Journaliste professionnel basé à Lannion, dans les Côtes-d'Armor, j'ai cofondé le média d'enquêtes « Splann ! » afin d'éclaircir les zones d'ombre de la société bretonne. Sur « La Déviation », j'écris sur les luttes sociales, les atteintes à l'environnement et parfois, encore, sur les festivals. Vous pouvez suivre ma revue de presse quotidienne à travers mes profils sur les réseaux sociaux.
L’En Avant de Guingamp a grignoté un point face au Football Club de Nantes, en obtenant le nul (0 – 0) au stade municipal de Roudourou, le 3 mars 2019, lors de la 27e journée de championnat.
Marc-Aurèle Caillard a détourné la frappe de Valentin Rongier sur le penalty sifflé dans le temps additionnel pour une main de Félix Eboa Eboa. Les Guingampais restent derniers de Ligue 1, mais se rapprochent à un point de Caen et de Dijon, qui ont perdu ce weekend.
L’En Avant de Guingamp a remporté sa deuxième victoire au stade municipal de Roudourou en championnat de Ligue 1 de football cette saison, face au SCO d’Angers, le samedi 23 février 2019, sur le score de 1 à 0. Lucas Deaux a inscrit le seul but de la rencontre en reprenant un centre de Marcus Coco, dans le temps additionnel.
Les Guingampais restent derniers avec 18 points après 26 matches, mais ils recollent aux concurrents pour le maintien. Monaco, Dijon et Caen, qui comptent une journée de retard, possèdent respectivement 22, 20 et 19 points. Les Angevins restent provisoirement 12e, avec 33 points. Ils peuvent être dépassés par Bordeaux (un match de retard), dans ce ventre mou.
Pascal Brigant a rendez-vous aux prud’hommes de Guingamp le 28 février 2019. Claude Le Guyader s’apprête à lancer une procédure pour « faute inexcusable » contre Nutréa-Triskalia. La suite d’un marathon judiciaire pour ces deux anciens salariés du site de stockage des céréales de Plouisy (Côtes-d’Armor), atteints d’hypersensibilité aux produits chimiques multiples et licenciés pour inaptitude à leur poste.
En 2009, l’un travaille dans un bureau accolé au poste de fabrication d’aliments du bétail, l’autre charge les céréales puis les transporte en camion dans les fermes. Leur santé se dégrade rapidement, comme celles de Laurent Guillou et Stéphane Rouxel, deux collègues chargés de réceptionner les céréales amenées depuis les silos.
Quelques mois plus tôt, la direction a décidé de couper la ventilation pour faire des économies. Très vite, la température grimpe et permet aux charançons et aux vers de farine de proliférer, au point de dégager une odeur pestilentielle.
Pour sauver les 20.000 tonnes de céréales, Triskalia décide au printemps 2009 d’asperger du Nuvan Total, un insecticide interdit depuis déjà deux ans. Malgré les premières alertes, le même scénario se reproduit l’année suivante. Les céréales sont cette fois traitées avec du Nuvagrain, avant d’être acheminées dans des exploitations où, ingurgitées par les bêtes, elles intègrent la chaîne alimentaire.
Le combat de leur vie
Mécontents vis-à-vis de la CFDT, qu’ils accusent d’être un « syndicat-maison », les ouvriers trouvent du soutien auprès de Serge Le Quéau, de l’Union syndicale Solidaires, à Saint-Brieuc. Laurent Guillou et Stéphane Rouxel réussissent à déposer plainte à la gendarmerie en mai 2010, ouvrant la procédure pénale.
Défendus par Me François Lafforgue, avocat spécialisé dans la défense des victimes d’accidents du travail et de maladies professionnelles, Laurent Guillou et Stéphane Rouxel obtiennent en 2014 la condamnation de Nutréa pour faute inexcusable devant le tribunal des affaires de sécurité sociale de Saint-Brieuc.
Entre-temps Pascal Brigant et Claude Le Guyader rejoignent le combat.
