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Diapéro, l’évangile du diaporama sonore

Reportage – Mardi 26 février avait lieu le cinquième rendez-vous Diapéro, à Paris. Organisée par les journalistes Gilles Donada, Marianne Rigaux et Paul-Alexis Bernard, la rencontre trimestrielle vise à réunir les adeptes du diaporama sonore. À l’heure ou le journalisme web est en constante évolution, quelle place donner à ce format ?

Chez “La Déviation”, aborder la question du diaporama sonore n’est pas anodin. Pour une raison simple : nous évoluons sur le web. Pour des raisons moins simples : nous nous efforçons d’être les producteurs des contenus présents sur ce site, nous cherchons à sortir du temps journalistique de plus en plus rapide et enfin nous nous questionnons sur les formats journalistiques qu’ouvre le web.

D’après Gilles Donada, en charge du développement éditorial de l’audience digitale web chrétien à Bayard, le diaporama sonore répond en partie à nos questionnements de jeunes journalistes. « Contemplatif et informatif », le format est «  plus puissant en terme de narration que les vidéos qu’on trouve sur le web et à la télé ».

Par l’addition de ces deux moyens d’expression, par un travail judicieux, une sorte de contre-point, de dialogue, de danse même… Il y avait une forme d’expression que je n’avais jamais vu jusque-là.

Gilles Donada découvre le diaporama sonore lorsqu’il est, de 2009 à 2012, responsable du site Pelerin.com. Les photo-reporters du média viennent lui proposer de créer une extension web à leurs reportages diffusés sur la version papier. « Le son apporte du relief », explique-t-il.

Ce sont ces premières rencontres qui poussent Gilles Donada à collaborer avec le service iconographique du magazine.

Valoriser le photo-reportage

Aujourd’hui il œuvre à « l’évangélisation » du format au travers de ces rendez-vous trimestriels. Le temps d’une soirée, les Diapéro permettent de découvrir, de visualiser des diaposons, d’échanger entre journalistes, photographes, réalisateurs, diffuseurs, producteurs et curieux.

Échanger, c’est ce que j’ai fait avec Gilles Donada qui se trouve à l’autre bout de mon micro.

Et alors ? Ce cinquième diapéro ?

Le début des festivités annonçait 19 h. Mais pour ce cinquième rendez-vous, l’évènement se déroule dans un quatrième lieu.

Après le Café de Paris et le Comptoir Général, c’est maintenant au tour des Voûtes, rue des Frigos, à Paris, de passer le test de la qualité visuelle et sonore et de la convivialité. Des critères essentiels pour Marianne Rigaux, journaliste et membre très active des Diapéro.

Les portes n’ouvrent pourtant pas avant 20 h. « On a l’image mais pas de son », entend-on. Le message est clair. Direction le bar pour un moment de convivialité.

Il n’y a pas trop le choix de la boisson, mais le lieu sous les voûtes est chaleureux. J’en profite pour discuter avec un jeune journaliste. Il a entendu parler des Diapéro car il vient juste de suivre une formation dirigée par Marianne Rigaux. Panne de courant. Décidément.

Une fois tous installés dans la salle entre les sièges de cinéma et les chaises de campeur, la rencontre débute avec la réalisation d’une journaliste de France Info. Étonnement ! Radio France investirait le diaporama sonore ?

Mon veau s'appelle Hashtag - Crédits France Info - La Déviation

En réalité, la proposition de Clara Beaudoux tient plus de la Pom (comprendre petite oeuvre multimédia). L’équipe des diapéros ne souhaite pas se restreindre au rendez-vous stricte autour du diaporama sonore.

D’ailleurs, les réalisations se permettent très souvent de courts extraits vidéos. Et de toute évidence, le web casse les formats. Les règles sont souvent faites pour ne pas être respectées. C’est dans cet esprit que les trois organisateurs déclarent Mon veau s’appelle hashtag comme étant leur coup de cœur du trimestre.

