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Podcast – Charrues du Commerce #2, le vendredi

On a écouté Rokia Traoré, Patriiick, M, Paul Kalkbrenner, mais aussi Lilly Wood & The Prick, Keny Arkana, Lescop, les Naïve New Beaters et MmMmM, le vendredi 19 juillet aux Vieilles Charrues. Nos humeurs sont à écouter dans notre café de la presse musicale.

Autour de la table, Morgan pour Tous les Festivals, Thomas pour Kickzic, Louis pour Sound Cultur’All et Cécile pour La Déviation et Talents Frais. L’émission est présentée par Sylvain Ernault, depuis le village presse des Vieilles Charrues.

Nos photos au jour le jour sont à découvrir sur Facebook.

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Podcast – Charrues du Commerce #1, retour sur le jeudi

Coups de gueule et coups de cœur, on fait le point sur la journée du jeudi 18 juillet aux Vieilles Charrues, avec les concerts de Rammstein, The Hives, Vitalic VTLZR et Raphaël ; on parle de l’ambiance et on se prépare à la journée du vendredi.

Les amis chroniqueurs autour de la table, Naiko de Hard Force, qui décortique la prestation de Rammstein, Cécile de Talents Frais, Thomas de Kickzic et Louis de Sound Cultur’All. L’émission est présentée par Sylvain Ernault, au village presse des Vieilles Charrues.

Notre album photo du jeudi 18 se trouve ici (Facebook)

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« Les Ogres de Barback nous ont directement contacté »

Le Pont du Rock détient l’une des plus belles programmations du grand Ouest. Chaque scène a sa pointure. Tenez plutôt : Kavinsky pour l’électro, Wax Tailor pour le hip-hop, Arno côté rock, Les Ogres de Barback pour la chanson française et The Bellrays pour le soul-punk.

C’est injustement que le festival, qui se déroulera les 26 et 27 juillet à Malestroit dans le Morbihan, reste dans l’ombre des plus grands, malgré son ancienneté. Tout ça pourrait bientôt changer. Interview de son programmateur, Tony Brulé.

Pourrais-tu nous raconter rapidement l’histoire du plus ancien festival breton de l’été, le Pont du Rock ?

Tout commence par un pont. Celui du 15 août 1989. Une bande de potes décident de secouer la torpeur de leur village, le Roc-Saint-André (à environ 10 km de Malestroit) en organisant un festival. Ils fondent une association, Les enfants du Roc’k en hommage à l’émission du même nom, diffusée sur Antenne 2 dans les années 1980.

Le festival se déroule au Roc-Saint-André jusqu’en 1992. Après deux années sans, il réapparaît en 1995 à Malestroit, avec la fusion de deux associations : Les Enfants du Roc’k et Malestroit Arts et Culture pour créer Aux Arts Etc., qui organise le festival jusqu’à aujourd’hui.

Le Pont du Rock au Grand Journal de Michel Denisot (détournement) - La Déviation
Mais non ! Le Pont du Rock n’a pas besoin de reconnaissance parisienne pour exister. (détournement chopé sur Facebook)

Comment le Pont du Rock a-t-il réussi à tenir aussi longtemps ?

Si le festival continue à exister, c’est par la motivation de nos membres et de nos bénévoles. On est des passionnés de musique et on continue à prendre énormément de plaisir à organiser notre festival.

Peux-tu nous présenter la programmation ?

Cette année, on a voulu mélanger des artistes confirmés comme Olivia Ruiz, Arno ou Wax Tailor à des groupes moins médiatisés. On a également voulu équilibrer la soirée du vendredi avec celle du samedi.

Le vendredi avec Wax Tailor, Kavinsky, Stupeflip et Breton entre autres, on n’avait jamais réussi jusque-là à caler une telle soirée et le samedi on a également une très belle prog’ avec Olivia Ruiz, Les Ogres de Barback, Arno et Féfé par exemple. On est très fiers de tous les groupes calés et pour nous, chaque groupe a été pleinement choisi. Il n’y a pas eu de choix par défaut.

Le visuel de cette année nous annonce une affiche rugissante. Qui, pour toi, est digne d’un tigre sur l’affiche ?

Le tigre cette année irait bien aux Jim Jones Revue, étant donné leur sauvagerie sur scène, un pur moment de Rock’n Roll.

La troisième scène c’est une manière pour vous de vous faire un peu plaisir en programmation avec des coups de cœurs ?