En septembre 2015, c’est la veuve de Gwénaël Le Goffic qui obtient la reconnaissance du suicide de son mari comme accident du travail, contre l’avis de la Mutuelle sociale agricole (MSA). Ce chauffeur s’est pendu dans un hangar du site de Plouisy avec une pièce de son camion. Lui-même avait été victime d’un accident lors du déchargement de sacs d’aliments médicamenteux destinés aux porcelets. Sa lettre d’adieu est écrite sur l’étiquette des produits qu’il suspectait de lui avoir brûlé les yeux.
Les victoires s’enchaînent et en septembre 2016, Laurent Guillou et Stéphane Rouxel obtiennent 100.000 € de dédommagements pour le préjudice subi. Une première pour une affaire d’hypersensibilité dans l’agroalimentaire. Leur licenciement est ensuite jugé « sans cause réelle et sérieuse pour manquement à l’obligation de sécurité et insuffisance de recherche de reclassement ». La coopérative leur doit près de 21.000 € chacun.
Claude Le Guyader obtient à son tour une reconnaissance de son hypersensibilité comme maladie professionnelle en mars 2018. Ce n’est pas le cas de Pascal Brigant, auquel une commission reproche l’absence d’une prise de sang.
Interrogés par Le Monde en 2016, les DRH de Nutréa et Triskalia, Frédéric Soudon et Nicolas Douillard, estiment que ce dossier les dépasse. « Certains veulent faire interdire les pesticides le plus vite possible et Triskalia sert de bouc émissaire. […] Nous menons aujourd’hui une politique de protection, de formation des salariés. Il y a vingt ans, les précautions à l’encontre des produits phytosanitaires n’existaient pas, témoigne Frédéric Soudon. Ce sont des produits dangereux, on ne va pas affirmer le contraire. »
Des victimes devenues sentinelles
Si ces affaires n’ont pas encore motivé les industriels à se passer des pesticides de synthèse, elles ont commencé à briser l’omerta dans le milieu agricole. Jusqu’ici dispersés, les opposants à l’agriculture intensive comme la Confédération paysanne, Attac, Solidaires et Eaux et Rivières de Bretagne se sont regroupés pour mener des actions.
Un colloque lors lequel s’est exprimé Laurent Guillou a poussé la sénatrice PS de la Charente, Nicole Bonnefoy, à organiser une mission sénatoriale. Son rapport intitulé « Les pesticides et leur impact sur la santé » rendu en 2012 conclut que « les protections contre les pesticides n’étaient pas à la hauteur des dangers et des risques ». Il débouche sur la loi Labbé, du nom du sénateur EELV du Morbihan, qui réduit l’usage des pesticides par les collectivités et les particuliers.
En 2018, des experts européens ainsi que le commissaire à la santé à Bruxelles, Vytenis Andriukaitis, ont rencontré des victimes des pesticides lors d’une enquête en Bretagne. La commission européenne avait accepté le dépôt d’une pétition portant sur le non respect des directives en matière de pesticides et sur les carences de l’Etat français en matière de contrôle.
L’institution, bien que lointaine, semble montrer plus d’égard envers les victimes des pesticides que la région Bretagne. Le président de cette dernière, le socialiste Loïg Chesnais-Girard, a confirmé en début d’année l’entrée de la collectivité au capital du groupe D’Aucy, dont la fusion annoncée avec Triskalia promet de créer un géant de l’industrie agricole.
Rare moment de concorde républicaine à Lannion (Côtes-d’Armor), ce mardi 19 février. Plus de 250 citoyen·nes de diverses sensibilités politiques se sont réunis pour dire « stop » à l’antisémitisme devant le Carré Magique, la salle de spectacle trégorroise dont l’entrée débouche sur le parvis des droits de l’Homme. Reportage.
