C’est après avoir enchaîné les salles de concerts et festivals avec son ancien groupe, Brooklyn, que l’on retrouve aujourd’hui Ben Ellis dans son projet solo. En solo, oui, mais toujours bien accompagné sur scène par des musiciens tout aussi talentueux. Et cela fonctionne.
Le groupe, formé par Ben, Étienne Loiseau (guitare), Sébastien Richelieu (basse) et Éléonore Tallet- Scheubeck nous offre une musique rythmée, pop, dansante. Bref, tout ce qu’on aime.
Cette formation, de tout juste neuf mois, nous fait découvrir une pop hyper dynamique et super bien rodée. Le fruit d’une musique quasiment complétement enregistrée/produite par Ben lui même. Des morceaux écrits sans prise de tête, selon l’inspiration du moment, les rêves de la nuit, les idées sorties de nulle part. Pour, au final, donner des sons qui te font bouger en même temps que te donner de l’espoir.
De l’espoir , du courage, de la volonté d’aller de l’avant. Oui. Et en particulier (gros coup de cœur) avec le titre « Into the light », disponible en ligne et bientôt sur le prochain EP. Des frissons, beaucoup de joie, beaucoup de plaisir.
Pour écouter quelques morceaux de plus, ça se passe ici et là.
En parlant EP, la qualité des sons se ressent aussi par le fait qu’il n’y ait « officiellement » qu’une seule chanson en ligne. Et, déjà, les concerts de la formation se remplissent plutôt très bien ! En plus de profiter de ce bouche à oreille fulgurant, Ben Ellis peut se vanter d’être hyper bien relayé via la presse (les Inrocks, notamment), Radio France ; ainsi que par les médias en ligne.
Côté concert, on retrouve le groupe à l’aise, hyper dynamique, qui nous offre jusqu’à trois percussions en même temps. Toujours très rythmé et hyper mélodique. Des chansons à texte soutenues par des refrains entraînants.
Bref, on aime, on danse dessus seul chez soi , avec des amis, en concert. Partout. Et ça fait du bien.
Côté actu, on attend avec impatience le premier EP, le 2 juillet, la sortie d’un clip tourné à Pékin, et la tournée de septembre à janvier pour soutenir l’EP.
« La musique comme un exercice de psychothérapie. »
L’actualité musicale est tellement dense à l’approche de l’été et de ses nombreux festivals qu’il en devient difficile d’opérer une sélection de sept vidéos pour cette semaine en musique. Dans ce numéro, vous avez le choix entre la case prison ou filer sur une route désertique. Pour Vampire Weekend et Suede, on a choisi de faire n’importe quoi pendant quelques minutes, histoire de se détendre. Il y a aussi du rêve et de l’amitié, le plus important.
Mon Pote – Flynt ft. Orelsan
Accompagné d’Orelsan, le rappeur parisien Flynt crée la sensation avec le clip de Mon Pote, une chanson tirée de son deuxième album, Itinéraire bis. Pendant plus de trois minutes, les deux hommes revisitent plusieurs scènes cultes du cinéma français et hollywoodien. Le duo évolue alors aux côtés des acteurs et dans les décors de Very Bad Trip, Men in Black, Pulp Fiction, Las Vegas Parano, La Haine, Les Visiteurs, Les Valseuses, et j’en passe. C’est le réalisateur Francis Cutter qui est derrière cette excellente idée. À vous de reconnaître toutes les scènes de la vidéo !
Kveikur – Sigur Rós
Le groupe Sigur Rós a révélé ces derniers jours la vidéo du titre Kveikur de l’album du même nom, qui sortira le mardi. Réalisé par Sarah Hopper, le clip est un avant-goût de l’habillage qui sera présent sur scène aux côtés de Jónsi et sa bande lors de la future tournée. Entre ombres et flou, on devine un cheval, des explosions, des flammes… Un univers bien étrange comme les Islandais savent en proposer depuis 1994. Cet été, ils seront notamment aux Nuits de Fourvière, le 30 juillet, à Lyon, leur seule date française.
Diane Young – Vampire Weekend
Après le clip de Ya Heyet la sortie de leur troisième album Modern Vampires Of The City le 14 mai, le groupe new-yorkais nous propose de découvrir une nouvelle réalisation de leur cru. Dans le clip de Diane Young, nous avons rendez-vous avec Léonard de Vinci et son célèbre tableau, La Cène, qui représente le dernier repas du Christ entouré de ses douze apôtres. Bon, ici, c’est une version très actuelle. Jésus est cagoulé, il joue sur son smartphone pendant que les apôtres font la fête, mâche des chewing-gums et dansent au son des guitares électriques. Où les voir en live ? Au festival Musilac le 14 juillet ou/et au Zénith de Paris le 21 novembre.
Hit Me – Suede
Les musées c’est pas trop votre tasse de thé ? Pour les deux protagonistes du dernier clip de Suede c’est également le cas. Alors pourquoi ne pas en faire qu’à sa tête ? Ajouter deux ou trois détails sur une peinture d’un siècle révolu, prendre un malin plaisir à détruire une installation contemporaine et le tour est joué ! Hit Me est le deuxième single de ce groupe de rock anglais et est extrait du nouvel album Bloodsports sorti en mars dernier. Prévenez les musées, j’arrive avec mes bombes pour faire de jolis graffitis.
Penny – Hanni El Khatib
Alors oui, l’Américain Hanni El Khatib assurera bien la première partie de Johnny Hallyday pour ses trois dates à Bercy le 14, 15 et 16 juin prochains, avant de se produire aux Vieilles Charrues en juillet. Bientôt des sosies d’Hanni et des reprises ratées de Penny par centaines ? Je n’espère pas. Dans cette dernière vidéo parue sur la toile, c’est ambiance gros bras et taulards, mais avec cet air entraînant, ils ont l’air presque sympathiques. Le morceau est présent sur le second album de l’artiste Head In The Dirt sortit le 22 avril dernier. You’re my perfect, my perfect, my perfect, my perfect little penny…
Fiction – The XX
Fiction de The XX est un nouvel extrait de leur deuxième album Coexist, sorti en septembre 2012. Pour ce clip, le chanteuse Romy Madley Croft et sa bande ont de nouveau eu recours aux services de Young Replicant, qui avait déjà planché sur la mise en images de Chained. Dans un univers sombre, tout en noir et blanc, le deuxième chanteur du groupe Oliver Sim est victime d’insomnies dans une maison des plus cossues tandis que ses acolytes Romy Madley Croft et Jamie Smith rêvent pour lui…. Planant, mais toujours aussi réussi. Cet été, rendez-vous pour Le Rock dans tous ses états pour avoir la chance d’apprécier leur travail en live.
I’m Waiting Here – David Lynch & Lykke Li
Une semaine après avoir annoncé l’arrivée dans les bacs, le 15 juillet prochain, de son deuxième album The Big Dream, David Lynch a mis en ligne le clip qui illustre son premier single I’m Waiting Here, sur lequel on trouve également la chanteuse suédoise Lykke Li et sa voix à tomber. Imaginée par cette dernière avec l’artiste Daniel Desure, la vidéo consiste en une longue promenade de six minutes dans le désert, le long d’une route sans un chat, jusqu’au crépuscule, puis la nuit. Allez, venez on prend la route avec eux pour découvrir où elle nous mène… À la semaine prochaine !
Gwénaël Morin, metteur en scène de la pièce, nous offre une version moderne et vivante d’un classique. Le cadre, minimaliste, a permis l’osmose entre comédiens et public. L’histoire d’Antigone, vous la connaissez. Pour le reste, lisez plutôt.