Le côté découverte nous a vraiment motivé et c’est pour ça que l’on a ajouté cette troisième scène sous chapiteau, car depuis quelques temps nous étions un peu frustrés de ne pas pouvoir caler certains groupes, faute de place.

Des groupes comme Birth of Joy, The Struts ou Little Trouble Kids n’auraient pas pu être programmés s’il n’y avait pas eu ce chapiteau.

En parlant de coups de cœurs, quel est LE groupe que tu attends de pied ferme cette année à Malestroit ?

Pour l’édition de cette année, j’ai déjà vu presque tous les groupes sur scène à part Carbon Airways, donc je dirais eux, même si tous les autres sont bons sur scène, ce qui est aussi un critère dans nos choix.

Souvent, les têtes d’affiche étrangères arrêtent leur tournée aux Vieilles Charrues.

Quelles sont les difficultés pour mettre en place une programmation comme la vôtre ?

Les difficultés pour notre programmation viennent en partie de notre date (26 et 27 juillet, NDLR), car beaucoup de têtes d’affiche étrangères ne sont pas en tournée fin juillet. Souvent, elles arrêtent leur tournée aux Vieilles Charrues et pour ceux qui y sont encore, ils jouent au Paléo Festival en Suisse le même week-end que nous.

Souffrez-vous de la concurrence des autres festivals et si oui, comment ?

Avec les autres festivals bretons, cela se passe bien, en général on réussit y à s’arranger.

La journée du vendredi était déjà vraiment bien… Et vous nous annoncez Kavinsky et Breton pour enfoncer le clou, pas mal non ?

Oui, on a eu de la chance de pouvoir caler ces deux artistes, même si cela nous à pris un certain temps, on voulait bien clôturer notre programmation et je pense que l’on y est parvenu.

L’association a-t-elle d’autres activités que le Pont du Rock sur l’année ?

Dans l’année, on organise le tremplin pour le festival, car pour nous, il est nécessaire de pouvoir aider un jeune groupe à se faire connaître.

Un scoop pour RockFanch ?

Pour l’édition de cette année, ce sont les Ogres de Barback qui nous ont directement contacté pour venir jouer et depuis le temps que l’on voulait les faire, on était assez flattés qu’ils nous choisissent.

Découvrez toute la programmation du Pont du Rock 2013.

Rock Fanch

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« Y’a autant de Plogoff que de gens qui ont vécu les événements »

C’est une bande dessinée engagée que signent le dessinateur Alexis Horellou et sa compagne Delphine Le Lay. Le récit d’une part de l’histoire contemporaine de la Bretagne, racontée du côté des militants antinucléaires. Ces militants, ce sont les habitants de Plogoff, ce village de la Pointe du Raz, qui s’est soulevé, il y a plus de trente ans, contre l’implantation d’une centrale nucléaire sur ses terres.

C’est l’histoire érigée en légende des Plogoffites. De leur prise de conscience des dangers de l’atome, au moment où la Bretagne se lasse de laver ses côtes souillées par le pétrole, au renoncement de l’État sous la nouvelle présidence Miterrand, en 1981. Des années marquées par des combats épiques contre les forces de l’ordre, des rassemblements géants qui marquent les débuts de l’écologie politique, mais aussi des coup de blues et des trahisons. “Ils ne savaient pas que c’était impossible alors ils l’ont fait“, aurait pu écrire d’eux Mark Twain. Delphine Le Lay souhaitait mettre en valeur cet exemple de résistance populaire. Interview.

Sylvain Ernault – Vous êtes originaire de Quimper, mais vous n’aviez qu’un an lors des événements de Plogoff. Qu’est-ce que cette lutte représente pour vous ?

Delphine Le Lay.
Delphine Le Lay est née à Quimper en 1979. Après de multiples expériences professionnelles, elle rencontre Alexis Horellou, dessinateur de bandes dessinées, à Bruxelles, en 2007. Elle met ainsi le pied dans le monde la BD.

Delphine Le Lay – C’était vraiment une légende pour moi Plogoff, le petit village d’irréductibles qui avait résisté à l’envahisseur et qui était sorti vainqueur ; ça n’allait pas très loin, mais ça faisait rêver. Et puis il y a deux ans, il y a eu évidemment la catastrophe à Fukushima et puis en même temps Plogoff fêtait ses trente ans. Là, j’ai entendu une émission de radio qui retraçait les événements. Ça m’a éclairé et ça m’a enthousiasmé bien plus. J’ai découvert une mobilisation, un acte de désobéissance civile très fort et qui était arrivé à une victoire.

