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François Schmetz, conseiller prud’homal en colère

La troisième ordonnance Macron modifiant le code du travail plafonne les indemnités prud’homales en cas de licenciement abusif. Désormais, les juges doivent se référer à un barème pour fixer l’indemnité qu’un employeur pris en faute doit verser à un salarié licencié. C’est l’une des mesures les plus vigoureusement dénoncées par les syndicats.

Par exemple, l’indemnité ne pourra excéder 15,5 mois de salaires pour 20 ans d’ancienneté dans une entreprise de 11 salariés et plus, 2,5 mois pour la même ancienneté dans une entreprise de moins de 11 salariés. La barémisation ne s’applique pas en cas de harcèlement ou de violation d’une liberté fondamentale.

Preuve que la mesure est destinée aux entreprises qui peuvent provisionner un licenciement abusif, le gouvernement propose un simulateur en ligne des indemnités.

La mesure réclamée par le patronat et prévue dès la loi Macron en 2015 avait d’abord été censurée par le Conseil constitutionnel, puis abandonnée dans le projet de loi Travail en 2016 et finalement instaurée par ordonnances le 23 septembre, après l’élection d’Emmanuel Macron en 2017.

François Schmetz est syndicaliste et conseiller prud’homal salarié, ancien salarié d’Alcatel-Lucent (devenu Nokia) à Lannion, dans les Côtes-d’Armor. Une entreprise régulièrement touchée par des vagues de suppressions de postes. Il était interviewé le 12 septembre 2017, lors d’une manifestation contre les ordonnances Macron à Lannion. Il critique le plafonnement des indemnités prud’homales.

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Mick témoin de la répression anti-manifestants

Mercredi 7 juin, à Rennes, deux jeunes femmes ont été menottées à la fin du procès de Matthieu, étudiant de 27 ans, poursuivi pour des jets de projectiles sur les forces de l’ordre, lors d’une manifestation “ni Le Pen, ni Macron”, pendant l’entre-deux tours de l’élection présidentielle.

Le président du tribunal, Nicolas Léger, leur reproche d’avoir menti car leur version s’oppose à celle des plaignants. Sans se connaître, elles ont chacune expliqué à la barre que des policiers ont placé une pierre dans la poche arrière de l’accusé.

Une information judiciaire a été ouverte pour faux témoignages. Elles sont sorties libres, avec le statut de témoin assisté, après un détour par le bureau d’un juge d’instruction.

L’accusé a été condamné à trois ans d’interdiction de manifester en Île-et-Vilaine et 500 € d’amende pour chacun des deux agents de la brigade anti-criminalité. En possession d’un GoPro au moment de son interpellation, il n’a plus revu sa caméra et suggère que la police l’a arrêté pour récupérer ses images. L’accusation portait uniquement sur les témoignages des policiers et une vidéo soumise à controverse.

Mick, membre active de Nuit Debout Lannion, a assisté à cette audience hors-norme, durant laquelle les droits de la défense ont été bafoués comme rarement auparavant. Elle raconte la scène vécue depuis les bancs du publics.

La remise en cause du droit de manifester en France, étayée par Amnesty International dans un rapport paru cette année, a justifié une projection organisée par Nuit Debout Lannion, devant les marches de la mairie de Lannion, le jeudi 6 juin 2017. Une action menée dans le cadre du Front social contre les ordonnances Macron sur le travail.

En mars, Buzzfeed avait révélé une enquête sur huit affaires où des policiers ont proféré de faux témoignages pour accuser de violence des manifestants. Un véritable business de l’outrage s’est instauré et implique des cabinets d’avocats.

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Vers un Front social anti-Macron à Lannion

La séquence électorale passée, Nuit Debout Lannion revient. Le lundi 19 juin 2017, au lendemain de législatives remportées par La République en Marche, mais largement boudées y compris dans le Trégor, une poignée d’opposants à la loi Travail se retrouvent devant les marches de la mairie pour constituer un Front social.

Après les 21 avril et 8 mai, des syndicalistes, militants politiques et membres de divers groupes impliqués dans les récents mouvements sociaux manifestent de nouveau à Paris. Ils entendent installer un rapport de force avec le gouvernement pour lui faire abandonner son projet de réforme du droit du travail, prévue dès cet été au moyen d’ordonnances, qui accorderont plus de pouvoir aux patrons, notamment pour licencier.

En plus de l’action organisée devant l’Assemblée nationale, le collectif a fait des petits dans toute la France. L’appel a été entendu à Lannion, Guingamp et Saint-Brieuc.