Un collectif d’organisations dont le PCF, Europe-écologie Les Verts, l’UDB, LREM ou les unions locales CFDT et CFTC sont à l’origine de cette manifestation, communiquée par voie de presse la veille au soir. Elle s’inscrit dans le cadre d’une journée nationale de mobilisation contre la haine des juifs, proposée par le Parti socialiste. C’est d’ailleurs le maire PS de Lannion, Paul Le Bihan, qui s’exprime le premier.
Dans l’assistance, quelques drapeaux de la France insoumise flottent près des pancartes antiracistes. Le maire divers droite de Perros-Guirec et d’autres élus sont venus sans leur écharpe. Le président de l’association France Palestine Solidarité Trégor, les responsables du collectif de soutien aux sans-papiers du Trégor ainsi que bon nombre de militants associatifs et syndicalistes de gauche se tiennent côte à côte. Deux d’entre-eux ont revêtu un gilet jaune.
Sur les marches de la salle de spectacle, Christian Madec lit au micro un texte coécrit par les initiateurs du rassemblement local, ponctué de citations d’Albert Einstein, Franz Fanon et Annah Arendt.
« Instaurer une formation continue sur l’histoire »
Le porte-parole énumère les récentes dégradations et violences à l’encontre des juifs qui justifient ces rassemblements. L’apparition d’un tag « Juden » sur la vitrine d’un restaurant Bagelstein ou de croix gammées sur le visage de Simone Veil, à Paris. La destruction des arbres plantés en hommage à Ilan Halimi, jeune homme assassiné par le gang des barbares. Ou encore les insultes proférées face à Alain Finkielkraut lors d’une manifestation de gilets jaunes dans la capitale.
Les Trégorrois.e.s ont répondu à l’appel d’un large éventail de partis, syndicats et assos pour faire barrage à l’antisémitisme. Au moins 250 personnes étaient rassemblées sur le parvis des Droits de l’Homme, à Lannion. Personne n’a osé rompre le silence qui a suivi les discours. pic.twitter.com/41C14uR4oK
« De façon plus générale, quand, en France depuis l’an 2000, nous avons une moyenne de 574 actes antisémites par an, comment pouvons-nous ne pas réagir ? » Christian Madec propose de renforcer l’enseignement de l’histoire à l’école. Il suggère aussi d’instaurer « une sorte de formation continue sur l’histoire et l’esprit civique », sous forme de conférences-débats, de films ou d’expositions.
Le militant LREM n’oublie pas le volet répressif, à l’heure où le gouvernement prépare une loi contre les propos haineux en ligne, qui froisse les défenseurs des libertés. « Il ne faudrait pas oublier d’intervenir sur Internet, sur les réseaux sociaux, de façon réaliste et respectueuse des droits humains », conclut-il.
Répondre à la bêtise par la solidarité
« J’ai écrit quelques mots en pensant à un monsieur, à un médecin, à un résistant, mort à Auschwitz parce qu’étoilé comme juif. Le grand-père de ma femme. » Gilles Jucla lance ensuite un poignant cri du cœur contre « la brutalité, le mensonge, l’ignorance, la bêtise, la sauvagerie ».
Se tournant vers l’avenir, il appelle l’assemblée – plutôt grisonnante -, à « écouter la sagesse de nos enfants, qui veulent sauver notre planète ». Connu pour son engagement syndical chez Solidaires et sa défense des mal-logés, Gilles Jucla ne ne prive pas de dénoncer la pénalisation de la solidarité, quand des citoyens secourant des demandeurs d’asile sont assimilés à des passeurs. « À nous pour ne pas nous laisser ensevelir, de lever haut la fraternité, de déployer la solidarité, d’accueillir sans frontière, sans mur, sans haine. »
Après de courts applaudissements, la petite foule se tait pendant de longues secondes. Personne n’ose rompre le silence. C’est en cette période de tumulte un court moment d’unité.
