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Urgence vitale pour l’hôpital de Paimpol

Paimpol n’avait pas connu telle démonstration citoyenne depuis longtemps. Peut-être doit-on remonter en février 2003, quand 10.000 personnes avaient manifesté pour défendre la maternité. En vain.

Samedi 9 septembre, c’est encore le comité de soutien à l’hôpital de Paimpol (22), mené par Yves Ballini du PCF et Philippe Couleau de l’UDB, qui a fait descendre entre 3.000 et 5.000 Bretons dans les rues de la cité des Islandais, dans les Côtes-d’Armor. Cette fois, ce sont les urgences qui inquiètent.

En mai, les personnels ont prévenu le comité que l’Agence régionale de santé (ARS) comptait supprimer un poste de médecin de nuit. Plusieurs rassemblements et quelques milliers de signatures plus tard, l’Etat est revenu sur sa décision, inspiré par une lettre des médecins. La partie n’est toutefois pas gagné car rien n’est signé et un poste de médecin urgentiste est désormais menacé en journée. L’ARS s’appuie sur une pénurie de médecins en Bretagne.

Malmenée par la désertification médicale qui touche aussi la côte nord de la Bretagne, la population craint au final la fermeture des urgences, comme l’a déjà connu Tréguier. Environ 42.000 habitants permanents se situent dans la zone de rayonnement du centre hospitalier paimpolais, à 45 minutes minimum du premier hôpital (Saint-Brieuc, Lannion ou Guingamp).

Des délégations d’autres hôpitaux de proximité avaient fait le déplacement, dont la coordination nationale elle-même. Celle-ci dénonce plus largement la loi du marché qui pèse sur les services publics, contraints à des coupes dans les effectifs et les moyens, jusqu’à des fermetures d’hôpitaux. La santé des patients est parfois atteinte et de nombreux agents font des dépressions.

Reportage : Avec Yves Ballini, président du comité de soutien à l’hôpital de Paimpol, Ghislaine Fichou, infirmière aux urgences et Céline Le Doré, aide soignante et représentante CGT.

Ressources

Pétition pour l’hôpital de Paimpol

Coordination nationale des hôpitaux de proximité

Enquête d’Envoyé spécial, diffusée le 7 septembre 2017, “L’hôpital en état d’urgence”

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Diwan défend ses emplois aidés à Guingamp

Lundi 4 septembre, c’est dans la cour de la sous-préfecture de Guingamp qu’une partie des élèves scolarisés à Diwan dans le Trégor ont réalisé leur rentrée.

Un peu plus de 150 parents et personnels de ces écoles immersives en breton ont en effet manifesté, après le gel des contrats aidés décidée par le gouvernement, qui a pris effet en août. Des délégations étaient venues de Lannion, Louannec, Plounévez-Moëdec, Bourbriac, Saint-Brieuc, Plésidy ou encore Louargat, dans les Côtes-d’Armor.

Sur 207 emplois en Bretagne chez Diwan, 141 bénéficiaient d’aides de l’Etat l’année dernière et 44 ont reçu un refus de renouvellement cette année.

La présidente du réseau associatif Diwan, Stéphanie Stoll, également parent d’élèves, demande l’obtention d’un statut comparable aux écoles publiques pour Diwan, afin de sortir de la précarité. Bien que sous contrat avec le ministère de l’Education nationale, les écoles Diwan ne bénéficient pas automatiquement des forfaits scolaires versés par les municipalités.

Diwan Bretagne compte 47 écoles, 6 collèges et un lycée (à Carhaix), scolarisant 4.400 élèves.

Josy Le Gendre et Gaëlle Gourioux font partie de ces personnels employés en Contrat d’accompagnement dans l’emploi (CAE), qui ont appris pendant la dernière semaine d’août qu’elles ne feraient pas leur rentrée. Elles assuraient souvent des rôles d’Atsem ou de surveillance. Cette décision brutale prise faute du renouvellement de la totalité des financements par l’Etat, qui obligent ces femmes âgées de plus de 50 ans à pousser (de nouveau) la porte de Pôle emploi. Solidaires de Diwan, elles manifestaient elles aussi en ce jour de rentrée des classes dans la cité de la Plomée.

