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[Vidéos] Des salaires au climat, pourquoi manifestaient-ils ce 13 octobre à Lannion

Quatre mois après les derniers feux de la bataille des retraites, l’intersyndicale du Trégor n’a guère mobilisé au-delà des rangs militants, vendredi 13 octobre 2023. Mais parce qu’il faut se méfier de l’eau qui dort, nous avons tendu l’oreille pour comprendre ce qui fait marcher ceux qui ont fait le déplacement.

Premier rendez-vous syndical majeur depuis la rentrée, si l’on compte à part la mobilisation contre le racisme et les violences policières du 23 septembre, cette journée de grève interprofessionnelle devait rallumer la flamme du mouvement social. À Lannion, sous-préfecture des Côtes-d’Armor, seuls 350 motivés ont suivi les porteurs de banderole pour un « petit tour des ponts » autour du Léguer. Loin des 7.000 manifestants comptés régulièrement par les képis au printemps.

Si les drapeaux de la CGT et de la CFDT ont de nouveau flotté dans la même direction, localement, la confédération Force ouvrière s’est fait porter pâle.

Dans l’argumentaire déployé pour rejoindre les cortèges par la CGT, l’opposition au report de l’âge légal de départ à la retraite n’est plus que la cinquième raison citée. Derrière l’augmentation générale des salaires, l’égalité femmes-hommes, la défense des services publics et la « transition écologique socialement juste ». Volonté de tourner la page ou dépit ? Que ce soit à la tribune ou sur le pavé, nul ne souhaite s’appesantir sur le revers majeur subi plus tôt dans l’année.

« Les riches n’ont jamais été aussi riches et les Restos du cœur n’arrivent plus à fournir »

« MÊME EN TRAVAILLANT SE LOGER DEVIENT COMPLIQUÉ », ROBIN MAILLOT (UNSA) / Lannion - 13 octobre 2023

« C’est une date européenne qui intervient dans un contexte très difficile pour les citoyens qui ont le moins, convient Robin Maillot, représentant du personnel pour l’Unsa dans l’éducation. Plus ça va, plus les prix augmentent et je pense qu’on n’a pas fini de parler de l’énergie. Les coûts de l’énergie pour les collèges et les lycées, qui vont retomber sur les conseils départementaux et régionaux, vont exploser. »

L’été a aussi laissé des traces à l’hôpital. Faute de personnels suffisants, les urgences de nombreux établissements ne sont régulièrement plus accessibles la nuit sans passer par la régulation du Samu. À Guingamp, les accouchements ne sont plus assurés.

« On voit qu’on gère la misère, constate Robin Maillot. Inversement, on a des aides aux entreprises absolument pas assujetties à des contreparties ce qui est particulièrement inadmissible. Les riches n’ont jamais été aussi riches et les Restos du cœur n’arrivent plus à fournir. »

La conférence sociale promise par Emmanuel Macron pour se pencher sur les branches professionnelles dont des échelons débutent sous le Smic et inaugurée le 16 octobre par Élisabeth Borne ne suscite aucun enthousiasme.

Dans les rangs de la jeunesse, si les questions sociales demeurent importantes, les préoccupations environnementales affleurent rapidement.

« Je me suis préparé à mourir »

Pancarte louant « la seule planète le kouign-amann existe », Mona, déplore que « le gouvernement ne fasse rien du tout pour l’écologie ». La lycéenne en arts du cirque à Savina, venue spécialement avec ses camarades de Tréguier, aimerait que les politiques s’attaquent à la fast-fashion, à savoir la mode éphémère qui implique une production massive de vêtements dans des pays où la main-d’œuvre est sous-payée voire exploitée. « On s’habille tous en frip’, donc il y a plein de moyens de faire autrement. »

« IL FAUT AGIR CONTRE LA FAST FASHION », MONA ET ZOÉ, LYCÉENNES / Lannion - 13 octobre 2023

Pas beaucoup plus âgé que Mona, Winaël a déjà expérimenté la violence d’État.

