J’aurais préféré vous parler des archives de la radio, de leur usage ou du péril qui les guette. Comme j’aurais préféré vous parler des 50 ans de France Inter, célébrés à travers des pastilles sonores, un blog et un livre. J’aurais même préféré vous parler d’économie, de chiffres manipulés et du marché du streaming. Hélas, cette semaine est d’abord à marquer d’une pierre noire, après l’assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, reporters de RFI en mission au nord du Mali.
28 juillet : journée de vote sans incident à Kidal
(01:32)
Dans cette double semaine sur les ondes, vous apprendrez que des mythes s’effondrent du côté d’Europe 1 et de CBS, vous découvrirez que les radios destinées aux enfants renaissent grâce à internet, vous saurez pour quel documentaire France Culture a remporté un nouveau prix international, vous plongerez dans le bain bouillonnant de l’univers de la radio.
Les radios, en pleine mutation, ne sont pas à une contradiction près. Alors que la RNT patine, que la 4G devient accessible en France et que l’écoute se fait d’ores-et-déjà une fois sur dix sans passer par un poste traditionnel, des radios associatives soutiennent qu’un retour aux ondes moyennes, en AM analogique, serait bénéfique pour contourner la saturation de la FM. Très loin du son multicanal 5.1.
Cette semaine, les Rencontres de la Radio 2.0 se sont tenues à Paris. Comme son nom qui sonne très marketing l’indique, il s’agit de conférences destinées aux professionnels et non aux auditeurs. Ça n’empêche pas d’y glisser une oreille, pour savoir ce qu’on nous prépare.
Dans cette semaine sur les ondes, on retient le commencement du début du top départ du changement – ou non – de président pour Radio France. Nous passons le bonjour à Megacombi, l’émission de critique sociale produite sur Radio Canut.
Plusieurs sujets traités cette semaine referont parler d’eux : la construction d’un robot animateur pour Radio Nova, l’expérience Tweet 2 Rue initiée par France Inter pour donner la parole à des personnes démunies, l’enquête de Radio France qui souhaite savoir pour qui ou pour quoi les Français sont prêts à donner leur vie et enfin l’appel à candidatures pour le Mixage Fou, concours de création sonore.
Tout cela est à découvrir dans notre ligne du temps.
Dans cette période, cette journée en particulier, au cours de laquelle les valeurs démocratiques sont mises à mal au profit d’un ratatinement intellectuel, accompagné par bon nombre de médias, cette revue de web sur la radio est dédiée aux grands reporters. Celles et ceux qui portent haut les valeurs du journalisme.
Manifestement, à l’heure où le prix Bayeux des correspondants de guerre est remis aux courageux qui bravent la mort en Syrie pour nous informer et nous rendre plus libres, alors que quatre journalistes français, dont deux de radio, sont retenus et bâillonnés là-bas (une centaine de petites mains de l’information y ont été tués), le grand reportage apparaît comme le parent pauvre des genres journalistiques sur les ondes.
La soirée de remise des prix Bayeux est à réécouter sur WGR, la toute nouvelle webradio des reporters de guerre et des grands voyageurs.
Marine Olivesi, journaliste indépendante, a remporté le prix Bayeux du reportage radio pour Moussa et Al Omari, livreurs sur une ligne de front, diffusé sur la radio canadienne CBC (à écouter, en anglais, ci-dessous). Ses reportages sont disponibles sur Soundcloud ici.
Paradoxalement, les entreprises de radio ne consacrent guère de budget pour les reportages sonores, mais elles mettent de l’argent pour développer leur site web, avec des contenus souvent de qualité, comme ce nouveau webdoc proposé par France Info sur la Marche des Beurs de 1983.
Dans cette dixième Semaine sur les ondes, il est aussi question de voix, d’hier et d’aujourd’hui, à l’image de Pierre Bouteiller, Alba Ventura et Robert Arnaut, dans des registres divers. Et puis ça vous manquerait si nous ne mettions pas dans la lumière une radio locale. Cette semaine, notre “page des régions” est consacrée à la Radio des Meilleurs Jours. C’est tout ce qu’on se souhaite.
Tenir une revue de presse hebdomadaire sur la radio ne limite pas au temps présent. Cette semaine, l’actualité est prétexte à regarder dans le rétro. Le rachat de Sud Radio nous permet de revenir sur l’histoire de cette ancienne grande périphérique, grâce à Hervé du blog Le Transistor.
Cette semaine a également connu le déroulement du World College Radio Day, événement qui a rassemblé des dizaines de stations d’Europe et d’Amérique autour du thème du développement durable. Pendant ce temps, le festival brestois des auditeurs, Longueur d’Ondes, a dévoilé une partie de son programme, tandis qu’à Paris la Radio des Foyers était en direct sur internet pendnat la Nuit Blanche.
La foisonnante actualité de cette rentrée sur les ondes ne doit pas nous empêcher de prendre le temps d’écouter. Et de lire. Le 19 septembre est paru chez Buchet Chastel “Captain Teacher”, le récit d’une aventure hors du commun qui s’est déroulée en Afghanistan.
Raphaël Krafft, que l’on a connu à vélo pendant la dernière campagne présidentielles, a intégré l’armée française en décembre 2009. Un engagement pris dans le seul but de créer une radio communautaire à Subobi, au sud de Kaboul. Ce projet, piloté par la grande muette, a malheureusement fait long feu.
