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Le milieu breton chante contre la loi Travail

Nuit Debout Lannion organise un deuxième fest-noz, le 30 juin 2016, en plein mouvement contre la loi Travail. Un mois après une première soirée festive, ce sont encore plus d’une centaine de Trégorrois.es qui viennent écouter, notamment, le jeune groupe Sparfell.

Cette fois, la mairie n’a pas accordé d’autorisation pour installer la scène sur la place du Centre et les militants doivent poser leurs tréteaux au bord du Léguer, sur le parking de Günzburg, sur le quai d’Aiguillon. Le maire, Paul Le Bihan, a même interdit par arrêté les rassemblements quotidiens devant l’hôtel de ville, au prétexte d’un bris de vitre pourtant condamné par les manifestants et dont l’auteur n’a pas été identifié.

La police nationale verbalise régulièrement ces derniers, qui répondent en se présentant ballonnés dans la salle du conseil municipal. Ils obtiendront gain de cause à l’automne au tribunal de police de Guingamp.

Dans le même temps, des opérations de blocage des voix ferrées sur la ligne Paris-Brest se multiplient en lien avec des syndicalistes autour de la gare de Plouaret pour accompagner le mouvement de grève et de blocage économique.

C’est dans ce contexte de tension, alors que le gouvernement utilise à plusieurs reprises l’arme constitutionnelle du 49.3 pour passer en force le recul des droits des travailleurs à l’Assemblée nationale, que des groupes de musique traditionnelle bretonne tels que Sparfell (vidéo), Aija, Morvan/Paugam, Veillon/Riou, Awenn & Enora, Urvoy/Le Dissez/Bléjean ou War-Sav se succèdent bénévolement sur la petite scène montée en plein air par des techniciens sympathisants.

Radio Debout Lannion ouvre son antenne sur le web depuis un camion installé derrière l’estrade, pour donner la parole à celles et ceux qui veulent la prendre.

Mis à jour le 7 janvier 2018

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Nuit Debout Lannion mobilise en chansons

Le premier Fest-Noz du mouvement « Nuit Debout Lannion » s’est tenu le 26 mai 2016, lors de la trente-sixième soirée d’occupation de place de la Mairie.

Les jeunes et prometteurs groupes traditionnels bretons War-Sav et Sparfell, notamment, ont fait danser jusqu’à 300 personnes, pour cet événement placé sous le signe de la lutte contre le projet de loi Travail, du gouvernement Valls.

Une caisse de grève a été mise en place pour soutenir le mouvement. Le matin-même, une centaine de manifestants ont répondu à l’Appel de Plouaret en bloquant la circulation des trains pendant six heures sur l’axe Paris-Brest.

Trois-cents personnes se sont aussi réunies à midi devant la Maison de l’emploi, à Lannion, à l’appel de l’intersyndicale, qui compte construire la grève dans le plus grand nombre d’entreprises du territoire trégorrois.

La « Radio Debout Lannion » a émis en parallèle, depuis un appartement surplombant la place pour sa cinquième émission en direct, consacrée à l’actualité du mouvement social et aux questions de précarité. Un vif débat s’est engagé sur la priorité que représente l’écriture d’une nouvelle Constitution.

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Nuit Debout Lannion déborde les syndicats

Près de 300 personnes ont manifesté dans les rues de Lannion (22), le 17 mai 2016 contre le projet de loi Travail du gouvernement Valls. Une partie du cortège a organisé une marche funèbre et musicale pour enterrer le code du travail, à l’initiative du mouvement Nuit Debout Lannion.

Certains manifestants chantaient des slogans contre la députée PS de Lannion-Paimpol Corinne Erhel, sur la musique de Merci Patron, des Charlots, bande originale du film éponyme produit par le journal militant de gauche Fakir et réalisé par le journaliste François Ruffin.

Sur la vidéo, le défilé passe sur le quai du Maréchal-Foch, près du centre Sainte-Anne. Les manifestants se trouvent ensuite devant la sous-préfecture. Le faux-cercueil sera plus tard balancé dans le jardin de Sophie Yannou-Gillet, sous-préfète. Enfin, les derniers manifestants réalisent une opération escargot sur le rond-point de Saint-Marc, avant de rallier les ronds-points Coppens et de Boutil, qui se trouvent sur l’axe Lannion-Guingamp.

Mis à jour le 6 janvier 2018.