Votre ouvrage s’inscrit dans un corpus déjà assez riche, il y a déjà eu un film, des reportages télé, des livres…

…Mais pas encore de BD. Voilà c’est chouette, on est contents de compléter le tableau. J’ai lu, je le pense, tous les ouvrages qui existent sur le sujet et chacun apporte, je trouve, un éclairage différent sur les événements. Il y a deux reportages (télé, NDLR) et chaque personne qui s’est intéressée au sujet pour un média ou pour un autre apporte quelque chose de différent et j’espère qu’on apporte aussi un éclairage par la BD.

Vous avez été surprise de la violence de l’opposition entre les antinucléaires et les policiers, lors de l’enquête d’utilité publique, au printemps 1980 ?

Oui, c’est même choquant. Le film des Le Garrec (Des Pierres contre des fusils, NDLR) est vraiment étonnant. Je le dis assez souvent, même c’est vrai que si notre génération n’avait eu que les témoignages des gens qui ont vécu les événements, moi je ne les aurai pas cru. Je me serais dit “oui bon, l’émotion prend le dessus. Ils ont cru qu’ils allaient mourir mais c’était pas vrai“. En fait quand on voit les images et le son du film des Le Garrec on se dit “mais c’est dingue“, c’est vraiment des scènes de combat et d’affrontements hyper violents et qui n’ont pas eu lieu qu’à Plogoff. Dans d’autres endroits aussi.

“Trois ans après Creis-Malville,
ils faisaient la même à Plogoff.
C’est dingue, c’est énervant en fait.”

À Creis-Malville il y a eu un mort, et c’était trois ans avant les événements à Plogoff, et quelqu’un était déjà tombé, un manifestant sous les grenades offensives des gardes mobiles. Trois ans après, ils faisaient la même à Plogoff et c’est dingue, c’est énervant en fait. Du coup c’est chouette si cette histoire peut en réveiller d’autres et se transmettre.

Plogoff de Delphine Le Lay et Alexis Horellou, affrontements.
De nombreuses pages sont sans dialogue, laissant parler les images qui sont souvent très fortes. Elles laissent aussi une grande place aux paysages.

Nicole et Félix Le Garrec ont écrit la préface de votre BD. Ils sont donc les auteurs d’un film, réalisé pendant la guérilla rurale qui s’est tenue pendant l’enquête d’utilité publique dans le canton de Plogoff en 1980. Comment ont-ils apprécié votre ouvrage ?

Eux, je crois qu’ils sont contents de passer le flambeau, d’après ce qu’ils mettent dans leur préface. Et puis ils sont contents qu’on s’y soit intéressés. Ils y voient un intérêt que des jeunes générations, qui n’ont pas connu les événements, s’emparent du sujet et le racontent. Et puis à la fois que ce soit une BD parce que c’est aussi un médium qui est approché par d’autres générations, par des gens qui ne se sont peut-être pas intéressés par le sujet et qui par la BD vont y venir.

Après, j’ai des retours de gens qui ont vécu les événements et la plupart disent qu’ils s’y retrouvent bien et ils reconnaissent bien les événements et l’ambiance de l’époque et, du coup, on est contents de ne pas avoir trahi les personnes, que ce soit juste.

Vous rencontrez de nouveaux témoins des événements depuis la sortie du livre ?

J’ai rencontré des gens en dédicace. Alexis est allé à Rennes et ensuite, ensemble, on est allés à Brest et à Quimper. On a rencontré des gens qui ont vécu les événements, même parfois très proches. Il y a un tas d’anecdotes qui sont revenues et que j’ignorais, donc je crois que je n’ai pas fini d’en apprendre sur le sujet. Je crois qu’il y a autant de Plogoff que de gens qui ont vécu les événements. C’est assez marrant.

“Un deuxième tome ?
C’est une idée que je laisse à d’autres.
Mais bon, pourquoi pas ?”

J’ai découvert un tas de documentation supplémentaire. On pourrait presque faire un autre livre, avec tout ce que je recueille en dédicaces pour l’instant (rires).

Un deuxième tome, c’est une idée !

Une idée que je laisse à d’autres. Mais bon, pourquoi pas. Il y a encore beaucoup à dire sur le sujet, j’ai dû quand même faire des choix et je n’ai pas pu tout raconter. Déjà tout ce que je savais, je n’ai pas pu tout raconter, alors tout ce que j’ignorais et que j’apprends maintenant, c’est très riche.

Vous avez des contacts avec des policiers qui se sont opposés aux Plogoffites, parfois violemment, pendant l’enquête d’utilité publique ?