Dans cette revue de presse hebdomadaire, vous écouterez également un hommage à Gilles Verlant, des témoignages d’artisans de la presse alternative ; vous découvrirez une radio associative des Pyrénées-Atlantiques tournée vers la culture, une webradio consacrée aux cours de l’or et quelques pépites dénichées sur la toile. De ce qui fait le plus de bruit dans ce petit monde, à ce qui passe (presque) inaperçu sur l’écran des sonomètres.
Une nouvelle saison sur les ondes a commencé. Votre chronique radio revient et innove. Comme il n’y a pas de joie sans effort, j’ai pris mon temps pour apprivoiser cette frise chronologique, qui, je l’espère, vous permettra de mieux comprendre et visualiser l’actualité de la radio. Revue de presse, extraits sonores, vidéos, tweets, photos, tout y est intégré. Elle vous rappellera peut-être ces vieux transistors sur lesquels on passait d’une station à l’autre en déplaçant une aiguille le long d’un bande FM matérialisée.
Au programme de cette semaine, peu de création sonore et d’extraits d’émissions. Pas de conseil d’écoute ou de coup de gueule. On y viendra par la suite. L’actualité ayant été très dense, c’est le combat médiatique entre Arthur et Joël Ronez, pour respectivement Oüi FM et Le Mouv’ qui retient notre attention. Un bataille pour des fréquences qui soulève finalement de bonnes questions.
Le mois de septembre a été chargé. France Culture a soufflé ses 50 bougies en famille et en public, tandis que France Bleu Saint-Étienne naissait. L’internationale surgit dans cette revue de presse de la radio grâce à Rozana, radio libre qui enregistre ses programmes à Paris.
Dans mon bloc-notes cette semaine, il y a du bruit sur les ondes. Glitch se fait remarquer sur Le Mouv’. Faites corps avec votre machine pour une fête de la musique toute électronique. Les Sales gueules hurlent dans le poste pour la meilleure libre antenne du moment, certifié par les amateurs du putois sur Nanterre. L’est parisien et la Grèce ont un point commun, découvrez lequel.
À la une
Glitch, je souhaitais vous en parler depuis un moment. L’émission radicale du Mouv’, diffusée le vendredi soir à minuit, est un objet radiophonique non identifié. Difficile de la décrire, mais je vais m’y employer. Pendant une heure, une succession de séquences électroniques, tantôt mélodiques, tantôt dissonantes, prennent possession de l’antenne. Nos repères sont troublés, nos sens en éveil, l’heure est propice à la divagation.
Son animateur, Adrien Landivier, intervient parfois avec une voix robotisée pour présenter les artistes indépendants qui composent la playlist, quand ce ne sont pas des extraits de micro-trottoirs qui servent de transitions.
Glitch représente en radio le basculement de notre monde vers le numérique. Bien plus que certains programmes qui pensent porter le drapeau d’une nouvelle ère à coup de réseaux sociaux.
J’écoute Glitch sur mon vieil Acer Aspire 9420, attendant le moment où ma machine va percuter la bande son et créer son propre glitch par-dessus Glitch. Oui, car rapide point lexical, le “glitch” est d’abord une sorte de bug en langage informatique, le résultat inattendu d’un dysfonctionnement. Il peut-être auditif ou visuel, en témoigne les bugs d’affichage délibérément provoqués sur les pages internet de l’émission. Esthétisé, le glitch est devenu un art.
Je souhaitais vous en parler depuis un moment, puis ce fut la fête de la musique. La belle affaire, puisque l’émission s’est intégrée au programme spécial de Radio France, en version gonflée aux hormones. Surtout, il était temps. Glitch vient d’êtrerécompensé au festival de la radio de New-York, dans la catégorie “meilleure émission musicale régulière du monde”. L’expérience deviendra peut-être bientôt un phénomène de mode. Certains adeptes de la première heure craignent qu’elle se “démocratise”. Ils ne seront pas rassurés en apprenant que l’émission sera diffusée à 22 h, les samedis et dimanches, pendant tout l’été.
Le Glitch de la Fête de la musique
Le trou noir des ondes
C’était en mai dernier. Avec Vivien, nous rentrons de Cannes. Pendant les 1.000 km de route, nous slalomons entre les fréquences de maintes radios locales et nationales, de Radio Azur à France Inter en passant furtivement par RCF Lyon Fourvière et tant d’autres.
Sauf qu’à quelques mètres de l’arrivée, en plein cœur d’une des principales métropoles européennes, sur le périphérique parisien, Vivien me prévient “tu vas voir, ça va bientôt couper”. En cause, deux tours jumelles, les Mercuriales, plantées à Bagnolet, surmontées d’immenses antennes qui brouillent les communication à 2 km à la ronde.
Le Parisien a récemment publié un article sur ce petit scandale. “Les Sans-radio de l’Est parisien repartent au combat“, rappelle que la situation dure depuis dix ans. 40.000 foyers ne disposent que d’une bande FM amputée des fréquences allant de 87,5 à 100 Mhz. Comme le souligne le président de l’association des Sans-radio, Michel Léon, “on ferait ça à Neuilly, ça ne tiendrait pas cinq minutes.” Le CSA et TDF renvoient les habitants au lancement de la RNT, autant dire, aux calendes…
Grecs et toujours maltraités
La semaine dernière, j’ai longuement donné mon point de vue sur le sens de la coupure des émetteurs des télés et radios publiques en Grèce, par le gouvernement Samaras. La question a été rapidement éclipsée des média français. Pourtant, si le conseil d’Etat a bien retoqué cette fermeture unilatérale, lundi 17 juin, les émetteurs n’ont toujours pas été rallumés.
