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Nirmaan, rock indien sauce bretonne

Les instrumentistes bretons Antoine Lahay et Étienne Cabaret nous racontent leur rencontre avec Parveen Sabrina Khan en 2012. La fille du musicien du Rajasthan Hammed Khan est chanteuse et possède des attaches en Bretagne. Rejoints par Jean-Marie Nivaigne et Pierre Droual, ils forment ηirmāaṇ (Nirmaan) à leur retour en France.

ηirmāaṇ signifie « création » en hindi et c’est tout naturellement de ce processus dont les musiciens Antoine Lahay et Etienne Cabaret nous parlent. Qualifié non sans humour de groupe d’« hindi-rock » par un journaliste de l’AFP pendant l’édition 2014 des Vieilles Charrues, Nirmaan pourrait être résumé par l’expression « rock indien ».

Quand des instrumentistes de festoù-noz issus de la Kreiz Breiz Academi d’Erik Marchand allient leur musique aux paroles écrites en hindi par la chanteuse Parveen Sabrina Khan, de mère française et de père indien.

Porté par le tissu musical traditionnel breton, Nirmaan a déjà sillonné la péninsule d’ouest en est et du nord au sud depuis 2013, s’arrêtant notamment au festival Fisel, à Chausse Tes Tongs, ou à la Foire au Croûte de Brest. La formation s’est aussi rendue en Inde début 2014 pour une mini-tournée passée par Bombay, Jaipur et Delhi.

Le groupe se produira le 31 janvier 2018 au festival Au Fil des Voix, à Paris, dans la salle de l’Alhambra.

L’interview et le les extraits du concerts de Nirmaan ont été enregistrés le 12 août 2017 au festival du Chant de Marin de Paimpol, dans les Côtes-d’Armor. Son thème : les routes de l’Orient.

On fait la musique telle qu’on la ressent

Nirmaan - Crédits GeoffreyArnoldy - La Déviation

Antoine Lahay – Fin 2012 on est on est parti en Inde à la découverte, juste en voyage comme ça, pas spécialement pour la musique, mais quand même sur les recommandations d’Erik Marchand (fondateur de la Kreiz Breizh Academi, NDLR) et de Rozenn Talec, une chanteuse qui y était allée quelques mois avant nous.

On a été conseillé d’aller voir la famille Khan, notamment Hameed Khan qui est percussionniste et qui a travaillé pendant longtemps avec Erik Marchand et Titi robin en trio. Il l a deux enfants, qui sont musiciens aussi, Parveen Khan, qui est dans Nirmaan, et Ilias son frère. Dans notre périple au Rajasthan, on a fait une halte là-bas et puis sans le savoir au début ça a été le déclic du lancement de Nirmaan.

Etienne Cabaret – Personnellement je n’avais pas spécialement de connexion avec la musique indienne. Je connaissais Shakti, Talvin Singh, des groupes comme ça, mais je n’étais pas parti pour apprendre la musique indienne et d’ailleurs on ne le fait pas. On joue ce qu’on sait jouer, c’est-à-dire pas la musique indienne. C’est Parveen – elle est chanteuse de chant classique indien -, qui amène sa culture. Et c’est vraiment deux cultures qui se rencontrent. La culture occidentale et la culture orientale.

Ce ne sont pas les mêmes couleurs de morceaux qui vont attirer l’oreille ici ou en Inde

Antoine Lahay – En, février 2014, ça commence à faire un peu maintenant, on a réussi à monter une première tournée en Inde. On a joué à Jaïpur à Delhi et à Bombay. Ça c’était une super expérience. C’était aussi pour nous hyper intéressant d’aller faire écouter cette musique en Inde quoi.

Il n’y a pas du tout les mêmes réactions sur les mêmes morceaux. Enfin ce ne sont pas les mêmes couleurs de morceaux qui vont attirer l’oreille ici ou en Inde, c’est intéressant. Il y a eu une date à l’Alliance française à Delhi. Il y avait pas mal d’expatriés et puis des Indiens, mais bon ça reste un circuit un peu particulier celui des Alliances françaises.

On a aussi joué, ça c’était super d’un plus tôt à Jaipur, grâce aux connexions qu’a Parveen. Là on a plus rencontré les gens. C’est à Amber, c’est juste à côté de Jaipur, c’est là qu’elle a grandi. Ça c’était chouette de rencontrer ces gens-là. On a eu une expérience dans une université, au milieu d’un stade. C’était plein de jeunes. Et puis à Bombay dans un club, qui s’appelle le Blue Frog. Il n’y a pas eu énormément de dates mais, elles étaient toutes bien différentes. Ça nous a donné un petit échantillon de publics différents.

Vu d’ci en général on mélange forcément la musique classique indienne et la musique traditionnelle indienne. En fait c’est quand même deux choses différentes. C’est deux pratiques assez différentes et Hameed Khan, le père de Parveen, il a ce double bagage aussi.