 Des photo-reporters, on n’a pas ça en stock.

Radio France va-t-elle développer ce genre de format ?

Réponse en demi-teinte. Et c’est Xavier Meunier qui s’y colle. En tant que rédacteur en chef des nouveaux médias à Radio France, il répond en bon communicant.

Après avoir dispersé quelques mots-clés pour rappeler la équalité exceptionnelle de production du groupe Radio Franceé, il faut bien comprendre que les budgets ne sont pas à destination du web.

Cependant, il rappelle, à raison, que le web est un grand chantier qu’il faut investir. Seulement, pour les quelques pigistes qui espèrent collaborer avec la radio publique, la passerelle entre la FM et la toile semble destinée à l’équipe interne.

Ainsi, pour le travail photographique, c’est Clara Beaudoux elle-même qui s’en charge. Pourquoi ? « Des photo-reporters, on n’a pas ça en stock », répond Xavier Meunier.

Journaliste ou réalisateur ?

Entre en scène, Alexandre Marionneau, qui est conseiller documentaire à France 2. Il coordonne notamment le concours de courts-métrages documentaires Infracourts, diffusés dans le cadre de l’émission Infrarouge. Lors de la première édition du concours, qui s’est achevée début janvier, l’équipe de Diapéro avait largement mobilisé ses troupes.

Le résultat est convaincant, au point que le documentaire Revivre de Christophe Siebert et Sonia Winter se voit sélectionné parmi les dix lauréats. S’il est difficile de remettre en cause le travail des deux réalisateurs, l’objet interroge sur le bon équilibre entre le travail sonore et visuel.

Au fil des projections, il semble que le diaporama sonore soit avant tout une affaire de photographes.

L’intervention de Christophe Siebert, photographe, vient confirmer cette impression. Les témoignages sont difficilement audibles, le son n’est pas propre, alors que les images sont parfaitement maîtrisées.

Marianne Rigaux commence d’ailleurs par lui demander « Comment avez-vous effectué votre captation sonore ? Vous étiez loin, non ? ». La réponse est simple : « J’ai pris le son avec mon deuxième appareil photo. »

D’après Alexandre Marionneau, la réalisation a plu au jury car il traitait le sujet de la maladie d’une façon différente et positive.

Pour l’équipe de Diapéro, savoir que Revivre est diffusé sur France 2 est une victoire. Cela signifie que l’image fixe a aussi sa place et son intérêt à la télévision.

Ouvert à toutes propositions

La dernière partie de soirée s’ouvre sur les Diap’open. Le concept est simple. Chacun est libre d’envoyer ses réalisations auprès de l’équipe qui se chargera d’effectuer une sélection. Ce soir-là, sept diaposons se retrouvent diffusés.

La soirée ne manque pas de rythme. Les réalisations font en général trois ou quatre minutes et sont entrecoupées de courtes interventions, de l’équipe organisatrice ou des journalistes-réalisateurs.

S’enchaînent alors les réalisations avant d’arriver à la dernière étape de ce diapéro : la rencontre. Convivialité oblige, le bar est présent et les lumières sont tamisées. Producteurs, diffuseurs et journalistes peuvent alors profiter de cet instant pour étoffer leur carnet d’adresses.

D’ici là, les diaporamas sonores diffusés sont visible sur Vimeo, car il faudra attendre juin pour le Diapéro #6. Les Voûtes semblent parfaites. Et s’il fait beau, le jardin sera investi.

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Une quinzaine sur les ondes #12 – 3 novembre

J’aurais préféré vous parler des archives de la radio, de leur usage ou du péril qui les guette. Comme j’aurais préféré vous parler des 50 ans de France Inter, célébrés à travers des pastilles sonores, un blog et un livre. J’aurais même préféré vous parler d’économie, de chiffres manipulés et du marché du streaming. Hélas, cette semaine est d’abord à marquer d’une pierre noire, après l’assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, reporters de RFI en mission au nord du Mali.