« À Sainte-Soline, avant d’y aller, je me suis préparé à mourir, j’ai dû prévenir des proches que potentiellement j’irai mourir et je suis passé pas très loin de la mort », témoigne dans un calme déconcertant ce lycéen nazairien, dont le casque est décoré d’un autocollant “no bassaran”.

Le 25 mars 2023, il participait à la manifestation contre la construction de méga-bassines dans les Deux-Sèvres, lors de laquelle plus de 5.000 grenades lacrymogènes et de désencerclement ont été tirées par les gendarmes.

Un rapport des observatoires des libertés publiques et des pratiques policières cosigné par la Ligue des droits de l’homme (LDH) reprend le bilan délivré par les Soulèvements de la Terre, à savoir 200 manifestants blessés dont 40 gravement, 20 mutilées ou au pronostic fonctionnel engagé parmi lesquelles une personne au pronostic vital engagé. Peu après les affrontements, le procureur du département avait lui annoncé 47 gendarmes blessés, dont deux en urgence absolue lors de leur prise en charge, et deux journalistes en urgence relative.

« Si le gouvernement me considère comme “éco-terroriste”, ça en devient une légion d’honneur parce que la vraie répression, la vraie violence, elle n’est pas de soutenir les familles des vitrines. Ce sont les gens qui sont mutilés, qui meurent. […] Même l’Onu considère la France comme une démocratie défaillante, poursuit le militant du Mouvement national lycéen (MNL). Là, le gouvernement veut réautoriser le glyphosate, qui cause des troubles sur les cerveaux des enfants. Il favorise le profit avant tout. »

« AVANT SAINTE-SOLINE, JE ME SUIS PRÉPARÉ À MOURIR », WINAËL (MNL) / Lannion - 13 octobre 2023

Les questions internationales ont quant à elles été soigneusement évitées dans le discours lu à trois voix par des représentantes de la FSU, de la CFDT et de la CGT juste avant le défilé. Les organisations syndicales ont rappelé leur « attachement aux valeurs républicaines, aux libertés démocratiques, individuelles et collectives, en particulier le droit de grève et de manifestation ». Est-ce une allusion au télégramme du ministre de l’Intérieur demandant au préfet d’interdire toute manifestation pro-palestinienne ?

Au pied du podium, un tract distribué par l’association France Palestine Solidarité Trégor met les pieds dans le plat. Après une dénonciation « sans ambiguïté » de l’attaque du Hamas qui a « pris pour cible de très nombreux civils non armés », l’organisation alerte sur la réponse du gouvernement israélien. « Une escalade placée sous le signe de la vengeance » face à laquelle l’AFPS réclame des autorités françaises et européennes qu’elles se mobilisent pour un cessez-le-feu immédiat.

Le chaos du monde qui ébranle la coalition de gauche à l’Assemblée nationale mettra-t-elle en sourdine les aspirations sociales et écologistes ? Alors que la résurgence d’attentats islamistes favorise les discours martiaux et la désignation de boucs émissaires, les militants ont de quoi être inquiets.

« CONTRE L’AUSTÉRITÉ EN FRANCE COMME EN EUROPE », DISCOURS INTERSYNDICAL / Lannion - 13 octobre 2023
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Marée humaine à Guingamp pour défendre le breton

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Le battement d’ailes du Conseil constitutionnel à Paris peut-il provoquer une tornade à Guingamp ? Le spectaculaire retournement de situation autour de la loi Molac a en tout cas précipité autour de 10.000 manifestant·es dans la cité de la Plomée ce samedi après-midi (entre 6.400 selon la préfecture et 15.000 selon l’organisation).

Les défenseuses et défenseurs des langues minoritaires sont passé·es par toute les émotions récemment. Si l’adoption de l’article 4 de la loi Molac, contre l’avis du gouvernement, ouvrait la voie à l’enseignement immersif dans l’enseignement public, sa censure prononcée le 21 mai par les « sages » menace l’existence même de réseaux d’écoles comme Diwan, en Bretagne.

Or, sans un apprentissage de la langue précoce et massif, le breton continuera de perdre des locuteurs jusqu’à s’éteindre, peut-être même avant la fin de ce siècle.