Au passage, ce serait se voiler la face que d’ignorer les sarcasmes de très nombreux internautes commentateurs. Si la fermeture de l’ERT suscite autant de moqueries, malgré l’atteinte franche à la liberté de la presse, c’est bien parce que le journalisme et les médias subissent une défiance généralisée. Nous devons absolument nous en soucier, car ce combat n’est pas corporatiste, loin de là.
France Culture, 50 ans
Heureusement, pour l’heure, dans l’hexagone, notre service public fonctionne toujours. Jeudi, France Culture a publié un beau livre anniversaire pour ses 50 ans, édité par Flammarion. De quoi faire le bonheur de Fanch Langoët, qui a interviewé les deux auteurs de l’ouvrage, Emmanuel Laurentin, producteur de La Fabrique de l’histoire et Anne-Marie Autissier, docteur en sociologie.
Fanch, fidèle parmi les fidèles, a livré son premier avis sur ce “bouc”. Quant à moi, néophyte parmi les néophytes, je viens de recevoir la somme et je vous en parlerai la semaine prochaine.
Plongeon dans le temps
D’un monde à l’autre, je ne peux pas faire l’impasse sur l’éternel retour de Max, l’animateur qui a bercé les nuits de millions de collégiens et lycéens, entre le milieu des années 1990 et le milieu des années 2000. Francki reprend les reines d’une quotidienne, non pas sur Fun Radio, pas plus sur Radio Néo, mais sur la webradio Prysm.
Amusant de noter que ses anciens compères du Starsystem, Manu et Reego, animent eux aussi une émission de radio (vraiment) libre, chaque jeudi après 22 h, sur leur propre webradio, nommée Les Sales Gueules. Les fans de Gérard de Suresnes préférons cette expérience trash à la libre antenne adolescente du boss déchu.
Hard news
En bref, on retiendra de la semaine passée qu’à Mayotte, la radio reste un marché oligopolistique très nettement dominé par… la télévision publique. Mayotte 1ère appartient en effet au groupe France TV et apparaît en tête de la dernière enquête de Médiamétrie.
L’association Radio Calvi Citadelle était sur la sellette, du fait d’un refus du Fonds de soutien à l’expression radiophonique, le Fser, de lui attribuer ses subventions vitales. Finalement, le tribunal administratif de Paris a tranché et donné gain de cause à la station, membre de la Fédération des radios associatives du Sud-est.
Europe 1, en perte de vitesse, peut toujours se targuer d’être leader sur la balladodiffusion. France Inter et RTL sont au coude à coude, devant France Culture. Les quatre stations se détachent très nettement de la concurrence.
Un feuilleton qui devrait nous occuper cet été, c’est celui de la reprise de Sud Radio. Le groupe Fiducial, de Christian Latouche, est sur les rangs. Or, le Comité d’entreprise de la station a donné un avis négatif et surtout, le CSA, dont l’avis peut bloquer le rachat, est ouvertement brocardé par Fiducial, vexé par le refus d’un dossier sur la TNT. C’est à lire dans Les Echos.
Cette semaine, les ondes sont chargées d’électricité. La soudaine suppression de l’audiovisuel public grec bouleverse ma chronique comme elle bouleverse nos schémas de pensée. Vous m’excuserez, ou pas, mais exceptionnellement, je parlerai aussi des ondes télé.
Ainsi, la radio publique grecque n’existe plus depuis mardi, minuit. La radiotélévision publique grecque dans son ensemble est rayée de la carte, d’un trait de plume ministériel. En un soir, en une heure, rideau, poubelle. 2.600 salariés sur le carreau, vingt-cinq stations de radio bâillonnées, cinq chaînes de télé neutralisées, des archives livrées en pâture. Unilatéralement, sans le soutien de deux des trois partis de la coalition gouvernementale, le premier ministre Antonis Samaras a tranché dans le vif.
Désabusés, nous pourrions constater impassibles que ce n’est qu’une étape de plus dans le chemin de croix de la Grèce. Au chômage qui dépasse les 25 %, s’ajoutent des crises sanitaires, éducatives, sociales et sécuritaires.
En Grèce, on ne parle plus d'”extrême droite”, on parle d’un parti néo-nazi qui surfe sur les peurs pour obtenir 8 % des voix, peut-être bientôt le double et qui soit dit en passant soutient le coup d’état médiatique.
Dans ce sinistre tableau, la suppression du secteur public de l’audiovisuel grec est loin d’être un détail. L’accès à l’information y est d’une absolue nécessité. Malgré toutes les critiques faites à l’ERT sur le clientélisme qui y sévissait, offrir le monopole de l’information au secteur privé, intimement lié – comme en France – au pouvoir politique et au monde des affaires, défie les normes d’un État de droit. Avoir un service public de l’audiovisuel indépendant du pouvoir est pourtant un critère obligatoire pour intégrer l’Union européenne. La violence du procédé a au moins le mérite de lever toute ambiguïté.