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C’est en direction du personnel de RFI que cette chronique est tournée, quelques semaines après avoir mis en lumière le travail des grands reporters, qui risquent leur vie, et cela prend un sens encore plus grave aujourd’hui, pour couvrir les conflits qui redessinent les contours de notre monde.

À quelques notes de crétinisme près, venues d’un responsable de l’UMP ou d’un porte-parole de la “Manif pour tous”, la respect est unanime.

Sur le site de RFI, les témoignages des auditeurs, des collègues ou des responsables politiques se succèdent. Les portraits de Ghislaine Dupont et Claude Verlon sont dessinés et leurs reportages récents disponibles à l’écoute.

28 juillet : journée de vote sans incident à Kidal

(01:32)

Dans cette double semaine sur les ondes, vous apprendrez que des mythes s’effondrent du côté d’Europe 1 et de CBS, vous découvrirez que les radios destinées aux enfants renaissent grâce à internet, vous saurez pour quel documentaire France Culture a remporté un nouveau prix international, vous plongerez dans le bain bouillonnant de l’univers de la radio.

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Une semaine sur les ondes #11 – 20 octobre

Les radios, en pleine mutation, ne sont pas à une contradiction près. Alors que la RNT patine, que la 4G devient accessible en France et que l’écoute se fait d’ores-et-déjà une fois sur dix sans passer par un poste traditionnel, des radios associatives soutiennent qu’un retour aux ondes moyennes, en AM analogique, serait bénéfique pour contourner la saturation de la FM. Très loin du son multicanal 5.1.

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Cette semaine, les Rencontres de la Radio 2.0 se sont tenues à Paris. Comme son nom qui sonne très marketing l’indique, il s’agit de conférences destinées aux professionnels et non aux auditeurs. Ça n’empêche pas d’y glisser une oreille, pour savoir ce qu’on nous prépare.

Dans cette semaine sur les ondes, on retient le commencement du début du top départ du changement – ou non – de président pour Radio France. Nous passons le bonjour à Megacombi, l’émission de critique sociale produite sur Radio Canut.

Plusieurs sujets traités cette semaine referont parler d’eux : la construction d’un robot animateur pour Radio Nova, l’expérience Tweet 2 Rue initiée par France Inter pour donner la parole à des personnes démunies, l’enquête de Radio France qui souhaite savoir pour qui ou pour quoi les Français sont prêts à donner leur vie et enfin l’appel à candidatures pour le Mixage Fou, concours de création sonore.

Tout cela est à découvrir dans notre ligne du temps.

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Une semaine sur les ondes #8 – 29 septembre

La foisonnante actualité de cette rentrée sur les ondes ne doit pas nous empêcher de prendre le temps d’écouter. Et de lire. Le 19 septembre est paru chez Buchet Chastel “Captain Teacher”, le récit d’une aventure hors du commun qui s’est déroulée en Afghanistan.

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Raphaël Krafft, que l’on a connu à vélo pendant la dernière campagne présidentielles, a intégré l’armée française en décembre 2009. Un engagement pris dans le seul but de créer une radio communautaire à Subobi, au sud de Kaboul. Ce projet, piloté par la grande muette, a malheureusement fait long feu.

Dans cette revue de presse hebdomadaire, vous écouterez également un hommage à Gilles Verlant, des témoignages d’artisans de la presse alternative ; vous découvrirez une radio associative des Pyrénées-Atlantiques tournée vers la culture, une webradio consacrée aux cours de l’or et quelques pépites dénichées sur la toile. De ce qui fait le plus de bruit dans ce petit monde, à ce qui passe (presque) inaperçu sur l’écran des sonomètres.