Des actes et des paroles antisémites en Bretagne
Même si la Bretagne apparaît relativement épargnée par l’antisémitisme, ses manifestations existent. Des tags nazis ont par exemple été découverts en 2016 sur une usine désaffectée à Cavan. Des œuvres sur la Seconde Guerre mondiale, la Shoah et la Résistance ont été vandalisés dans la médiathèque de Lannion, à plusieurs reprises, la même année. « Pardonnez-moi, je ne parviens même pas à jouer la révolte quand j’apprends par Ouest-France que même dans un coin paisible comme Lannion mes bouquins ou films se font défoncer parce qu’il y a “rabbin” dans le titre », s’était ému l’auteur de BD Joann Sfarr.
La Bretagne est aussi la région dont se revendique Boris Le Lay, un pamphlétaire antisémite âgé de 37 ans, qui sévit sur des sites hébergés à l’étranger. Lui-même condamné à plusieurs peines de prison ferme pour incitation à la haine raciale et contestation de crime contre l’humanité se cacherait au Japon. Quatre cents personnes ont manifesté à Rennes en 2018 contre l’extrême-droite et le fichage de militants de gauche solidaires des migrants, auquel se livre l’agitateur de la fachosphère.
Lille a confirmé sa place de dauphin du PSG en allant battre Guingamp, 2-0, au stade municipal de Roudourou, le 10 février 2019, lors de la 24e journée de Ligue 1 de football. Rafael Leao (47e) et Loïc Rémy (90e+4, sur pénalty) sont les seuls buteurs de la rencontre.
Un but a été refusé en seconde période à Marcus Thuram, après vérification vidéo, à cause d’un hors-jeu d’Alexandre Mendy. Une main de José Fonte dans la surface lilloise n’a pas été sifflée. Jocelyn Gourvennec a contesté cette décision arbitrale après le match.
L’Olympique Lyonnais a éliminé l’En Avant de Guingamp, en 8e de finale de la Coupe de France de football, au stade municipal de Roudourou, le 7 février 2019. Moussa Dembélé a ouvert la marque dès l’entame et Maxwel Cornet a fait le break en début de seconde mi-temps. Alexandre Mendy a réduit l’écart, mais trop tard, trois minutes avant la fin du temps réglementaire.
Le score serré ne reflète pas la domination lyonnaise. Les Costarmoricains, fortement remaniés avant de recevoir Lille, ont certes tenté plusieurs frappes après un quart d’heure de jeu, mais sans cadrer. Nicolas Benezet, qui ne figurait plus dans les plans de Jocelyn Gourvennec depuis mi-décembre et dont le départ a été discuté pendant le mercato hivernal, s’est fait remarquer.
Les entrées de Marcus Coco, Marcus Thuram et Alexandre Mendy ont un peu rééquilibré les forces en seconde mi-temps, mais Lyon avait déjà fait l’essentiel. L’ironie du sort veut que l’ex-Guingampais Fernando Marçal ait pêché sur l’action qui permet à Guingamp de revenir au score.
L’OL recevra donc le SM Caen, fin février, en quarts de finale de la Coupe de France.
L’En Avant de Guingamp perd son quatorzième match de la saison en championnat de Ligue 1, ce samedi 26 janvier 2019, au stade municipal de Roudourou, face au Stade de Reims. Mathieu Cafaro inscrit l’unique but de la rencontre (38e), profitant d’une erreur de Christophe Kerbrat (sorti à la mi-temps).
Les Guingampais terminent à dix, après l’exclusion de Papy Djilobodji (59e), titularisé pour la première fois par Jocelyn Gourvennec. Son pied haut blesse au nez Pablo Chavarria, qui sort le visage ensanglanté, sur une civière.
L’En Avant de Guingamp s’est qualifié en finale de la Coupe de la Ligue de football, en battant l’AS Monaco aux tirs aux buts, le 29 janvier 2019, au stade municipal de Roudourou.
Cinq ans après leur dernière victoire en Coupe de France, les Bretons atteignent pour la première fois la finale de la Coupe de la Ligue, qui se jouera face au vainqueur de Strasbourg – Bordeaux, le 30 mars, au stade Pierre-Mauroy de Villeneuve-d’Ascq, près de Lille.