Non, je n’ai pas de contact. Je n’ai pas cherché à en avoir parce que leur point de vue était mis en images dans le documentaire de Brigitte Chevet, qui a fait un reportage vingt ans après les événements, et qui est allée à la rencontre de différents acteurs de tous bords. Donc ça rend son reportage très intéressant.

Bon, j’avais ce point de vue là, je devais choisir une trame, donc je suis restée sur ma lignée de départ. Par contre, des gens qui ont vécu les événements m’ont dit que de leur point de vue – c’est un témoignage qui revenait souvent – certains gardes mobiles n’étaient pas bien d’être là.

C’était compliqué pour eux à vivre, ils étaient là parce que c’était leur métier et qu’ils devaient le faire, mais ils étaient mal à l’aise et pas très heureux d’être là. Ça, je l’ai mis dans l’histoire parce que ça me semblait important. Ça revenait beaucoup. C’était pas eux les méchants, en tout cas pas tous (rires), malgré les apparences.

Plogoff de Delphine Le Lay et Alexis Horellou, affrontements.
Les violences policières et le désiquilibre d’armement avec les manifestants antinucléaire est abondamment illustré.

Plogoff reste une lutte emblématique pour les écologistes et altermondialistes bretons. Comment vous l’expliquez ?

Même au niveau national ça reste le combat populaire contre le nucléaire qui a été finalement victorieux. Il n’y a pas eu de centrales à Plogoff. Après, c’est à mettre un peu en demi-mesure parce qu’il y a eu un certain nombre d’éléments qui se sont bien accordés et puis une conjoncture qui a fait qu’en fin de lutte, la victoire est arrivée.

La mobilisation n’a pas été aussi simple que ça. C’est pas comme je le pensais enfant, une bande d’habitants de Plogoff qui ont jeté quelques cailloux à la tête des CRS et les CRS qui ont dit “d’accord on s’en va“. Ça a été, évidemment, bien plus complexe que ça, bien plus long et il y a eu beaucoup d’acteurs qui ont tissé la mobilisation, mois après mois, années après années et puis le contexte politique de la fin avec l’élection de Mitterrand qui a fait que l’opportunité était là, après cette résistance, de finalement mettre un terme au projet.

“C’est plein d’espoirs et, en même temps,
on se rend compte que c’est compliqué,
le pouvoir est quand même très fort.”

Donc ça reste une lutte emblématique au niveau de la Bretagne, mais aussi hors de la Bretagne ; et au niveau du nucléaire et au niveau de toutes les oppositions qu’on peut avoir envie de faire vivre. Celle-ci a abouti par plein d’événements intéressants. C’est pas si simple de réussir une mobilisation comme ils ont réussi la leur. Il a fallu pas mal d’ingrédients qui se connectent les uns avec les autres et au bon moment pour arriver à ça. C’est plein d’espoirs et, en même temps, on se rend compte que c’est compliqué, le pouvoir est quand même très fort.

Mitterrand avait promis que Plogoff ne se ferait pas, mais vous rappelez que depuis 1982, 39 réacteurs ont été mis en service en France.

Malgré des oppositions aussi, des gens se sont opposés partout où des centrale devaient être construites et dans les territoires frontaliers des centrales. Le Luxembourg, l’Allemagne, l’Italie, la Suisse ont soutenu la France dans ces oppositions. Pour le coup, ça ne s’est pas passé comme à Plogoff…

Plogoff de Delphine Le Lay et Alexis Horellou, manifestation.
Plogoff, ce furent aussi des fêtes et des manifestations géantes, tenues sur ce bout du monde qu’est la Pointe du Raz.

Malgré la promesse de Mitterrand, d’autres projets de centrales ont été sérieusement étudiés en Bretagne. Finalement, c’est la catastrophe de Tchernobyl qui a réglé la question. Dans ce flou, comment avez-vous décidé de poser le crayon ?

Le nucléaire en Bretagne - Sortir du Nucléaire
Le nucléaire est bien présent en Bretagne, en particulier à l’Île Longue, près de Crozon. Cliquez sur l’image pour l’agrandir. Crédits Sortir du Nucléaire

Le sifflet de l’arbitre, c’était clairement Mitterrand, malgré le fait qu’il y a eu des rebondissements après ça, la fin n’a pas été aussi simple que ça effectivement. Pour installer quelque chose en Bretagne, depuis c’est compliqué. Je pense qu’on montre les dents assez facilement sur ce territoire là, surtout qu’il y a quand même du nucléaire en Bretagne, militaire ou civil.