C’est le début de la pièce. Les comédiens surgissent de toutes parts. Ils nous regardent dans les yeux et transmettent leur émotion. Le chœur débarque et crie. Chante. Et transmet le message. Il est le même, l’histoire est la même : la loi des hommes contre celle des Dieux et le combat d’une jeune fille, Antigone, pour la sépulture de son frère.
Le chœur est constitué de personnes comme vous et moi. Ce ne sont pas des comédiens, ce ne sont pas des chanteurs. Ce sont des personnes qui se sont inscrites sur une site qui proposait d’interpréter le chœur de cette pièce. Le théâtre se démocratise donc de plus en plus. Le chœur scande des “destin !”, “tragédie !” avec des mégaphones de fortune. Ça nous prend aux tripes.
Le combat d’Antigone est interprété à merveille par un Julian Eggerickx complètement transformé. Il transcende le public, il le touche. La larme a l’œil, il s’efface et s’écrase face au puissant et un tantinet misogyne Créon, joué par Virginie Colemyn.
La particularité de cette première représentation lyonnaise était bien l’aspect moderne. D’abord les décors, Thèbes, la cité où se situe l’action, est matérialisée par un drap blanc sur lequel est inscrit sobrement en noir “Thèbes”.
La porte, sur laquelle Antigone s’élève pour gagner de la hauteur face aux hommes, est bricolée en bois. Les costumes sont très sobres. Une jupe bleue pour Antigone et deux cercles rouge sur la poitrine du comédien pour représenter les seins de la jeune fille, une vieille perruque pour Hémon, un chapeau et une épée en carton pour Créon.
En bref, il s’agit de décors et de costumes pour le moins minimaliste. Ce minimalisme permet clairement de s’imprégner de la force et de la sensibilité des comédiens. Ce classique de Sophocle n’a rien perdu de son authenticité, au contraire, il réussit toujours à attirer et à séduire le spectateur.
Et comme le metteur en scène me le confiait, “la modernité de cette pièce réside dans sa simplicité”.
Antigone, d’après Sophocle, mis en scène par Gwenaël Morin, aux Ruines romaines de Lyon, chaque soir jusqu’au 12 juin, à 19 h. 20 €/15 €, guichet des Nuits de Fourvière.
L’international domine cette chronique dominicale. Les émetteurs d’ondes courtes s’éteignent les uns après les autres, le changement de nom de Radio Canada provoque un débat national, tandis que des reporters risquent leur vie en Syrie. C’est une nouvelle semaine sur les ondes.
À la une
Savez-vous que l’hymne nord-coréen nous traverse tous les jours. Il est dans l’air, insaisissable, à moins de posséder un poste radio qui reçoit les ondes courtes.
Voice of Korea (j’en reparlerai prochainement), Iran French Radio, Radio Chine Internationale, mais aussi Radio Prague, la BBC, la Deutsche Welle, NHK World, Radio Prague et bien d’autres* diffusent des programmes en langue française grâce à des antennes gigantesques qui se trouvent parfois à des milliers de kilomètres des auditeurs. Les ondes courtes véhiculent autant la propagande que des informations vitales, dans des zones désertiques ou en guerre par exemple.
Sauf que celles qui ont connu leur heure de gloire pendant la guerre froide sont aujourd’hui en voie de disparition. Les réductions de coûts et les changements de stratégies ont eu raison de Radio Bulgaria, Radio Canada International et Radio Netherlands Worldwide ces derniers mois. L’épée de Damoclès plane aussi au-dessus de RFI.
Alexis Ipatovtsev l’avait regretté en janvier sur France Culture.
Le site Syntone vient de publier une interview passionnante de Thomas Witherspoon, fondateur et directeur de l’ONG Ears To Our World. Le radioamateur reste optimiste quant à l’avenir des ondes courtes. Il souligne qu’on “commence à utiliser les ondes courtes pour transmettre des données numériques vers des pays privés d’internet libre, comme la Chine”.
* Vous trouverez ici un annuaire des radios internationales qui proposent des programmes en langue française.
Hot news
Les noctambules français seront-ils bientôt désorientés ? Ceux qui ont l’habitude d’écouter les programmes de la nuit sur France Info connaissent les journaux de Radio Canada, qui sont diffusés comme ceux de la RTS et de la RTBF. Or, l’indicatif changera bientôt.
Les différentes chaînes francophones uniformiseront bientôt leur nom pour officiellement, donner une image plus dynamique au groupe. Les noms des radios et des télés commenceront par “Ici”. Arrêt sur Images relevait cette information vendredi. Le spot explicatif ne suffit pas à convaincre.
L’idée, qui coûte 400.000 $ rien qu’en dépenses de communication fait presque l’unanimité contre elle. Gouvernement, syndicats et auditeurs se rebiffent. Beaucoup craignent que ce soit une façon de mettre de côté le caractère national du diffuseur, dans un pays où la question de l’indépendance du Québecoise reste posée.
On l’a appris cette semaine, des Assises de la radio se tiendront “à l’automne prochain“. C’est ce qu’a annoncée la ministre de la culture Aurélie Filippetti lors des Assises de l’audiovisuel, au Grand Palais, à Paris. Ces assises devraient confronter les professionnels historiques de la radio, aux nouveaux venus de l’ère numérique.
Radio Campus Paris (93.9 FM, de 17 h 30 à 5 h 30) a fêté ses quinze ans, lundi, au cours d’une émission spéciale (à écouter ici). Laurent David des Inrocks a interviewé Felix Paties, le président de la radio étudiante. Preuve de l’intérêt des jeunes pour la radio, les propositions de bénévolat affluent.
Et puis le journaliste d’Europe 1 Didier François, grand reporter, habitué des zones de guerre a été enlevé par des hommes en armes en Syrie, jeudi. Il était en compagnie du photographe Édouard Elias et d’un assistant et traducteur. Le Quai d’Orsay n’a pas de nouvelles du groupe.
Michel Puech propose un portrait des deux français sur son blog. Leur travail relève de l’intérêt international. Comme leurs confrères américains, italiens et d’autres nationalités, ils doivent être libérés.
Décalage
Parmi les dizaines de Tumblr qui passent sur mon écran chaque semaine, “J’ai un physique de radio” m’a évidemment tapé dans l’œil pour son nom. Et parce que les journalistes aussi ont de l’autodérision.
On connaissait le slow food et le slow travel, voici maintenant la slow info. Treize jeunes journalistes, tout juste diplômés du CFJ Paris, ont lancé Le Quatre Heures, le 29 mai, un site de grand reportage qui offre le temps de digérer l’information sur Internet. Ce qui est pour l’heure un projet étudiant pourrait devenir dans quelques mois une entreprise médiatique, si tant est que des investisseurs se manifestent.
Le parti pris est radical. Graphiquement, le site se présente sans page d’accueil. Il s’ouvre sur le dernier reportage publié. La navigation se fait sans clic, seulement au scroll de la souris. Une barre latérale peut toutefois être déployée par les lecteurs pour accéder aux reportages précédents. On est très loin de la course aux clics à coups de titres optimisés pour le référencement par Google et de papiers prêts à mâcher.
Le Basque Romain Jeanticou est l’un des fondateurs du Quatre Heures. Âgé de 23 ans, ce passionné de la scène punk et alternative se verrait bien travailler dans une rédaction américaine. Après un stage au Monde, il enchaîne cet été par deux mois à France TV Info. Il travaillera à la rentrée au Parisien, grâce au Prix de l’innovation qu’il vient de remporter, pour son idée de rubrique communautaire et participative autour de la culture locale, inspirée du site Last.fm.
Slow interview.
D’où vient ce projet du Quatre Heures ?