En conseil municipal le soir-même, le maire de Guingamp Philippe Le Goff a annoncé qu’il adresserait un courrier de soutien à Diwan, après le vote d’une motion à l’unanimité. Le député LREM Yannick Kerlogot, qui s’était rendu à la manifestation, « partage pleinement le constat du ministre du Travail mais […] souhaite interpeller sur la brutalité de la décision ».

“310.000 à 320.000 emplois aidés” devraient être financés cette année, contre 457.000 en 2016.

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Mick témoin de la répression anti-manifestants

Mercredi 7 juin, à Rennes, deux jeunes femmes ont été menottées à la fin du procès de Matthieu, étudiant de 27 ans, poursuivi pour des jets de projectiles sur les forces de l’ordre, lors d’une manifestation “ni Le Pen, ni Macron”, pendant l’entre-deux tours de l’élection présidentielle.

Le président du tribunal, Nicolas Léger, leur reproche d’avoir menti car leur version s’oppose à celle des plaignants. Sans se connaître, elles ont chacune expliqué à la barre que des policiers ont placé une pierre dans la poche arrière de l’accusé.

Une information judiciaire a été ouverte pour faux témoignages. Elles sont sorties libres, avec le statut de témoin assisté, après un détour par le bureau d’un juge d’instruction.

L’accusé a été condamné à trois ans d’interdiction de manifester en Île-et-Vilaine et 500 € d’amende pour chacun des deux agents de la brigade anti-criminalité. En possession d’un GoPro au moment de son interpellation, il n’a plus revu sa caméra et suggère que la police l’a arrêté pour récupérer ses images. L’accusation portait uniquement sur les témoignages des policiers et une vidéo soumise à controverse.

Mick, membre active de Nuit Debout Lannion, a assisté à cette audience hors-norme, durant laquelle les droits de la défense ont été bafoués comme rarement auparavant. Elle raconte la scène vécue depuis les bancs du publics.

La remise en cause du droit de manifester en France, étayée par Amnesty International dans un rapport paru cette année, a justifié une projection organisée par Nuit Debout Lannion, devant les marches de la mairie de Lannion, le jeudi 6 juin 2017. Une action menée dans le cadre du Front social contre les ordonnances Macron sur le travail.

En mars, Buzzfeed avait révélé une enquête sur huit affaires où des policiers ont proféré de faux témoignages pour accuser de violence des manifestants. Un véritable business de l’outrage s’est instauré et implique des cabinets d’avocats.

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Vers un Front social anti-Macron à Lannion

La séquence électorale passée, Nuit Debout Lannion revient. Le lundi 19 juin 2017, au lendemain de législatives remportées par La République en Marche, mais largement boudées y compris dans le Trégor, une poignée d’opposants à la loi Travail se retrouvent devant les marches de la mairie pour constituer un Front social.

Après les 21 avril et 8 mai, des syndicalistes, militants politiques et membres de divers groupes impliqués dans les récents mouvements sociaux manifestent de nouveau à Paris. Ils entendent installer un rapport de force avec le gouvernement pour lui faire abandonner son projet de réforme du droit du travail, prévue dès cet été au moyen d’ordonnances, qui accorderont plus de pouvoir aux patrons, notamment pour licencier.

En plus de l’action organisée devant l’Assemblée nationale, le collectif a fait des petits dans toute la France. L’appel a été entendu à Lannion, Guingamp et Saint-Brieuc.

Dans les Côtes-d’Armor, Solidaires, la Confédération nationale du travail (CNT) et le Comité de vigilance antifascistes (CVA 22) sont les promoteurs du Front social, rejoints par l’Union locale CGT de Guingamp, le NPA, des groupes de La France insoumise, la Gauche indépendantiste et donc Nuit Debout Lannion. Des manifestants s’étaient déjà rassemblés le midi devant la sous-préfecture à l’appel de l’intersyndicale du Trégor.

Intervenants : Korentin Le Davay et Maëlle Demoy pour Nuit Debout Lannion ; Pascal Franchet, CGT et Comité pour l’abolition des dettes illégitimes.

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Macron, début d’une lutte prolongée

Ils partirent quarante… Lundi 19 juin 2017 à midi, militants syndicalistes et politiques de gauche ont relevé leurs drapeaux contre les ordonnances Macron sur le droit du travail, en se rassemblant devant la sous-préfecture de Lannion.