Dans l’hypothèse la plus naïve, la politique imposée par la Commission européenne, le FMI et la Banque centrale européenne, le groupe des trois, nommé communément troïka, est irréfléchie. L’autre hypothèse étant qu’elle soit voulue. Aussi, notre Union européenne ne favoriserait ici rien de moins qu’une pratique dictatoriale, digne du temps des colonels.
Cette actualité grecque mérite toute notre attention. Pas seulement parce que nous ne sommes pas à l’abri, en tant que citoyens français, de connaître une pareille stratégie du choc. Pas plus parce que la Grèce est plus proche de nous que l’Érythrée ou la Birmanie. Mais parce que nous sommes responsables, en tant qu’Européens, du sort de nos concitoyens européens.
Arte s’est sentie bien seule dans son acte symbolique de solidarité, lorsque la chaîne a traduit son journal en grec, mercredi soir. Pourquoi Radio France ne figure pas dans la liste des groupes publics demandant la réouverture de l’ERT, qui compte notamment RFI, France Télévision, la RTBF et la RTS ?
Ce sont tous les journalistes, de tous les médias, qui devraient se lever, se mettre aux côtés des confrères qui occupent les locaux de l’ERT pour diffuser des programmes de résistance sur le web (télé et radio) et le satellite (lisez à ce propos l’enquête d’Arrêt sur Images). Et cela commence tout simplement par faire son métier : informer.
Le journal francophone de la radio associative Bubble.
Des étudiants de l’école de journalisme CFJ Paris sont allés rendre visite, en avril, à des bénévoles de Radio Bubble, à Athènes. Il s’agit de professionnels de la radio, qui ont quitté leur média d’origine par souci de retrouver une liberté d’expression et une indépendance vis-à-vis des politiques et des oligarques.
France Culture au Parisien, le choc des mondes ?
Puisque tous les médias se mélangent aujourd’hui, je souhaite revenir sur la très bonne initiative de France Culture. La station publique consacre des journées spéciales aux quotidiens papiers, que l’on sait en grande difficulté. Jeudi, c’est autour du Parisien – Aujourd’hui en France que les émissions ont tourné. La Croix et Libération y étaient déjà passées, l’Huma, Le Monde et Le Figaro suivront.
Notons que l’échange est réciproque, puisque les journalistes de France Culture interviennent également des les colonnes des journaux.
Pour les canards, il ne s’agit pas d’une simple opération de communication. La journée a permis de disséquer les contraintes propres au Parisien dans sa production de l’information, sa logique commerciale, et la confrontation entre sa ligne éditoriale “populaire” (c’est-à-dire avec beaucoup de faits divers) et la déontologie du métier. Pour cela, France Culture a monté son studio au cœur de la rédaction du Parisien. Les équipes de la radio y ont réalisé leurs émissions, de la matinale à La Dispute de 21 h.
Le traitement médiatique de la mort de Clément Méric par Le Parisien et ses concurrents a fait l’objet d’un débat au cours de l’émission Le Grand à moudre d’Hevé Gardette. Invité, Daniel Schneidermann, rédacteu en chef d’Arrêt sur Images, ne s’est pas privé de s’opposer à Henry Vernet, rédacteur-en-chef adjoint du Parisien.
Un œil ouvert
Didier François, grand reporter à Europe 1 et d’Edouard Elias, photographe, sont toujours portés disparus en Syrie.
Je publierai la suite de ma chronique dans quelques heures.
L’international domine cette chronique dominicale. Les émetteurs d’ondes courtes s’éteignent les uns après les autres, le changement de nom de Radio Canada provoque un débat national, tandis que des reporters risquent leur vie en Syrie. C’est une nouvelle semaine sur les ondes.
À la une
Savez-vous que l’hymne nord-coréen nous traverse tous les jours. Il est dans l’air, insaisissable, à moins de posséder un poste radio qui reçoit les ondes courtes.
Voice of Korea (j’en reparlerai prochainement), Iran French Radio, Radio Chine Internationale, mais aussi Radio Prague, la BBC, la Deutsche Welle, NHK World, Radio Prague et bien d’autres* diffusent des programmes en langue française grâce à des antennes gigantesques qui se trouvent parfois à des milliers de kilomètres des auditeurs. Les ondes courtes véhiculent autant la propagande que des informations vitales, dans des zones désertiques ou en guerre par exemple.
Sauf que celles qui ont connu leur heure de gloire pendant la guerre froide sont aujourd’hui en voie de disparition. Les réductions de coûts et les changements de stratégies ont eu raison de Radio Bulgaria, Radio Canada International et Radio Netherlands Worldwide ces derniers mois. L’épée de Damoclès plane aussi au-dessus de RFI.
Alexis Ipatovtsev l’avait regretté en janvier sur France Culture.
Le site Syntone vient de publier une interview passionnante de Thomas Witherspoon, fondateur et directeur de l’ONG Ears To Our World. Le radioamateur reste optimiste quant à l’avenir des ondes courtes. Il souligne qu’on “commence à utiliser les ondes courtes pour transmettre des données numériques vers des pays privés d’internet libre, comme la Chine”.
* Vous trouverez ici un annuaire des radios internationales qui proposent des programmes en langue française.