Le projet est né en janvier 2013. Nos enseignants du CFJ nous ont demandé “à quoi ressemblerait le média de vos rêves ?”. Nous, on s’est rendu compte que ce qu’on aimait dans le journalisme, c’était vraiment le terrain, le grand reportage, le long court, raconter des histoires, faire quelque chose d’assez immersif. Des revues comme XXI n’ont pas d’équivalent sur le web.
Donc on a eu cette volonté de faire du grand reportage sur Internet. On s’est dit qu’aujourd’hui pour que ça marche, il fallait utiliser les outils du web au maximum, c’est-à-dire faire du multimédia à fond, faire de la belle photo, faire de la vidéo, faire du son. Et surtout faire un site qui serve l’histoire, que la forme serve le fond.
On voulait un site sur lequel les gens puissent prendre le temps de lire une histoire et de rentrer dans l’histoire. On a cherché à faire quelque chose de très esthétique, pour que les gens aient envie de resteret de lire l’histoire, que ce soit beau et immersif. C’est pour ça que notre page est techniquement très, très simple. Il n’y a pas de menu, pas de lien, pas de barre de navigation, etc. Il n’y a pas non plus de clic à faire. Les vidéos et les sons se lancent tout seuls. C’étaient un peu les motivations derrière ce projet.
Vous avez travaillé avec un graphiste (Grégory Leduc) et un développeur (Jonathan Fallon). Quelle place ont-ils exactement dans ce projet ?
Pour la version bêta, les treize membres de la rédaction ont fait six reportages, qui sont publiés chaque semaine. Le graphiste est un intervenant de l’école. Il est intervenu après les reportages. Il n’est pas journaliste, donc il avait un point de vue uniquement esthétique. Plus qu’un graphiste on a dit qu’il était directeur artistique, car il s’est aussi occupé de voir si les photos et les vidéos étaient bien, si tout était en harmonie visuellement.
Je le connaissais car je suis aussi l’auteur d’un webdoc qui s’appelle Le Mystère de Grimouville (produit grâce aux dons des internautes, NDLR) et je travaille avec lui.
Et le développeur c’est pareil. Il est arrivé une fois qu’on avait fait les reportages. On lui a donné notre cahier des charges. On lui a dit qu’on voulait de la parallaxeL'effet de parallaxe dans la conception web est la technique qui permet de faire déplacer des images disposées sous différentes couches. L'interaction se fait à partir de la souris ou du scroll afin de créer un effet de vitesse/perspective pour donner une illusion agréable et intéressante de 3D., etc. Et lui est intervenu dans les dernières semaines. Pour nous c’était important d’avoir quelqu’un qui fasse les finitions.
Après les six semaines de bêta, que va devenir Le Quatre Heures ?
Là, c’est une version bêta qui est financée par le CFJ (la directrice de publication est Julie Joly, directrice de l’école parisienne, NDLR). Ça comprend les reportages et le développement. L’objectif avec la bêta c’est de trouver des financements, des bourses, créer une communauté pour pouvoir lancer un vrai média. Que Le Quatre Heures devienne un vrai média, qui fonctionne comme une rédaction et non plus un projet étudiant.
Quel serait votre modèle économique ?
Pour l’instant on cherche des financeurs. On aimerait obtenir des bourses d’entrepreneuriat. Avec cette version bêta, à la fin des six semaines, on enverra des sondages aux lecteurs, pour savoir si ils sont prêts à s’abonner et combien ils seraient prêts à donner.
Selon si on arrive à trouver des financements, on pourrait faire du crowdfunding, avec une collecte sur Kiss Kiss pour financer non pas le site, mais les reportages. Parce qu’évidemment il y a les reportages à l’étranger, qui sont super chers. Aucun média ne paye des reportages comme ça, chaque semaine, ce serait impossible. Au niveau du coût ce n’est pas du tout rentable.
Dans l’absolu ce qu’on aimerait faire, c’est qu’il n’y ait pas de publicité, pas d’annonceur, qu’on ne soit pas dépendants éditorialement parlant d’entreprises et que le site ne soit pas pollué par des pubs. Ça fonctionnerait donc sur le système d’abonnement. Les gens payeraient soit à l’unité le reportage, ou alors à l’année. On voudrait quelque chose qui ne soit pas très cher. Et on garderait le principe du reportage chaque mercredi, à seize heures.
C’est important de créer un rendez-vous ?
Oui, ça a pas mal marché. On s’est rendu compte que les gens aimaient bien ce concept de rendez-vous. Sans aller jusqu’au goûter, on n’a pas non plus jouer à fond sur le truc culinaire. C’est mieux que d’envoyer des papiers qui tombent dans tous les sens.
On veut prendre le temps de rentrer dans des histoires. Les gens apprécient qu’on casse la frénésie du “tout info”.
Quels retours avez-vous quelques jours après le lancement ?
On a quelques médias qui commencent à nous contacter. Le premier jour on a eu un peu plus de 1.000 visiteurs uniques. On était assez satisfaits car il n’y a pas eu de buzz particulier pour annoncer le lancement. On a envoyé des dossiers de presse aux médias. Les retours sont positifs, on est contents.
Les gens trouvent ça beau, un peu nouveau et intéressant dans le fond. Nous, on a un parti pris, c’est de ne pas faire du “tout info”, avec des alertes actu. On veut casser le rythme de l’actualité et de l’info en continu. On veut prendre le temps de rentrer dans des histoires, dans des thèmes, à fond, sur le terrain. Les gens apprécient qu’on casse la frénésie du “tout info” et qu’on vienne leur raconter des histoires.
Le site s’inscrit dans le mouvement de la slow info. Quelle consommation as-tu personnellement des sites d’information ?
Je ne suis pas très représentatif, je pense, de mes collègues. Je suis assez branché réseaux sociaux, j’y passe du temps. Les infos qui tombent tout le temps je les vois, mais je les lis peu.
Par contre effectivement, depuis qu’on est dans ce projet, on guette un petit peu les innovations dans le reportage sur le web. Donc nous, clairement dans ce projet, on a été influencés par Snow Fall, qui est un projet du New York Times. Qui a non seulement fait le buzz, car ça a ramené beaucoup de visiteurs, qui sont venus pour voir la gueule que ça avait, mais qui en plus était un objet journalistique hyper réussi, hyper abouti, qui a gagné un prix Pulitzer. C’est du journalisme dans sa plus belle forme et c’est ça qui nous a donné envie.
Non seulement il revient aux sources du journalisme, c’est à dire le terrain, mais en plus avec les outils d’aujourd’hui. C’est ce qu’on voulait faire avec Le Quatre Heures, dans le fond, revenir aux fondamentaux du journalisme, c’est pour nous là où on prend le plus de plaisir. Faire du reportage, ça nous paraît vraiment indispensable, mais en plus utiliser le multimédia et les réseaux sociaux.
Au fur et à mesure qu’on a commencé le projet, on a vu que tout le monde tâtonnait un peu et essayait de faire ça. L’Équipe a lancé L’Équipe explore. Ça ne nous a pas influencé, car on était déjà partis, mais ça nous a conforté dans l’idée que les gens voulaient de longs reportages. Il y en a eu plus à l’étranger qu’en France.
Là où on veut être innovants, c’est qu’on veut lancer un média que ne fasse que ça. Que du slow info et que du reportage, une fois par semaine.
Pourquoi, selon toi, les médias français sont si lents à innover ?
Je pense que depuis le début du numérique et la chute des journaux papier, les médias sont un peu en panique sur Internet. À la fois ils ne savent pas où aller et à la fois ils partent dans tous les sens. Comme ils voient les lecteurs partir, ils tentent un peu tout, et dès qu’il y a un truc qui marche, ils s’y ruent à fond sans recul.