Premier pas vers l’organisation des forces sociales, ce rassemblement appelé par CGT-FO et Solidaires était le premier depuis 15 septembre.

Nous suivrons pas à pas la mobilisation sociale qui tente de se (re)-construire en France, à partir de l’exemple lannionnais, ville connue pour son engagement.

Le soir-même, des représentants de syndicats et mouvements politiques se sont retrouvés devant les marches de la mairie de Lannion pour constituer un Front social contre la politique d’Emmanuel Macron.

Intervenants : Benoît Dumont, secrétaire de l’Union locale CGT de Lannion ; Michel Blin, de Solidiares Trégor ; Christian Kervoelen, co-secrétaire de la FSU Trégor; et Max Trousse, coordinateur du groupe La France insoumise du Trégor.

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Confidences avec le petit-fils de Marcel Cachin à Paimpol

Une centaine de personnes ont défilé le 1er mai 2017 à Paimpol, six jours avant le second tour de l’élection présidentielle. Bien moins qu’en 2002, quand Le Pen père affrontait Chirac, et moins aussi qu’en 2012, avant le duel Sarkozy-Hollande.

Toujours présent, Daniel Hertzog, petit-fils du cofondateur du Parti communiste français (PCF) et directeur de l’Humanité, Marcel Cachin, appelait à battre Le Pen fille.

Daniel Hertzog a fait éditer « Science & Religion » (éditions Le Temps des Cerises) l’essai écrit par Marcel Cachin en 1943, sous l’occupation nazie. Dans le village côtier de Kermouster, à Lézradrieux, il possède toujours la maison du successeur de Jean Jaurès à la tête de L’Humanité, où séjournèrent Matisse ou Signac.

Philosophe et journaliste, Marcel Cachin entretenait des relations avec les artistes comme Picasso, mais aussi les savants tels que Marie Curie, Jean-Perrin, Irène et Frédéric Juliot Curie, dont les vacances à L’Arcouest valurent au village le surnom de Sorbonne Plage.

Marcel Cachin n’a jamais renié le mouvement breton et créa même l’Association des Bretons émancipés de la région parisienne, qui possédait pour organe de presse War Sao et critiquait les dérives nationalistes de l’Emsav. Sa proposition de loi aboutit en 1951 à la loi Deixonne qui autorise l’enseignement du breton à l’école.

L’extrait chanté de L’Internationale en breton, qui conclut cette vidéo, a été captée par Marcel Cachin lui-même le dimanche 7 août 1938, à Pont-L’Abbé, lors de la fête du PCF et du Front populaire.

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L’hôpital de Bégard bat le pavé pour la santé

À dire vrai, les manifestants ne croisent pas grand monde, en ce mardi matin, dans les rues de Bégard. L’hôpital psychiatrique géré par la fondation du Bon Sauveur est le premier employeur de la commune. Cette ville dans la ville emploie près de 800 professionnels aux métiers divers, tandis que le chef lieu de canton des Côtes-d’Armor n’a plus dépassé les 5.000 habitants depuis la fin des 1980.

La nuée de drapeaux rouges se dirige tout naturellement vers la mairie, où les attendent le maire communiste Gérard Le Caër et son adjointe Cindirella Bernard, cheffe du groupe PCF au conseil départemental et candidate aux législatives. Des militants mélenchonistes distribuent des tracts et les soutiens des uns et des autres à la gauche du PS se taquinent gentiment. Le co-secrétaire de l’union locale CGT de Guingamp Thierry Pérennès est présent. Le 16 février, il discourait aux côtés de Philippe Poutou, en meeting à Bégard.

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Les Trégorrois contrent la manif anti-exilés du FN

« Devant la persécution, toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier de l’asile en d’autres pays. » (Article 14 de la DUDH de 1948) Six-cents Trégorrois l’ont fermement rappelé aux militants et élus FN, venus à Trébeurden (22), vendredi 14 octobre, pour agiter les peurs avant l’ouverture d’un Centre d’accueil et d’orientation (CAO) dans le CCAS de la commune.

Le village breton s’est dressé face à une trentaine de militants hors-sols, pas gênés de se réclamer « chez eux ». Quand les xénophobes deviennent des envahisseurs, l’instrumentalisation de la crise migratoire s’échoue sur la côte de Granit Rose.