Dans ce contexte, l’arrivée de la Redadeg le 29 mai à Guingamp a pris une dimension revendicative encore plus affirmée qu’à l’accoutumée. Cette course créée en 2008 pour collecter des fonds et promouvoir la pratique du breton a fusionné avec la manifestation aux abords du stade de Roudorou, dont les portes ont été ouvertes par l’En Avant en signe de soutien. Des militant·es du gallo, langue parlée en Haute-Bretagne, étaient également présent·es.

Après un défilé de presque trois heures, les participant·es se sont retrouvés dans le jardin public où le groupe de musique morbihannais Lies a donné au lieu des faux-airs de festival de la Saint-Loup. Des élèves du lycée Diwan de Guingamp ont clos le rassemblement en assurant qu’ils poursuivraient le combat initié par leurs aïeux.

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Didot méritait mieux avant de raccrocher les crampons

Le Nîmes Olympique est revenu au score (2-2) face à l’En Avant de Guingamp, lors de la seconde mi-temps de cette rencontre comptant pour la 37e journée de Ligue 1 de football, disputée au stade municipal de Roudourou, le samedi 18 mai 2019.

Les deux équipes se quittent sur un score nul, après une partie débridée, mais sans enjeu. Les Bretons sont sûrs d’être relégués en Ligue 2 depuis le weekend précédent tandis que les Crocos se situent dans le haut du ventre mou.

Le Paimpolais Etienne Didot a bénéficié d’une ovation debout, lors de son remplacement par Guessouma Fofana. Il disputait son dernier match à domicile avant de mettre fin à sa carrière de joueur professionnel. Jocelyn Gourvennec a saisi l’occasion pour donner sa première cap au jeune Louis Carnot, formé dans la réserve et fils de l’ancien cadre guingampais Stéphane Carnot.

En revanche, Marcus Thuram et son remplaçant Nolan Roux ont été copieusement sifflés par une partie du public. Les deux attaquants de l’équipe la moins offensive du championnat en termes de buts inscrits sont donnés sur le départ.

Le Kop Rouge a également réclamé la démission du président Desplat, par le biais d’un chant et d’une banderole dépliée en deuxième période. Le premier club de supporteurs guingampais s’est dispensé de toute animation, comme annoncé la veille par le biais d’un communiqué, en signe de protestation après cette saison catastrophe.

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Tenu en échec par Malherbe, Guingamp ne s’en relèvera pas

L’En Avant de Guingamp a laissé échapper la dernière occasion (ou presque) de rattraper le Stade Malherbe de Caen, dans la course au barrage pour le maintien, en concédant le nul (0-0), lors de la 35 journée de Ligue 1 de football, le 4 mai 2019, au stade municipal de Roudourou. Les Bretons comptent cinq points de moins que les Normands, alors qu’il ne reste plus que trois journées.

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L’OM éteint un peu plus la flamme de l’espoir guingampaise

L’Olympique de Marseille a battu l’En Avant de Guingamp par 3 buts à 1, au stade municipal de Roudourou, lors de la 33e journée de Ligue 1 de football, le 20 avril 2019. L’OM, provisoirement 4e, se rapproche de Lyon dans l’optique du podium. L’EAG s’éloigne à quatre points de Dijon pour accrocher la 18e place, synonyme de barrage pour le maintien.

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Jovetic et Monaco privent Guingamp des trois points

L’En Avant de Guingamp a été rejoint au score dans les dernières secondes du temps additionnel. Stevan Jovetic a égalisé, profitant d’un cafouillage dans la surface. Il répond à Félix Eboa Eboa, auteur d’une tête à la 23e minute.

Le partage des points est logique dans cette rencontre de la 31e de journée de Ligue 1 de football, où chaque équipe a gagné une période. Il n’en est pas moins rageant pour Guingamp, dernier de Ligue 1, malgré la défaite caennaise face à Nîmes.

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Pour Pierre Pézerat, amiante et pesticides, même combat

Pierre Pézerat présente son film documentaire « Les Sentinelles » (2017) disponible en DVD depuis le 16 février 2019, date anniversaire des dix ans de la mort d’Henri Pézerat.