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Manifestant blessé à Nantes : une seconde vidéo confirme la violence policière

« Manifestation : des incidents près du pont de la Motte Rouge à Nantes », titre sobrement Presse Océan. « La manifestation dégénère : 19 interpellations, 5 blessés », compte Ouest-France. Au vu des images que nous nous sommes procurés, une question se pose : dans l’escalade de la violence, la police arrose-t-elle le feu avec de l’essence ?

20160324 - Violences policières à Nantes - 26

Cette vidéo amateur inédite que nous nous sommes procurés avec l’accord son auteur a été tournée le 24 mars entre 14 h et 14 h 30, depuis un appartement situé sur le boulevard Amiral-Courbet, entre les arrêts de tram Motte-Rouge et Saint-Félix. Des manifestants, pour la plupart âgés d’une vingtaine d’années, quittent alors le centre-ville pour rejoindre l’université. Les bâtiments Censive et Tertre de la faculté de sciences humaines sont bloqués depuis l’aube.

L’homme violenté par des policiers se fait appeler Max. Âgé de 32 ans, il est animateur socioculturel et milite pour de nombreuses causes, à Nantes. Un ami à lui nous décrit un « mec très calme, posé. Jamais violent. » Après avoir été conduit au CHU, il a été placé en garde à vue.

Première vidéo mise en ligne dans la nuit du 24 au 25 mars sur Facebook :

Une autre amie nous apporte le témoignage de Max et nous précise qu’il a reconnu posséder des bombes de peinture qui n’auraient pas servi. Il n’avait, vendredi matin, pas porté plainte, mais ignorait la saisie de l’IGPN par la procureure de la République, Brigitte Lamy.

« [Max] était en train de donner du sérum physiologique à deux étudiantes aveuglées par le gaz lacrymo quand il a vu arriver un véhicule de gendarmes mobiles. Ils ont commencé à traverser la voie de tram tous les trois, mais visiblement pas assez vite au goût des agents de la CDI [Compagnie départementale d’intervention, NDLR] qui les ont chargé pour les repousser alors qu’ils étaient déjà en train de partir…
Ensuite on voit ce qu’il se passe sur la vidéo. Les policiers qui l’ont frappé ont ensuite appelé les pompiers, et attendu leur arrivée auprès de Max, assis au sol, sans lui donner ne serait-ce que de quoi éponger son sang. Max, une fois dans le véhicule des pompiers, un fourgon de police continuera à le suivre.
Les agents le suivront encore jusqu’au service des urgences, où M. ne sera séparé d’eux que par un rideau, et soigné en entendant leurs conversations. Il exprimera d’ailleurs son malaise en disant quelque chose du genre « vous me mettez en insécurité, vous me tapez dessus et vous me suivez jusqu’à l’hôpital » Le médecin lui fera sept points de suture. Puis les policiers le feront monter dans leur propre véhicule avant d’appeler leur hiérarchie, visiblement pas convaincue par la nécessité d’une garde à vue. Max les entendra dire : « ça fait 1 heure 30 qu’on poireaute pour le mettre en GAV, on ne va quand même pas le relâcher. »
Un second coup de fil et les agents seront satisfaits. M. sera donc placé en garde à vue et interrogé, il reconnaîtra être en possession d’un mégaphone mais les policiers ne trouveront aucun délit à lui mettre sur le dos. Il passera pourtant la nuit en cellule, car « la nuit porte conseil ». Le lendemain, après une nouvelle tentative d’interrogatoire, il sera finalement libéré. Sans convocation ni rappel à la loi. »

Les vidéastes amateurs nous disent être encore restés une demi-heure à leur fenêtre avant de quitter les lieux à cause du gaz lacrymogène. Un véhicule de police a fini par obstruer leur vision. Encore selon eux, des pompiers sont intervenus. Nous ne savons pas encore ce qui s’est produit ensuite.

Mise à jour du 26 mars, 11 h 30 : Presse Océan nous apprend que cette vidéo a déclenché hier l’ouverture d’une enquête par la police des polices, l’IGPN, saisie par le parquet. Nous pouvons rajouter que les auteurs de cette vidéo n’ont pas encore été contacté.

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Dans la matinée, au moins 6.000 manifestants ont défilé contre la loi Travail. C’est plus que les 9 et 17 mars et plus que dans n’importe quelle autre ville de France, si l’on s’en tient aux chiffres du ministère de l’Intérieur.

Plusieurs centaines de personnes ont refusé l’ordre de dispersion, devant la préfecture, et sont entrées en conflit avec les policiers, déployés en nombre tout au long du parcours.

Cette vidéo fait écho à celle qui montre un policier ascéner, le même jour et dans le même contexte de lutte, un coup de poing à un élève de seconde près du lycée Bergson, à Paris.

