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Écologie et coronavirus

Si vous avez accès à un endroit ou vous pouvez observer les oiseaux, vous avez pu constater qu’ils se portent particulièrement bien en ces temps de confinement ! Il faudra attendre des études plus poussées pour avoir des chiffres précis mais assurément, les animaux sauvages apprécient que les humain·es prennent moins de place sur la planète.

On voit même des dauphins près de la Sardaigne, des ami·es m’ont parlé du retour de variétés de papillons plus vues depuis plusieurs années dans leur jardin. Beaucoup d’entreprises sont à l’arrêt ce qui cause une baisse historique de la production en gaz à effet de serre, principales causes du réchauffement climatique.

Comme quoi, c’est possible de ralentir la folie économique et de lutter contre le réchauffement climatique ! À nous de continuer sur cette lancée une fois que la crise du coronavirus sera terminée pour limiter les dégâts (si l’on continue sur cette lancée, des prévisions prévoient +6° en 2100…).

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Envolons-nous hors des prisons

La situation est tellement catastrophique dans les prisons que L’Envolée organise une émission de radio tous les soirs, à 19 h, pour nous tenir au courant !

Merci à elleux pour leur super initiative. Continuons de lutter contre les prisons, les centres de rétention administratives (Cra) (où la situation n’est pas meilleure) et pour aider SDF, migrants et personnes dans le besoin !

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Il faut rappeler les évidences

L’OMS doit rappeler aux pays riches que ne pas aider les pays pauvres serait cruel. C’est vrai qu’après les avoir pillés pendant des centaines d’années pour certains, cela ne serait pas très sympa d’ajouter en plus le fait de les laisser seuls pendant cette crise !

En plus, cela risque de se combiner avec une grave crise humanitaire liée à la destruction des récoltes par un essaim de criquet. Invasion de criquets favorisée par quoi ? Le réchauffement climatique causé en grande partie par la pollution des pays les plus riches…

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Pendant que les médias bavardaient, le gouvernement préparait son coup

L’attaque contre le code du travail qu’a fait passer le gouvernement sans aucun contrôle législatif (par ordonnances) est inédite et violente ! On pourra faire travailler des salarié·es jusqu’à 60 heures par semaine ! Cela était souvent déjà imposé, en toute illégalité, pour les soignant·es.

Tant qu’à faire, vu que ça tenait tant bien que mal (ou pas), pourquoi ne pas l’imposer à tout le monde, se dit le gouvernement ?

À voir si les autres professions seront aussi corvéables et se laisseront faire, et espérons que, contrairement à ce qu’on a pu constater jusqu’ici, les syndicats ne prônent pas l’union nationale et choisissent la lutte des classes pour préserver les intérêts des travailleur·euses.

Actions syndicales

Face à l’angoisse générée par la demande de télétravail ou de travail à l’extérieur malgré l’épidémie, les syndicats ripostent.

La CGT lance le site luttevirale.fr pour informer les salarié.es sur leurs droit en temps de coronavirus et Solidaires va mettre en place un numéro de téléphone d’assistance syndicale.

Malheureusement, avec les ordonnances, les règles changent plus vite que les formations syndicales ! Bonne chance à elleux !

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Le confinement s’accentue et les conséquences négatives sont occultées

La situation est catastrophique pour toutes les personnes victimes de violences domestiques (enfants maltraités, femmes battues, etc.). Pas d’école pour voir les ami·es, pas de sorties pour se reposer et changer d’air et les amendes pleuvent quand on sort de chez soi.

Heureusement, des initiatives se multiplient sur internet pour aider à mieux vivre le confinement, à soulager le stress et l’anxiété comme ce que propose l’université de Lorraine, même si ce sont de piètres consolations pour les personnes les plus en dangers.

L’impact social du confinement (qui est certes nécessaire pour enrayer la propagation trop rapide du coronavirus) ne fait pas partie du débat public, ce qui empêche de chercher des solutions (hébergement de tous et toutes, réquisition des logements vides comme l’appelle le collectif Droit au logement, Dal).

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Et le spectacle continue !

Depuis plusieurs jours, les médias tournent en boucle. Le docteur Raoult est-il ou non un génie ? La chloroquine est-elle un remède miracle au coronavirus ? Y a-t-il 1.312 morts du coronavirus en France à 13 h, 1.300 à 13 h 12 ou les deux? À toute ces questions, la gazette vous donne quelques arguments pour trancher le débat une bonne fois pour toutes… et changer de sujet !

Nos ami·es scientifiques connaissent les méfaits de la bibliométrie (ou évaluation des chercheurs par le nombre de publications et le nombre de citations de ces publications dans d’autres articles) : revues prédatrices, auto-citation, etc. Pourtant, il faut avouer qu’on voit rarement des abus comme ce qu’a pu faire le docteur Raoult. Il aurait participé à 1.802 articles, dont de nombreux sur le coronavirus qui ont été acceptés à publication en un jour de relecture. Quelle rapidité !

Il faudrait être mauvaise langue pour remarquer que le directeur de publication de la revue qui accepte lesdits articles est un coauteur des articles du docteur Raoult ! Quant à l’efficacité de la chloroquine, il s’agit d’un débat scientifique en cours complètement disjoint de l’escroquerie Raoult, même si l’habitude médiatique de tout personnaliser fait fureur…

Sur les 63 articles sur le coronavirus considérés scientifiques par l’Inserm – rassurez vous, l’auteur de cette rubrique ne les a pas lus, n’étant pas chercheur dans ce domaine -, il ne semble pas y avoir de conclusions positives (sinon il y aurait un consensus scientifique ce qui est loin d’être le cas). Il faudra sûrement attendre les résultats des nombreux essais cliniques en cours (par exemple l’essai européen Discovery) pour y voir plus clair.