Le plus grand défi, c’est d’arriver à faire lire les gens du long sur leur écran d’ordinateur.
Clairement c’est dans les tuyaux et il y a une demande des internautes de lire des histoires sur leur ordinateur avec du multimédia. Le plus grand défi, c’est d’arriver à faire lire les gens du long sur leur écran d’ordinateur. C’est quelque chose que quasiment personne n’arrive à faire.
Notre version bêta ne marche que sur ordi, elle n’est adaptée ni pour les tablettes, ni pour les mobiles. On n’en a ni les moyens, ni le temps. Mais dans l’absolu, on voudrait que Le Quatre Heures soit adapté multisupports, car aujourd’hui les gens vont lire sur leurs tablettes. J’imagine que les gens ne vont pas le lire à l’arrache en marchant ou en réunion, mais si ils veulent le lire sur leur canapé, sur leur tablette, c’est vraiment ce qu’on vise.
Je pense que pour les mobiles, c’est un peu plus compliqué, car c’est petit et c’est long à scrollerAnglicisme informatique - Faire défiler verticalement le contenu d'un document sur un écran d’ordinateur à l'aide de la molette d'une souris, d’un pavé tactile (touchpad, trackpad), mais également sur un écran tactile de téléphone portable ou de tablette à l’aide d’un doigt.. Moi bizarrement j’aime bien lire sur mon mobile plutôt que sur mon ordi, mais je pense que les tablettes se prêtent encore mieux à ce profil.
Les deux premiers reportages en Grèce et en Turquie sont à découvrir sur Le Quatre Heures. Pour découvrir les prochains, rendez-vous chaque mercredi, à 16 heures.
Vous pouvez découvrir l’équipe du Quater Heures en action dans cette vidéo :
La France n’a pas que Mireille Mathieu et les Daft Punk qui s’exportent à l’étranger. Colt Silvers, dont l’album Red Penda est sorti en mars, commence à se faire un nom en outre-Rhin, où son indie rock à tendance électro est salué. Colt Silvers voyage comme ils nous font voyager. Le groupe revenait de la Grande Muraille de Chine quand Nicolas, alias Liet, le bassiste, nous a répondu. Y étaient-ils allés caresser les pandas ?
Pourquoi ce nom de Colt Silvers ?
Je ne sais plus… haha. Évidemment, c’est une référence à l’homme qui tombe à pic. On est fans. On préfère cette orthographe différente pour le côté cinéma, l’argent ajoute du danger. Le “Colt”, c’est le revolver certes, mais aussi le poulain. On est fascinés par les chevaux. On aime bien faire revenir ces thèmes, en clin d’œil. Silver Horses, c’est notre pamphlet sur l’album, le titre qui nous définit en opposition. Dans le clip d’As We Walk, Tristan met fin à ses jours avec un Colt argenté. Mais il n’y avait pas de balles dedans, hein.
Comment s’est formé le groupe ?
On s’est rencontrés au Festival du film fantastique de Strasbourg il y a cinq ans. Les premières discussions tournaient autour des zombies et de l’électro. On avait eu d’autres projets avant, chacun de son côté. Mais celui-là est passionnel, on s’aime vraiment.
Quelles sont vos influences ?
Notre influence majeure est le cinéma. On est très sensibles à l’image et l’imaginaire. Les films de Spielberg, Aronofsky, Gondry… L’année dernière on a créé un ciné-concert sur Blade Runner, c’était comme s’attaquer à un monstre pour nous. On aime les mélodies grandioses, qui te transportent. Sur Red Panda, on a eu recours à des orchestrations et des arrangements classiques pour certains titres. Après, tout ça est mêlé à notre background rock. On a grandi avec les sons de The Cure, Depeche Mode, Bowie, Peter Gabriel… puis on a écouté Daft Punk, The Faint, TV On The Radio…
Je ne sais pas si la France est exclusive, mais en tout cas, nous, on ne l’est pas.
Vous venez de Strasbourg, c’est rare de voir un groupe éclore là-bas. De la scène alsacienne on ne connaissait que Matt Pokora nous ?
Tu oublies Cookie Dingler là ! Ecoute, on espère que ça va se généraliser, et on fait tout pour au sein de notre label Deaf Rock Records, qui est plutôt un collectif quand on y pense. On essaye de faire les choses bien, entre potes, mais de manière professionnelle. Ça fait 3 ans maintenant qu’on en vit. Il se passe vraiment des trucs cool à Strasbourg, il y a énormément de bons groupes qui ne demandent qu’à exploser.
Le truc aussi ici, c’est qu’on joue sur les deux tableaux, il y a l’Allemagne juste à côté et on y tourne beaucoup, notre musique marche à fond là-bas. Alors je sais pas si la France est exclusive, mais en tout cas, nous, on ne l’est pas. Ça commence à bien prendre et ce n’est que le début on espère.
Vous aimez les pandas ?
On a un peu bloqué sur le panda roux, qui est une espèce vraiment à part. Plus proche du raton-laveur que du panda en fait. On aimerait en avoir un, mais c’est impossible. On est en contact avec le Red Panda Network, et on a fait apparaître une femelle du zoo d’Amnéville dans As We Walk. C’était super long à tourner, elle était super timide. Le soigneur l’attirait près du crâne, lentement, avec des grains de raisin. On était fascinés.
De quels groupes français (ou étrangers) vous sentez-vous les plus proches musicalement parlant ?
On se sent très proches de 1984, on se retrouve sur beaucoup de points dans notre façon d’écrire. On a d’ailleurs écrit le titre Youth avec Étienne, le chanteur. De manière plus générale, on aime l’approche des Shoes, très esthétique. Woodkid aussi, même si on n’a toujours pas écouté l’album. Et plus simplement, on a toujours aimé Daft Punk, Phoenix, Air…
Les Inrocks ont dit de vous que vous étiez la “Réponse française à Alt-J”, que pensez vous de cette comparaison ?
Alt-J, c’est très, très différent quand même. Mais on aime beaucoup leur album, alors tant mieux. Je trouve ça plus justifié pour Foals à la limite.
Vous avez même remixé leur titre Breezeblocks. Comment vous est venu l’idée ? Vous êtes fans du groupe ?
Quand on s’ennuie, on aime remixer des titres qu’on aime. Breezeblocks est super catchy, avec cette vibe hip-hop, mais ce chant qui reste très mélancolique. On voulait creuser.
Un scoop pour Rockfanch ?
As We Walk n’est pas le seul clip qu’on a tourné ce mois-ci !
Du 18 au 20 mai, la cité malouine s’est une nouvelle fois faite l’hôte du festival des Étonnants Voyageurs, un incontournable des salons littéraires pour tous les mordus d’aventures et de découvertes. Aux côtés des livres, films, expositions et débats ont rythmés cette 24e édition, placée sous la thématique du « monde est un roman » et faisant honneur au continent africain. Instants choisis.
Tout avait pourtant si bien commencé niveau temps : le soleil réchauffe de ses rayons l’atmosphère matinale de ce samedi 18 mai. Hélas, ce plaisir n’est que d’une courte durée, ce qui donne l’opportunité aux Parisiens d’affirmer de curieuses théories climatiques concernant cette bonne vieille Bretagne. Je n’ai rien contre les habitants de la capitale, mais si ils pouvaient laisser leurs remarques désagréables et sourire un peu plus, ça ne ferait du mal à personne. D’ailleurs sur le quai Duguay Trouin, des bretonnes quinquagénaires se moquent gentiment d’une jeune, le téléphone vissé à l’oreille : « J’ai eu un mal fou à sortir par Porte d’Auteuil, effroyable j’te raconte pas ! ».