Hot news
Les noctambules français seront-ils bientôt désorientés ? Ceux qui ont l’habitude d’écouter les programmes de la nuit sur France Info connaissent les journaux de Radio Canada, qui sont diffusés comme ceux de la RTS et de la RTBF. Or, l’indicatif changera bientôt.
Les différentes chaînes francophones uniformiseront bientôt leur nom pour officiellement, donner une image plus dynamique au groupe. Les noms des radios et des télés commenceront par “Ici”. Arrêt sur Images relevait cette information vendredi. Le spot explicatif ne suffit pas à convaincre.
L’idée, qui coûte 400.000 $ rien qu’en dépenses de communication fait presque l’unanimité contre elle. Gouvernement, syndicats et auditeurs se rebiffent. Beaucoup craignent que ce soit une façon de mettre de côté le caractère national du diffuseur, dans un pays où la question de l’indépendance du Québecoise reste posée.
On l’a appris cette semaine, des Assises de la radio se tiendront “à l’automne prochain“. C’est ce qu’a annoncée la ministre de la culture Aurélie Filippetti lors des Assises de l’audiovisuel, au Grand Palais, à Paris. Ces assises devraient confronter les professionnels historiques de la radio, aux nouveaux venus de l’ère numérique.
Radio Campus Paris (93.9 FM, de 17 h 30 à 5 h 30) a fêté ses quinze ans, lundi, au cours d’une émission spéciale (à écouter ici). Laurent David des Inrocks a interviewé Felix Paties, le président de la radio étudiante. Preuve de l’intérêt des jeunes pour la radio, les propositions de bénévolat affluent.
Et puis le journaliste d’Europe 1 Didier François, grand reporter, habitué des zones de guerre a été enlevé par des hommes en armes en Syrie, jeudi. Il était en compagnie du photographe Édouard Elias et d’un assistant et traducteur. Le Quai d’Orsay n’a pas de nouvelles du groupe.
Michel Puech propose un portrait des deux français sur son blog. Leur travail relève de l’intérêt international. Comme leurs confrères américains, italiens et d’autres nationalités, ils doivent être libérés.
Décalage
Parmi les dizaines de Tumblr qui passent sur mon écran chaque semaine, “J’ai un physique de radio” m’a évidemment tapé dans l’œil pour son nom. Et parce que les journalistes aussi ont de l’autodérision.
Passé, présent, futur. C’est ainsi qu’il faut comprendre cette chronique de fin de saison. Le passé et le présent, c’est Le Jeu des 1000 €, qui fonctionne depuis plus de 55 ans, malgré le passage des générations. Le présent, c’est aussi La Radio cousue main, émission en direct sinon rien. L’avenir, ce sont les bouleversements de grille à Europe 1, les rachats de stations et un projet de docu sur une radio de brousse africaine très alléchant.
À la une
Je fais très attention à ne pas transformer ma chronique en communiqué de presse au service des Nouveaux médias de Radio France. Pourtant, je dois bien reconnaître que je parle beaucoup de leurs productions. Elles le méritent et je risque de ne pas m’arrêter là, vu le planning prévisionnel de l’équipe de Joël Ronez.
Cette semaine, Le Jeu des 1000 € a eu le droit à son webdoc. “Le Jeu des 1000 histoires” n’est pas qu’un hommage au programme historique de la chaîne, qui existait déjà à l’époque de Paris Inter, en 1958. L’émission, présentée depuis 2008 par Nicolas Stoufflet, est un prétexte pour plonger dans la France rurale. Ces petits patelins qui s’animent au passage du Tour de France, du cirque Pinder et donc de la Caravane de France Inter. C’est un road-movie des salles des fêtes et des théâtres municipaux, qui passe par les Ardennes et les Alpes, avant de faire étape avenue du Général Mangin, à Paris.
Le docu est composé d’une trentaine de séquences de trois minutes chacune, qui s’emboîtent au hasard d’un clic. Il permet, entre autres, de découvrir l’humour de Yann Pailleret, producteur et métalophoniste de l’émission, qui exerçait déjà avec Lucien Jeunesse. Le film met en valeur beaucoup d’images fixes. Normal, puisqu’il est réalisé par le photographe Philippe Brault.
Je vous propose ci-dessous de découvrir trois séquences.
J’aime à me souvenir qu’une des banderoles du jeu trône toujours, trois ans après le passage de l’émission, dans un “haut lieu” de Lannion.
Mercato show
La constance du Jeu des 1000 € n’est pas une généralité dans le monde de la radio. Il est donc temps de faire un rapide point mercato. Rapide, car je ne voudrais pas consterner longtemps certains lecteurs, mais nécessaire, car les transferts disent beaucoup des évolutions des chaînes.
La rédaction d’Europe 1 est particulièrement tourmentée. Le pari de Fabien Namias et de Denis Olivennes est de s’appuyer sur des têtes connues pour remonter la courbe de Médiamétrie. La radio n’avait pas connu d’écoute aussi faible depuis 2002. Un homme de télé, Thomas Sotto remplacera Bruce Toussaint, qui n’a pas été reconduit à la présentation de la matinale, faute d’audience. Le rendez-vous n’a pas eu le temps de s’installer. Toussaint est resté deux ans à la matinale. On sait pourtant que la radio est le média de la fidélité.
Wendy Bouchard, qui présente Zone Interdite sur M6, arrive à la midinale, actuellement dirigée par Patrick Roger.