En attendant, l’extrême-droite se coordonne pour faire de la chloroquine le remède miracle : Trump, Estrosi, Le Point, Valeurs actuelles, etc.

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La Gazette des confiné·es #3 – Dr Raoult, rapports Nord-Sud et biodiversité

Et le spectacle continue !

Depuis plusieurs jours, les médias tournent en boucle. Le docteur Raoult est-il ou non un génie ? La chloroquine est-elle un remède miracle au coronavirus ? Y a-t-il 1.312 morts du coronavirus en France à 13 h, 1.300 à 13 h 12 ou les deux? À toute ces questions, la gazette vous donne quelques arguments pour trancher le débat une bonne fois pour toutes… et changer de sujet !

Nos ami·es scientifiques connaissent les méfaits de la bibliométrie (ou évaluation des chercheurs par le nombre de publications et le nombre de citations de ces publications dans d’autres articles) : revues prédatrices, auto-citation, etc. Pourtant, il faut avouer qu’on voit rarement des abus comme ce qu’a pu faire le docteur Raoult. Il aurait participé à 1.802 articles, dont de nombreux sur le coronavirus qui ont été acceptés à publication en un jour de relecture. Quelle rapidité !

Il faudrait être mauvaise langue pour remarquer que le directeur de publication de la revue qui accepte lesdits articles est un coauteur des articles du docteur Raoult ! Quant à l’efficacité de la chloroquine, il s’agit d’un débat scientifique en cours complètement disjoint de l’escroquerie Raoult, même si l’habitude médiatique de tout personnaliser fait fureur…

Sur les 63 articles sur le coronavirus considérés scientifiques par l’Inserm – rassurez vous, l’auteur de cette rubrique ne les a pas lus, n’étant pas chercheur dans ce domaine -, il ne semble pas y avoir de conclusions positives (sinon il y aurait un consensus scientifique ce qui est loin d’être le cas). Il faudra sûrement attendre les résultats des nombreux essais cliniques en cours (par exemple l’essai européen Discovery) pour y voir plus clair.

En attendant, l’extrême-droite se coordonne pour faire de la chloroquine le remède miracle : Trump, Estrosi, Le Point, Valeurs actuelles, etc.

Le confinement s’accentue et les conséquences négatives sont occultées

La situation est catastrophique pour toutes les personnes victimes de violences domestiques (enfants maltraités, femmes battues, etc.). Pas d’école pour voir les ami·es, pas de sorties pour se reposer et changer d’air et les amendes pleuvent quand on sort de chez soi.

Heureusement, des initiatives se multiplient sur internet pour aider à mieux vivre le confinement, à soulager le stress et l’anxiété comme ce que propose l’université de Lorraine, même si ce sont de piètres consolations pour les personnes les plus en dangers.

L’impact social du confinement (qui est certes nécessaire pour enrayer la propagation trop rapide du coronavirus) ne fait pas partie du débat public, ce qui empêche de chercher des solutions (hébergement de tous et toutes, réquisition des logements vides comme l’appelle le collectif Droit au logement, Dal).

Pendant que les médias bavardaient, le gouvernement préparait son coup

L’attaque contre le code du travail qu’a fait passer le gouvernement sans aucun contrôle législatif (par ordonnances) est inédite et violente ! On pourra faire travailler des salarié·es jusqu’à 60 heures par semaine ! Cela était souvent déjà imposé, en toute illégalité, pour les soignant·es.

Tant qu’à faire, vu que ça tenait tant bien que mal (ou pas), pourquoi ne pas l’imposer à tout le monde, se dit le gouvernement ?

À voir si les autres professions seront aussi corvéables et se laisseront faire, et espérons que, contrairement à ce qu’on a pu constater jusqu’ici, les syndicats ne prônent pas l’union nationale et choisissent la lutte des classes pour préserver les intérêts des travailleur·euses.

Actions syndicales

Face à l’angoisse générée par la demande de télétravail ou de travail à l’extérieur malgré l’épidémie, les syndicats ripostent.

La CGT lance le site luttevirale.fr pour informer les salarié.es sur leurs droit en temps de coronavirus et Solidaires va mettre en place un numéro de téléphone d’assistance syndicale.

Malheureusement, avec les ordonnances, les règles changent plus vite que les formations syndicales ! Bonne chance à elleux !

Il faut rappeler les évidences

L’OMS doit rappeler aux pays riches que ne pas aider les pays pauvres serait cruel. C’est vrai qu’après les avoir pillés pendant des centaines d’années pour certains, cela ne serait pas très sympa d’ajouter en plus le fait de les laisser seuls pendant cette crise !

En plus, cela risque de se combiner avec une grave crise humanitaire liée à la destruction des récoltes par un essaim de criquet. Invasion de criquets favorisée par quoi ? Le réchauffement climatique causé en grande partie par la pollution des pays les plus riches…

Envolons-nous hors des prisons

La situation est tellement catastrophique dans les prisons que L’Envolée organise une émission de radio tous les soirs, à 19 h, pour nous tenir au courant ! Merci à elleux pour leur super initiative. Continuons de lutter contre les prisons, les centres de rétention administratives (Cra) (où la situation n’est pas meilleure) et pour aider SDF, migrants et personnes dans le besoin !