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Une rentrée sur les ondes #7 – 22 septembre

Une nouvelle saison sur les ondes a commencé. Votre chronique radio revient et innove. Comme il n’y a pas de joie sans effort, j’ai pris mon temps pour apprivoiser cette frise chronologique, qui, je l’espère, vous permettra de mieux comprendre et visualiser l’actualité de la radio. Revue de presse, extraits sonores, vidéos, tweets, photos, tout y est intégré. Elle vous rappellera peut-être ces vieux transistors sur lesquels on passait d’une station à l’autre en déplaçant une aiguille le long d’un bande FM matérialisée.

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Au programme de cette semaine, peu de création sonore et d’extraits d’émissions. Pas de conseil d’écoute ou de coup de gueule. On y viendra par la suite. L’actualité ayant été très dense, c’est le combat médiatique entre Arthur et Joël Ronez, pour respectivement Oüi FM et Le Mouv’ qui retient notre attention. Un bataille pour des fréquences qui soulève finalement de bonnes questions.

Le mois de septembre a été chargé. France Culture a soufflé ses 50 bougies en famille et en public, tandis que France Bleu Saint-Étienne naissait. L’internationale surgit dans cette revue de presse de la radio grâce à Rozana, radio libre qui enregistre ses programmes à Paris.

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Une semaine sur les ondes #5 – 16 juin

Cette semaine, les ondes sont chargées d’électricité. La soudaine suppression de l’audiovisuel public grec bouleverse ma chronique comme elle bouleverse nos schémas de pensée. Vous m’excuserez, ou pas, mais exceptionnellement, je parlerai aussi des ondes télé.

Ainsi, la radio publique grecque n’existe plus depuis mardi, minuit. La radiotélévision publique grecque dans son ensemble est rayée de la carte, d’un trait de plume ministériel. En un soir, en une heure, rideau, poubelle. 2.600 salariés sur le carreau, vingt-cinq stations de radio bâillonnées, cinq chaînes de télé neutralisées, des archives livrées en pâture. Unilatéralement, sans le soutien de deux des trois partis de la coalition gouvernementale, le premier ministre Antonis Samaras a tranché dans le vif.

Désabusés, nous pourrions constater impassibles que ce n’est qu’une étape de plus dans le chemin de croix de la Grèce. Au chômage qui dépasse les 25 %, s’ajoutent des crises sanitaires, éducatives, sociales et sécuritaires.

En Grèce, on ne parle plus d'”extrême droite”, on parle d’un parti néo-nazi qui surfe sur les peurs pour obtenir 8 % des voix, peut-être bientôt le double et qui soit dit en passant soutient le coup d’état médiatique.

On n’y parle plus de “défaillances du système de santé”, on parle de 57 % d’augmentation du nombre de séropositifs en un an. Même l’Onu déplore la politique d’austérité, qui détruit le pacte social. Cette austérité n’est pas “improductive”, elle est mortelle.

Dans ce sinistre tableau, la suppression du secteur public de l’audiovisuel grec est loin d’être un détail. L’accès à l’information y est d’une absolue nécessité. Malgré toutes les critiques faites à l’ERT sur le clientélisme qui y sévissait, offrir le monopole de l’information au secteur privé, intimement lié – comme en France – au pouvoir politique et au monde des affaires, défie les normes d’un État de droit. Avoir un service public de l’audiovisuel indépendant du pouvoir est pourtant un critère obligatoire pour intégrer l’Union européenne. La violence du procédé a au moins le mérite de lever toute ambiguïté.

Dans l’hypothèse la plus naïve, la politique imposée par la Commission européenne, le FMI et la Banque centrale européenne, le groupe des trois, nommé communément troïka, est irréfléchie. L’autre hypothèse étant qu’elle soit voulue. Aussi, notre Union européenne ne favoriserait ici rien de moins qu’une pratique dictatoriale, digne du temps des colonels.

Cette actualité grecque mérite toute notre attention. Pas seulement parce que nous ne sommes pas à l’abri, en tant que citoyens français, de connaître une pareille stratégie du choc. Pas plus parce que la Grèce est plus proche de nous que l’Érythrée ou la Birmanie. Mais parce que nous sommes responsables, en tant qu’Européens, du sort de nos concitoyens européens.