Elle s’ajoute à une long liste de faits rapportés par des militants depuis le début de cette mobilisation sociale : l’irruption de CRS dans un amphi de Tolbiac où débutait une assemblée générale le 17 mars, une manifestation dispersée à coups de matraques à Lyon le même jour ou encore une réunion empêchée dans les mêmes circonstances à Strasbourg.

Elle rappelle aussi le lourd déploiement policier du 22 février 2014, dans ces mêmes rues nantaises, lors d’une manifestation de grande ampleur contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Nous avions publié une série de témoignages qui soulignaient la provocation d’un tel dispositif.

Le 27 novembre 2007, Pierre Douillard lycéen de 17 ans, est éborgné par un tir de LBD (flash-ball tireur de balles de défense), dans les jardins du rectorat, lors d’un rassemblement anti-LRU. Après six ans de procédure, le tireur Mathieu Léglise est définitivement relaxé.

Le collectif né à cette occasion liste les affaires de violences policière. On y retrouve hélas la mort de Rémi Fraisse, tué par un jet de grenade assourdissante, le 25 octobre 2014, à Sivens. Des témoins ont affirmé devant les juges que l’étudiant toulousain avait les bras en lair, abonde justement Mediapart.

Les manifestants sont-ils de plus en plus violents ? Une chose est sûre, les policiers sont de plus en plus armés.

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Ils racontent la manif de Nantes de l’intérieur

Témoignages inédits. On entend tout et son contraire sur la manifestation anti-aéroport de Notre-Dame-des-Landes qui s’est déroulée à Nantes, samedi. Du nombre de manifestants à l’identité de ceux qui se sont opposés violemment à la police, tout est nature à controverses.

Comme trop souvent, seuls les acteurs institutionnels ont le droit de s’exprimer dans l’arène médiatique. Ministère de l’Intérieur, partis, associations pro et anti-aéroport et mairie s’affrontent dans une bataille de communication qui dessert la compréhension des faits.

Or, j’ai le sentiment que ce qui s’est produit est éminemment plus complexe que ce que Patrick Rimbert (maire de Nantes), Manuel Valls, Cécile Duflot ou Julien Durand (président de l’AcipaAssociation citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. C'est l'association historique de lutte contre la construction de l'aéroport, fondée en novembre 2000.) peuvent ou veulent bien admettre.

J’ai voulu comprendre ce qui se cache derrière les images sensationnelles d’une ville que d’aucuns n’hésitent pas à qualifiée de “dévastée”, sans avoir peur du poids des mots.

Qu’est-ce qui a déclenché cette violence ?

Il y avait-il vraiment des “blacks blocs venus de l’étranger” face aux policiers ?

Les manifestants condamnent-ils unanimement les dégradations urbaines ?

Je n’étais pas à Nantes samedi. Je connais bien la ville, sa géographie, son histoire sociale. Je m’intéresse de près à l’affaire Notre-Dame-des-Landes et j’ai eu envie de savoir ce qui s’est déroulé.

Il s’agit d’une démarche à l’origine personnelle, dont les témoignages reccueillis relèvent, je le crois, de l’intérêt général.

Cinq témoignages pour éclairer

J’ai demandé à cinq personnes en qui j’ai confiance et qui manifestaient à Nantes de me raconter ce qu’elles ont vu et ressenti. Je les ai prévenues que je publierai ici leur point de vue.

Ce sont donc cinq vérités que je vous livre. Elles se recoupent souvent dans la description et s’opposent parfois frontalement dans l’interprétation des violences.

Je suis convaincu que dans un conflit social, toutes les paroles méritent d’être entendues. Vous, lecteurs, n’êtes pas dénués d’esprit critique.

C’est en toute conscience que j’ai décidé de publier le témoignage brut d’un manifestant qui a pris part aux violences, parce que je le crois aussi sincère que les autres. Sans volonté de légitimer cette parole, mais sans vouloir la discréditer a priori.

Il ne s’agit pas de l’aboutissement d’une enquête. Tous ces témoignages en constituent plutôt la fondation. Ils complètent le film de la journée tourné et monté sans commentaire par Gaspard Glanz pour Rennes TV.

Félix - Bandeau Nantes NDDL - La DéviationMaxence - Bandeau Nantes NDDL - La DéviationRaphaël - Bandeau Nantes NDDL - La DéviationSéverine - Bandeau Nantes NDDL - La DéviationClément - Bandeau Nantes NDDL - La Déviation

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