Dans l’écriture de la BD, ça s’arrête à 81. En 81, Mitterrand dans ses propositions il y a une proposition qui a trait aux énergies. Ça coupe là et après on arrive à 2012, puisque c’est en 2012 qu’on a terminé notre album. On fait le bilan de la situation énergétique en France, avec 39 réacteurs nucléaires depuis et puis un référendum qu’on attend toujours, des crédits alloués aux énergies renouvelables, des choses comme ça. C’est un bilan finalement assez gris par rapport aux promesses.

Aujourd’hui, Notre-Dame-des-Landes représente une nouvelle lutte des écologistes en Bretagne. Vous avez pensé en faire une BD ?

Non, peut-être dans trente ans, on verra, pour l’instant déjà je ne connais pas très bien le sujet, je sais qu’il y a des parallèles de faits, mais qui ne sont pas évidents non plus. Et puis, il y a un collectif qui a sorti une BD sur Notre-Dame-des-Landes aussi.

Il n’est jamais question de Radio Plogoff dans votre BD. Pourquoi ?

Oui c’est vrai. Non, malheureusement. J’ai quelques regrets de gens que j’ai vite fait mentionné, mais qui avaient une part plus importante que celle que je leur ai laissée dans le bouquin et la radio en fait partie. J’ai eu assez peu d’infos a priori sur ce sujet et du coup je n’en ai pas cherché davantage. J’avais beaucoup beaucoup de choses et c’est passé à côté. Comme Jean Kergrist, le “clown atomique”, ça fait partie des personnages forts de l’histoire que j’ai à peine montré. J’espère qu’ils ne m’en voudront pas trop !

Sur Radio Plogoff, j’ai trouvé très peu d’infos dans les livres. Et puis les gens qui m’ont parlé de Plogoff ne m’ont pas trop parlé de la radio, sauf à dire qu’il y avait une radio. Je ne sais pas qui l’animaient, je ne sais pas combien de temps par jour, par semaine, je n’en sais rien du tout.

Votre prochain projet de BD, il a un rapport avec l’actualité, les luttes…

On a tout le temps plein de projets avec Alexis, mais celui qui, a priori, se fera le plus facilement c’est aussi une forme de mobilisation et c’est aussi en Bretagne. Mais bon, pour l’instant je ne sais pas exactement sous quelle forme ni rien, donc je n’en parle pas tout de suite. Le premier livre qu’on avait fait (Lyz et ses cadavres exquis, NDLR) va être réédité par un autre éditeur et assorti de la suite et fin de l’histoire, donc en 2014 normalement le bouquin sortira, avec 100 pages supplémentaires.

Le couple sera en dédicace, à Lannion, le 25 mai, de 15 h à 18 h, à la librairie Gwalarn.

Plogoff, Delphine Le Lay et Alexis Horellou, Delcourt, mars 2013, 14,95 €.

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« On va de plus en plus entendre parler de Gaël Faye »

La programmatrice du Bout du Monde, Marie Clavier, nous commente l’affiche du festival, version 2013, qui se tiendra les 2, 3 et 4 août. Entre jolies prises, telles que Ska-P, Jacques Higelin ou Kool & The Gang, belles promesses comme Watcha Clan ou Gaël Faye et projets avortés, à l’image de Tracy Chapman, Dionysos et Damon Albarn. Où l’on apprend, entre les lignes, que Rokia Traoré, “l’une des plus belles voix de l’Afrique de l’Ouest”, présente le 19 juillet aux Vieilles Charrues, sera du voyage. Mais chut… Interview.

Pouvez-vous nous présenter l’affiche 2013 du festival du Bout du Monde ?

Cette année, pour sa quatorzième édition, le Bout du Monde reste fidèle à ce qu’il a toujours été : un lieu de métissage et de rencontres, un festival où se côtoient les grands noms de la scène internationale et de belles découvertes des quatre coins du monde.

Ainsi, on pourra retrouver des géants de la scène française : Jacques Higelin ou Cali, également un grand nom du blues de Chicago, le groupe Taj Mahal, les papes disco-funk de Kool & The Gang, les espagnols de Ska-P, qui reviennent à la charge suite au mouvement des Indignés, les papis du reggae d’Israël Vibration, etc.