Arte s’est sentie bien seule dans son acte symbolique de solidarité, lorsque la chaîne a traduit son journal en grec, mercredi soir. Pourquoi Radio France ne figure pas dans la liste des groupes publics demandant la réouverture de l’ERT, qui compte notamment RFI, France Télévision, la RTBF et la RTS ?

Ce sont tous les journalistes, de tous les médias, qui devraient se lever, se mettre aux côtés des confrères qui occupent les locaux de l’ERT pour diffuser des programmes de résistance sur le web (télé et radio) et le satellite (lisez à ce propos l’enquête d’Arrêt sur Images). Et cela commence tout simplement par faire son métier : informer.

Le journal francophone de la radio associative Bubble.

Des étudiants de l’école de journalisme CFJ Paris sont allés rendre visite, en avril, à des bénévoles de Radio Bubble, à Athènes. Il s’agit de professionnels de la radio, qui ont quitté leur média d’origine par souci de retrouver une liberté d’expression et une indépendance vis-à-vis des politiques et des oligarques.

France Culture au Parisien, le choc des mondes ?

Puisque tous les médias se mélangent aujourd’hui, je souhaite revenir sur la très bonne initiative de France Culture. La station publique consacre des journées spéciales aux quotidiens papiers, que l’on sait en grande difficulté. Jeudi, c’est autour du Parisien – Aujourd’hui en France que les émissions ont tourné. La Croix et Libération y étaient déjà passées, l’Huma, Le Monde et Le Figaro suivront.

Notons que l’échange est réciproque, puisque les journalistes de France Culture interviennent également des les colonnes des journaux.

France Culture fait cause commune avec Le Parisien - Aujourd'hui en France - La Déviation

Pour les canards, il ne s’agit pas d’une simple opération de communication. La journée a permis de disséquer les contraintes propres au Parisien dans sa production de l’information, sa logique commerciale, et la confrontation entre sa ligne éditoriale “populaire” (c’est-à-dire avec beaucoup de faits divers) et la déontologie du métier. Pour cela, France Culture a monté son studio au cœur de la rédaction du Parisien. Les équipes de la radio y ont réalisé leurs émissions, de la matinale à La Dispute de 21 h.

Le traitement médiatique de la mort de Clément Méric par Le Parisien et ses concurrents a fait l’objet d’un débat au cours de l’émission Le Grand à moudre d’Hevé Gardette. Invité, Daniel Schneidermann, rédacteu en chef d’Arrêt sur Images, ne s’est pas privé de s’opposer à Henry Vernet, rédacteur-en-chef adjoint du Parisien.

Un œil ouvert

Didier François, grand reporter à Europe 1 et d’Edouard Elias, photographe, sont toujours portés disparus en Syrie.

Je publierai la suite de ma chronique dans quelques heures.

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Une douzaine sur les ondes #2 – spécial Cannes

Une fois Cannes débarrassée des images de son tapis rouge, du Grand Journal et des yachts plaqués or, on parle enfin de cinéma. Si un média peut mieux que tout autre délaisser les dorures pour traiter vraiment du 7e art, c’est bien celui qui stimule l’imaginaire, c’est bien la radio. Voici ce qu’il ne fallait pas rater de la douzaine cannoise sur les ondes.

La meilleure initiative web touchant au festival n’est pas sonore, mais elle est due à Radio France. Le groupe public a dépêché les dessinateurs Catherine Meurisse (à La Déviation, on l’aime bien) et Erwann Surcouf sur la Croisette pour qu’ils croquent les scènes de la vie médiatique cannoise. Un reportage dessiné dans les coulisses, à l’image du travail réalisé par Mathieu Sapin pendant la campagne présidentielle. Erwan Surcouf avait déjà collaboré avec Boulet pour couvrir le festival 2012 dans les mêmes conditions. Ses anciens dessins sont visibles sur son blog.