Menés en première mi-temps après des buts de Rony Lopes (18e) et Aleksandr Golovin (24e), malgré l’expulsion de William Vainqueur dès la 14e minute, les Guingampais marquent dès la reprise grâce à Alexandre Mendy (46e), avant que Marcus Thuram n’égalise (55e).
De nouveau menés pendant la séance de tirs aux buts après un échec de Félix Eboa Eboa, les Costarmoricains ratent une première balle de match tirée par Marcus Thuram. Ils finissent par l’emporter après l’échec de Sofiane Diop puis le but de Marcus Coco, 7e tireur. La lanterne rouge de Ligue 1 vient à bout de l’avant-dernier, se rapprochant d’une place en Ligue Europa.
L’En Avant de Guingamp a gagné son premier match à domicile cette saison face au Stade Rennais Football Club (2-1), lors d’un match retardé de la 18e journée de Ligue 1, joué au stade municipal de Roudourou, le mercredi 16 janvier 2019.
Le public venu nombreux (14.179 spectateurs) a pu célébrer les vainqueurs de ce derby breton, en particulier les buteurs Félix Eboa-Eboa (40e) et Lucas Deaux (59e), ainsi que le passeur décisif et meneur de jeu ce soir, Ludovic Blas.
Pourtant, Rennes a énormément poussé en fin de rencontre, surtout après la réduction de l’écart par Mbaye Niang (86e) sur une magnifique frappe pleine lucarne depuis l’extérieure de la surface. Guingamp compte 14 points en 20 matches et reste dernier, à 4 points d’Amiens, 17e. Rennes est 8e après 20 matches et compte 29 points.
L’En Avant de Guingamp a perdu son 12e match de championnat en 19 rencontres, ce samedi 12 janvier 2019, au stade municipal de Roudourou, face à l’AS Saint-Etienne (0 -1). L’équipe entraînée par Jocelyn Gourvennec est dernière avec 11 points.
Wahbi Zhazri a marqué l’unique but de la rencontre sur coup-franc, à la 6e minute, permettant aux Verts de se classer provisoirement 4e avec 33 points. Il s’agissait du premier match des Guingampais après leur victoire en Coupe de la Ligue face au Paris-Saint-Germain, au Parc des Princes.
L’En Avant de Guingamp a peut-être perdu tout espoir de maintien en s’inclinant face à l’Amiens Sporting Club, au stade municipal de Roudourou, le 8 décembre 2019, lors de la 17e journée du championnat de Ligue 1 (1-2).
Les Guingampais ont pourtant dominé leur adversaire (19 tirs à 11) pendant la majeure partie du match. D’une maladresse folle dans le dernier geste, ils voient Amiens passer devant grâce à la frappe d’Eddy Gnahoré (63e min). Etienne Didot égalise à la 70e, après vérification vidéo. Des coéquipiers en position de hors-jeu passif ont pu gêner Gurtner.
Si injustice il y a, les Picards n’auront pas à s’en plaindre. Stiven Mendoza donne l’avantage décisif aux siens à la 81e. Marcus Thuram se fait expulser dans la foulée pour jeu dangereux. Son deuxième rouge direct de la saison ! Amiens est provisoirement 17e, avec 8 pts de plus que l’équipe entraînée par Jocelyn Gourvennec.
Il reste 21 matches à disputer. Le temps pour les supporteurs costamoricains de repérer sur une carte les stades de Ligue 2. Le président Bertrand Desplat, qui s’est arrêté furtivement devant les caméras, ne semblait lui-même plus se faire d’illusion.
Hervé Chuberre est représentant du personnel (SNPREES-FO) à l’IUT de Lannion. Professeur de physique à l’Enssat, il nous explique les raisons de l’entretien sollicité auprès de la sous-préfète, Christine Royer, et du rassemblement organisé simultanément sous ses fenêtres, le jeudi 25 octobre 2018.