Le père du réalisateur a découvert le caractère cancérigène de l’amiante en 1973 puis animé le Comité anti-amiante de Jussieu. Son activité scientifique et militante a contribué à faire interdire ce silicate en 1997. L’association qui porte son nom défend aussi bien les victimes de l’amiante que celles du nucléaire ou des pesticides de synthèse.

Dans les années 1990, l’amiante devient un enjeu de santé publique ainsi qu’un synonyme de scandale. Des travailleurs meurent de cancers de la plèvre à cause d’un maux identifié vingt ans plus tôt par le toxicologue Henri Pézerat. Il s’était rendu dans l’usine de filage et de tissage d’amiante Amisol, alors en grève, à Clermont-Ferrand, pour alerter les ouvrières et les ouvriers.

Pierre Pézerat a retrouvé Josette Roudaire, qui avait ouvert les portes de l’usine à son père. Le début d’un très long combat pour accompagner les victimes qu’il met en parallèle avec celui de Paul François, un agriculteur intoxiqué par un pesticide produit par Monsanto ainsi que les ex-ouvriers agricoles de Nutréa-Triskalia, devenus hyper-sensibles aux produits chimiques multiples.

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L’En Avant de Gourvennec passe devant le Dijon de Kombouaré

L’En Avant de Guingamp est sorti de la zone rouge pour la première fois depuis août 2018, en battant le Dijon Football Côtes-d’Or, 1 à 0, lors de la 29e journée de Ligue 1 de football, le samedi 16 mars 2019, au stade municipal de Roudourou. Ludovic Blas a transformé un penalty (86e), sifflé après une faute du gardien Bobby Allain sur Marcus Thuram.

Ce match sans relief a été marqué par l’entrée de Ronny Rodelin (72e) pour remplacer le milieu Medhdi Merghem, pour la première fois titulaire en Ligue 1 et auteur d’une prestation solide. L’ancien caennais, pris en grippe par le public, a été copieusement sifflé, ce qui a fortement déplu au joueur et à certains de ses coéquipiers. En signe de protestation, la traditionnelle – bien que rare cette saison -, célébration de la victoire a d’abord été snobée par une partie du groupe.

Au bout de cinq minutes de palabres, sur la pelouse comme dans les couloirs, les Guingampais (dont Rodelin) sont réapparus sur le terrain pour un « clapping » orchestré par Ludovic Blas face au Kop Rouge. Jocelyn Gourvennec, Bertrand Desplat comme Jérémy Sorbon ont minimisé l’incident en zone mixte.

Les hommes de Jocelyn Gourvennec (22 points) passent devant ceux d’Antoine Kombouaré (21) et doublent également les Caennais (20), lourdement battus par Saint-Etienne (0-5), au même moment. Les Guingampais peuvent maintenant profiter de la trêve internationale pour préparer leur finale de Coupe de la Ligue, qui sera jouée le 30 mars, face au RC Strasbourg, à Lille.

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Premières de corvées, premières mobilisées à Guingamp

Les femmes ont toujours été impliquées dans les luttes sociales, mais leur présence est particulièrement remarquée depuis le début du mouvement des « gilets jaunes ». Ce sont elles qui tenaient le mégaphone lors de la manifestation intersyndicale du 5 février 2019, à Guingamp. Rencontre avec Frambroise Clausse, conseillère en orientation professionnelle, Soizic Roche, aide-soignante dans un Ehpad, et Marie-Françoise Zanchi, secrétaire générale de la CGT de l’aide et des soins à domicile des Côtes-d’Armor.

Plusieurs dizaines de « gilets jaunes » ont répondu à l’appel des syndicats CGT, Solidaires et FSU, lors de la journée de grève du 5 février 2019, à Guingamp. Une première pour un mouvement qui veille jalousement à son indépendance vis-à-vis de toute structure établie et au sujet duquel nombre de syndicalistes ont d’abord eu de la méfiance, y voyant la main de l’extrême-droite et des mots d’ordre poujadistes.