Samuel Étienne remplacera pour l’été Natacha Polony, dans l’exercice de la revue de presse. Il officiera également dans Des cliques et des claques, en début de soirée. Avant de se voir confier une émission à la rentrée ?
Cyril Hanouna, qui a le vent en poupe grâce à son arrivée réussie sur D8, prendra la case de Michel Drucker en fin de matinée. Il quitte donc Virgin Radio, du même groupe Lagardère, sur laquelle il assure la matinale jusqu’à la fin de la saison. Il produira l’an prochain sa comparse Énora Malagré, propulsée sur la libre antenne nocturne de Virgin. Elle aura pour concurrents Cauet, sur NRJ et l’immuable Difool, sur Skyrock.
Pour avoir une idée de la direction que veut prendre Europe 1, il faut savoir que Nicolas Escoulan, rédacteur en chef du Grand Journal, va devenir l’adjoint de Fabien Namias. Un choix qui lui évitera de voir l’émission de Michel Denisot faire sa saison de trop ?
Jean-Marc Morandini, lui, sera toujours là.
Sur France Inter, la matinale devrait être un peu remaniée. Non seulement, Pascale Clark ne conduira plus l’interview de 7h50, (elle devrait toutefois poursuivre la présentation de Comme on nous parle), mais en plus, Colin et Mauduit arrêtent leur pastille humoristique de 7h57. Leur concept est finalement arrivé “au bout du rouleau“, comme l’écrivait Télérama en mars.
Jacques Legros, connu pour être le joker de Jean-Pierre Pernault au 13 H de TF1, ainsi que pour ses émissions trash, arrive cet été sur France Info, pour parler de… faits divers.
Enfin, Michael Youn est pressenti sur Fun Radio, de septembre à décembre, pour animer la nocturne. Lui qui a commencé sa carrière sur Skyrock à la fin des années 1990, juste avant d’être révélé par le Morning Live d’M6, reviendrait donc pour une pige de luxe.
Hot News
Une autre voix va changer d’habitudes. Fabienne Sintes quitte Washington, où elle réalisait la correspondance aux Etats-Unis pour France Info. Elle s’adresse dans une lettre pleine d’humour à son successeur, tout en peignant le tableau d’un pays de “zozos dont on croit qu’ils nous ressemblent parce que nous sommes pétris de leur culture, mais qui n’ont souvent rien de commun avec nous”. Fabienne Sintes sera dès la rentrée aux commandes du 8-10 de France Info.
La base navale de Cherbourg ouvre ses portes au public ce dimanche. L’événement était relayée par Tendance Ouest, la station privée normande en pleine croissance. Au-delà de l’opération de communication, les journalistes ont pu rencontrer les militaires en amont, pour réaliser des portraits de ces hommes et femmes, d’ordinaire discrets dans les médias. Le dossier sonore et visuel est à consulter sur le site de la radio.
Alouette est la petite station qui monte. La radio vendéenne, créée par Philippe de Villiers en 1981, vient de racheter Tempo la radio (Finistère) et Magic la Radio (Creuse). Elles devraient dans un premier temps garder leurs noms, produire un programme d’actualités locale, mais diffuser le programme musical d’Alouette. Alouette dépasse régulièrement le point d’audience au niveau national, ce qui lui permet d’apparaître dans les résultats de Mediamétrie.
Au chapitre des rachats, Radio Bonheur s’est emparée de Canal Centre, à Carhaix. La radio a pris vendredi le nom de Radio Douceur, puisque le CSA lui a interdit de devenir Radio Bonheur. Radio Chaleur, Radio Sueur, Radio Serveur… on imagine les déclinaisons possibles des prochains rachats.
Le CSA a distribué ses cartons jaunes et rouges de fin de saison. Ouï FM, Contact, Hot Radio, Littoral FM, Nice Radio et Toulouse FM reçoivent une mise en garde pour un taux de diffusion des chansons françaises trop faible. Skyrock est mis en demeure pour avoir diffusé des propos pornographiques avant 22 heures. La routine. RTL est également mise en demeure pour avoir accordée trop de temps à l’opposition parlementaire.
Il semble que la tension soit vive dans les Hautes-Alpes, entre Alpes 1 et D!ci Radio, deux catégories B très semblables par leur contenu et leur couverture. La création de D!ci TV, dont le lancement est prévu pour septembre sur la TNT, ne semble pas du goût d’Alpes 1, qui laisse entendre qu’il y aurait un scandale autour des subventions attribuées par les collectivités locales, dans un article publié sur son site.
Radio Classique s’essaye à un type de communication original et underground : le concert dans le métro. C’était mardi, station Auber.
Soutien
Vous vous souvenez peut-être du webdocumentaire Kinshasa FM, qui racontait le travail difficile de deux journalistes en République Démocratique du Congo. Et bien, un autre projet de documentaire, dans ce même pays d’Afrique centrale, a vu le jour. Il s’agit de Radio Congo.
Le réalisateur Philippe Ayme veut raconter l’histoire de Radio Nsemo, une radio communautaire de brousse, qui émet depuis le village d’Idiofa, dans la province du Bandundu. Un moteur fonctionnant avec l’huile de palme produite dans le village doit être prochainement installé. Il permettra à la radio de ne plus être dépendante en énergie de l’extérieur et donc d’informer bien plus longuement ses auditeurs. Ce qui, dans un pays en guerre, est d’une importance encore plus cruciale que sous nos latitudes.