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Les chants des bâtons résonnèrent à Notre-Dame-des-Landes

Le 8 octobre 2016, entre 13.000 et 40.000 personnes se rassemblent sur la Zad (Zone à défendre ou Zone d’aménagement différé) pour rappeler leur opposition à la construction d’un aéroport dans le bocage de Notre-Dame-des-Landes, à 20 km au nord de Nantes (44).

Au printemps 2016, une consultation publique organisée par l’Etat dans le seul département de Loire-Atlantique a placé les écologistes en minorité.

Les recours judiciaires et administratifs susceptibles d’empêcher le début des travaux ayant été rejetés, la coordination des opposants sent la pression monter, d’autant plus que le Premier ministre Manuel Valls affirme que les travaux débuteront “à l’automne”.

Des milliers de bâtons sont donc plantés près d’un immense hangar en construction, que les zadistes et paysans locaux imaginent convertir en quartier général de repli en cas d’intervention policière. Des concerts sont aussi organisés pendant deux jours.

Les mois passent et les bâtons restent debout. Les élections présidentielles et législatives approchant, le gouvernement PS a renoncé à l’évacuation de la Zad.

En juin 2017, le nouveau président de la République, Emmanuel Macron, confie une mission de médiation à Anne Boquet, Michel Badré et Gérald Feldzer. Ils ont six mois pour « envisager les solutions permettant de répondre aux impératifs d’aménagement, dans un dialogue apaisé avec les acteurs et dans le respect de l’ordre public », selon le communiqué du Premier ministre Edouard Philippe.

Musique

Le voyage forme la jeunesse“, Chaviré, album Interstices, 2017 –
Qué Sera“, El Communero, Sigue Luchando, 2012 –
La Zad vue du ciel“, par le collectif Zad Social Rap, 2016 –
…un air d’accordéon joué sur la Zad par Baptiste Le Pabic, 2016 et d’autres airs joués par divers instrumentistes

Mise à jour le 1er septembre 2017

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La rue bloque l’extraction de sable en baie de Lannion

Entre 3.800 et 5.000 personnes se sont rassemblées dimanche 11 septembre 2016 sur la place du Centre, à Lannion, pour dire « stop » au pompage de la dune du Crapaud par par le sablier « Côtes de Bretagne » de la Compagnie armoricaine de navigation. La filiale du groupe Roullier a débuté l’extraction entre 2 h et 4 h du matin, le mercredi 7 septembre, moins de deux jours après le rejet d’un référé suspension des communes opposées, au tribunal administratif de Rennes.

L’affaire connaît un retentissement national, car c’est Emmanuel Macron, alors ministre de l’Economie, qui a signé le décret ministériel. Soutenu dans sa course vers la présidence par la députée locale, Corinne Erhel, qui est pourtant opposée à ce projet, il a finalement affirmé la veille de la manifestation qu’il n’était « pas acceptable » que l’extraction ait commencé « à la sauvette », plaidant pour une suspension jusqu’à la décision finale du tribunal.

Jeudi 8 septembre, la ministre de l’Environnement, Ségolène Royal, a quant elle considéré sur France Inter que « c’est une grave décision qui est écologiquement pas responsable. […] Je ne peux pas suspendre l’extraction, parce que c’est compétence relève du ministre de l’Industrie, mais je vais aider les associations et les élus à charpenter leur appel devant le Conseil d’Etat, je l’ai déjà fait une fois pour un autre site qui était gravement menacé. Je vais leur donner les arguments pour qu’ils gagnent ce recours », a-t-elle précisé le dimanche soir sur BFMTV.

Lundi 12 septembre, plusieurs élus, dont Joël Le Jeune, président de Lannion Trégor Communauté, et Corinne Erhel, rencontrent Ségolène Royal au ministère. Dans le même temps, le groupe militant Grain de sable dans la machine prévoit une action coup de poing dans la région lannionnaise.

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Un grain de sable dans la machine de Roullier à Lannion

Le lundi 12 septembre 2016, quelques militants écologistes montent sur le sable déchargé dans le port de Tréguier (Côtes-d’Armor). La Compagnie armoricaine de navigation (Can) y a stocké 1.150 m3, extraits dans la baie de Lannion.