Quatre prises de parole ont inauguré le rassemblement, entre le rond-point du Vally et l’ancien monastère des Augustines hospitalières – réhabilité en mairie. Flora Bochet, secrétaire générale de l’union locale CGT, a d’abord lu le texte commun, dénonçant notamment « la précarité organisée dans les entreprises locales, notamment dans l’agroalimentaire, le commerce, les services » (vidéo ci-dessous).

Framboise Clausse, « gilet jaune » de Kernilien a livré un témoignage plus personnel, racontant la maltraitance dont a souffert sa mère, en maison de retraite « du fait du manque de moyens » (idem).

« Les femmes sortent de leurs cuisines, elles sortent de leurs usines »

Auteure d’un livre publié en 2009 intitulé « À ma mère, à mes filles, à vous toutes » (éditions Épée Et Chemins), dans lequel est relaté son « parcours de guérison » après le viol dont elle a été victime à l’âge de 18 ans, la militante féministe se réjouit de la mobilisation en cours.

« On n’a jamais vu autant de femmes dans les rues, constate Framboise Clausse. Ça, c’est très particulier, parce que les hommes ont l’habitude d’occuper le terrain, c’est plus facile. Pour nous les femmes c’est toujours un effort supplémentaire d’agir dans le domaine public, de se montrer, de prendre la parole. Et aujourd’hui, les femmes sortent de leurs cuisines, sortent de leurs usines, parce qu’elles voudraient que le monde soit meilleur pour leurs enfants. »

Les premières études sociologiques confirment cette observation. (lire l’encadré ci-dessous)

Des travailleuses malades du « care »

Les femmes étant largement majoritaires dans les professions du soin, du « care » en anglais, c’est assez logiquement que se trouve à Guingamp une délégation 100 % féminine du syndicat départemental CGT de l’aide et du soin à domicile.

Ces aides à domicile et autres aides-soignantes courent la campagne pour veiller sur des personnes fragiles, le plus souvent âgées. Un travail qui nécessite de l’empathie, pratiqué en dépit de contrats à temps partiel, comprenant des amplitudes horaires souvent indécentes (9 h – 19 h, payés 5 heures), pour un salaire inférieur au Smic, résume Soizic Roche, qui travaille dans un Ehpad, à Plestin-Les-Grèves. « Nos métiers sont en train de disparaître », tranche-t-elle, en appelant au Conseil départemental, à l’Agence régionale de santé et à l’Etat.

Sa secrétaire générale, Marie-Françoise Zanchi, est convaincue que les employeurs profitent d’une certaine docilité de ces travailleuses pour rogner sur les primes et même sur les frais de déplacement. Le syndicat dénonce la fusion des 80 structures des Côtes-d’Armor, initiée en 2017 par le Conseil départemental à majorité LR-UDI, qui aboutit à des compressions d’effectifs et à des temps de trajets rallongés. Des groupes privés ont parfois repris l’activité gérée jusqu’à présent par des associations, en lien avec les collectivités locales.

Plusieurs marches de femmes « gilets jaunes » ont illustré le besoin de mettre en avant des revendications spécifiques, comme l’égalité de salaires entre les sexes ou la pénalisation réelle des violences conjugales. L’une des plus importantes s’est d’ailleurs déroulée le dimanche 26 janvier, à Saint-Brieuc. Menée par des militantes grimées en Marianne, elle avait réunie près de 300 personnes. Les journalistes présents avaient souligné le caractère pacifique de cette manifestation, contrastant avec les violences observées la veille, à Rennes.

Des femmes majoritaires chez les « gilets jaunes », plus qu’une impression
Selon l’enquête menée par cinq sociologues de Sciences Po Grenoble, par le biais de questionnaires en ligne diffusés sur 300 groupes Facebook de « gilets jaunes », 56 % des 1.455 réponses exploitées émanent de femmes. Elles apparaissent toutefois surreprésentées dans l’échantillon des manifestant·e·s « moins actif·ve·s ».
Les chercheurs insistent sur l’importante proportion de « gilets jaunes » en situation de forte précarité. Ils sont 74 %, soit le double de la moyenne nationale. Les femmes (78 %) sont plus touchées que les hommes (68 %).