Il a beaucoup travaillé avec des musiciens de musique traditionnelle du Rajasthan et nous quand on y a été, il y avait de la musique traditionnelle du Rajasthan. C’est pas mal. C’est encore autre chose que nous ce qu’on connaît en Europe, c’est-à-dire la la musique classique. Les tablas, le cithare, le bansuri, ce sont des instruments qui viennent de la musique classique et la musique traditionnelle c’est encore autre chose. Ça s’approche plus de la musique – je ne suis pas un expert – Qawwali. En tout cas la musique traditionnelle du Rajasthan est assez proche de la musique du Pakistan aussi.

Etienne Cabaret – Parveen a pas mal appris avec son père, mais elle a aussi des maîtres de chant. Son père n’est pas chanteur, mais il lui a appris, il lui a transmis la passion pour la musique et à côté de ça, Parveen elle a deux maîtres en Inde, chez qui elle va régulièrement, à Bombay et à côté de Jaipur, pour aller plus loin encore dans l’apprentissage du chant classique.

Les premiers échanges, on ne savait pas où on allait

Antoine Lahay – Parveen en n’ayant ce double bagages ça lui sert bien aussi dans la composition parce que dans Nirmaan, nous on compose tout l’instrumental. Pour le chant elle se réapproprie des choses qui viennent du chant classique et aussi des choses qui viennent de la musique traditionnelle et elle compose. Je crois que le fait d’avoir ces différents bagages facilite aussi les connexions. C’est vrai que c’est bas les premiers échanges on ne savait pas où on allait…

Etienne Cabaret – Moi depuis pas longtemps j’aime bien parler de rock indien, parce qu’il y a un côté électrique. Ça reste assez acoustique sur scène les instruments mais ils sont tous électrifiés avec plein d’effets. On aime bien bidouiller sur scène pour avoir quelque chose qui arrive vers l’électro, qui rencontrent le chant classique. Et j’aime bien parler de rock indien parce qu’il y a un truc qui est assez énergique sur scène.

Antoine Lahay – On a tous en tout cas une une forte expérience dans les formes de musique populaire de différents endroits à la base de Bretagne pour nous quatre, pour Parveen en Inde.

Jean-Marie Niven le batteur a quand même lui travaillé pendant quelques années les tablas avec un maître indien. Il avait un peu plus de connexion directe avec ce répertoire-là. Cette rencontre c’est des énergies qui sont pas forcément à la base faites pour se rencontrer. On a une approche qui est assez différente par exemple par rapport au Bollywood ou ce genre de choses.

Il y a des mix qui sont faits en Inde, avec des instruments comme la batterie, la guitare électrique et les claviers, etc. Mais rarement dans cette approche-là. On fait ça à notre sauce sans trop se poser de questions. On fait la musique telle qu’on l’a ressent.

Nirmaan - Indian electric station - La Dévation

Parveen Sabrina Khan – Chanteuse

Issue d’une lignée de grands musiciens du Rajasthan, Parveen Sabrina Khan nait d’un père Indien, Hameed Khan (Musafir, Jaipur Kawa Brass Band…) et d’une mère Bretonne. C’est à Jaipur ou elle à vêcu jusqu’à présent qu’elle se forme dès son plus jeune age à la musique classique et folklorique indienne.

Jean-Marie Nivaigne – Batteur

Intrigué par la richesse rythmique des musiques du monde, ce batteur percussionniste est un alchimiste des rythmes. C’est au cours au cours de ses nombreux voyages qu’il se forme auprès de maitres comme Pandit Shankar Gosh, Adama Dramé, Fred « El Pulpo » Savignien, Areski Dries…

Antoine Lahay – Guitariste

Aérien et incisif sont les termes que l’on peut prêter à ce musicien inventif, influencé aussi bien par la pop que par le jazz.

Etienne Cabaret – Clarinettiste

Musicien émérite de « treujeun gaol » (clarinette traditionnelle bretonne), il développe à la clarinette basse un son électro-acoustique qui flirte avec le jazz, le rock ou la musique improvisée.

Pierre Droual – Pianiste, violonniste

Violoniste issu des musiques traditionnelles, il explore et triture les sons de son violon et de ses claviers à travers les musiques improvisées et électriques.

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Dominique Lalanne, physicien nucléaire contre la bombe

Ni la France, ni les Etats-Unis, ni la Grande-Bretagne n’ont envoyé d’ambassadeur à Oslo, le 10 décembre, lors de la remise du prix Nobel de la paix à l’Ican, la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires. Un geste de défiance de ces puissances atomiques vis-à-vis du traité d’interdiction que ce collectif d’environ 500 ONG a réussi à faire adopter par l’Assemblée générale des Nations unies (Onu), par 122 pays sur 192, en juillet.

