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Éric Beynel ausculte le procès France Télécom dans « La raison des plus forts »

Conférence vidéo. L’un des porte-parole de l’Union syndicale Solidaires, Eric Beynel, a donné une conférence au centre Sainte-Anne, à Lannion, lundi 28 septembre, pour présenter « La raison des plus forts ». Ce recueil des chroniques racontant les 41 jours d’audience du procès France Télécom est sorti en juin, aux éditions de l’Atelier, six mois après la condamnation de l’entreprise et de sept ex-dirigeants pour « harcèlement moral institutionnel ».

L’établissement lannionnais aujourd’hui connu sous le nom d’Orange Labs a connu plusieurs suicides durant le plan Next, qui prévoyait le départ de 22.000 salariés à l’échelle nationale, « par la fenêtre ou par la porte », selon les mots prononcés en 2006 par le P-DG Didier Lombard devant une assemblée de cadres supérieurs. Il s’agissait de la face la plus visible d’un mal-être social très profond causé par un management brutal dans une entreprise récemment privatisée, d’abord identifié par Sud PTT et la CFE-CGC, co-fondateurs d’un observatoire d stress et des mobilités forcées.

« La raison des plus forts » est pensé comme un outil militant pour tirer les enseignements d’un procès hors-norme, à l’heure où la « start-up nation » finit de mettre à genoux le code du travail et que ses députés-managers et autres ministres-DRH semblent incapables de maîtriser la crise sanitaire du Covid-19.

« La raison des plus forts », collectif, Editions de l’Atelier, juin 2020

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Fabrice Nicolino témoigne contre les pesticides

Dans « Pesticides : Révélations sur un scandale français », paru en 2007, Fabrice Nicolino, journaliste pour Charlie Hebdo, revenait sur l’exploitation des découvertes chimiques de la Seconde Guerre mondiale par l’agriculture intensive.

Plus de cinquante ans après les révélations de la scientifique américaine Rachel Carson, les dangers des pesticides pour la santé n’empêchent pas leur utilisation massive, en particulier en Bretagne.

Le 20 octobre dernier, Fabrice Nicolino témoignait au tribunal de Guingamp (22) en faveur de sept « faucheurs », poursuivis pour avoir dégradé des produits à base de glyphosate (dont le Roundup de Monsanto) dans des jardineries des Côtes-d’Armor.

« Depuis 1962, on sait que les pesticides sont dangereux »

« Au point de départ, après la Seconde Guerre mondiale où il fallait nourrir la France – il y avait des tickets de rationnement jusqu’en 1949 -, l’agriculture était ruinée. La découverte de molécules chimiques qui paraissaient miraculeuses comme le DTT a entraîné un véritable enthousiasme dans les milieux agricoles, dans les milieux de recherche, l’Inra venait de naître.

Pendant une quinzaine d’années ça a été la « belle vie » si j’ose dire. Ces molécules nouvelles ou redécouvertes sur fond de guerre mondiale ont permis à l’agriculture de se débarrasser de beaucoup de ravageurs des récoltes, donc ça paraissait être formidable, jusqu’au moment où en 1962, une Américaine, Rachel Carson, océanologue, grande vulgarisatrice, écrit un livre sensationnel qui s’appelle « Printemps silencieux », dans lequel elle révèle que les pesticides, le DDT au premier chef, sont des poisons terribles pour tous les organismes vivants : les oiseaux, mais aussi les hommes.

Entreprise de désinformation

Le livre de Rachel Carson, marque le commencement d’une période de très mauvaise foi, où l’industrie chimique devenue puissante, qui a beaucoup d’intérêts commerciaux à défendre se lance dans des entreprises de désinformation pour tromper l’opinion pour essayer de lui faire croire que les pesticides ne sont pas dangereux.

On peut dire que depuis 1962, on sait que les pesticides sont dangereux pour la santé, mais l’industrie chimique, qui a des moyens collossaux, dont le chiffre d’affaires souvent dépasse celui d’Etat de la planète, l’industrie chimique, celle des pesticides, essaye de cacher par tous les moyens la vérité simple, scientifique sur la dangerosité des pesticides. »

Complément

La présidente du tribunal correctionnel de Saint-Brieuc a décidé de saisir la Cour de justice de l’Union européenne avant de se prononcer sur d’éventuelles sanctions contre les militants anti-glyphosate jugés à Guingamp. Elle a donc accepté les cinq questions préjudicielles posées par l’avocat des accusés, à la grande satisfaction de ceux-ci, et n’a pas rendu de délibéré le 15 décembre.

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