Écologie & coronavirus

Si vous avez accès à un endroit ou vous pouvez observer les oiseaux, vous avez pu constater qu’ils se portent particulièrement bien en ces temps de confinement ! Il faudra attendre des études plus poussées pour avoir des chiffres précis mais assurément, les animaux sauvages apprécient que les humain·es prennent moins de place sur la planète.

On voit même des dauphins près de la Sardaigne, des ami·es m’ont parlé du retour de variétés de papillons plus vues depuis plusieurs années dans leur jardin. Beaucoup d’entreprises sont à l’arrêt ce qui cause une baisse historique de la production en gaz à effet de serre, principales causes du réchauffement climatique.

Comme quoi, c’est possible de ralentir la folie économique et de lutter contre le réchauffement climatique ! À nous de continuer sur cette lancée une fois que la crise du coronavirus sera terminée pour limiter les dégâts (si l’on continue sur cette lancée, des prévisions prévoient +6° en 2100…).

La lutte pour l’IVG n’est jamais finie…

Alors que les circonstances sont exceptionnelles, le gouvernement refuse d’aménager le droit à l’IVG ! Ce gouvernement avait déjà montré son anti-féminisme en gazant de nombreux rassemblements lors de la journée du 8 mars… Raison de plus pour les virer tous une bonne fois pour toutes !

Illustration : Pills in Packaging Chloroquine 01 by Daniel Foster CC CC BY-NC-SA 2.0

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La Gazette des confiné·es #2 – Répression, école et données scientifiques

Mettre au coin les enfants méchants…

Alors que le Parlement a accepté d’être dessaisi de son pouvoir législatif sans limite de durée, la suite des mesures annoncées par l’État ou prises par des institutions territoriales est justifiée par la présence d’idiots volages et de jeunes en groupe.

Avant même qu’Édouard Philippe n’annonce la fermeture des marchés ouverts et la limitation des déplacements sportifs à un kilomètre autour de chez soi et un par jour, des municipalités avaient déjà instauré des couvre-feux.

À Perpignan, la police nationale seconde la police municipale et le tout se munit de haut-parleurs pour réprimander les habitant·es. À Nice, des « comportements irresponsables » pour Estrosi ont conduit le maire à instaurer ce couvre-feu et il a été en cela imité par toutes les Alpes-Maritime. Ces mêmes « comportements insouciants » sont ciblés à Paris, où en plus des « bandes de jeunes » se rassemblent.

En revanche, c’est complètement responsable de poursuivre des activités minières, de faire jouer la Ligue 1 « autant que faire se peut », de fantasmer sur le « rêve olympique » (le CIO se donne encore quatre semaines pour décider…) et de considérer que, bah, non, y’a pas plus de soucis aujourd’hui qu’avant pour avorter, pourquoi rallongerait-on les délais ?

Dans un contexte où les plus vulnérables (femmes, prisonniers, immigrés, SDF, etc.) demandent encore plus d’attention, c’est tout le contraire qui arrive.

Blablabla

Dans le même temps (et oui…), le manque de prévision et les incohérences du gouvernement continuent à transparaître partout.

Tandis qu’on n’est même pas certain·es que le second tour des élections municipales ait lieu fin juin, notre Jean-Michel national annonce espérer une réouverture des écoles le 4 mai et envisage des cours supplémentaires pendant les vacances pour combler les lacunes potentielles des élèves.

Les enseignant·es vont être chargé·es de contacter les familles une fois par semaine : évidemment, ils et elles n’ont pas attendu que Blanquer se réveille pour échanger avec des familles qui se retrouvent souvent débordées, les rassurer et tenter de mettre des mots sur la situation [lire ci-dessous].

Ils et elles n’ont pas non plus oublié ce que semble ignorer Blanquer : qu’une partie des élèves n’avait déjà pas, et n’aura pas plus pendant ce confinement ni après, un environnement qui lui permette d’apprendre dans de bonnes conditions.

Un virus, des médecins

Les médecins continuent à s’exprimer sur le coronavirus et la gestion de la crise. Le syndicat des jeunes médecins a ainsi demandé au Conseil d’État l’application d’un confinement total au titre que ce serait sinon une atteinte au droit à la vie et au respect de la vie, ce que ce dernier a refusé dans la mesure où il estime que le gouvernement fait ce qu’il faut et que le ravitaillement de la France serait trop compliqué. Notons quand même qu’il ne l’exclut pas à un moment sur certaines zones.

D’autres se rendent bien compte que le gouvernement est en fait « une bande d’incapables qui en rajoutent dans l’arrogance » ; se demandent pourquoi est-ce que, depuis qu’on a des pandémies et qu’on sait qu’elles se répandent vite, il n’y a pas de stratégie prévue à l’échelle mondiale (est-ce que, vu que les récentes pandémies ont eu lieu dans des pays plus pauvres, on les méprisait bien, pensant que ce n’était pas pour nous ?)  ; sont dégoûtés du rôle de « recycleurs du capitalisme » qu’il leur est donné par la mission de réparer les corps abîmés pour qu’ils retournent sur le marché.

Chiffres à gogo, piège à idiot·es ?