Les allées du salon littéraire sont bien calmes, chez les différents éditeurs, on prend soin d’aligner les livres et de bien organiser les rayons, les nouveautés bien en avant. Ça sent le papier neuf, une odeur rassurante. Les pages terminent de dormir les unes contre les autres avant d’opérer des ballets consultatifs avant l’acte d’achat. Les festivaliers les plus pressés se renseignent sur les horaires des dédicaces. Il ne faudrait pas rater son auteur favori ou décevoir le petit dernier venu avec son livre d’aventures enfantines pour « avoir un nouveau dessin dessus ».
Dans le palais du Grand Large, tout est prêt. Les équipes de France Inter sont déjà en direct pour l’émission On va déguster, comme chaque samedi à 11 heures. « On pensait qu’au Canada on vivait dans un igloo », confie Kim Thuy au micro. L’auteure d’origine vietnamienne a depuis ses dix ans découvert mille et une choses au sujet du Québec. Cette citation pourrait illustrer parfaitement la philosophie du festival Étonnants Voyageurs, pendant lequel les rencontres de cultures et d’horizons différents sont de mise.
Je serais certainement venu à Saint-Malo avant, si j’avais su que c’était aussi beau. Arnaldur Indridason
L’après-midi se déroule au cinéma Le Vauban, avec un cap pointé vers l’extrême nord du monde. Une occasion de revenir sur le travail de Jean Malaurie et de visionner les Derniers rois de Thulé, un montage de films tournés par Malaurie entre 1969 et 1976, retraçant l’évolution de la condition du peuple inuit. Puis, ce fut LA rencontre de ces trois jours avec Jørn Riel, l’auteur taquin danois venu nous conter un ou deux racontars supplémentaires dont il a le secret. Rires et sourires garantis.
« Vous ne le connaissiez pas encore ? », s’étonne ma voisine, véritable connaisseuse de son travail. Lundi, ce seront de nouveaux lecteurs qui découvriront ce personnage, lors de deux lectures faites avec passion par l’acteur Dominique Pinon. Cette séance du café littéraire est bondée comme toutes les autres. Les places assises sont rares dans le Palais du Grand Large, surtout le dimanche et le lundi, la faute à un temps bien gris et venteux, ambiance machine à laver grandeur nature.
« Je serais certainement venu à Saint-Malo avant si j’avais su que c’était aussi beau », confie Arnaldur Indridason. Le maître du polar islandais (en tee-shirt durant les trois jours, alors que tout le monde frissonne avec un pull) est aussi présent pour cette édition 2013, et c’est aux côtés du souriant Deon Meyer et de Percival Everett que l’îlien a confié quelques secrets vis à vis de son héros, le policier Erlendur. « Ce n’est pas vraiment le genre de type qui vous amuse beaucoup, il est dépressif, pour ne pas dire chiant, traduit Éric Boury, le traducteur de tous les romans d’Indridason parus en français et présent à ses côtés durant tout le festival, mais il y a quand même des moments bien sympas avec lui. »
Lundi, juste avant de reprendre un train direction Londres, le volubile Joann Sfar embarque tout le monde dans son imaginaire au cours d’une conférence qui se tient dans la bien nommée Maison de l’imaginaire, dans l’intra-muros. « Avant d’être un auteur, je suis un lecteur, un spectateur, un observateur », explique l’auteur français qui ne cesse de multiplier les projets et dont le premier roman, L’Éternel, aborde le quotidien d’un vampire. « Je ne suis pas un touche à tout, je raconte simplement des histoires », continue ce passionné qui aura bientôt 42 ans.
Difficile de faire court pour un week-end chargé en rencontres et en coup de cœurs divers et variés. J’aurai certainement l’occasion de présenter des travaux d’invités plus en détails dans les semaines à suivre. Mais, incontestablement, je prendrai à nouveau mon billet pour une prochaine édition des Étonnants Voyageurs. Cette première immersion fut plus que concluante.
Passé, présent, futur. C’est ainsi qu’il faut comprendre cette chronique de fin de saison. Le passé et le présent, c’est Le Jeu des 1000 €, qui fonctionne depuis plus de 55 ans, malgré le passage des générations. Le présent, c’est aussi La Radio cousue main, émission en direct sinon rien. L’avenir, ce sont les bouleversements de grille à Europe 1, les rachats de stations et un projet de docu sur une radio de brousse africaine très alléchant.
À la une
Je fais très attention à ne pas transformer ma chronique en communiqué de presse au service des Nouveaux médias de Radio France. Pourtant, je dois bien reconnaître que je parle beaucoup de leurs productions. Elles le méritent et je risque de ne pas m’arrêter là, vu le planning prévisionnel de l’équipe de Joël Ronez.
Cette semaine, Le Jeu des 1000 € a eu le droit à son webdoc. “Le Jeu des 1000 histoires” n’est pas qu’un hommage au programme historique de la chaîne, qui existait déjà à l’époque de Paris Inter, en 1958. L’émission, présentée depuis 2008 par Nicolas Stoufflet, est un prétexte pour plonger dans la France rurale. Ces petits patelins qui s’animent au passage du Tour de France, du cirque Pinder et donc de la Caravane de France Inter. C’est un road-movie des salles des fêtes et des théâtres municipaux, qui passe par les Ardennes et les Alpes, avant de faire étape avenue du Général Mangin, à Paris.
Le docu est composé d’une trentaine de séquences de trois minutes chacune, qui s’emboîtent au hasard d’un clic. Il permet, entre autres, de découvrir l’humour de Yann Pailleret, producteur et métalophoniste de l’émission, qui exerçait déjà avec Lucien Jeunesse. Le film met en valeur beaucoup d’images fixes. Normal, puisqu’il est réalisé par le photographe Philippe Brault.
Je vous propose ci-dessous de découvrir trois séquences.
J’aime à me souvenir qu’une des banderoles du jeu trône toujours, trois ans après le passage de l’émission, dans un “haut lieu” de Lannion.
Mercato show
La constance du Jeu des 1000 € n’est pas une généralité dans le monde de la radio. Il est donc temps de faire un rapide point mercato. Rapide, car je ne voudrais pas consterner longtemps certains lecteurs, mais nécessaire, car les transferts disent beaucoup des évolutions des chaînes.
La rédaction d’Europe 1 est particulièrement tourmentée. Le pari de Fabien Namias et de Denis Olivennes est de s’appuyer sur des têtes connues pour remonter la courbe de Médiamétrie. La radio n’avait pas connu d’écoute aussi faible depuis 2002. Un homme de télé, Thomas Sotto remplacera Bruce Toussaint, qui n’a pas été reconduit à la présentation de la matinale, faute d’audience. Le rendez-vous n’a pas eu le temps de s’installer. Toussaint est resté deux ans à la matinale. On sait pourtant que la radio est le média de la fidélité.
Wendy Bouchard, qui présente Zone Interdite sur M6, arrive à la midinale, actuellement dirigée par Patrick Roger.
Samuel Étienne remplacera pour l’été Natacha Polony, dans l’exercice de la revue de presse. Il officiera également dans Des cliques et des claques, en début de soirée. Avant de se voir confier une émission à la rentrée ?
Cyril Hanouna, qui a le vent en poupe grâce à son arrivée réussie sur D8, prendra la case de Michel Drucker en fin de matinée. Il quitte donc Virgin Radio, du même groupe Lagardère, sur laquelle il assure la matinale jusqu’à la fin de la saison. Il produira l’an prochain sa comparse Énora Malagré, propulsée sur la libre antenne nocturne de Virgin. Elle aura pour concurrents Cauet, sur NRJ et l’immuable Difool, sur Skyrock.