Autant de grosses pointures qui côtoieront des pépites telles que les Marseillais de Watcha Clan qui symbolisent la fusion alternative entre cultures du monde et électro, jungle, des voix féminines aussi envoûtantes que marquées comme Sandra Nkaké, digne descendante de Nina Simone ou Myriam Makeba, Amparo Sanchez, ancienne chanteuse d’Amparanoïa, amie de Manu Chao, qui redonne ses lettres de noblesse à la chanson espagnole, Yasmin Levy, israélienne émouvante et charmeuse…

Côté projet spécial, Manu Dibango et Cheick Tidiane Seck présenteront un programme spécial « Hommage au Mali », projet qui fera sens au regard de la situation actuelle de ce pays d’Afrique de l’Ouest. Enfin, et la liste n’est pas exhaustive, bien au contraire, il y aura une création entre le franco-congolais Ray Lema et l’Orchestre symphonique universitaire de Brest, projet jusque là inédit, qui rassemblera pour l’occasion plus de 80 musiciens sur scène !

Il y a t-il des changements par rapport à l’édition 2012 ?

Nous restons sur les mêmes bases que les années précédentes : la capacité d’accueil ne change pas, on reste à 20.000 personnes par jour, soit 60.000 en trois jours, afin de garder une taille humaine et conserver la convivialité qui caractérise l’événement ! Chacun doit être accueilli dans les meilleures conditions, les améliorations sont donc de l’ordre de l’offre faite aux festivaliers !

Cette année, on agrandit les structures de repos couvertes avec tables et bancs, on reconduit la proposition de mise à disposition de casques de protection auditive pour les enfants, on proposera aussi un bar à yaourts (avec Malo). On a noté que l’offre d’une restauration alternative a beaucoup de succès auprès de nos festivaliers (bar à soupes lancé en 2011, bar à fruits en 2009…).

Des coups de cœur dans cette programmation ?

Oui, une formation canadienne qui oscille entre afrobeat, soul, funk et jazz, The Souljazz Orchestra, un groupe qu’on voit peu en Europe et qui est le fer de lance d’un mouvement musical particulièrement brillant et inventif, basé sur une section de cuivres ravageuse, des claviers et basses vintage… ça risque d’être un grand moment. Il y a aussi le brésilien Criolo, adoubé par Caetono Veloso, ce chanteur est un ancien éducateur des rues de Sao Paolo, qui s’est mis au hip-hop pour arriver peu à peu à un slam chaloupé, inspiré des rythmiques et musiques brésiliennes (bossa, samba…). C’est très très bien produit et l’instrumentation est inventive et vraiment très belle et très variée. Le concert est donc très prometteur !

A vrai dire, nous programmons vraiment au coup de cœur, donc tous les artistes invités cette année ont fait l’objet d’un choix tout particulier et nous sommes vraiment ravis de les accueillir… c’est donc difficile de n’en retenir que quelques uns !

A la sortie du festival 2012 on avait parlé de Tracy Chapman, Dionysos ou de Damon Albarn. Était-ce seulement des rumeurs ou il y a eu des contacts ?

C’étaient des envies des organisateurs, mais cela n’a pas pu se concrétiser. Damon Albarn est un musicien qui connait très bien la scène musiques du monde, particulièrement les musiciens africains et c’était ça qui nous intéressait… mais cette année, il ne tournera qu’avec Blur ! Pour Tracy Chapman, la prise de contact était très avancée, mais elle a dû annuler toute sa tournée en Europe ! Dommage ! Nous n’abandonnerons pas et réessayerons à l’avenir ! Nous sommes assez tenaces de ce côté-là !

L’an dernier vous avez sorti Asaf Avidan avant tout le monde. Un coup de cœur à nous faire découvrir dans la programmation ?

Je pense qu’on va de plus en plus entendre parler de Gaël Faye, le MC franco-burundais, membre du groupe Milk Coffee and Sugar, il a un parcours très intéressant… déraciné du Burundi dans sa jeunesse, il a outrepassé le choc de l’exil pour en faire sa force et sa marque de fabrique. Sa musique est énergique, percutante, marquée par plusieurs cultures et les arrangements sont très réussis. En effet, il sait particulièrement bien s’entourer : Guillaume Poncelet a signé ses arrangements (Ben L’Oncle Soul, Electro Deluxe, Beat Assailant), il a collaboré avec Oxmo Puccino ou Hocus Pocus, etc.

Comment s’organise le festival pour trouver des têtes d’affiche. Vous voyagez beaucoup ?

Nous nous rendons à beaucoup festivals : Printemps de Bourges, Transmusicales, Babel Med, et surtout, nous écoutons énormément d’albums et suivons de très près l’actualité discographique. Nous sommes aussi sensibles aux conseils, ou recommandations diverses et variées qu’on peut recevoir, cela va du mail de festivalier à la discussion autour d’un café avec des amis. A vrai dire, nous ne nous limitons pas du tout et ne nous interdisons rien !