Je vois, dans ce projet documentaire, un film politique, humain et poétique, une fenêtre à la taille d’un village, au champ transversal qui me permet de poser un regard attentif sur une initiative originale, participative et citoyenne en République Démocratique du Congo. En filmant l’histoire d’une radio, de sa difficulté de fonctionner jusqu’aux solutions apportées, je filme des hommes en train de rebâtir leur société. Philippe Ayme
Philippe Ayme compte sur la solidarité des internautes pour financer en partie ce documentaire. Il a déjà reçu l’appui d’associations et de diffuseurs potentiels.
L’idée, née l’été dernier, au cours d’un atelier Phonurgia Nova à Arles, est de “revenir à la radio essentielle des origines”, sans montage, en mono et avec un seul micro. Et si je m’exprime mal, je me repose sur l’équipe de La Radio cousue main, qui écrit que si “vous ne comprenez rien à ce programme ? C’est normal nous non-plus.”
Une fois Cannes débarrassée des images de son tapis rouge, du Grand Journal et des yachts plaqués or, on parle enfin de cinéma. Si un média peut mieux que tout autre délaisser les dorures pour traiter vraiment du 7e art, c’est bien celui qui stimule l’imaginaire, c’est bien la radio. Voici ce qu’il ne fallait pas rater de la douzaine cannoise sur les ondes.
La meilleure initiative web touchant au festival n’est pas sonore, mais elle est due à Radio France. Le groupe public a dépêché les dessinateurs Catherine Meurisse (à La Déviation, on l’aime bien) et Erwann Surcouf sur la Croisette pour qu’ils croquent les scènes de la vie médiatique cannoise. Un reportage dessiné dans les coulisses, à l’image du travail réalisé par Mathieu Sapin pendant la campagne présidentielle. Erwan Surcouf avait déjà collaboré avec Boulet pour couvrir le festival 2012 dans les mêmes conditions. Ses anciens dessins sont visibles sur son blog.
Pour avoir parcouru les mêmes chemins cannois que Meurisse et Surcouf, sans y trouver plus qu’eux ma place, je peux vous garantir que leurs dessins touchent juste. Les scènes cocasses décrites ne sont même pas caricaturales, tant ce festival offre à chaque coin de couloir des situations qui sortent de l’ordinaire. Leur travail se savoure sur ce site, par ordre chronologique et complété par des tweets de festivaliers, eux aussi souvent bien sentis. La meilleure trace à garder de ce grand cirque. À moins que vous ne préfériez les billets quotidiens d’Antoine Guillot sur France Culture.
Les archives d’Arte Radio nous permettent de faire un bon dans le passé. Encore faut-il savoir que les reportages d’Arte ont une décennie, car les indices sont minces pour le deviner. Les photo-amateurs sur escabeau qui n’ont pas mis les pieds dans une salle obscure depuis trente ans, les professionnels du cinéma qui se plaignent de la piètre qualité du marché, les critiques qui se souviennent, nostalgiques, du temps où Cannes était une fête avant d’être une salle des ventes géante, etc. Tous sont encore présents aujourd’hui. Cannes, serait-ce éternellement mieux avant ?
Depuis 2003, Arte a semble-t-il lâché l’affaire de la radio pendant le festival pour se concentrer sur le nautisme.
Parmi les émissions qui parlent de cinéma à la radio, on ne peut pas zapper Le Masque et la plume, émission créée neuf ans après le premier festival de Cannes, c’est-à-dire il y a 58 ans !
Le concept des chroniqueurs qui éparpillent les sorties de la semaine façon puzzle a fait des petits chez les cinéphiles. Je citerai en priorité Extérieur nuit, chaque mercredi, à 20 h, sur Radio Campus Paris. L’occasion de faire un clin d’œil à cette radio associative étudiante qui fête cette semaine ses quinze ans.
Petite annonce : cherche le nom d’une émission entièrement consacrée aux sorties cinéma, écoutée par hasard à Bruxelles, un début d’après-midi, en décembre, sur une radio associative aux moyens limités (la diffusion avait été interrompue soudainement, puis le top horaire de 14 h avait été remplacé par celui du 21 h). L’émission, très longue, interminable même, valait autant par la passion de ses chroniqueurs que par leur savoureux accent. S’agissait-il de Radio Alma, Radio Panik, Radio Campus ou d’une autre station ? Merci d’éclairer ma lanterne. #passérieuxsabstenir
Petit détour par les alpages pour finir. Vous aurez le plaisir de découvrir l’émission Chinese Theater sur la RTS. Catherine Fattebert revient sur des films qui ont marqué leur art, chaque samedi et dimanche. Un très bon prétexte pour réviser l’Histoire. Ce dimanche, c’est “The Servant”, de Joseph Losey, qui est à l’honneur.
Cette chronique reprendra son format normal dimanche prochain. En attendant, si vous me lisez de nuit, n’oubliez pas d’allumer France Info pour écouter sa bande son spéciale musique de films !