Dominique Lalanne représente l’Ican en France en tant qu’administrateur de l’association Abolition des armes nucléaires – Maison de vigilance. Nous avons rencontré ce physicien nucléaire du CNRS à la retraite lors de son passage à Lannion, le 13 décembre, au lendemain d’une conférence grand public organisée par Réseau “Sortir du nucléaire” Trégor.

Au lieu de préparer le démantèlement des armes nucléaires, les grandes puissances investissent des milliards pour renouveler leur arsenal. Pourtant, selon Dominique Lalanne, la dissuasion nucléaire ne fonctionne pas. En témoignerait l’incapacité de la communauté internationale d’empêcher la Corée du Nord de développer son programme nucléaire.

Le Quai d’Orsay tire des conclusions diamétralement opposées, jugeant ce traité « inadapté au contexte sécuritaire international, caractérisé par des tensions croissantes et la prolifération des armes de destruction massive, dont témoigne notamment la menace nucléaire nord-coréenne. »

Au lieu de protéger les populations, ces armes font peser une menace sur l’humanité toute entière, car si cette stratégie vient à rater n’importe où, la Terre pourrait sombrer dans un hiver nucléaire à cause des incendies causés par les bombes. Les terres deviendraient incultivables, entraînant une immense famine.

Le traité d’interdiction, de possession, de fabrication, d’utilisation et de menaces nucléaires voté cet été à l’Onu n’a pas de valeur contraignante sur les pays qui ne l’adoptent pas, mais il exerce une pression diplomatique sur eux. Par ailleurs, toutes les activités liées à l’armement nucléaire, notamment bancaires, étant interdites, l’Ican espère que cela perturbe les Etats dotés de la bombe. Il n’entrera en application qu’une fois ratifiée par cinquante pays.

Dominique Lalanne s’inquiète aussi pour le poids que fait peser le nucléaire civil sur les générations futures, du fait par exemple des déchets générés, impossibles à recycler. Entretien.

« La dissuasion nucléaire ne marche pas »

Votre militantisme pour le désarmement nucléaire est-il lié à vos anciennes activité de chercheur ?

Dominique Lalanne – Les physiciens nucléaires, mes collègues, ne sont pas plus motivés que l’opinion publique en général. Je me suis intéressé à la question parce que j’ai travaillé dans les années 1980 avec Solange Fernex et Théodore Monod qui ont dit que l’arme nucléaire était vraiment une arme d’abord immorale et qu’il fallait supprimer pour plein de raisons éthiques.

Mais je me suis intéressé à ça aussi parce qu’au niveau nucléaire, je pense qu’on a une réflexion générale à avoir sur ce qu’on lègue aux générations suivantes.

Léguer aux générations suivantes des déchets nucléaires, au niveau du nucléaire civile, c’est une première interrogation, laisser aux générations suivantes la possibilité de s’entre-tuer et de détruire l’humanité ça ça me semble absolument intolérable et je pense que notre message fort pour les générations suivantes c’est de dire aller essayer de trouver une situation de sécurité pour vos enfants, vos petits-enfants et les générations suivantes.

Vous êtes très critique vis-à-vis de la stratégie de dissuasion. Vous dites que si elle échoue, c’est la catastrophe totale.

Avec quelques centaines de bombes qui explosent sur les villes, d’abord les villes sont détruites, les réseaux téléphoniques, informatiques de communication, de distribution d’eau, d’électricité, tout ça c’est remis en cause.

Scénario de l’hiver nucléaire

Ce qui est plus grave, c’est que les fumées qui sont dégagées par les incendies dans les villes obscurcissent l’atmosphère, c’est ce qu’on appelle le scénario de l’hiver nucléaire et à ce moment-là, même quelques centaines de bombes qui dans un conflit local comme l’Inde et le Pakistan par exemple incendieraient des villes, à ce moment-là ça obscurcirait l’atmosphère sur tout l’hémisphère nord et on ne pourrait plus avoir de récolte agricole, en France par exemple, s’il y avait un conflit en Inde.

Le scénario de l’hiver nucléaire provoque la famine et la fin de l’humanité. Ceux qui ne meurent pas sous la bombe meurent de faim.

Partagez-vous le constat selon lequel nous sommes dans une période de « renucléarisation » d’un point de vue militaire, avec la Corée du Nord, le Quatar aussi ?

Absolument. Le Quatar n’en est pas encore là du point de vue des armes nucléaires, mais il a acheté un douzaine de bombardiers nucléaires à la France récemment.

Tous les pays qui ont des armes nucléaires ont des programmes de modernisation. En 2018, la France va voter au niveau parlementaire une loi de programmation pour construire des sous-marins, des missiles et des avions pour les années 2030-2040, pour renouveler tout notre arsenal nucléaire.