Ça y est, on va pouvoir suivre ce qui se passe : un cabinet de sondages est dépêché pour suivre ce que pensent les Français (avec un très grand « F »). Et on apprend donc par CoviDirect (y’a de bons communicants quand même) que 82 % des Français sont inquiets

La pandémie est aussi l’occasion d’un petit retour sur les chiffres et leur utilisation. Les modélisateurs qui regardent la pandémie ont tendance à le faire avec des équations exponentielles et à présenter des taux de décès.

Les personnes qui ont une approche probabilistes sont plus empiriques et présentent plutôt des nombre de décès… Et bien, par comparaison avec la grippe de 2017, en nombre de décès ça semble peu grave, et en taux de décès c’est affolant. À vous de choisir.

Et nous on fait quoi ?

On appelle les centres de rétention administrative (Cra) pour avoir des nouvelles, on imprime des affiches et on les colle dans le kilomètre réglementaires autour de chez nous, on trouve des connaissances de connaissances maraîcher·es locales qui pourraient organiser une tournée de légumes maintenant que les marchés sont fermés (et qu’ielles n’auront probablement pas beaucoup de soutien financier), on fait des banderoles et on les accroche parce qu’on peut toujours ouvrir nos fenêtres et nos gueules [vu sur réseaux sociaux].

Si on est chaud de la face de bouc on peut aussi aller voir ce qui pourrait se tramer le 29 mars [The Viral Open Space].

Virus : point technique

[Attention, mode « scientifique » ON]

Ce virus appartient à la grande famille des Coronavirus, comme le SARS-CoV (épidémie 2002-2003) et le MERS-CoV (épidémie 2012).

Beaucoup de Coronavirus circulent dans la population humaine : ils représentent 15-29 % des rhumes communs (Su et al., 2016). Le SRAS-CoV2 (le nôtre) est un β coronavirus et il a une forte parenté avec les coronavirus fréquents chez les chauves-souris, même si c’est peu probable qu’il ait été transmis à l’humain via cet animal parce que les chauves-souris hibernaient en décembre en Chine (Lu et al., 2020).

Pour ces virus qui ne sont pas particulièrement dangereux pour les chauve-souris, le passage à l’humain est favorisé par des recombinaisons, c’est à dire des modifications du matériel génétique présent dans le virus : dans une revue de la littérature scientifique sur les coronavirus en 2016, Su et al. soulignaient déjà que ce n’était « not a matter of if, but when, the next recombinant CoV will emerge ».

En Chine, la propagation initiale indiquait une période d’incubation de 5,2 jours et un R0 de 2,2, c’est à dire qu’un patient infecté transmettait le virus à en moyenne 2,2 personnes (Li et al., 2020).

Par rapport aux vaccins / médicaments : élaborer un vaccin, même en contexte pandémique prend un à deux ans. L’utilisation de médicaments est en étude : on s’intéresse au site catalytique de l’ARN-polymérase du virus, c’est à dire à l’endroit de cette protéine qui permet au virus de reproduire son matériel génétique ARN de se lier à d’autres pour fonctionner.

Ce site peut recevoir l’élément qui permet en effet le fonctionnement, mais aussi des éléments de forme similaire. Et on en connaît quelques+uns qui sont déjà utilisés dans le traitement d’autres maladies (hépatite C, grippe notamment) (Li et De Clerq, 2020). Mais on ne sait pas si ça va marcher avec SRAS-CoV2 et ça nécessite pas mal de boulot.

Enfin, de ce qu’on sait des autres coronavirus, ils peuvent persister de quelques heures à dix jours sur les surfaces touchées… (Kampf et al., 2016)

Lettre aux parents partagée sur la liste de diffusion parisienne CNT et copaines
« Chers parents, chers élèves,
Tout d’abord, j’espère que tout va bien pour vous et désolé pour le retard au démarrage, moi aussi j’ai été désorganisé, déboussolé, décontenancé, sidéré. Je vous conseille de vous occuper de vous et de vos enfants. Le temps risque d’être très long. Donc ce n’est pas la peine de se précipiter sur telle ou telle activité sur tel ou tel site. Il faut s’organiser sur un temps long.
Je tenterais, autant que possible, de vous proposer des lectures, des activités, des jeux. Vous pouvez aussi me dire ce que vous faites. M’envoyer des nouvelles des enfants. Et quand je dis nouvelles cela peut-être des dessins, des sculptures ou tout autre réalisation de vos enfants. Pensez bien à tout dater pour refaire le fil de l’histoire quand on se reverra. Car on se reverra, on en reparlera, peut-être même qu’on le chantera et qu’on en rira.
Mais pour l’instant, faisons preuve d’énormément de patience avec nos enfants, avec nous-mêmes. Ne cherchez pas trop à faire la classe. Pas parce que vous ne savez pas le faire mais parce que vous n’avez pas un groupe d’enfants. Moi non plus d’ailleurs, je n’ai plus de groupe d’enfants, je n’ai plus de classe. Donc faisons autre chose.
Alors on va se donner des nouvelles, vous avec moi mais également entre les enfants. Donc une première chose, faisons un dessin, on prends une photo et vous me l’envoyer et je l’envoie aux autres. Vous pouvez aussi l’envoyer directement aux parents de la classe que vous connaissez. Mais, attention, si votre enfant n’a pas envie, ce n’est pas grave, cela viendra. Ou peut-être veut-il autrement. Une photo de lui ? Un objet qu’il apprécie ? Un gâteau qu’il a fait ? Peu importe…
Pour les dessins, n’utilisez pas de feuilles classiques qui servent pour les attestations ou alors le dos de l’attestation de la veille ou tout autre surface (dos des emballages, vieux journaux…). Et pour dessiner, tout outil qui laisse une trace (crayon, feutre, craie, stylo, pinceau et si vous trouvez autre chose prévenez moi).
Voilà, on se donne des nouvelles et à bientôt. »