Pouvez vous nous parler des créations de cette année avec Ray Lema et Lyannaj notamment. Comment se sont mises en place ces rencontres ?

En ce qui concerne le projet avec Ray Lema, il a été présenté en 2009 au Brésil, à l’occasion de l’année de la France au Brésil. Son répertoire a été arrangé pour l’Orchestre de Sao Paolo. Plusieurs années après, nous avons rencontré sa manageuse qui nous a parlé du projet incidemment… Ray Lema, installé en France, souhaitait vraiment monter ce programme avec un orchestre français. En parallèle, nous sommes très sensibles aux initiatives locales et à ceux qui font bouger la Bretagne… c’est le cas de l’Orchestre Universitaire de Brest, dirigé par Jean-Philippe Brun, que nous connaissons bien et qui est très actif par chez nous. Nous avions aussi l’envie de faire jouer un symphonique sur la scène du festival depuis très longtemps ! Toutes les conditions étaient donc rassemblées pour prendre ce pari un peu fou !

La création Lyannaj-Névé est née de la rencontre entre des musiciens bretons, dont Hervé Le Lu et des musiciens Guadeloupéens. Ils ont décidé de fusionner les cultures du fest-noz et du lewoz pour une album.

Vous connaissez des festivals découvertes de world music à l’instar des festivals rock et électro qui ont les Transmusicales par exemple ?

Babel Med à Marseille !

J’avoue que j’ai pas tout compris au niveau de l’artiste “fantôme” du vendredi, c’est une affaire d’exclu par un gros festival, c’est ça ?

Oui, en fait, ce qu’on peut dire, c’est que c’est une des plus belles voix de l’Afrique de l’ouest ; elle sort un nouvel album et a beaucoup d’actu. Effectivement, un festival voisin ne souhaite pas que nous communiquions dessus avant le 20 juillet. Il souhaitait une exclusivité, nous avons réussi à la faire sauter à la condition de ne pas dévoiler le nom avant fin juillet. Nous déplorons ce genre de procédé, mais il était important pour nous de présenter cette artiste cet été, nous avons du nous incliner. No comment !

Est ce qu’un tremplin pourrait voir le jour à Crozon pour le Bout du Monde ?

Par forcément, cela implique une logistique particulière… Par contre, dans le cadre du soutien de la Fondation Orange, un vote va être mis en place autour de la thématique « voix du monde ». Plusieurs artistes seront en compétition et seront soumis au vote en ligne par les festivaliers. L’artiste retenu se verra offrir 5.000 € de soutien pour la création et la diffusion de sa musique.

Concernant les trois derniers noms de l’affiche. Ils seront annoncés quand ?

Quand nous aurons finalisé la programmation ! Nous souhaitions attendre un peu pour annoncer et valider certains artistes, car nous avions des envies et des projets mais souhaitions les voir en live avant de les programmer… ça ne tardera pas !

Des souhaits de programmation pour les années à venir ?

En 2012, le groupe américain Pink Martini avait dû annuler sa venue… on aimerait beaucoup les voir revenir pour une tournée européenne, qui pourquoi pas, passerait par la presqu’île de Crozon ? Et puis, Tracy Chapman, qui représente vraiment l’artiste qui plairait à tous nos festivaliers, sans exception… mais nous sommes tenaces et patients ! L’espoir est permis !

Découvrez la programmation du festival du Bout du Monde en un seul coup d’œil ici.

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Diaporama sonore – chronologie de l’affaire Plogoff

De l’accord pour la construction d’une centrale nucléaire en Bretagne en 1975, à l’abandon du projet par François Mitterrand tout juste élu en 1981, la Bretagne vit six années d’une lutte antinucléaire intense, dont l’affaire de Plogoff est le sommet.

La chronologie animée que nous vous proposons dans ce dossier n’est qu’un court résumé des principales dates du conflit qui oppose d’un côté le gouvernement Giscard et EDF et de l’autre les habitants de Plogoff avec les militants antinucléaires français. Les événements de Plogoff se déroulent au printemps 1980, pendant l’enquête d’utilité publique que les habitants refusent fermement.

Conseil de lecture : le diaporama est conçu pour être lu la première fois d’une traite, sans intervenir manuellement, afin de profiter de l’ambiance sonore qui correspond aux images. Vous pouvez ensuite revenir sur certains passages pour approfondir des informations grâce aux boutons en forme de croix.