L’avenir de l’Institut universitaire de technologie trégorrois s’écrit en pointillés. L’établissement public fait les frais d’une politique austéritaire qui devrait s’amplifier. Rennes 1, dont il dépend, a été placé sous tutelle du rectorat, et donc du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche dirigé par Frédérique Vidal, à cause d’un déficit atteignant 2,8 millions d’euros cette année.
Un plan social à Rennes 1
Ce jeudi, le conseil d’administration de l’université a validé le plan de retour à l’équilibre présenté par son président David Alis. Il prévoit la suppression de 120 postes, dont 28 enseignants-chercheurs, sur un total de 3.300 personnels, d’ici la rentrée 2021. La masse salariale représente 213 millions d’euros sur un budget de 283 millions.
Yann Le Page, secrétaire de la CGT-Ferc, calcule même que 274 postes seront économisés, grâce au non renouvellement de contractuels.
« Cette amputation fait suite au plan de 100 suppressions de postes en cours depuis 2016 » et s’ajoute « à la baisse de 25 % sur les cinq dernières années des crédits affectés par l’université aux formations et laboratoires de recherche, et prévoit une baisse supplémentaire de 15 % alors que, sur la même période, le nombre d’étudiants ne cesse d’augmenter (+ 12 %) », renseigne l’intersyndicale, qui organisait également un rassemblement dans la capitale bretonne.
Dans une interview accordée à Ouest-France, David Alis demande un soutien financier du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche pour payer les fonctionnaires et rénover le parc immobilier de l’université.
Menace sur le DUT journalisme
Les conséquences se feront particulièrement sentir à Lannion. Selon la trajectoire dessinée par le PREQ, en septembre 2019 et par comparaison avec la rentrée 2015, l’IUT aura perdu 13 % de ses personnels. Dans le même temps, les dotations versées par l’université auront baissé de près de 50 %.
Six postes d’enseignants-chercheurs sur 70 pourraient disparaître en 2019 (8,6 % de l’effectif), plus trois postes non-enseignants sur 36 (8,3 %).
L’IUT de #Lannion est menacé de fermeture, étouffé par les destructions d’emplois pour répondre à des objectifs budgétaires.
C’est la lecture faite par l’AG des personnels et quand on observe dans le détail le plan de @UnivRennes1, on ne peut qu’en venir à la même conclusion. 😨 pic.twitter.com/R3tzEawkIJ
Certaines filières sont déjà fragilisées. Le département information-communication a perdu trois maîtres de conférence en quelques années, d’abord gelés, puis supprimés. Il pourrait encore voir partir trois contractuels et un professeur d’anglais.
Le DUT journalisme vient pourtant d’être confirmé comme l’une des quatorze formations nationales reconnues par la CPNEJ, au même titre que l’ESJ Lille, le Celsa ou le Cuej. Avec Cannes, Lannion est la seule école à recruter des étudiants en journalisme au niveau bac. Un choix revendiqué par les enseignants, qui y voient une manière d’apporter de la diversité dans une profession où la reproduction sociale joue à plein.
Département de sciences sociales isolé dans une université qui se tourne de plus en plus vers les sciences dites dures. Campus situé dans une petite ville éloignée des lieux de pouvoir dans un contexte de métropolisation. Le particularisme lannionnais semble aujourd’hui en grand danger, à cause du tarissement de ses ressources.
L’Enssat, l’école d’ingénieurs de Lannion qui dépend de Rennes 1, est également concernée. C’est pourquoi la prochaine assemblée générale sera commune aux deux établissements, après les vacances de la Toussaint. Encouragés par la sous-préfète, la délégation compte élargir sa recherche de soutiens locaux en contactant les industriels locaux, tels que Nokia ou Orange.
Disclaimer
L’auteur a étudié pendant trois ans le journalisme à l’IUT de Lannion. Il y intervient aujourd’hui comme vacataire d’enseignement.