Illustration : Infuenza IMG_7372 by Thierry Ehrmann CC BY 2.0

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La Gazette des confiné·es #1 – Etat d’urgence, techno-police et solidarités

L’état d’urgence, on sait quand ça commence…

Les sénateurs et les députés se sont entendus sur le projet de loi qui instaure l’état d’urgence sanitaire pour deux mois et habilite le gouvernement Philippe à légiférer par ordonnances. Son adoption définitive par les deux chambres est intervenue dimanche après-midi, sans les voix des communistes, insoumis et socialistes. L’opposition de gauche déplore le manque de contrôle du Parlement, des reculs sociaux et l’alourdissement des peines en cas de non-respect répété du confinement.

La principale pierre d’achoppement concernait le dépôt des listes pour les municipales, la droite craignant des tripatouillages en cas de report trop tardif. Finalement, les candidats auront jusqu’au 2 juin pour se rendre en préfecture et le second tour se tiendra le 21 juin, à condition que le comité scientifique donne un feu vert, ce qui est très hypothétique.

Les groupes de gauche ont défendu sans succès des amendements visant à interdire les licenciements, rétablir l’ISF ou fermer les centres de rétention administrative. Ils n’ont pu empêcher l’adoption de dispositions nouvelles qui permettent à l’employeur d’imposer la prises de RTT, de jours de repos ou encore de déroger au repos dominical, au repos hebdomadaire et à la durée légale du temps de travail jusqu’à 48 heures par semaine.

Un fragile garde-fou est posé concernant le départ anticipé en congés payés, pour lesquels un accord d’entreprise sera nécessaire (à moins d’un accord de branche), «  dans la limite de six jours ouvrables ». Toutes les entreprises pourront bénéficier du chômage partiel, pris en charge par l’Etat à hauteur de 84 % du salaire net ou 100 % dans le cas de travailleurs tombant sous le Smic.

Ces mesures d’essence avant tout patronales ne sont pas bornées dans le temps, contrairement à la suspension du jour de carence dans le privé comme dans le public, qui ne vaut que « pour la seule période de l’urgence sanitaire ».

Un amendement “pleins pouvoirs” permet à l’exécutif de limiter davantage encore les libertés d’aller et venir, d’entreprendre et de réunion pour mettre fin à la catastrophe sanitaire, sur simple décret. Il sera possible de contester ces mesures par le biais d’un référé-suspension devant le tribunal administratif.

Le sport en extérieur ainsi que certains marchés risquent d’ailleurs d’être interdits, suite aux injonctions du Conseil d’Etat, saisi par des médecins demandant un confinement plus strict de la population.

Une quadruple entorse aux mesures de confinement en l’espace d’un mois est désormais passible d’une peine de six mois d’emprisonnement, prononcée en comparution immédiate. Me Kempf dénonce un amendement scélérat, le principe de proportionnalité étant probablement bafoué.

Au moment où la justice tourne au ralenti, où les avocats sont tenus à l’écart des gardes à vue et où la promiscuité carcérale est particulièrement dangereuse pour la santé des détenus comme des surveillants, la création de ce délit rappelle le penchant répressif du pouvoir. L’arbitraire policier risque de prospérer. On pense avant tout aux quartiers populaires qui subissent déjà les contrôles au faciès et où le confinement rime avec enfermement.

Enfin, malgré les alertes venues des bancs de la droite, le volet organique du projet de loi suspend le délai d’examen des questions prioritaires de constitutionnalité (QPC). Le gouvernement n’entend pas voir son échafaudage s’effondrer comme un château de carte. Le Conseil constitutionnel sera toutefois saisi de cette partie du texte, qui prévoit précisément de le mettre en sourdine.

On n’a pas de masques, mais on a des LBD

Le préfet de police de Paris, Didier Lallement, promeut l’usage de drones équipés de haut-parleurs (et de caméras) en tant qu’outils de dissuasion contre les promeneurs, dans un clip diffusé par l’AFP. Le réel dépasse la science-fiction. Les mêmes images ont été filmées à Nice, sur la promenade des Anglais, et plus tôt en Italie ou bien sûr en Chine.

S’il s’agit surtout d’un gadget servant la propagande techno-policière, profitons-en pour souligner qu’au moment où les stocks stratégiques de masques se vidaient, passant de 1,6 milliards en 2010 à 150 millions en 2020, selon le ministre de la Santé lui-même, l’Etat investissait massivement dans l’armement.

Ainsi, pas moins de 1.730 lanceurs de LBD, 40.000 grenades GMD et 25 millions de cartouches de fusils d’assaut ont été commandées entre décembre 2018 et juin 2019.

Les esprits malicieux remarqueront que les Gilets jaunes se sont équipés de masques FFP2 voire FFP3 pour se protéger des lacrymo. D’autres esprits plus cruels ajouteront que leurs équipements ont été saisis par la maréchaussée lors de fouilles permises par la loi dite anti-casseurs votée l’an passé !