On est effectivement dans une étape de modernisation des armes nucléaires. Il y en a actuellement 15.000 en service, 2.000 en état d’alerte et il faut déjà penser aux générations suivantes pour prendre la relève des armes qui seront obsolètes dans les vingt prochaines années.

Quel est le dispositif nucléaire français ?

Ici vous avez des sous-marins, à côté d’ici, à l’Île Longue. En permanence il y a un sous-marin qui est en mer pour assurer l’état d’alerte, qui est prêt à envoyer 10.000 fois Hiroshima sur des villes. Ça c’est une permanence en mer. On a aussi des bombardiers qui sont plutôt sur la côte méditerranéenne, à Istres.

Donc on a en permanence ce qu’on appelle l’état d’alerte et si jamais nos « intérêts vitaux » – je cite là le vocabulaire officiel du ministère de la Défense –, si nos intérêts vitaux sont atteints nous engageons un frappe d’avertissement nucléaire pour convaincre un pays à ne pas continuer dans son attitude agressive.

Quelle scénario proposez-vous à la France pour abandonner la dissuasion nucléaire ?

Le scénario c’est celui du traité d’interdiction. Pour changer fondamentalement les choses, il faut repenser à la doctrine dissuasion. La dissuasion ne marche pas. Il y a plein d’exemples. L’Argentine a attaqué la Grande-Bretagne qui a des armes nucléaires, l’Egypte a attaqué Israël qui a des armes nucléaires.

On sait que la dissuasion ne marche pas car si jamais la dissuasion échoue, c’est la désintégration de tout le monde et celui qui agresse comme celui qui est agressé, tout le monde meurt à la fin.

Changement de mentalité plus qu’un changement militaire

On sait que ce n’est pas un scénario crédible donc ce qu’on propose c’est que les pays remettent en cause cette doctrine de dissuasion et qu’ensuite ils voient les uns avec les autres comment petit à petit éliminer tous les arsenaux et changer de doctrine, non plus de méfiance les uns par rapport aux autres, mais de confiance les uns par rapport aux autres.

C’est plus un changement de mentalité qui nous préoccupe, qu’un changement militaire. Après le changement militaire changera de façon inévitable.

La France n’a pas envoyé d’ambassadeur lors de la remise du prix Nobel de la paix, ce qui est inhabituel. Quel diriez-vous à la ministre des Armées (Florence parly) si elle était devant vous ?

Ça m’arrive de rencontrer aussi bien à l’Elysée les conseillers défense que au niveau du ministère des Affaires étrangères ou du ministère de la Défense, des Armées maintenant, ça a changé de nom.

Je leur dis qu’est-ce que vous pensez au fond pour la sécurité de la France. Est-ce que vous votre doctrine de dissuasion c’est la seule doctrine possible ou est-ce que vous imaginez qu’il n’y a pas un effet pervers : vous dites avoir trouvé la solution , mais imaginez qu’elle ne marche pas, est-ce que vous vous posez la question du plan B ? Si la dissuasion ne marche pas, avez-vous un plan B ?

Souvent, ce qu’ils me répondent et qui est très décevant pour moi, c’est qu’il n’y a pas de plan B. Et donc je me dis qu’il y a un effet pervers terrible de l’arme nucléaire, c’est qu’on a la solution, c’est une arme psychologique, on essaye de convaincre des ennemis de ne pas nous attaquer, mais s’ils ne sont pas convaincus on n’a pas de solution.

Pour moi l’absence de réflexion sur réellement les conflits qu’on peut avoir au XXIe siècle ça ça me semble très grave.

L’année se termine par la remise du prix Nobel de la paix à la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (Ican), qui récompense l’action qui a permis d’aboutir au traité d’interdiction voté par l’Assemblée générale des Nations unies, en juillet. Un traité qui n’engage pas les pays détenteurs de la bombe, comme la France, la Grande-Bretagne ou les Etats-Unis, qui ont d’ailleurs boudé la cérémonie à Oslo.

Il a été voté par 122 pays, contre un, les Pays-Bas. C’est un traité d’interdiction des armes nucléaires, d’interdiction de possession, de fabrication, d’utilisation, mais aussi d’interdiction de menaces.

C’est-à-dire que la théorie de la dissuasion nucléaire devient maintenant interdite internationalement. C’est une grande étape que l’on pourrait comparer à l’interdiction des armes chimiques et bactériologiques et c’est une étape qui va permettre d’imaginer maintenant un processus d’élimination puisque ces armes sont interdites.

Avant les armes étaient autorisées, donc c’était difficile d’imaginer que les pays qui en ont les éliminent. Maintenant qu’elles sont interdites, on peut discuter des processus d’élimination.

Les activités de financement ou d’aide au financement des armes nucléaires vont être interdites.