Pour avoir parcouru les mêmes chemins cannois que Meurisse et Surcouf, sans y trouver plus qu’eux ma place, je peux vous garantir que leurs dessins touchent juste. Les scènes cocasses décrites ne sont même pas caricaturales, tant ce festival offre à chaque coin de couloir des situations qui sortent de l’ordinaire. Leur travail se savoure sur ce site, par ordre chronologique et complété par des tweets de festivaliers, eux aussi souvent bien sentis. La meilleure trace à garder de ce grand cirque. À moins que vous ne préfériez les billets quotidiens d’Antoine Guillot sur France Culture.

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Le cinéma inspire souvent les réalisateurs… de radio. Ainsi, cette liste d’émissions au noms évoquant des films, proposée par Le Transistor.

Les archives d’Arte Radio nous permettent de faire un bon dans le passé. Encore faut-il savoir que les reportages d’Arte ont une décennie, car les indices sont minces pour le deviner. Les photo-amateurs sur escabeau qui n’ont pas mis les pieds dans une salle obscure depuis trente ans, les professionnels du cinéma qui se plaignent de la piètre qualité du marché, les critiques qui se souviennent, nostalgiques, du temps où Cannes était une fête avant d’être une salle des ventes géante, etc. Tous sont encore présents aujourd’hui. Cannes, serait-ce éternellement mieux avant ?

Depuis 2003, Arte a semble-t-il lâché l’affaire de la radio pendant le festival pour se concentrer sur le nautisme.

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Parmi les émissions qui parlent de cinéma à la radio, on ne peut pas zapper Le Masque et la plume, émission créée neuf ans après le premier festival de Cannes, c’est-à-dire il y a 58 ans !

Le concept des chroniqueurs qui éparpillent les sorties de la semaine façon puzzle a fait des petits chez les cinéphiles. Je citerai en priorité Extérieur nuit, chaque mercredi, à 20 h, sur Radio Campus Paris. L’occasion de faire un clin d’œil à cette radio associative étudiante qui fête cette semaine ses quinze ans.

Ses chroniqueurs iront peut-être un jour sur Télérama Radio pour opérer le même exercice, dans l’émission Séance tenante, dont plusieurs numéros ont été réalisés pendant Cannes 2013.

Petite annonce : cherche le nom d’une émission entièrement consacrée aux sorties cinéma, écoutée par hasard à Bruxelles, un début d’après-midi, en décembre, sur une radio associative aux moyens limités (la diffusion avait été interrompue soudainement, puis le top horaire de 14 h avait été remplacé par celui du 21 h). L’émission, très longue, interminable même, valait autant par la passion de ses chroniqueurs que par leur savoureux accent. S’agissait-il de Radio Alma, Radio Panik, Radio Campus ou d’une autre station ? Merci d’éclairer ma lanterne. #passérieuxsabstenir

Petit détour par les alpages pour finir. Vous aurez le plaisir de découvrir l’émission Chinese Theater sur la RTS. Catherine Fattebert revient sur des films qui ont marqué leur art, chaque samedi et dimanche. Un très bon prétexte pour réviser l’Histoire. Ce dimanche, c’est “The Servant”, de Joseph Losey, qui est à l’honneur.

Cette chronique reprendra son format normal dimanche prochain. En attendant, si vous me lisez de nuit, n’oubliez pas d’allumer France Info pour écouter sa bande son spéciale musique de films !

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Une semaine sur les ondes #0 – 25 mars

Beaucoup de vidéos dans cette première revue de web sur l’univers de la radio. Contradictoire ? On peut se poser la question, à l’heure où chaque station multiplie les captations filmées, les applications web et qu’un film s’apprête à sortir en salles, donnant à voir des voix, celles de Radio France. L’expérience radiophonique évolue en permanence et heureusement, certains prennent pour nous le temps de la décrypter. C’est une semaine sur les ondes, une semaine sur les réseaux.

