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Parité à Angoulême : vers le début des quotas ?!

Infographie – En cette période électorale, j’ai eu envie d’aller voir où en était le milieu de la BD avec la parité. J’ai analysé les maisons d’éditions présentes au Festival international de la BD d’Angoulême (#FIBD 2014), en me limitant à celles qui font venir cinq auteurs ou plus sur les 128 présentes (histoire d’épargner vos rétines).

Infographie réalisée à partir des données fournies par le festival (pdf).

Chez Glénat, 9 femmes contre 73 hommes font partie des auteurs présents sur le salon, soit 11 % de femmes au total, le ratio est plus impressionnant sur un grand nombre d’auteurs (Glénat compte le nombre le plus importants d’invités).

La médaille d’or est décernée à une maison qui tient bien son nom… Ego comme X : avec parmi ses auteurs, 3 femmes pour 36 hommes présents (8 %). Elle est suivie de près par Dargaud qui affiche 4 femmes pour 36 hommes présents (10 %).

Rappelons aussi que sur les 42 auteurs ayant reçu le prestigieux Grand Prix de la ville d’Angoulême seules 2 femmes ont été distinguées (5 %) : Claire Brétécher (en 1982) et Florence Cestac (en 2000).

La Déviation fait un peu de discrimination positive

Cette petite balade parmi 1.600 auteurs a été l’occasion de croiser quelques noms d’artistes à la virilité revendiquée (merci El Diablo, Terreur graphique, Ancestral Z, je n’ai pas eu à googliser vos noms pour savoir que vous êtes des messieurs) et de se bidonner devant le sérieux de certains autres… B-gnet, Muzotroimil, Mojojojo et la palme revient sans doute à Sarah Fist’hole.

Illustration - Crédits Sébastien Thibault - La DéviationL’occasion aussi de redécouvrir quelques perles au-dessus du panier de crabes (faut bien que ça serve d’être sous-représentées, mesdames). Des pépites qui seront, bien entendu, présentes au FIBD. Saluons donc la Danoise Anneli Furmark qui a signé “Peindre sur le rivage”, en 2010 : un journal intime qui tend vers l’autobiographie, d’une étudiante en arts en proie aux doutes sur sa vocation d’artiste et sur son orientation sexuelle. Un autre de ses bouquins à ne pas manquer : Le Centre de la Terre.

À ne pas louper non plus, la dessinatrice et caricaturiste congolaise Fifi Mukuna. En RDC, elle a publié dessins et caricatures, avec le soutien des rédacteurs, jusqu’en 2000 où elle a remporté la deuxième place au Grand Prix des Médias dans la catégorie caricature. Une reconnaissance qu’il l’a faite connaître, mais sa “couverture” en a pris un coup, puisque beaucoup pensaient que c’était un homme qui se cachait sous son pseudo.

Formose, de Li-Chin Lin, édition Cà-et-là
Formose, de Li-Chin Lin, éditions Cà-et-là.

Émigrée politique, Fifi Mukuna vit aujourd’hui en France et a rejoint, notamment, l’association L’Afrique dessinée, qui œuvre pour la promotion de la bande dessinée africaine. Pour elle, “trop souvent la place d’une femme est jugée comme étant singulière dans un environnement encore essentiellement masculin. La protection et le respect dont je peux bénéficier aujourd’hui ne sont pas le fruit du hasard et quand il s’agit de plancher, je le fais, comme tout dessinateur le ferait. Homme ou femme… même si en tant que femme, je pense avoir apporté un autre regard sur la femme dans le domaine de la caricature”.

Et puis il y en aurait plein d’autres : Li-Chin Lin et son premier roman graphique très prometteur Formose, sur son enfance dans la campagne taïwanaise ; Émilie Plateau, l’auteur du tout petit livre carré “Comme un plateau” qui raconte la vie d’une Française à Bruxelles ; la friponne Aurélia Aurita qui a signé “Fraises et chocolat“, un récit hautement érotique des premières semaines d’une passion amoureuse, cru, franc, tendre et amusant, à dévorer !

Anouk Ricard n’est pas non plus en reste avec son récent “Plan-plan cucul” chez les Requins Marteaux.

À vous maintenant de vous promener dans les allées et de tendre le stylo, l’oreille,ou la main aux artistEUs du neuvième art !

Visitez notre dossier Angoulême 2014

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Une quinzaine sur les ondes #12 – 3 novembre

J’aurais préféré vous parler des archives de la radio, de leur usage ou du péril qui les guette. Comme j’aurais préféré vous parler des 50 ans de France Inter, célébrés à travers des pastilles sonores, un blog et un livre. J’aurais même préféré vous parler d’économie, de chiffres manipulés et du marché du streaming. Hélas, cette semaine est d’abord à marquer d’une pierre noire, après l’assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, reporters de RFI en mission au nord du Mali.

Cliquez ici pour ouvrir la frise chronologique en plein écran et profiter d’une meilleure expérience de lecture. Rafraichissez la page si la frise ne s’affiche pas.

C’est en direction du personnel de RFI que cette chronique est tournée, quelques semaines après avoir mis en lumière le travail des grands reporters, qui risquent leur vie, et cela prend un sens encore plus grave aujourd’hui, pour couvrir les conflits qui redessinent les contours de notre monde.

À quelques notes de crétinisme près, venues d’un responsable de l’UMP ou d’un porte-parole de la “Manif pour tous”, la respect est unanime.

Sur le site de RFI, les témoignages des auditeurs, des collègues ou des responsables politiques se succèdent. Les portraits de Ghislaine Dupont et Claude Verlon sont dessinés et leurs reportages récents disponibles à l’écoute.

28 juillet : journée de vote sans incident à Kidal

(01:32)

Dans cette double semaine sur les ondes, vous apprendrez que des mythes s’effondrent du côté d’Europe 1 et de CBS, vous découvrirez que les radios destinées aux enfants renaissent grâce à internet, vous saurez pour quel documentaire France Culture a remporté un nouveau prix international, vous plongerez dans le bain bouillonnant de l’univers de la radio.

Le flux radio

 

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