C’est un traité qui a une valeur diplomatique et une valeur symbolique on pourrait dire pour montrer qu’on franchit une étape dans les armes nucléaires. Mais c’est un traité qui va aussi avoir une valeur diplomatique, économique et industrielle parce qu’il interdit toute activité qui a un lien avec les armes nucléaires.

Les activités de fabrication de bombardiers et de sous-marins vont être interdites, les activités bancaires de financement ou d’aide au financement des armes nucléaires vont être interdites.

Pour des pays qui refusent de signer le traité, évidemment ils ne sont pas concernés, mais la plupart des industries, la plupart des banques travaillent au niveau international et donc ça va perturber un certain nombre de fonctionnements, qui sont liés ou mis en place par le nucléaire et donc ça va vraiment changer la situation internationale.

Combien d’années de travial pour aboutir à ce traité ?

Ican a commencé en 2007, donc c’est dix années de travail, pour faire du lobbying, faire du plaidoyer et faire des dossiers pour obtenir ce vote à l’ONU, qui est historique, d’un traité d’interdiction. Maintenant il est ouvert à signatures et quand il y aura cinquante pays qui l’auront signé et ratifié, il entrera en vigueur et donc deviendra une vraie loi internationale.

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Alain Stéphan alerte sur le Ceta

Aligner les normes sociales, économiques, sanitaires et environnementales pour faciliter le commerce entre pays est un principe clé du libéralisme autant qu’une évidence pour la plupart des gouvernements du monde, qui s’y emploient activement depuis les années 1990 sous l’égide de l’OMC.

Dans le viseur des nouveaux accords : les « barrières non tarifaires » comme les appellations géographiques protégées ou la protection de la vie privée.

L’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada est entré partiellement en application le 21 septembre 2017, avant même sa ratification par les parlements nationaux. Ainsi, les barrières douanières ont été levées par le Ceta (Comprehensive Economic and Trade Agreement), mais la cour d’arbitrage, tribunal d’exception qui doit trancher les différends entre Etats et multinationales, doit attendre un peu. La France n’a pas publié de calendrier de ratification.

Les opposants au Ceta s’appuient notamment sur l’exemple de la compagnie américaine Lone Pine, dont le permis d’extraction de gaz de schiste au Québec a été révoqué en 2012 suite à un moratoire canadien. La multinationale réclame 150 M$ canadiens aux pouvoirs publics, en s’appuyant sur l’Accord de libre-échange nord-américain (Alena).

Selon une étude du chercheur Scott Sinclair du Centre canadien de politiques alternatives cité par Le Devoir, le Canada a été poursuivi à 39 reprises par des entreprises étrangères, pour 60 % concernant des règles environnementales.

Comme l’Alena, le Ceta ou encore le Tafta (Union européenne – Etats-Unis) risque de remettre en cause le principe de précaution.

Le samedi 18 novembre, Attac France (Officiel) organisait une journée d’actions pour demander un référendum au gouvernement français sur la ratification du Ceta. Des militants ont fait signer une pétition à Guingamp, dont Alain Stéphan, membre du collectif Stop Tafta-Ceta-Tisa Trégor, basé à Lannion.

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Fabrice Nicolino témoigne contre les pesticides

Dans « Pesticides : Révélations sur un scandale français », paru en 2007, Fabrice Nicolino, journaliste pour Charlie Hebdo, revenait sur l’exploitation des découvertes chimiques de la Seconde Guerre mondiale par l’agriculture intensive.

Plus de cinquante ans après les révélations de la scientifique américaine Rachel Carson, les dangers des pesticides pour la santé n’empêchent pas leur utilisation massive, en particulier en Bretagne.

Le 20 octobre dernier, Fabrice Nicolino témoignait au tribunal de Guingamp (22) en faveur de sept « faucheurs », poursuivis pour avoir dégradé des produits à base de glyphosate (dont le Roundup de Monsanto) dans des jardineries des Côtes-d’Armor.

« Depuis 1962, on sait que les pesticides sont dangereux »

« Au point de départ, après la Seconde Guerre mondiale où il fallait nourrir la France – il y avait des tickets de rationnement jusqu’en 1949 -, l’agriculture était ruinée. La découverte de molécules chimiques qui paraissaient miraculeuses comme le DTT a entraîné un véritable enthousiasme dans les milieux agricoles, dans les milieux de recherche, l’Inra venait de naître.

Pendant une quinzaine d’années ça a été la « belle vie » si j’ose dire. Ces molécules nouvelles ou redécouvertes sur fond de guerre mondiale ont permis à l’agriculture de se débarrasser de beaucoup de ravageurs des récoltes, donc ça paraissait être formidable, jusqu’au moment où en 1962, une Américaine, Rachel Carson, océanologue, grande vulgarisatrice, écrit un livre sensationnel qui s’appelle « Printemps silencieux », dans lequel elle révèle que les pesticides, le DDT au premier chef, sont des poisons terribles pour tous les organismes vivants : les oiseaux, mais aussi les hommes.