Pour avoir une idée de la direction que veut prendre Europe 1, il faut savoir que Nicolas Escoulan, rédacteur en chef du Grand Journal, va devenir l’adjoint de Fabien Namias. Un choix qui lui évitera de voir l’émission de Michel Denisot faire sa saison de trop ?
Jean-Marc Morandini, lui, sera toujours là.
Sur France Inter, la matinale devrait être un peu remaniée. Non seulement, Pascale Clark ne conduira plus l’interview de 7h50, (elle devrait toutefois poursuivre la présentation de Comme on nous parle), mais en plus, Colin et Mauduit arrêtent leur pastille humoristique de 7h57. Leur concept est finalement arrivé “au bout du rouleau“, comme l’écrivait Télérama en mars.
Jacques Legros, connu pour être le joker de Jean-Pierre Pernault au 13 H de TF1, ainsi que pour ses émissions trash, arrive cet été sur France Info, pour parler de… faits divers.
Enfin, Michael Youn est pressenti sur Fun Radio, de septembre à décembre, pour animer la nocturne. Lui qui a commencé sa carrière sur Skyrock à la fin des années 1990, juste avant d’être révélé par le Morning Live d’M6, reviendrait donc pour une pige de luxe.
Hot News
Une autre voix va changer d’habitudes. Fabienne Sintes quitte Washington, où elle réalisait la correspondance aux Etats-Unis pour France Info. Elle s’adresse dans une lettre pleine d’humour à son successeur, tout en peignant le tableau d’un pays de “zozos dont on croit qu’ils nous ressemblent parce que nous sommes pétris de leur culture, mais qui n’ont souvent rien de commun avec nous”. Fabienne Sintes sera dès la rentrée aux commandes du 8-10 de France Info.
La base navale de Cherbourg ouvre ses portes au public ce dimanche. L’événement était relayée par Tendance Ouest, la station privée normande en pleine croissance. Au-delà de l’opération de communication, les journalistes ont pu rencontrer les militaires en amont, pour réaliser des portraits de ces hommes et femmes, d’ordinaire discrets dans les médias. Le dossier sonore et visuel est à consulter sur le site de la radio.
Alouette est la petite station qui monte. La radio vendéenne, créée par Philippe de Villiers en 1981, vient de racheter Tempo la radio (Finistère) et Magic la Radio (Creuse). Elles devraient dans un premier temps garder leurs noms, produire un programme d’actualités locale, mais diffuser le programme musical d’Alouette. Alouette dépasse régulièrement le point d’audience au niveau national, ce qui lui permet d’apparaître dans les résultats de Mediamétrie.
Au chapitre des rachats, Radio Bonheur s’est emparée de Canal Centre, à Carhaix. La radio a pris vendredi le nom de Radio Douceur, puisque le CSA lui a interdit de devenir Radio Bonheur. Radio Chaleur, Radio Sueur, Radio Serveur… on imagine les déclinaisons possibles des prochains rachats.
Le CSA a distribué ses cartons jaunes et rouges de fin de saison. Ouï FM, Contact, Hot Radio, Littoral FM, Nice Radio et Toulouse FM reçoivent une mise en garde pour un taux de diffusion des chansons françaises trop faible. Skyrock est mis en demeure pour avoir diffusé des propos pornographiques avant 22 heures. La routine. RTL est également mise en demeure pour avoir accordée trop de temps à l’opposition parlementaire.
Il semble que la tension soit vive dans les Hautes-Alpes, entre Alpes 1 et D!ci Radio, deux catégories B très semblables par leur contenu et leur couverture. La création de D!ci TV, dont le lancement est prévu pour septembre sur la TNT, ne semble pas du goût d’Alpes 1, qui laisse entendre qu’il y aurait un scandale autour des subventions attribuées par les collectivités locales, dans un article publié sur son site.
Radio Classique s’essaye à un type de communication original et underground : le concert dans le métro. C’était mardi, station Auber.
Soutien
Vous vous souvenez peut-être du webdocumentaire Kinshasa FM, qui racontait le travail difficile de deux journalistes en République Démocratique du Congo. Et bien, un autre projet de documentaire, dans ce même pays d’Afrique centrale, a vu le jour. Il s’agit de Radio Congo.
Le réalisateur Philippe Ayme veut raconter l’histoire de Radio Nsemo, une radio communautaire de brousse, qui émet depuis le village d’Idiofa, dans la province du Bandundu. Un moteur fonctionnant avec l’huile de palme produite dans le village doit être prochainement installé. Il permettra à la radio de ne plus être dépendante en énergie de l’extérieur et donc d’informer bien plus longuement ses auditeurs. Ce qui, dans un pays en guerre, est d’une importance encore plus cruciale que sous nos latitudes.
Je vois, dans ce projet documentaire, un film politique, humain et poétique, une fenêtre à la taille d’un village, au champ transversal qui me permet de poser un regard attentif sur une initiative originale, participative et citoyenne en République Démocratique du Congo. En filmant l’histoire d’une radio, de sa difficulté de fonctionner jusqu’aux solutions apportées, je filme des hommes en train de rebâtir leur société. Philippe Ayme
Philippe Ayme compte sur la solidarité des internautes pour financer en partie ce documentaire. Il a déjà reçu l’appui d’associations et de diffuseurs potentiels.
L’idée, née l’été dernier, au cours d’un atelier Phonurgia Nova à Arles, est de “revenir à la radio essentielle des origines”, sans montage, en mono et avec un seul micro. Et si je m’exprime mal, je me repose sur l’équipe de La Radio cousue main, qui écrit que si “vous ne comprenez rien à ce programme ? C’est normal nous non-plus.”
Stromae semblait avoir abusé d’un peu de champagne la semaine dernière, mais il n’en était rien, tout cela entrait dans le plan d’une parfaite mascarade. Formidables ? Edward Sharpe, Dan Black ou encore Boards of Canada et les autres le sont également. Des morceaux planants, entrainants, rythmés avec la promesse de jours meilleurs. Voici une semaine en musique, quatrième du nom.
Stromae – Formidable
Ivre, Stromae réalise un coup de maître pour la promotion de son nouveau titre Formidable. La semaine dernière, plusieurs internautes postaient des vidéos de l’artiste belge, visiblement bien imbibé, aux abords d’une station de tram bruxelloise. Même attitude sur le plateau de Ce soir ou jamais de Frédéric Taddeï, vendredi dernier : Stromae hagard chantait son nouveau titre sous les yeux d’un Francis Huster médusé. Les rumeurs vont alors bon train, mais que nenni ! Tout s’écroule lorsque le clip de Formidable apparaît sur la toile, tout n’était que mascarade depuis le début, tourné en caméra cachée. Le buzz du moment, voyez plutôt.
Sans Sebastien – Champagne
Sans Sebastien est un duo composé de Cyril Briere et Nicolas Magenham et pour évoquer leur production, tous deux revendiquent l’influence de chanteurs comme Lio, Jacno ou Étienne Daho. Et à la première écoute de leur EP Pop Love, on peut affirmer sans hésitation qu’ils ne nous ont pas menti. Avec ce tout jeune groupe parisien, retour immédiat dans les années 80, vers une pop pétillante et des claviers en veux-tu, en voilà ! Pour Champagne, direction la rase campagne pour se perdre en forêt ou improviser des chorégraphies un brin décalées à la pompe à essence. Ils seront en concerts aux Trois Baudets à Paris les 30 mai et 11 juin prochains.
