ont eu le temps de les côtoyer sur leur île natale. Pas encore de clip pour cette piste mais le ton de l’album Kveikur, qui sera dans les bacs le 18 juin prochain, se précise tout doucement. Petite indiscrétion, le groupe aurait composé une chanson pour un prochain épisode des Simpsons.

Empire of the Sun – Alive

De la glace, il en sera également question avec le nouvel album d’Empire of the Sun intitulé Ice on the DuneAlive signe le grand retour des plumes et des fourrures si prisées du groupe australien. Tout aussi dépaysant que le fameux Walking on a Dream, le clip d’Alive nous propulse dans un univers imaginaire où les montagnes sont reines. Très certainement un titre matraqué sur les ondes cet été.

Mermonte – Fanny Giroud

Dis, tu connais Fanny Giroud ?” En tous cas, Mermonte lui signe une très belle chanson à son nom cette semaine. Les Rennais signent là un très joli titre, léger et poétique. Leur pop orchestrale ne cesse de faire des adeptes, surtout depuis la victoire au tremplin des Jeunes Charrues en 2012. Prenez rendez-vous avec Fanny, le single sort le 20 mai.

Miles Kane – Don’t Forget Who You Are

Liverpool regorge de pépites, ça ne fait aucun doute. Parmi elles, Miles Kane ancien leader des excellents The Rascals. Don’t Forget Who You Are sent la pop à plein nez et est mis en images par un clip “so british” tout en noir et blanc. Il ne manque plus que quatre garçons dans le vent et le tableau serait complet. Le gamin sera à l’affiche des Papillons de Nuit 2013.

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L’écume des jours reste dans le vague

Depuis le 24 avril, L’écume des jours est enfin sur grand écran. Dans cette adaptation du chef-d’œuvre de Boris Vian, l’imaginatif Michel Gondry peine à toucher le spectateur, faute à la trop grande présence d’effets visuels dont il est friand, frôlant l’abus.

Lecture obligatoire lors des études pour certains, découverte sur le tard pour d’autres, il est certain que L’écume des jours, œuvre la plus connue de Boris Vian, est la voie royale pour plonger dans l’univers bien particulier de l’auteur.

Cette bulle de poésie courant sur 68 chapitres, Michel Gondry n’y est pas resté insensible. Le réalisateur évoque même avoir eu un déclic lors de sa première lecture et en être ressorti avec une imagination et une créativité renforcée. Si tout ça a pu l’aider à concevoir l’inclassable et sublime Eternal Sunshine of the Spotless Mind, je n’ai qu’une chose à dire : ” Merci Boris ! “.

La trame de l’histoire est fort simple et Boris Vian, avec un sens du résumé exemplaire, la décrivait comme ceci : “Colin aime Chloé, Chloé tombe malade, elle meurt. Colin ne pourra pas vivre longtemps.

L’intrigue du roman se situe dans un univers réaliste, mais parsemé de touches fantastiques. Ici, les nénuphars sont des maladies, les murs rétrécissent quand la fin est proche et les expressions de la langue française comme “prendre dix ans en une semaine” sont plus vraies que nature. Un défi visuel et sonore qui n’a pas freiné l’imaginatif Gondry.

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Trop de génie, tue le génie

L’écume des jours est donc une grande histoire d’amour débordante de jazz, de tendresse et de démesure. Mais malheureusement, la démesure, le réalisateur en abuse pendant une heure et demie. La cascade d’inventions, la myriade de trucages et le puits de créativité sans fond finissent par nous donner une sérieuse indigestion visuelle.

Pourtant pris une à une, ces techniques “gondryennes” frôlent le génie dans certaines scènes.

Le “pianocktail”, cet instrument farfelu que tout bon amateur de boissons rêverait d’avoir, n’aurait pu être mieux transposé à l’écran. De même pour les mets que dégustent Colin et ses amis, ils sont tous réalisés en matériaux textiles, confectionnés par la brillante Bénédicte Charpiat. Et que dire de ce Duke Ellington à la trompette lors des premières minutes du film ou de ces prototypes de véhicules créés par Peugeot tout spécialement pour le film?