Entreprise de désinformation

Le livre de Rachel Carson, marque le commencement d’une période de très mauvaise foi, où l’industrie chimique devenue puissante, qui a beaucoup d’intérêts commerciaux à défendre se lance dans des entreprises de désinformation pour tromper l’opinion pour essayer de lui faire croire que les pesticides ne sont pas dangereux.

On peut dire que depuis 1962, on sait que les pesticides sont dangereux pour la santé, mais l’industrie chimique, qui a des moyens collossaux, dont le chiffre d’affaires souvent dépasse celui d’Etat de la planète, l’industrie chimique, celle des pesticides, essaye de cacher par tous les moyens la vérité simple, scientifique sur la dangerosité des pesticides. »

Complément

La présidente du tribunal correctionnel de Saint-Brieuc a décidé de saisir la Cour de justice de l’Union européenne avant de se prononcer sur d’éventuelles sanctions contre les militants anti-glyphosate jugés à Guingamp. Elle a donc accepté les cinq questions préjudicielles posées par l’avocat des accusés, à la grande satisfaction de ceux-ci, et n’a pas rendu de délibéré le 15 décembre.

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François Schmetz, conseiller prud’homal en colère

La troisième ordonnance Macron modifiant le code du travail plafonne les indemnités prud’homales en cas de licenciement abusif. Désormais, les juges doivent se référer à un barème pour fixer l’indemnité qu’un employeur pris en faute doit verser à un salarié licencié. C’est l’une des mesures les plus vigoureusement dénoncées par les syndicats.

Par exemple, l’indemnité ne pourra excéder 15,5 mois de salaires pour 20 ans d’ancienneté dans une entreprise de 11 salariés et plus, 2,5 mois pour la même ancienneté dans une entreprise de moins de 11 salariés. La barémisation ne s’applique pas en cas de harcèlement ou de violation d’une liberté fondamentale.

Preuve que la mesure est destinée aux entreprises qui peuvent provisionner un licenciement abusif, le gouvernement propose un simulateur en ligne des indemnités.

La mesure réclamée par le patronat et prévue dès la loi Macron en 2015 avait d’abord été censurée par le Conseil constitutionnel, puis abandonnée dans le projet de loi Travail en 2016 et finalement instaurée par ordonnances le 23 septembre, après l’élection d’Emmanuel Macron en 2017.

François Schmetz est syndicaliste et conseiller prud’homal salarié, ancien salarié d’Alcatel-Lucent (devenu Nokia) à Lannion, dans les Côtes-d’Armor. Une entreprise régulièrement touchée par des vagues de suppressions de postes. Il était interviewé le 12 septembre 2017, lors d’une manifestation contre les ordonnances Macron à Lannion. Il critique le plafonnement des indemnités prud’homales.

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Mille Lannionnais.es dans la rue contre les ordonnances Macron

Le 12 septembre 2017, environ 1.000 Lannionnais·es ou Trégorrois·es ont participé à la manifestation organisée par l’intersyndicale CGT-FSU-Solidaires, contre les ordonnances Macron modifiant le code du travail.

Parti de La Poste, le cortège s’est arrêté devant la maison du département, pour protester contre la privatisation du service des soins à la personne par l’exécutif LR-UDI, avant de revenir sur les quais d’Aiguillon en passant par la gare.

Désobéissant à leur secrétaire général Jean-Claude Mailly, des militants de FO sont venus gonfler les rangs. La France Insoumise a défilé derrière sa banderole, après les syndicats. Le groupe local du parti, dont le leader Jean-Luc Mélenchon est arrivé 2e au premier tour de l’élection présidentielle à Lannion, est lui-même membre du Front social, avec la CNT, Solidaires ou Nuit Debout Lannion. Ce collectif milite pour la convergence des luttes contre la politique libérale du gouvernement d’Edouard Philippe.

Des salarié·e·s de Nokia, ex-Alcatel-Lucent, confrontés à un nouveau plan de 91 suppressions d’emplois sur le site de Lannion Pégase, ont fait entendre leur voix.

Présent à titre personnel, le militant CFE-CGC François Schmetz (ex-Alcatel-Lucent, licencié lors du plasn Shift) nous explique pourquoi il s’oppose aux ordonnances, notamment le plafonnement des indemnités prud’homales, étant lui-même juge salarié au tribunal de Guingamp.

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Urgence vitale pour l’hôpital de Paimpol

Paimpol n’avait pas connu telle démonstration citoyenne depuis longtemps. Peut-être doit-on remonter en février 2003, quand 10.000 personnes avaient manifesté pour défendre la maternité. En vain.