Caveman – In The City
Caveman, c’est un groupe new-yorkais d’indie pop qui en est à son deuxième album intitulé sobrement Caveman. Ces derniers jours, la vidéo d’un des titres de cet opus, In The City, est arrivé sur Internet. En guest stars, on retrouve l’actrice Julia Stiles que l’on a vu récemment dans Happiness Therapy. Présent également, l’acteur Fran Kranz que vous avez peut-être croisé dans la série télé Dollhouse. Dans le clip, Julia et Fran interprètent un couple d’amoureux qui visite paisiblement la ville de New-York. Juste avant qu’ils ne rentrent dans leur chambre d’hôtel, un employé de l’établissement se glisse dans la pièce, caché derrière les rideaux. Que va-t-il se passer ? Suspense…
Dan Black feat. Kelis – Heart
Dan Black a toujours apporté une attention particulière pour transposer ses chansons en images. Pour Heart, premier extrait de son nouvel album Do Not Revenge, c’est la technique du timelapse qui a été retenue. Explications : pendant 24 heures, une photographie a été prise toutes les 16 secondes sur un toit parisien sur lequel l’artiste britannique évolue aux côtés de Kelis. Mis bout à bout, les clichés défilent pour offrir une vidéo au rendu très réussi. La vidéo a été réalisée par le studio parisien Chic & Artistic. Lors du tournage, l’équipe a eu une chance immense : avoir deux jours de suite une météo favorable. C’est tellement rare ces temps-ci…
Beady Eye – Second Bite of the Apple
Le groupe anglais Beady Eye nous offre cette semaine le clip de Second Bite of the Apple issu de leur nouvel album BE, dont la sortie est programmée au 10 juin prochain. Après un premier teasing avec le titre Flick of the Finger, Liam Gallagher et sa troupe ont révélé un deuxième single. Le rock british est bien là, accompagné de percussions et de cuivres. Le groupe sera en tournée cet été avec des dates françaises à son agenda comme Solidays à Paris ou Le Cabaret Vert à Charleville-Mézières.
Boards of Canada -Reach For The Dead
Certains artistes semblent ne jamais quitter les feux de l’actualité, toujours avec un album en promotion, mais pour Boards of Canada, il en est tout autrement. Voilà sept ans que le duo écossais n’avait pas sorti d’album ! Le nouvel opus Tomorrow’s Harvest viendra mettre fin à cette longue attente à la mi-juin. Pour le moment, voici Reach For The Dead, une excellente manière de patienter jusqu’à cette date événement. Ce morceau électronique et expérimental est un nouveau plongeon dans l’univers de Boards of Canada. Inimitable et planant.
Edward Sharpe and the Magnetic Zeros – Better Days
Vous fredonnez certainement l’une de leurs chansons sans le savoir ces derniers temps. Depuis plusieurs semaines, les sifflements d’Edward Sharpe et de ses comparses des Magnetic Zeros font office de fond sonore pour une publicité vantant les qualités d’une voiture tout confort. Ne se préoccupant pas plus que ça de la tenue de route du crossover français, les Californiens continuent leur petit bonhomme de chemin pour le plus grand plaisir de nos oreilles. Toujours avec ces chœurs et cette joie communicative, c’est un nouveau single Better Days qui a éclot sur Internet cette semaine. Leur troisième album sera dans les bacs le 23 juillet prochain. Parfait pour poursuivre l’été.
Une fois Cannes débarrassée des images de son tapis rouge, du Grand Journal et des yachts plaqués or, on parle enfin de cinéma. Si un média peut mieux que tout autre délaisser les dorures pour traiter vraiment du 7e art, c’est bien celui qui stimule l’imaginaire, c’est bien la radio. Voici ce qu’il ne fallait pas rater de la douzaine cannoise sur les ondes.
La meilleure initiative web touchant au festival n’est pas sonore, mais elle est due à Radio France. Le groupe public a dépêché les dessinateurs Catherine Meurisse (à La Déviation, on l’aime bien) et Erwann Surcouf sur la Croisette pour qu’ils croquent les scènes de la vie médiatique cannoise. Un reportage dessiné dans les coulisses, à l’image du travail réalisé par Mathieu Sapin pendant la campagne présidentielle. Erwan Surcouf avait déjà collaboré avec Boulet pour couvrir le festival 2012 dans les mêmes conditions. Ses anciens dessins sont visibles sur son blog.
Pour avoir parcouru les mêmes chemins cannois que Meurisse et Surcouf, sans y trouver plus qu’eux ma place, je peux vous garantir que leurs dessins touchent juste. Les scènes cocasses décrites ne sont même pas caricaturales, tant ce festival offre à chaque coin de couloir des situations qui sortent de l’ordinaire. Leur travail se savoure sur ce site, par ordre chronologique et complété par des tweets de festivaliers, eux aussi souvent bien sentis. La meilleure trace à garder de ce grand cirque. À moins que vous ne préfériez les billets quotidiens d’Antoine Guillot sur France Culture.
Les archives d’Arte Radio nous permettent de faire un bon dans le passé. Encore faut-il savoir que les reportages d’Arte ont une décennie, car les indices sont minces pour le deviner. Les photo-amateurs sur escabeau qui n’ont pas mis les pieds dans une salle obscure depuis trente ans, les professionnels du cinéma qui se plaignent de la piètre qualité du marché, les critiques qui se souviennent, nostalgiques, du temps où Cannes était une fête avant d’être une salle des ventes géante, etc. Tous sont encore présents aujourd’hui. Cannes, serait-ce éternellement mieux avant ?
Depuis 2003, Arte a semble-t-il lâché l’affaire de la radio pendant le festival pour se concentrer sur le nautisme.
Parmi les émissions qui parlent de cinéma à la radio, on ne peut pas zapper Le Masque et la plume, émission créée neuf ans après le premier festival de Cannes, c’est-à-dire il y a 58 ans !
Le concept des chroniqueurs qui éparpillent les sorties de la semaine façon puzzle a fait des petits chez les cinéphiles. Je citerai en priorité Extérieur nuit, chaque mercredi, à 20 h, sur Radio Campus Paris. L’occasion de faire un clin d’œil à cette radio associative étudiante qui fête cette semaine ses quinze ans.
Petite annonce : cherche le nom d’une émission entièrement consacrée aux sorties cinéma, écoutée par hasard à Bruxelles, un début d’après-midi, en décembre, sur une radio associative aux moyens limités (la diffusion avait été interrompue soudainement, puis le top horaire de 14 h avait été remplacé par celui du 21 h). L’émission, très longue, interminable même, valait autant par la passion de ses chroniqueurs que par leur savoureux accent. S’agissait-il de Radio Alma, Radio Panik, Radio Campus ou d’une autre station ? Merci d’éclairer ma lanterne. #passérieuxsabstenir
Petit détour par les alpages pour finir. Vous aurez le plaisir de découvrir l’émission Chinese Theater sur la RTS. Catherine Fattebert revient sur des films qui ont marqué leur art, chaque samedi et dimanche. Un très bon prétexte pour réviser l’Histoire. Ce dimanche, c’est “The Servant”, de Joseph Losey, qui est à l’honneur.
Cette chronique reprendra son format normal dimanche prochain. En attendant, si vous me lisez de nuit, n’oubliez pas d’allumer France Info pour écouter sa bande son spéciale musique de films !
Ces derniers temps, c’est une multitude de clips qui ont déferlé sur la toile. La sélection fut rude, mais cette chronique hebdomadaire mise une nouvelle fois sur l’éclectisme. De Petite Noir à She & Him en passant par le dernier titre de Yuksek, voici comment occuper les futures journées pluvieuses.