La radio a pris le temps de souffler cette semaine. Le mercato attendra bien que l’on traverse le pont. Et lorsqu’on parle de reprendre sa respiration, c’est vers France Culture qu’on se tourne. Le retour au pouvoir des socialistes était à l’honneur cette semaine. L’occasion d’ouvrir le placard aux archives. Ce temps retrouvé permet de s’ouvrir vers des écoutes inattendues. Vous ferez bien un voyage dans la soucoupe d’Archeotronics.
À la une
Avec le printemps revient le temps des festivals. Nous en parlons abondamment sur ce site et je n’en remettrais pas une couche si la série d’émissions proposées par CulturesMonde de France Culture n’en valait pas la peine. En quatre tables rondes de 50 minutes, Florian Delorme et ses invités, souvent des chercheurs, ont tenté de comprendre quelles étaient les particularités de ces événements. Comment se différencient-ils des agendas culturels ? Quelles sont leurs origines ? Véhiculent-ils toujours des protestations, des revendications ?
Je vous invite particulièrement à écouter cette émission consacrée aux festivaliers. D’aucuns se reconnaîtront. Pour écouter l’ensemble de la série, rendez-vous sur le site de l’émission.
Hot news
Avec ce “plus long pont de l’année”, que certains grincheux voudraient sabrer, la semaine médiatique a été bien calme. Heureusement, il y avait un anniversaire, celui de l’élection de François Hollande. Les généralistes n’ont pas laissé passer cette chance de se remettre dans le bain si grisant de la présidentielle. Europe 1 a ainsi consacré une journée spéciale, le 6 mai, à la première année d’exercice du pouvoir par le socialiste.
Le Secret des Sources de France Culture a pris l’angle de la communication et du rapport du chef de l’Etat aux journalistes pour analyser cette année de présidence. Le bilan est aussi sévère que sur le plan économique et social. Possible que ça aille de pair, d’ailleurs.
Il y a deux ans, France Culture s’intéresait à une autre présidentielle. Celle conclue le10 mai 1981. La station a permis de revivre l’élection du premier socialiste président de la République grâce à un tout sonore sur cette soirée électorale, précieuse pièce d’histoire. Emmanuel Laurentin partait du postulat que malgré les 32 petites années qui nous séparent du 10 mai 1981, tant l’arrivée des chars russes sur les Champs-Elysée en que l’espoir des ouvriers nous paraissent étrangers.
La série d’émissions est à écouter sur Radio Fanch, qui y consacre un billet.
Et puis tiens, comme on parle d’histoire sur le service public, je partage avec vous ce portrait de Jean Lebrun (accès abonnés), également lisible dans le supplément Télévision du Monde. Où l’on apprend que celui qui s’amusa beaucoup sur France Culture, présente en parallèle de la Marche de l’Histoire, Les Frères Jean, une émission de discussion avec les Français, sur la télévision costarmoricaines (on y retourne toujours) Armor TV.
C’est aussi cette semaine que la radio des Hauts de Rouen, connue sous l’acronyme HDR, s’est retrouvée contrainte de lancer une souscription publique sur Ulule. “HDR doit aujourd’hui régler une dette de 30.000 euros par an, sur 6 ans, dans le cadre d’un redressement, en partie provoqué par le retard de versement de fonds européens en 2008”, explique la station associative.
En quelques jours, près de la moitié des 5.000 € recherchés ont été apportés par des auditeurs, tandis qu’une pétition a déjà recueilli 1.763 signatures (au 11 mai). Deux concerts de soutien auront lieu les 31 mai et 14 juin.
Temps long
Et maintenant, parlons d’un métier en voie de disparation. Cela se passe dans le charmant village de Saint-Ouen. Anita était vendeuse des postes de radio et de pièces détachés pour transistors depuis trente ans. Sa boutique a fermé fin mars. Un reportage de Charlène Nouyoux.
Un bien beau métier.
Pour les amoureux du son qui grésille, voici une pépite.Archeotronics est une émission mensuelle “dédiée à l’archéologie des médias sonores et à leurs manipulations”. Une présentation qui a le mérite d’être très floue, pour vous laisser le plaisir de découvrir un montage sonore… stupéfiant.
Dans le rétro
L’Ina a eu l’excellente idée de créer une chaîne de vidéos d’archives consacrées à la naissance des radios libres. Les radios pirates, telles qu’on les appelait à la fin des années 1970, se sont imposées dans le paysage médiatique par la force.
L’Institut national de l’audiovisuel n’offre malheureusement pas la liberté d’intégrer ces vidéos en dehors de Youtube. Il vous faudra vous résoudre à les regarder de ce côté.
On termine cette semaine sur les ondes par une note d’humour, qui fait aussi réfléchir quant au formatage des radios. Le Transistor consacre un billet aux parodies. Bien qu’Hervé semble nostalgique de l’époque de Nuls, il a trouvé sur la radio Couleur 3 une case qui mérite de tendre l’oreille. Voici l’un des “décrochages” proposés par la chaîne suisse. Je vous laisse chercher quelle émission est ici parodiée. Rendez-vous dans les commentaires. Un indice, elle est diffusée des deux côtés des Alpes. Pour en écouter d’autres, filez sur Le Transistor. On se retrouve dans une semaine pour une chronique spéciale cinéma en direct de Cannes. En attendant, voici un avant-goût. C’est une question à laquelle j’essayerai de répondre qui était posée sur Europe 1 hier : le festival de Cannes a-t-il pris un coup de vieux ?