Samedi 9 septembre, c’est encore le comité de soutien à l’hôpital de Paimpol (22), mené par Yves Ballini du PCF et Philippe Couleau de l’UDB, qui a fait descendre entre 3.000 et 5.000 Bretons dans les rues de la cité des Islandais, dans les Côtes-d’Armor. Cette fois, ce sont les urgences qui inquiètent.

En mai, les personnels ont prévenu le comité que l’Agence régionale de santé (ARS) comptait supprimer un poste de médecin de nuit. Plusieurs rassemblements et quelques milliers de signatures plus tard, l’Etat est revenu sur sa décision, inspiré par une lettre des médecins. La partie n’est toutefois pas gagné car rien n’est signé et un poste de médecin urgentiste est désormais menacé en journée. L’ARS s’appuie sur une pénurie de médecins en Bretagne.

Malmenée par la désertification médicale qui touche aussi la côte nord de la Bretagne, la population craint au final la fermeture des urgences, comme l’a déjà connu Tréguier. Environ 42.000 habitants permanents se situent dans la zone de rayonnement du centre hospitalier paimpolais, à 45 minutes minimum du premier hôpital (Saint-Brieuc, Lannion ou Guingamp).

Des délégations d’autres hôpitaux de proximité avaient fait le déplacement, dont la coordination nationale elle-même. Celle-ci dénonce plus largement la loi du marché qui pèse sur les services publics, contraints à des coupes dans les effectifs et les moyens, jusqu’à des fermetures d’hôpitaux. La santé des patients est parfois atteinte et de nombreux agents font des dépressions.

Reportage : Avec Yves Ballini, président du comité de soutien à l’hôpital de Paimpol, Ghislaine Fichou, infirmière aux urgences et Céline Le Doré, aide soignante et représentante CGT.

Ressources

Pétition pour l’hôpital de Paimpol

Coordination nationale des hôpitaux de proximité

Enquête d’Envoyé spécial, diffusée le 7 septembre 2017, “L’hôpital en état d’urgence”

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Diwan défend ses emplois aidés à Guingamp

Lundi 4 septembre, c’est dans la cour de la sous-préfecture de Guingamp qu’une partie des élèves scolarisés à Diwan dans le Trégor ont réalisé leur rentrée.

Un peu plus de 150 parents et personnels de ces écoles immersives en breton ont en effet manifesté, après le gel des contrats aidés décidée par le gouvernement, qui a pris effet en août. Des délégations étaient venues de Lannion, Louannec, Plounévez-Moëdec, Bourbriac, Saint-Brieuc, Plésidy ou encore Louargat, dans les Côtes-d’Armor.

Sur 207 emplois en Bretagne chez Diwan, 141 bénéficiaient d’aides de l’Etat l’année dernière et 44 ont reçu un refus de renouvellement cette année.

La présidente du réseau associatif Diwan, Stéphanie Stoll, également parent d’élèves, demande l’obtention d’un statut comparable aux écoles publiques pour Diwan, afin de sortir de la précarité. Bien que sous contrat avec le ministère de l’Education nationale, les écoles Diwan ne bénéficient pas automatiquement des forfaits scolaires versés par les municipalités.

Diwan Bretagne compte 47 écoles, 6 collèges et un lycée (à Carhaix), scolarisant 4.400 élèves.

Josy Le Gendre et Gaëlle Gourioux font partie de ces personnels employés en Contrat d’accompagnement dans l’emploi (CAE), qui ont appris pendant la dernière semaine d’août qu’elles ne feraient pas leur rentrée. Elles assuraient souvent des rôles d’Atsem ou de surveillance. Cette décision brutale prise faute du renouvellement de la totalité des financements par l’Etat, qui obligent ces femmes âgées de plus de 50 ans à pousser (de nouveau) la porte de Pôle emploi. Solidaires de Diwan, elles manifestaient elles aussi en ce jour de rentrée des classes dans la cité de la Plomée.

En conseil municipal le soir-même, le maire de Guingamp Philippe Le Goff a annoncé qu’il adresserait un courrier de soutien à Diwan, après le vote d’une motion à l’unanimité. Le député LREM Yannick Kerlogot, qui s’était rendu à la manifestation, « partage pleinement le constat du ministre du Travail mais […] souhaite interpeller sur la brutalité de la décision ».

“310.000 à 320.000 emplois aidés” devraient être financés cette année, contre 457.000 en 2016.

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Mick témoin de la répression anti-manifestants

Mercredi 7 juin, à Rennes, deux jeunes femmes ont été menottées à la fin du procès de Matthieu, étudiant de 27 ans, poursuivi pour des jets de projectiles sur les forces de l’ordre, lors d’une manifestation “ni Le Pen, ni Macron”, pendant l’entre-deux tours de l’élection présidentielle.