Dans les Côtes-d’Armor, Solidaires, la Confédération nationale du travail (CNT) et le Comité de vigilance antifascistes (CVA 22) sont les promoteurs du Front social, rejoints par l’Union locale CGT de Guingamp, le NPA, des groupes de La France insoumise, la Gauche indépendantiste et donc Nuit Debout Lannion. Des manifestants s’étaient déjà rassemblés le midi devant la sous-préfecture à l’appel de l’intersyndicale du Trégor.

Intervenants : Korentin Le Davay et Maëlle Demoy pour Nuit Debout Lannion ; Pascal Franchet, CGT et Comité pour l’abolition des dettes illégitimes.

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Macron, début d’une lutte prolongée

Ils partirent quarante… Lundi 19 juin 2017 à midi, militants syndicalistes et politiques de gauche ont relevé leurs drapeaux contre les ordonnances Macron sur le droit du travail, en se rassemblant devant la sous-préfecture de Lannion.

Premier pas vers l’organisation des forces sociales, ce rassemblement appelé par CGT-FO et Solidaires était le premier depuis 15 septembre.

Nous suivrons pas à pas la mobilisation sociale qui tente de se (re)-construire en France, à partir de l’exemple lannionnais, ville connue pour son engagement.

Le soir-même, des représentants de syndicats et mouvements politiques se sont retrouvés devant les marches de la mairie de Lannion pour constituer un Front social contre la politique d’Emmanuel Macron.

Intervenants : Benoît Dumont, secrétaire de l’Union locale CGT de Lannion ; Michel Blin, de Solidiares Trégor ; Christian Kervoelen, co-secrétaire de la FSU Trégor; et Max Trousse, coordinateur du groupe La France insoumise du Trégor.

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Un carnaval de têtes à claques

Images exclusives d’un défilé polémique. Les 13 et 14 juillet 2016, Nuit Debout Lannion organise un carnaval révolutionnaire et coupe des têtes, provoquant l’ire du Parti socialiste et du préfet des Côtes-d’Armor. Était-ce justifié ? À vous de juger.

Au quatrième mois de mobilisation contre la loi Travail et au 84e jour de présence quotidienne devant la mairie de Lannion pour Nuit Debout, quelques militants organisent un « carnaval révolutionnaire », annoncé dans la presse.

Le 13 juillet, avant le traditionnel bal des pompiers du quai d’Aiguillon, puis le 14 juillet, les militants baladent une charrette dans laquelle sont installés des poupées représentant le président de la République, François Hollande, son premier ministre, Manuel Valls, la ministre du Travail, Myriam El Khomri, le président du Medef, Pierre Gattaz, et la députée PS de Lannion-Paimpol, Corinne Erhel (décédée un an plus tard d’un arrêt cardiaque, en plein meeting pour Emmanuel Macron).

Seule Corinne Erhel sera épargnée par L’Ankou, le « serviteur de la mort » dans la mythologie bretonne.

Le 19 juillet, le Parti socialiste des Côtes-d’Armor publie un communiqué pour « condamner une mise en scène macabre […] une incitation à la haine et à la violence ».

Dans la foulée, le préfet des Côtes-d’Armor, Pierre Lambert, condamne à son tour « cette mascarade faussement républicaine. Un dépôt de plainte est envisagé pour diffamation publique et outrage à l’encontre de personnes dépositaires de l’autorité publique. […] Toute manifestation nouvelle, susceptible de troubler l’ordre public, organisée à Lannion et à l’initiative des auteurs de ces actions, sera strictement interdite. »

Nuit Debout Lannion reçoit notamment le soutien de la section de Bégard du NPA et de laGauche indépendantiste bretonne.

Plus tard, Myriam El Khomri témoigne lors du documentaire sur Nuit Debout diffusé par France 5 avoir vécu cette décapitation symbolique, dont elle a été informée, comme une « intimidation ».

Finalement, Nuit Debout Lannion poursuit ses actions sans être inquiété. Aucun militant n’est poursuivi pour ce carnaval et ceux traînés devant le tribunal pour des rassemblements sur le parvis de la mairie de Lannion ou sur les rails de la ligne TGV Paris-Brest sont relaxés lors de procès organisés à Guingamp.

À ce jour, en décembre 2017, Nuit Debout Lannion continue de se réunir chaque semaine, participe au Front social Lannion-Trégor, qui s’oppose au contre-réformes Macron. Le groupe informel s’inscrit dans de nombreuses luttes contre l’extraction de sable en baie de Lannion, les projets miniers en Centre-Bretagne, les accords de libre échange, l’extrême-droite, le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou l’austérité budgétaire dans les hôpitaux publics.