Petite Noir – Noirse
Petite Noir est Yannick Ilunga dans la vie de tous les jours. Un jeune homme de 22 ans aux origines congolaise et angolaise, né en Belgique et qui vit aujourd’hui en Afrique du Sud. Ces multiples facettes culturelles ont conduit à l’éclosion d’un univers bien à lui. Après son EP Disappear auto produit chez Bad Life, son premier album est prévu dans les semaines à venir. Dans le clip de Noirse, Petite Noir partage le quotidien d’une jeune femme. Ensemble, ils errent dans la nuit, s’amusent, dansent… Pour faire simple, ils profitent de la vie.
Hey Marseilles – Heart Beat
Ah ! Marseille… Son vieux port, son accent chantant, sa Bonne Mère… On ne s’attardera pas plus sur cette carte postale sudiste puisque les gars de Hey Marseilles ne viennent pas du tout de la citée phocéenne, mais de Seattle, aux Etats-Unis. Avec deux albums au compteur, dont le petit dernier Lines We Trace, le groupe de Matt Bishop a dévoilé récemment le clip du single Heart Beat, une chanson qui revient, avec nostalgie, sur les ruptures amoureuses. Cette très belle vidéo met en scène tous les membres de la formation, hantés par le souvenir de femmes dont ils ont partagé des tendres moments à un certain moment.
She & Him – I Could’ve Been Your Girl
Zoey Deschanel et M.Ward ont toujours eu un goût prononcé pour les années 60 avec le ce qu’il faut en matière d’univers rétro. Une fois encore, ce dernier clip proposé par le duo n’échappe pas à la règle. Second degré et kitsch à souhait, on retrouve dans cette vidéo tous les codes du genre : sourires prononcés, des couleurs à faire brûler la rétine des plus sensibles et une chorégraphie à reproduire en soirée (ou non). Il ne manque plus qu’Olivia et John pour compléter ce tableau à la sauce Grease ! I Could’ve Been Your Girl est a retrouvé sur Volume 3, dernier album de She & Him sortit le 7 mai dernier.
Yuksek feat. Oh Land – Last of Our Kinds
Le musicien et producteur de musique électronique français Yuksek, ou si vous préférez Pierre-Alexandre Busson à la ville, vient de dévoiler son nouveau clip Last Of Our Kinds. Ce titre est extrait de Partyfine EP #1 et pour la partie vocale, l’artiste rémois a fait appel à la chanteuse danoise Oh Land. La vidéo est dans l’air du temps, colorée comme il faut et très psychédélique. La grande mode du moment. Personnellement, je préfère voir ces déclinaisons de couleurs sur un écran que sur un pull ou un t-shirt over size, c’est toujours ça de gagné. Rendez-vous dans l’espace pour faire des rencontres étonnantes. Jugez plutôt par vous même.
Naïve New Beaters – Shit Happens
Mickey, des fois, il lui arrive de décompresser plus qu’il ne faudrait. En même temps, tu m’étonnes qu’il relâche un peu la pression après de rudes journées sur son char aux côtés de Peter Pan, Dumbo, Baloo et compagnie. La mascotte de Walt Disney offre un tout nouveau pan de sa personnalité dans le clip Shit Happens des Naïve New Beaters. Les trublions français n’en sont pas à leur premier clip loufoque, mais un Mickey bourré et obsédé, il fallait oser. Cet été, ils seront sur les scènes de plusieurs festivals pour défendre les titres de leur deuxième album, La Onda.
VV Brown – Samson
Vous vous souvenez du tube Shark In The Water? Comme c’était bien… Et dire que ça date déjà de 2009 ! Mais pas de panique, la belle et talentueuse VV Brown revient avec Samson & Delilah, son nouvel album, en septembre prochain. Samson est le premier extrait de ce projet tout neuf et sa vidéo et son nom font référence à un épisode de l’Ancien Testament. Samson tenait sa force prodigieuse de sa longue chevelure mais finit par révéler le secret à Delilah… Vous devinez la suite ? La scène est à revivre ici, en version contemporaine.
Franz Ferdinand – Right Thoughts, Right Words, Right Action
On termine cette chronique par un teaser, et non des moindres, celui des Franz Ferdinand ! Les Ecossais ont confirmé cette semaine leur grand retour pour l’été prochain. Le rendez-vous avec Right Thoughts, Right Words, Right Action, leur nouvel album, est fixé le 26 août. Les plus chanceux pourront découvrir les titres en avant première trois jours plus tôt, à l’occasion du festival Rock en Seine. Allez Alex, Nick, Robert et Paul, on sort du lit et on finit les derniers préparatifs ! L’album est annoncé comme « fougueux », nous verrons ça.
Le nouvel album des Daft Punk Random Access Memories était l’un des albums les plus attendus de l’année. Attendu est un mot faible d’ailleurs, fantasmé serait plus approprié. Huit ans que les fans attendent le successeur de Human After All, huit ans !
L’impatience était d’autant plus énorme que les chroniqueurs des sites web qui ont eu l’occasion d’écouter le CD sont pour la plupart clairs : “C’est l’album de l’année”. Avant de sortir, l’album est déjà un mythe. Un teaser d’une trentaine de secondes au festival Coachella dévoile le premier extrait de l’album : Get Lucky. On y voit Pharrell Williams (NERD), le très chic Nile Rodgers, ainsi que nos deux robots préférés à la section rythmique (c’est un remake de Robot Rock non ?). Alors que vaut-il cet album après ce boucan ?
J’ai envie de dire “tout ça pour ça !”. Attention je ne dis pas que l’album est mauvais, non. Juste qu’il n’est pas si exceptionnel que ça. Certes les invités font rêver : Gonzales, Nile Rodgers, Pharrell Williams, Panda Bear (Animal Collective) ou encore Julian Casablancas. Mais mince, pourquoi sous-utiliser tout ce petit monde ? Le cas-ablancas par tout y est… Sauf la folie des Animal qui fait tout leur charme. C’est dommage, on aurait bien aimé voir les Daft bousiller les oreilles de leurs auditeurs à la Radiohead, genre “on s’en fout, on est les Daft Punk, on a fait nos preuves et maintenant on fait ce qu’on veut en changeant de tempo toutes les deux secondes”.
Pour le reste de l’album RAS. On apprend juste que les Daft Punk savent faire dans le slow robotique (Within, The Game of Love et Touch), qu’ils veulent faire revenir le funk et les costumes à paillettes à la mode (Beyond, Lose Yourself to Dance et Get Lucky) Mais non, au lieu de ça on a affaire à une chanson très plan plan. Signalons quand même deux titres épiques Giorgio by Moroder et Contact, où on a réellement le droit à des montées d’adrénaline électro rock digne de ce nom.
Bref, on sort avec une demi molle de ce Random Access Memories, plus basé sur l’organique que l’électronique et où les seules manifestations des Daft Punk sont des voix vocodées immondes. Par pitié les gars, arrêtez ça, ou si l’un d’entre vous a subi une trachéotomie dites-le, je serai sans doute plus compatissant. Les deux furies épiques Contact et Giorgio by Moroder sauvent un album d’un duo qu’on a connu plus inspiré. Cet album est surtout un mashup entre Albator (pour les mélodies futuristes) et du disco, des styles à la mode il y a – au bas mot – trente ans.
Par moment, je n’ai pas eu l’impression de chroniquer le même Random Access Memories que les autres journalistes, sur lequel ils s’astiquent. À croire qu’ils étaient obligés, selon un contrat de treize pages en anglais, de dire du bien de l’album. Ce Random Access Memories est loin de ce que Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo peuvent faire, parce que ce groupe reste (qu’on l’aime ou pas) le duo électro le plus connu du monde, celui qui a réussi à faire naître des vocations dans ce genre musical en France, qui est pour le meilleur ou le pire, l’une des scènes les plus en vue de l’électro mondiale.