Leurs prises de parole


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Caillard préserve le point de Guingamp face à Nantes

L’En Avant de Guingamp a grignoté un point face au Football Club de Nantes, en obtenant le nul (0 – 0) au stade municipal de Roudourou, le 3 mars 2019, lors de la 27e journée de championnat.

Marc-Aurèle Caillard a détourné la frappe de Valentin Rongier sur le penalty sifflé dans le temps additionnel pour une main de Félix Eboa Eboa. Les Guingampais restent derniers de Ligue 1, mais se rapprochent à un point de Caen et de Dijon, qui ont perdu ce weekend.

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La revanche du Guingampais Lucas Deaux contre Angers

L’En Avant de Guingamp a remporté sa deuxième victoire au stade municipal de Roudourou en championnat de Ligue 1 de football cette saison, face au SCO d’Angers, le samedi 23 février 2019, sur le score de 1 à 0. Lucas Deaux a inscrit le seul but de la rencontre en reprenant un centre de Marcus Coco, dans le temps additionnel.

Les Guingampais restent derniers avec 18 points après 26 matches, mais ils recollent aux concurrents pour le maintien. Monaco, Dijon et Caen, qui comptent une journée de retard, possèdent respectivement 22, 20 et 19 points. Les Angevins restent provisoirement 12e, avec 33 points. Ils peuvent être dépassés par Bordeaux (un match de retard), dans ce ventre mou.

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Ils y ont laissé leur santé, deux ouvriers en guerre contre l’agro-industrie

Pascal Brigant a rendez-vous aux prud’hommes de Guingamp le 28 février 2019. Claude Le Guyader s’apprête à lancer une procédure pour « faute inexcusable » contre Nutréa-Triskalia. La suite d’un marathon judiciaire pour ces deux anciens salariés du site de stockage des céréales de Plouisy (Côtes-d’Armor), atteints d’hypersensibilité aux produits chimiques multiples et licenciés pour inaptitude à leur poste.

En 2009, l’un travaille dans un bureau accolé au poste de fabrication d’aliments du bétail, l’autre charge les céréales puis les transporte en camion dans les fermes. Leur santé se dégrade rapidement, comme celles de Laurent Guillou et Stéphane Rouxel, deux collègues chargés de réceptionner les céréales amenées depuis les silos.

Quelques mois plus tôt, la direction a décidé de couper la ventilation pour faire des économies. Très vite, la température grimpe et permet aux charançons et aux vers de farine de proliférer, au point de dégager une odeur pestilentielle.

Pour sauver les 20.000 tonnes de céréales, Triskalia décide au printemps 2009 d’asperger du Nuvan Total, un insecticide interdit depuis déjà deux ans. Malgré les premières alertes, le même scénario se reproduit l’année suivante. Les céréales sont cette fois traitées avec du Nuvagrain, avant d’être acheminées dans des exploitations où, ingurgitées par les bêtes, elles intègrent la chaîne alimentaire.

Le combat de leur vie

Mécontents vis-à-vis de la CFDT, qu’ils accusent d’être un « syndicat-maison », les ouvriers trouvent du soutien auprès de Serge Le Quéau, de l’Union syndicale Solidaires, à Saint-Brieuc. Laurent Guillou et Stéphane Rouxel réussissent à déposer plainte à la gendarmerie en mai 2010, ouvrant la procédure pénale.

Pascal Brigant, Claude Le Guyader, Laurent Guillou et Stéphane Rouxel empilent les dossiers de procédure depuis dix pour faire condamner la coopérative Nutréa-Triskalia, responsable de leur empoisonnement aux pesticides. Crédit Serge Le Quéau
Pascal Brigant, Claude Le Guyader, Laurent Guillou et Stéphane Rouxel empilent les dossiers de procédure depuis dix pour faire condamner la coopérative Nutréa-Triskalia, responsable de leur empoisonnement aux pesticides. Crédit Serge Le Quéau

Défendus par Me François Lafforgue, avocat spécialisé dans la défense des victimes d’accidents du travail et de maladies professionnelles, Laurent Guillou et Stéphane Rouxel obtiennent en 2014 la condamnation de Nutréa pour faute inexcusable devant le tribunal des affaires de sécurité sociale de Saint-Brieuc.