À la une

Le web ouvre de nouvelles perspectives aux “vieux médias” et la radio n’est pas en reste. Radio France continue d’investir dans le numérique. Le groupe public, par l’intermédiaire du Mouv’, est à l’initiative de “Co³, la science dans ton chez toi”, une pastille lancée jeudi 28 mars, à 18h42 précises. Chaque semaine, trois colocataires, Dorothée, Swan et Axel, vont répondre à une question scientifique ayant trait à la vie quotidienne, dans la toute nouvelle émission Pop Corn. Le genre d’initiative qui pourra, peut-être, remettre la station sur les bons rails.

L’expérience se poursuit sur un site, construit tel un webdocu, mais où l’audio remplace la vidéo. Des lecteurs sont disséminés dans plusieurs pages, lesquelles représentent les pièces de la colocation. C’est beau et intuitif. Dorothée, Swan et Axel, colocs’ et journalistes scientifiques dans le civil, possèdent chacun un compte Twitter.

 

Hot news

Dans le reste de l’actualité radio, il y a peut-être le bout du tunnel pour Bretagne 5. Le CSA organise bientôt une consultation publique en vue de lancer un appel à candidatures en ondes moyennes, à Paris, Bayonne et Saint-Gouéno (Côtes-d’Armor). Bretagne 5 est pour l’heure une association qui dispose de tout le matériel pour émettre en AM sur une partie de la Bretagne, des studios à l’antenne située à Saint-Gouéno. Il ne lui manque qu’une fréquence. La consultation prendra fin le 30 avril. Et si la AM faisait son revival ?

Et quand je vous dis que les passionnés de Bretagne 5 ne font pas les choses à moitié…

 

La radio, c’est aussi de l’éco, et de ce point de vue, les nouvelles ne sont pas trop mauvaises compte tenu de la sinistrose ambiante. Les recettes brutes de la radio baissent de 1,3 % au mois de février. Sans transition, Denis Olivennes, président de Lagardère Active, a accordé une interview au Figaro.fr. Il en a profité pour démentir toute vente de Virgin Radio à NRJ. La station, qui affiche désormais son positionnement pop, vient de lancer une campagne de communication mettant l’accent sur sa playlist, davantage que sur ses animateurs. Il faut dire que Cyril Hanouna n’est pas certain de rempiler en septembre.

 

Loin de toutes ces considérations, les élèves du lycée Suger, à Saint-denis, ont hébergée, lundi, dans leur MDL (Maison des lycéens), un studio de France Info. Plus qu’un simple atelier, le 10-12 d’Agnès Soubiran y était carrément délocalisé, dans le cadre de la Semaine de la presse et des médias à l’école.

La vidéo réalisée à cette occasion est tournée par les élèves de la section audiovisuelle.

Avant-goût

La sortie en salles de “La Maison de la radio”, le film de Nicolas Philibert, est imminente. Si vous avez raté les avant-premières à Brest et Berlin, il se pourrait bien que les nouveaux extraits diffusés par “Les films du losange” vous intéressent. Vous pousserez peut-être même plus loin en consultant l’interview du réalisateur sur Rue89. Nous en parlerons plus longuement dans quelques jours.

Temps long

Si Nicolas Philibert a pris le temps de filmer les voix, les auteurs du blog Syntone prennent quant à eux le temps d’écouter la radio changer. Le numérique – on y revient – modifie notre façon de consommer la radio, et ce n’est pas sans interroger la façon dont on doit la produire. Quatre billets sont programmés, le premier est paru jeudi et il ne faut pas le rater.

 

Dans le rétro

On termine cette revue du web par un petit saut dans le temps. Ce n’est pas vieux, février 2011, mais depuis, quelque chose a changé. Baffie n’est plus à la radio. “Howcast, le nectar de la bande FM” propose d’écouter un medley de deux émissions au ton… baffiesque, dans lequelle on entend (et c’est rare) Denis Olivennes. Et la boucle est bouclée.

Bonne semaine et n’oubliez pas, restez à l’écoute !

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