Les bon samaritains des télécoms

Nous sommes en guerre“, a répété Emmanuel Macron lors de son allocution du 16 mars annonçant (sans le dire explicitement) le confinement du pays. Les industriels ont entendu le signal et surtout repéré les opportunités qu’une telle situation ouvre.

Ainsi, le PDG d’Orange, Stéphane Richard, propose que les données des abonnés de l’ex-entreprise publique servent à modéliser la propagation de la maladie grâce à la géolocalisation des téléphones. Seul obstacle, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil), qui n’apprécie guère ce type de manœuvres. Qu’à cela ne tienne, le patron trouvera sûrement des oreilles plus attentives dans les ministères.

Des propositions similaires ont été formulées aux Etats-Unis, tandis que la Chine utilise déjà la reconnaissance faciale alliée au permis social dans certaines mégapoles pour asseoir son contrôle.

Par ailleurs, la neutralité du net pourrait faire les frais de la situation au nom de la priorité donnée au télétravail dans l’utilisation du réseau. Qu’entendait Macron au juste, le 12 mars, lorsqu’il parlait des “faiblesses de nos démocraties” ?

L’entraide contre la « stratégie du choc »

Comment réagir lorsque le confinement répond à une logique de santé publique mais qu’il renforce du même coup l’Etat policier ? Par l’auto-organisation bien entendu !

Un réseau de solidarité nommé #Covid-Entraide France met en relation les multiples groupes qui se créent partout sur le territoire, avec l’appui de personnalités et professionnels de la santé, de l’alimentation ou du spectacle. Leur appel a été relayé dans des médias de gauche tels que Mediapart, Reporterre ou Lundi Matin. Pas moins de 246 groupes sont recensés au 22 mars sur une carte interactive.

« On arrête tout, on réfléchit, et c’est pas triste »

Le député-reporter LFI François Ruffin réalise une libre-antenne chaque soir, lors de laquelle il donne la parole à des travailleuses, travailleurs mais aussi à des scientifiques ou penseurs des dérèglements de notre monde. Cette émission diffusée en direct sur les réseaux sociaux s’inscrit dans une démarche plus générale autour de son site L’An 01, en référence à la BD de Gébé et au film éponyme. Une autre façon de résister et pour Ruffin de poser un jalon pour l’avenir.

De radio des luttes à radio des huttes

L’Acentrale est le pendant du réseau de sites d’info participatifs Mutu. Créée en décembre pour couvrir les jours de manifs contre la retraite Macron au plus près du terrain, ce collectif de radios diffusant sur les ondes ou sur le web reprend du service pour une mission strictement inverse sur le papier : nous accompagner dans notre confinement.

Tisser du lien pour se donner de la force, partager les initiatives, éviter le repli sur soi, parler politique en pensant aux dominés qui souffrent avant tous les autres de la crise, etc. La lutte ne s’arrête pas dans le foyer !

Illustration : Renault 4CV Police Pie de Monaco & Peugeot D3A Ambulance by Andrew Bone CC BY 2.0

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La retraite aux flambeaux finit au buffet de Lannion agglo

Une journée de lutte marathon contre le projet de retraite à points s’est conclue à Lannion (Côtes-d’Armor) dans la salles des Ursulines, où les élu·e·s de l’agglomération et leurs invité·e·s partageaient le traditionnel buffet consécutif aux vœux de bonne année, ce vendredi 24 janvier.

Après une première manifestation dans la matinée, puis un déplacement en car vers celle organisée à Saint-Brieuc, la première retraite aux flambeaux des syndicats lannionnais finit par bifurquer. Au lieu de se disperser sur la place du Marchallac’h, les 300 manifestant·e·s trégorrois·e·s prennent le chemin du parvis des Droits de l’Homme, entre la salle de spectacle du Carré Magique et la salle polyvalente des Ursulines, réservée pour un buffet musical. Trop tard pour assister au dernier discours de vœux du président Le Jeune, mais pas pour obtenir une réponse des maires à la lettre envoyée par l’intersyndicale la semaine dernière. Celle-ci leur demande de se positionner sur le projet de réforme gouvernemental.

« Une réforme est nécessaire »

Gardés à distance par quelques policiers, les représentants syndicaux finissent par obtenir l’arrivée d’une délégation d’élus, par l’entremise du commandant Petitbois. Le président LREM (ex-PS) de Lannion Trégor Communauté, Joël Le Jeune, se présente entouré de plusieurs vice-présidents, dont le maire divers droite de Perros-Guirec, Erven Léon (possible successeur), le maire PS de Plouzélambre, André Coënt, le maire PS de Cavan, Maurice Offret, et le maire divers droite de Pleubian, Loïc Mahé.

« Je crois qu’une réforme est nécessaire, répond Joël Le Jeune à Erwan Trézéguet, secrétaire général départemental de la CGT. Elle doit être menée et je suis pour qu’elle soit négociée. Je regrette que la CGT, notamment, ne discute pas. Discutez ! Il y a déjà eu des évolutions qui ont été faites. Aujourd’hui le système ne tient plus. »

« Aux municipales, ça va faire mal »

Interpellé dans une ambiance houleuse par une travailleuse qui lui fait remarquer qu’une personne seule avec un enfant handicapé ne peut pas vivre dignement avec 1.000 €, le président de l’agglo accepte de recevoir une délégation syndicale dans les prochains jours. Le groupe de maires repart sous les huées, les protestataires promettant de les sanctionner lors des élections municipales, en mars.