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Articles encyclopédiques

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Films

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Bikini mag, le bien ficelé

Scandale moral dans l’après-guerre pudibonde, le bikini était une bombe d’indécence et de vulgarité. Soixante-cinq ans plus tard, les bouts de tissus se muent en magazine, qui sans créer l’effroi, souffle un vent de fraîcheur dans le paysage médiatique breton.

Distribué depuis avril 2011 en Bretagne administrative, Bikini est un nouveau bimestriel très mini. Oui, mais il est gratuit ! Noyé parmi toutes sortes de publications publicitaires et/ou institutionnelles sur les présentoirs des cafèts universitaires et des bars associatifs, Bikini ne mérite pas de boire la tasse. Car malgré sa taille de prospectus pour opérateur mobile, le magazine n’utilise pas des formules creuses pour amadouer le client. Voyons plutôt.

“Rendez-vous en aire inconnue”

En cinquante-six pages hautes en couleurs, Bikini nous envoie loin des sentiers battus. Avec un dossier sur “la plouc culture” de la jeunesse du Kreiz Breizh, une rencontre avec un raëlien et un reportage sur la gestion des chiottes rennaises, la rédac’ n’y est pas allée de main morte dès son premier numéro. Sous couvert de franche rigolade, les articles sont fouillés et les témoignages nombreux. Un militant anti-sectes analyse la présence des organisations pseudo-religieuses dans la péninsule, le rappeur rural MC Circulaire témoigne de la vitalité des campagnes, le responsable propreté de la ville de Rennes décrit le quotidien de ses cuvettes préférées… Il n’en reste pas moins difficile de placer, au détour d’une discussion entre amis, que vous connaissez la proportion des boxes individuels dans le parc des toilettes publiques de la ville. Tentez le coup, vous verrez bien !

Parce que Manau comme représentant du rap breton, ça suffit maintenant.
Parce que Manau comme représentant du rap breton, ça suffit maintenant.

La lubie des journalistes pour les questions incongrues se poursuit dans le numéro deux. Comment vit une aire d’autoroute la nuit ? Qui choisit la programmation musicale des supermarchés ? Respectivement, ce sont Julien Marchand – directeur de la publication et ancien élève de l’IUT de Lannion – et Régis Delanoë – un habitué des pages de So Foot -, qui lèvent les interrogations que nous n’avions pas. C’est de l’enquête de proximité et il fallait y penser !

Le gratuit version haut de gamme

Même si Bikini n’est pas un simple agenda culturel, il demeure un magazine classé dans la catégorie “presse magazine régionale gratuite d’information culturelle & spectacles” au côtés du Cri de l’Ormeau briochin ou du Black Pepper nantais, la plus-value journalistique en plus. Ce qui fait la différence.

Fidèle à sa thématique, le numéro de juin est d’ailleurs consacré en grande partie aux festivals musicaux de l’été, côté scène, coulisse, fosse et comptoir. Outre les conseils de groupes à écouter et de nourritures à fuir, le magazine propose un très bon article sur l’aïeul des Vieilles Charrures, le Festival Elixir. Un flashback dans les années 80 pour se rappeler qu’avant Bruce Sprinsteen à Kerampuilh, il y eut Jimmy Cliff à Saint-Pabu.

Au fil des pages, la personnalité du mag’ s’affirme. Plutôt Sexy Sushi que Nolwen Leroy, Philippe Katerine que Yannick Noah, pour une fois les rédacteurs n’oublient pas de donner leur avis. Sans non plus aller à contre-courant, l’équipe exprime ses choix et multiplie les portraits. Ça fait zizir.

Pour couvrir la saison des festivals, Bikini sévira tout l’été sur Internet. Ce qui nous fait penser à So Ouest, que la concurrence sera rude dans les algecos-presse.

    Les finistériens n'ont pas attendus Christian Troadec pour écouter du rock dans la poussière.
Les finistériens n’ont pas attendus Christian Troadec pour écouter du rock dans la poussière.

A l’image de Tracks sur Arte, Bikini est parfois trash, souvent fun, pop, hype et beaucoup de termes anglais à la fois. Les “18-35 ans” apprécieront ce concept, de mémoire inédit en Bretagne. Vivant uniquement de la publicité, Bikini compte sur un maximum de retours des lecteurs pour convaincre et fidéliser les annonceurs. Espérons donc que les bretons se ruent sur Bikini pour que vive l’impertinence sur papier glacé.

Faites-vous un avis, consultez les versions numériques des deux premiers numéros.

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