Ce trop plein de bonheurs visuels éphémères débouche sur une absence cruelle d’émotions, elles y sont étouffées. De même pour le jeu des acteurs. Romain Duris (Colin), Audrey Tautou (Chloé), Omar Sy (Nicolas), Gad Elmaleh (Chick), les acteurs les plus bankables du moment nous ont habitué à mieux. Au final, le spectateur risque de n’éprouver que très peu d’intérêt pour les personnages.

Ce qui m’intéresse ce n’est pas le bonheur des hommes, c’est le bonheur de chacun“, évoque Colin dans ces deux œuvres. Alors Michel, si tu me permets, je quitte la salle obscure pour revenir au bon vieux livre papier, c’est mon bonheur à moi. Sans rancune.

L’écume des jours, Michel Gondry, avec Romain Duris, Audrey Tautou, Omar Sy, Gad Elmaleh, Charlotte Le Bon, Aïssa Maïga. Distribution StudioCanal. En salles depuis le 24 avril.

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The Bewitched Hands, folie rémoise

Ne jamais se fier à une pochette de CD. Tons sombres, silhouette fantomatique et couteau sanguinolent, avec leur dernier opus intitulé Vampiric Way, les six membres de The Bewitched Hands cachent bien leur jeu.

Voilà à présent trois ans que le groupe originaire de Reims a investi discrètement les scènes françaises avec une pop délicieusement joyeuse et mélodieuse. En 2009, il remportait le concours CQFD organisé par Les Inrockuptibles et commençait à se produire dans de nombreux festivals (Printemps de Bourges, Art Rock, Papillons de Nuit…).

Ce vendredi soir (19 octobre 2012), la bande de potes est de retour et joue à Nantes sur la scène du Stéréolux pour la première édition du festival Go Sound. Exceptionnellement, Baptiste Lebeau, le batteur, est absent : il vient d’être papa d’un petit Gaspard dans la journée. On espère qu’il fera partie d’un groupe aussi talentueux que son daron.

Le concert s’ouvre avec le titre Westminster, qui est également la première piste de Vampiric Way (écouter plus bas). Une longue introduction solennelle et un son majestueux d’orgue de cathédrale se fait entendre : un instant, les spectateurs novices ont dû se demander où ils avaient mis les pieds. Le ton se fait grave avant de plonger dans une euphorie de plus d’une heure. Et pour le plus grand bonheur des plus connaisseurs, les chansons de Birds and Drums, premier CD sorti en 2010, sont aussi de la partie.

The Bewitched Hands © Julien Mignot
The Bewitched Hands © Julien Mignot

En pantalon rouge et pull pailleté noir, au chant et percussions, Marianne Mérillon, très présente vocalement, est un peu la Régine Chassagne des Rémois. Car oui, j’ai oublié de vous le dire, mais la force des Bewitched Hands, c’est bien leur voix. Sur scène, les chœurs, omniprésents tout au long des disques, prennent encore plus leur importance. Les voix s’élèvent, se mêlent et le public est très vite conquis. Cette énergie vocale déployée n’est donc pas sans rappeler celle des brillants Arcade Fire.

Avec sa chemise aux imprimés langoustes (!), le chanteur Anthonin Ternant et le reste du groupe livrent un set impeccable. Tous les titres sont fait pour la scène. Pour exemples, le premier single Thank you, goodbye, it’s over est une bombe d’énergie, Boss avec sa reverb’ à des airs à la Madness et Ah! Ah! Ah! Ah! tend vers le meilleur des Beach Boys. Mention spéciale pour le rythme de The Laws of Walls qui te fait taper du pied comme jamais et Vampiric Way (la chanson) qui fait danser toute la salle.

Le groupe sera à Limoges le 24 mai. Courez les voir, ça ne peut que vous faire le plus grand bien.

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