Pendant ce temps, un premier groupe de manifestant·e·s parvient à pénétrer dans la salle en passant par les cuisines. Ceux restés entendre les élus les rejoignent, drapeaux en mains. Le secrétaire de l’union locale CGT, Benoît Dumont, dont le bureau se trouve d’ailleurs à l’étage, fait une lecture au mégaphone de la lettre adressée aux élu·e·s. L’immense majorités des invité·e·s lui tournent le dos.

Sous l’immense boule à facette, deux mondes qui pourtant se connaissent – Lannion est un grand village de 20.000 habitants -, s’observent en chien de faïence. Pas plus l’hymne anti-Macron des Gilets jaunes que la chorégraphie des travailleuses « We can do it ! » ne dérident l’assemblée. Après quelques petits fours, les manifestants repartent, discrètement accompagnés par les musiciens de jazz, payés pour ambiancer la soirée.

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« Macron met la sécu à disposition du capitalisme financier », accuse Serge Le Quéau

Figure de la gauche briochine, cofondateur d’Attac, engagé auprès des victimes des pesticides comme des mal-logés, Serge Le Quéau est avant tout syndicaliste. Le retraité de La Poste qui avait claqué la porte de la CFDT en 1989 pour fonder Sud PTT Bretagne fait le lien entre la privatisation des entreprises publiques et le projet de retraite à points du gouvernement Philippe-Macron. 

Quel bilan tirez-vous de ce septième temps fort de la mobilisation, dans les Côtes-d’Armor ?

On est satisfaits de la mobilisation qui a eu lieu aujourd’hui parce que dans tout le pays il y a des manifestations. Hier soir, il y a eu des manifestations aux flambeaux dans une centaine de villes en France.

Dans les Côtes-d’Armor, ça a été très, très fort. Sur Saint-Brieuc, sur Dinan, sur Lannion, sur Guingamp et aujourd’hui encore à Saint-Brieuc nous sommes plus de 3.000 à dire notre opposition à la réforme des retraites du gouvernement Philippe et Macron.

Aujourd’hui, le gouvernement a présenté en conseil des ministres le projet de loi avec tous les articles et quand on les analyse – il y a des gens qui travaillent dessus en ce moment -, on s’aperçoit que le diable se niche dans les détails. En fin de compte, il y a énormément de régressions sociales à travers ce projet de loi. Pratiquement aucune catégorie sociale, aucun salarié ni même aucun travailleur indépendant, pratiquement personne ne va bénéficier d’avantages avec cette réforme-là. Ça va être une régression formidable.

L’âge pivot qui a été retiré et finalement réintroduit – ils appellent ça un âge d’équilibre -, le fait que les retraites soient calculées sur la carrière ça ne peut entraîner que mathématiquement une baisse des pensions. En plus, il y a aussi une dépossession des syndicats et du patronat du calcul des retraites donc du montant des retraites puisque ça permettra avec le point de laisser la main libre au gouvernement pour moduler les retraites comme comme bon lui semblera.

Neuf ans que le point d’indice des fonctionnaires est bloqué

On l’a bien vu par exemple aujourd’hui il y a un blocage dans la fonction publique du point d’indice depuis 2010. Ça fait neuf ans que le point d’indice est bloqué. On peut s’attendre, si la réforme par points passe, que le gouvernement gèle la valeur du point et donc fasse baisser d’une manière automatique les retraites. Donc plus que jamais nous restons mobilisés jusqu’au retrait de ce projet néfaste pour tout le monde.

Comme Pierre Mayeur, le directeur général de l’Ocirp, union d’institutions de prévoyance, vous dites que ce projet acte l’étatisation du régime de retraite.

C’est une rupture totale avec ce qui avait été mis en place au sortir de la guerre, en 1945, avec le système de sécurité sociale qui était un exemple dans le monde entier. Aujourd’hui, on voit bien que les néolibéraux avec Macron et puis l’oligarchie ne se contentent pas d’avoir déjà capté toute la richesse que produisaient les services publics non régaliens.

Les grands services publics, que ce soient La Poste, France Télécom, EDF et la SNCF maintenant, tous ces grands services publics qui rendaient des services aux usagers, à la population dans son entier, qui étaient un moyen de redistribution des richesses dans le pays, tout ça est passé au secteur privé marchand. Il y a des fortunes considérables qui sont faites avec ces services publics non-régaliens privatisés.

Le gouvernement s’attaque en ce moment à l’éducation nationale et à la santé. On le voit bien avec la crise sociale qui existe dans ces secteurs.

Le budget de la sécu est supérieur à celui de l’Etat

Cela ne suffit pas pour satisfaire les marchés financiers et finalement ils s’attaquent à la manne de la protection sociale. Il faut se rappeler que c’est 400 milliards d’euros par an, c’est plus important que le budget de l’Etat et qu’aujourd’hui le gouvernement Macron est en train de mettre à disposition du capitalisme financier international cette manne financière qui jusqu’à présent était un système de répartition, gérée par les organisations syndicales et patronales.

C’est un recul considérable, c’est une rupture totale avec le modèle social français. On est en train de glisser doucement mais sûrement vers un néolibéralisme à l’anglaise ou à l’américaine.