Entre-temps Pascal Brigant et Claude Le Guyader rejoignent le combat.

En septembre 2015, c’est la veuve de Gwénaël Le Goffic qui obtient la reconnaissance du suicide de son mari comme accident du travail, contre l’avis de la Mutuelle sociale agricole (MSA). Ce chauffeur s’est pendu dans un hangar du site de Plouisy avec une pièce de son camion. Lui-même avait été victime d’un accident lors du déchargement de sacs d’aliments médicamenteux destinés aux porcelets. Sa lettre d’adieu est écrite sur l’étiquette des produits qu’il suspectait de lui avoir brûlé les yeux.

Les victoires s’enchaînent et en septembre 2016, Laurent Guillou et Stéphane Rouxel obtiennent 100.000 € de dédommagements pour le préjudice subi. Une première pour une affaire d’hypersensibilité dans l’agroalimentaire. Leur licenciement est ensuite jugé « sans cause réelle et sérieuse pour manquement à l’obligation de sécurité et insuffisance de recherche de reclassement ». La coopérative leur doit près de 21.000 € chacun.

Claude Le Guyader obtient à son tour une reconnaissance de son hypersensibilité comme maladie professionnelle en mars 2018. Ce n’est pas le cas de Pascal Brigant, auquel une commission reproche l’absence d’une prise de sang.

Interrogés par Le Monde en 2016, les DRH de Nutréa et Triskalia, Frédéric Soudon et Nicolas Douillard, estiment que ce dossier les dépasse. « Certains veulent faire interdire les pesticides le plus vite possible et Triskalia sert de bouc émissaire. […] Nous menons aujourd’hui une politique de protection, de formation des salariés. Il y a vingt ans, les précautions à l’encontre des produits phytosanitaires n’existaient pas, témoigne Frédéric Soudon. Ce sont des produits dangereux, on ne va pas affirmer le contraire. »

Des victimes devenues sentinelles

Si ces affaires n’ont pas encore motivé les industriels à se passer des pesticides de synthèse, elles ont commencé à briser l’omerta dans le milieu agricole. Jusqu’ici dispersés, les opposants à l’agriculture intensive comme la Confédération paysanne, Attac, Solidaires et Eaux et Rivières de Bretagne se sont regroupés pour mener des actions.

Le combat pour les victimes des pesticides a réuni des associations et partis autour du syndicat Solidaires Bretagne, en pointe dans la dénonciation de ce scandale sanitaire. Crédit Serge Le Quéau
Le combat pour les victimes des pesticides a réuni des associations et partis autour du syndicat Solidaires Bretagne, en pointe dans la dénonciation de ce scandale sanitaire. Crédit Serge Le Quéau

Un colloque lors lequel s’est exprimé Laurent Guillou a poussé la sénatrice PS de la Charente, Nicole Bonnefoy, à organiser une mission sénatoriale. Son rapport intitulé « Les pesticides et leur impact sur la santé » rendu en 2012 conclut que « les protections contre les pesticides n’étaient pas à la hauteur des dangers et des risques ». Il débouche sur la loi Labbé, du nom du sénateur EELV du Morbihan, qui réduit l’usage des pesticides par les collectivités et les particuliers.

En 2018, des experts européens ainsi que le commissaire à la santé à Bruxelles, Vytenis Andriukaitis, ont rencontré des victimes des pesticides lors d’une enquête en Bretagne. La commission européenne avait accepté le dépôt d’une pétition portant sur le non respect des directives en matière de pesticides et sur les carences de l’Etat français en matière de contrôle.

L’institution, bien que lointaine, semble montrer plus d’égard envers les victimes des pesticides que la région Bretagne. Le président de cette dernière, le socialiste Loïg Chesnais-Girard, a confirmé en début d’année l’entrée de la collectivité au capital du groupe D’Aucy, dont la fusion annoncée avec Triskalia promet de créer un géant de l’industrie agricole.

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