Issus notamment des collectifs Grain de sable dans la machine et Nuit Debout lannion, ils rejettent symboliquement quelques sceaux dans le Jaudy, pour s’opposer au pompage de la dune du Crapaud, au large de Trébeurden, qui a débuté dans la nuit du 6 au 7 septembre. Ces militants s’étaient déjà rendus au siège de l’entreprise à Pontrieux, quelques jours plus tôt.

En 2015, après cinq ans de conflit entre Roullier d’un côté et la population locale dans sa quasi-unanimité de l’autre, Emmanuel Macron cosigne le décret ministériel autorisant l’extraction, sous certaines conditions de dates et de volumes.

Le site convoité par l’industriel est situé entre deux zones Natura 2000 et près de la réserve naturelle des Sept-Îles, face à la côte de Granit rose. Les associations écologistes soulèvent les risques pour la faune, les professionnels de la pêche et du tourisme craignent pour leurs activités, la ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, affirme son opposition, et des démarches judiciaires sont entreprises pour annuler ou freiner le projet.

Le 13 septembre, Roullier annonce la suspension du pompage “par souci d’apaisement”, jusqu’à un comité de suivi en préfecture, qui entérine cet arrêt en novembre, à quelques mois de l’élection présidentielle. Seulement, le décret reste valable, aucune décision de justice ne l’ayant cassé, et le sablier peut en théorie se présenter en baie de Lannion en septembre 2017.

Mise à jour le 26 août 2017

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Un carnaval de têtes à claques

Images exclusives d’un défilé polémique. Les 13 et 14 juillet 2016, Nuit Debout Lannion organise un carnaval révolutionnaire et coupe des têtes, provoquant l’ire du Parti socialiste et du préfet des Côtes-d’Armor. Était-ce justifié ? À vous de juger.

Au quatrième mois de mobilisation contre la loi Travail et au 84e jour de présence quotidienne devant la mairie de Lannion pour Nuit Debout, quelques militants organisent un « carnaval révolutionnaire », annoncé dans la presse.

Le 13 juillet, avant le traditionnel bal des pompiers du quai d’Aiguillon, puis le 14 juillet, les militants baladent une charrette dans laquelle sont installés des poupées représentant le président de la République, François Hollande, son premier ministre, Manuel Valls, la ministre du Travail, Myriam El Khomri, le président du Medef, Pierre Gattaz, et la députée PS de Lannion-Paimpol, Corinne Erhel (décédée un an plus tard d’un arrêt cardiaque, en plein meeting pour Emmanuel Macron).

Seule Corinne Erhel sera épargnée par L’Ankou, le « serviteur de la mort » dans la mythologie bretonne.

Le 19 juillet, le Parti socialiste des Côtes-d’Armor publie un communiqué pour « condamner une mise en scène macabre […] une incitation à la haine et à la violence ».

Dans la foulée, le préfet des Côtes-d’Armor, Pierre Lambert, condamne à son tour « cette mascarade faussement républicaine. Un dépôt de plainte est envisagé pour diffamation publique et outrage à l’encontre de personnes dépositaires de l’autorité publique. […] Toute manifestation nouvelle, susceptible de troubler l’ordre public, organisée à Lannion et à l’initiative des auteurs de ces actions, sera strictement interdite. »

Nuit Debout Lannion reçoit notamment le soutien de la section de Bégard du NPA et de laGauche indépendantiste bretonne.

Plus tard, Myriam El Khomri témoigne lors du documentaire sur Nuit Debout diffusé par France 5 avoir vécu cette décapitation symbolique, dont elle a été informée, comme une « intimidation ».

Finalement, Nuit Debout Lannion poursuit ses actions sans être inquiété. Aucun militant n’est poursuivi pour ce carnaval et ceux traînés devant le tribunal pour des rassemblements sur le parvis de la mairie de Lannion ou sur les rails de la ligne TGV Paris-Brest sont relaxés lors de procès organisés à Guingamp.

À ce jour, en décembre 2017, Nuit Debout Lannion continue de se réunir chaque semaine, participe au Front social Lannion-Trégor, qui s’oppose au contre-réformes Macron. Le groupe informel s’inscrit dans de nombreuses luttes contre l’extraction de sable en baie de Lannion, les projets miniers en Centre-Bretagne, les accords de libre échange, l’extrême-droite, le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou l’austérité budgétaire dans les hôpitaux publics.

Mise à jour le 2 décembre 2017

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