Mise à jour le 2 décembre 2017

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Le milieu breton chante contre la loi Travail

Nuit Debout Lannion organise un deuxième fest-noz, le 30 juin 2016, en plein mouvement contre la loi Travail. Un mois après une première soirée festive, ce sont encore plus d’une centaine de Trégorrois.es qui viennent écouter, notamment, le jeune groupe Sparfell.

Cette fois, la mairie n’a pas accordé d’autorisation pour installer la scène sur la place du Centre et les militants doivent poser leurs tréteaux au bord du Léguer, sur le parking de Günzburg, sur le quai d’Aiguillon. Le maire, Paul Le Bihan, a même interdit par arrêté les rassemblements quotidiens devant l’hôtel de ville, au prétexte d’un bris de vitre pourtant condamné par les manifestants et dont l’auteur n’a pas été identifié.

La police nationale verbalise régulièrement ces derniers, qui répondent en se présentant ballonnés dans la salle du conseil municipal. Ils obtiendront gain de cause à l’automne au tribunal de police de Guingamp.

Dans le même temps, des opérations de blocage des voix ferrées sur la ligne Paris-Brest se multiplient en lien avec des syndicalistes autour de la gare de Plouaret pour accompagner le mouvement de grève et de blocage économique.

C’est dans ce contexte de tension, alors que le gouvernement utilise à plusieurs reprises l’arme constitutionnelle du 49.3 pour passer en force le recul des droits des travailleurs à l’Assemblée nationale, que des groupes de musique traditionnelle bretonne tels que Sparfell (vidéo), Aija, Morvan/Paugam, Veillon/Riou, Awenn & Enora, Urvoy/Le Dissez/Bléjean ou War-Sav se succèdent bénévolement sur la petite scène montée en plein air par des techniciens sympathisants.

Radio Debout Lannion ouvre son antenne sur le web depuis un camion installé derrière l’estrade, pour donner la parole à celles et ceux qui veulent la prendre.

Mis à jour le 7 janvier 2018

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Nuit Debout Lannion mobilise en chansons

Le premier Fest-Noz du mouvement « Nuit Debout Lannion » s’est tenu le 26 mai 2016, lors de la trente-sixième soirée d’occupation de place de la Mairie.

Les jeunes et prometteurs groupes traditionnels bretons War-Sav et Sparfell, notamment, ont fait danser jusqu’à 300 personnes, pour cet événement placé sous le signe de la lutte contre le projet de loi Travail, du gouvernement Valls.

Une caisse de grève a été mise en place pour soutenir le mouvement. Le matin-même, une centaine de manifestants ont répondu à l’Appel de Plouaret en bloquant la circulation des trains pendant six heures sur l’axe Paris-Brest.

Trois-cents personnes se sont aussi réunies à midi devant la Maison de l’emploi, à Lannion, à l’appel de l’intersyndicale, qui compte construire la grève dans le plus grand nombre d’entreprises du territoire trégorrois.

La « Radio Debout Lannion » a émis en parallèle, depuis un appartement surplombant la place pour sa cinquième émission en direct, consacrée à l’actualité du mouvement social et aux questions de précarité. Un vif débat s’est engagé sur la priorité que représente l’écriture d’une nouvelle Constitution.

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Nuit Debout Lannion déborde les syndicats

Près de 300 personnes ont manifesté dans les rues de Lannion (22), le 17 mai 2016 contre le projet de loi Travail du gouvernement Valls. Une partie du cortège a organisé une marche funèbre et musicale pour enterrer le code du travail, à l’initiative du mouvement Nuit Debout Lannion.

Certains manifestants chantaient des slogans contre la députée PS de Lannion-Paimpol Corinne Erhel, sur la musique de Merci Patron, des Charlots, bande originale du film éponyme produit par le journal militant de gauche Fakir et réalisé par le journaliste François Ruffin.

Sur la vidéo, le défilé passe sur le quai du Maréchal-Foch, près du centre Sainte-Anne. Les manifestants se trouvent ensuite devant la sous-préfecture. Le faux-cercueil sera plus tard balancé dans le jardin de Sophie Yannou-Gillet, sous-préfète. Enfin, les derniers manifestants réalisent une opération escargot sur le rond-point de Saint-Marc, avant de rallier les ronds-points Coppens et de Boutil, qui se trouvent sur l’axe Lannion-Guingamp.

Mis à jour le 6 janvier 2018.

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