Un mot sur la stratégie de l’intersyndicale à Saint-Brieuc ou dans les Côtes-d’Armor plus généralement. 

On appelle évidemment à se rassembler chaque samedi, à 11 h, devant la gare de Saint-Brieuc, en soutien à la mobilisation des cheminots.

Solidaires appelle au rassemblement organisé par la coordination régionale des Gilets Jaunes [le samedi 25 janvier, NDR]. Ils ont choisi la ville de Saint-Brieuc pour se mobiliser, à 14 h 30, place de la préfecture. On appelle également au rassemblement mercredi 29 janvier. Ce sera encore une grande journée de mobilisation interprofessionnelle.

Nous à Solidaire on se félicite que l’intersyndicale CGT-FO-FSU et Solidaires fonctionne extrêmement bien et on se réjouit aussi qu’on s’entende parfaitement bien avec les Gilets Jaunes de Saint-Brieuc. Il y a une unité très forte, qui laissera des traces.

La grève à la SNCF et la RATP diminue. Il vous faut trouver des actions qui marquent médiatiquement, comme ces marches aux flambeaux, qui semblent avoir un certain écho. On voit les avocats, d’autres professions qui déposent leurs outils. C’est un peu nouveau ça ?

Oui, c’est nouveau. On est obligé face à la détermination du gouvernement qui veut passer en force de multiplier les actions et on ne peut pas être seulement dans la grève. Il faut avoir de l’imagination dans la lutte.

Je pense que ce qu’on a été capable de faire ça permet de maintenir une pression, parce que ce que nous disons depuis pas mal de semaines c’est qu’il n’y aura pas de paix sociale dans le pays tant que le gouvernement s’entêtera à maintenir son projet.

On va vers un type d’actions de guérilla sociale finalement. Le gouvernement veut un affrontement frontal avec les syndicats et les salariés et nous on va multiplier les actions. On ne va pas lui laisser de repos. Nous pensons que c’est la bonne stratégie pour garder des forces et ne pas lâcher le combat et faire céder le gouvernement.

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À Saint-Brieuc, l’intersyndicale fait bloc contre la retraite Macron

Engagés dans une course de fond pour faire échec à la réforme des retraites du président Macron, les syndicats CGT, FO, FSU, CFE-CGC et Solidaires ont de nouveau battu le pavé dans les rues de Saint-Brieuc, le vendredi 24 janvier. Un rendez-vous fixé à l’échelle nationale pour répondre à la présentation du projet de loi en conseil des ministres.

Ce vendredi 24 janvier, entre 2.000 et 3.000 opposants à la retraite à points répondent à l’appel des syndicats, dans les rues de la préfecture des Côtes-d’Armor, lors de ce septième temps fort national. Une affluence en hausse comparée aux précédentes manifestations, toutefois bien inférieure à celle du 5 décembre, qui inaugurait ce mouvement social.

La veille, plus de 300 personnes avaient déjà défilé au crépuscule.

« La mobilisation éclairée par des flambeaux a permis à beaucoup de continuer à exiger le retrait du projet de réforme des retraites, se réjouit Matthieu Nicol, secrétaire général de la CGT des Côtes-d’Armor. Dans le même temps, la grève se poursuit dans de nombreuses professions, qui se mobilisent et multiplient les actions de dépôt des outils de travail dans les lieux symboliques. Ce matin, plus de cent enseignants étaient à l’inspection académique pour un jeté de livres, de cartables et de chaussures. »

« Ils n’ont aucune raison de continuer »

Augmenter les salaires, atteindre l’égalité salariale, mettre fin à la précarité, prendre en compte les années d’études, soumettre à cotisations les plateformes numériques, mettre fin ou compenser les exonérations patronales, réorienter les crédits d’impôts aux entreprises vers le régime de retraite, élargir l’assiette de cotisation ou encore lutter contre la fraude et l’évasion fiscale en instaurant une contribution sociale pour la protection sociale sur les revenus du capital : l’intersyndicale expose ses contre-propositions afin d’éviter « toute ouverture à la capitalisation ».

« Deux-cents milliards d’exonérations ont été accordées au patronat. Après 2027, c’est pas 14 % c’est moins de 12 % du PIB que représenterait la question des retraites, calcule Martial Collet, secrétaire départemental de la CGT-Force Ouvirère. C’est à dire un rien ! Ils n’ont aucune raison de continuer, hormis une question dogmatique et libérale. »

Réunis dans la lutte depuis près de deux mois, les responsables syndicaux affichent leur volonté de poursuivre la mobilisation sans baisse de régime. En plus du rendez-vous hebdomadaire sur le parvis de la gare, chaque samedi, ils appellent à une nouvelle manifestation départementale à Saint-Brieuc, mercredi 29 janvier, à 13 h 30. Ce sera la veille de l’ouverture de la conférence de financement convoquée par le gouvernement, sur proposition de la CFDT.

Outre la pause décidée par la CFE-CGC, le syndicat des cadres, un point de divergence apparaît concernant la place laissée aux Gilets jaunes, dont la méfiance vis-à-vis de toute organisation traditionnelle reste palpable. Seule l’Union syndicale Solidaires par la voix de sa figure locale, Serge Le Quéau, appelle à rejoindre leur propre manifestation, samedi 25 janvier. « Même si Macron le veut pas… »

Des bons points retraite pour les travailleurs sages

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