Le président du tribunal, Nicolas Léger, leur reproche d’avoir menti car leur version s’oppose à celle des plaignants. Sans se connaître, elles ont chacune expliqué à la barre que des policiers ont placé une pierre dans la poche arrière de l’accusé.

Une information judiciaire a été ouverte pour faux témoignages. Elles sont sorties libres, avec le statut de témoin assisté, après un détour par le bureau d’un juge d’instruction.

L’accusé a été condamné à trois ans d’interdiction de manifester en Île-et-Vilaine et 500 € d’amende pour chacun des deux agents de la brigade anti-criminalité. En possession d’un GoPro au moment de son interpellation, il n’a plus revu sa caméra et suggère que la police l’a arrêté pour récupérer ses images. L’accusation portait uniquement sur les témoignages des policiers et une vidéo soumise à controverse.

Mick, membre active de Nuit Debout Lannion, a assisté à cette audience hors-norme, durant laquelle les droits de la défense ont été bafoués comme rarement auparavant. Elle raconte la scène vécue depuis les bancs du publics.

La remise en cause du droit de manifester en France, étayée par Amnesty International dans un rapport paru cette année, a justifié une projection organisée par Nuit Debout Lannion, devant les marches de la mairie de Lannion, le jeudi 6 juin 2017. Une action menée dans le cadre du Front social contre les ordonnances Macron sur le travail.

En mars, Buzzfeed avait révélé une enquête sur huit affaires où des policiers ont proféré de faux témoignages pour accuser de violence des manifestants. Un véritable business de l’outrage s’est instauré et implique des cabinets d’avocats.

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Déambulation musicale dans Lannion en fête

Déambulation dans les rues de Lannion, le soir d’un brûlant 21 juin 2017, après 20 h, d’un concert de rock à un récital de chorale, entre batucada et DJ set, d’un parquet de country à un mur de son, de la rue Savidan à l’espace Sainte-Anne, du parking Caerphilly à la place du Marchallac’h et de la terrasse du Ty Cosy au dancefloor du Diplomate.

Avec notamment, le groupe Déviation, la fanfare A Bout de Souffle, Happy Boots 22, les groupes Backouest et Bazzuro, la chorale Orange chante, la batucada Sambazar…

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Vers un Front social anti-Macron à Lannion

La séquence électorale passée, Nuit Debout Lannion revient. Le lundi 19 juin 2017, au lendemain de législatives remportées par La République en Marche, mais largement boudées y compris dans le Trégor, une poignée d’opposants à la loi Travail se retrouvent devant les marches de la mairie pour constituer un Front social.

Après les 21 avril et 8 mai, des syndicalistes, militants politiques et membres de divers groupes impliqués dans les récents mouvements sociaux manifestent de nouveau à Paris. Ils entendent installer un rapport de force avec le gouvernement pour lui faire abandonner son projet de réforme du droit du travail, prévue dès cet été au moyen d’ordonnances, qui accorderont plus de pouvoir aux patrons, notamment pour licencier.

En plus de l’action organisée devant l’Assemblée nationale, le collectif a fait des petits dans toute la France. L’appel a été entendu à Lannion, Guingamp et Saint-Brieuc.

Dans les Côtes-d’Armor, Solidaires, la Confédération nationale du travail (CNT) et le Comité de vigilance antifascistes (CVA 22) sont les promoteurs du Front social, rejoints par l’Union locale CGT de Guingamp, le NPA, des groupes de La France insoumise, la Gauche indépendantiste et donc Nuit Debout Lannion. Des manifestants s’étaient déjà rassemblés le midi devant la sous-préfecture à l’appel de l’intersyndicale du Trégor.

Intervenants : Korentin Le Davay et Maëlle Demoy pour Nuit Debout Lannion ; Pascal Franchet, CGT et Comité pour l’abolition des dettes illégitimes.

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Macron, début d’une lutte prolongée

Ils partirent quarante… Lundi 19 juin 2017 à midi, militants syndicalistes et politiques de gauche ont relevé leurs drapeaux contre les ordonnances Macron sur le droit du travail, en se rassemblant devant la sous-préfecture de Lannion.

Premier pas vers l’organisation des forces sociales, ce rassemblement appelé par CGT-FO et Solidaires était le premier depuis 15 septembre.

Nous suivrons pas à pas la mobilisation sociale qui tente de se (re)-construire en France, à partir de l’exemple lannionnais, ville connue pour son engagement.

Le soir-même, des représentants de syndicats et mouvements politiques se sont retrouvés devant les marches de la mairie de Lannion pour constituer un Front social contre la politique d’Emmanuel Macron.

Intervenants : Benoît Dumont, secrétaire de l’Union locale CGT de Lannion ; Michel Blin, de Solidiares Trégor ; Christian Kervoelen, co-secrétaire de la FSU Trégor; et Max Trousse, coordinateur du groupe La France insoumise du Trégor.

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