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Angoulême 2014 en chiffres

Et voilà il est arrivé, comme un bon cru qu’on attend chaque année avec impatience. Le Festival international de la bande dessinée d’Angoulême (FIBD) a débute pour le plus grand plaisir des passionnés du neuvième art et ceux qui ne découvrent que chaque année que la BD n’est pas estampillée “moins de 15 ans”.

Jusqu’au 2 février, la planète littérature met sous le feu des projecteurs la bande dessinée, mise à l’honneur depuis 1974 par le festival d’Angoulême. Côté auteurs, on s’échauffe le poignet en vue des nombreuses dédicaces. Côté festivaliers, on s’organise pour être le plus opérationnel possible une fois dans le grand bain. Et côté Déviation, on vous propose de revenir sur l’événement en quelques chiffres.

Suivez nos reporters Justine Briot et Klervi Le Cozic sur Twitter pour vivre le festival dans leurs bagages et n’oubliez pas de consulter notre revue de presse augmentée pour suivre jour après jour le festival en reportages vidéos, photos, émissions de radios, articles de presse et tweets.

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Parité à Angoulême : vers le début des quotas ?!

Infographie – En cette période électorale, j’ai eu envie d’aller voir où en était le milieu de la BD avec la parité. J’ai analysé les maisons d’éditions présentes au Festival international de la BD d’Angoulême (#FIBD 2014), en me limitant à celles qui font venir cinq auteurs ou plus sur les 128 présentes (histoire d’épargner vos rétines).

Infographie réalisée à partir des données fournies par le festival (pdf).

Chez Glénat, 9 femmes contre 73 hommes font partie des auteurs présents sur le salon, soit 11 % de femmes au total, le ratio est plus impressionnant sur un grand nombre d’auteurs (Glénat compte le nombre le plus importants d’invités).

La médaille d’or est décernée à une maison qui tient bien son nom… Ego comme X : avec parmi ses auteurs, 3 femmes pour 36 hommes présents (8 %). Elle est suivie de près par Dargaud qui affiche 4 femmes pour 36 hommes présents (10 %).

Rappelons aussi que sur les 42 auteurs ayant reçu le prestigieux Grand Prix de la ville d’Angoulême seules 2 femmes ont été distinguées (5 %) : Claire Brétécher (en 1982) et Florence Cestac (en 2000).

La Déviation fait un peu de discrimination positive

Cette petite balade parmi 1.600 auteurs a été l’occasion de croiser quelques noms d’artistes à la virilité revendiquée (merci El Diablo, Terreur graphique, Ancestral Z, je n’ai pas eu à googliser vos noms pour savoir que vous êtes des messieurs) et de se bidonner devant le sérieux de certains autres… B-gnet, Muzotroimil, Mojojojo et la palme revient sans doute à Sarah Fist’hole.

Illustration - Crédits Sébastien Thibault - La DéviationL’occasion aussi de redécouvrir quelques perles au-dessus du panier de crabes (faut bien que ça serve d’être sous-représentées, mesdames). Des pépites qui seront, bien entendu, présentes au FIBD. Saluons donc la Danoise Anneli Furmark qui a signé “Peindre sur le rivage”, en 2010 : un journal intime qui tend vers l’autobiographie, d’une étudiante en arts en proie aux doutes sur sa vocation d’artiste et sur son orientation sexuelle. Un autre de ses bouquins à ne pas manquer : Le Centre de la Terre.

À ne pas louper non plus, la dessinatrice et caricaturiste congolaise Fifi Mukuna. En RDC, elle a publié dessins et caricatures, avec le soutien des rédacteurs, jusqu’en 2000 où elle a remporté la deuxième place au Grand Prix des Médias dans la catégorie caricature. Une reconnaissance qu’il l’a faite connaître, mais sa “couverture” en a pris un coup, puisque beaucoup pensaient que c’était un homme qui se cachait sous son pseudo.

Formose, de Li-Chin Lin, édition Cà-et-là
Formose, de Li-Chin Lin, éditions Cà-et-là.

Émigrée politique, Fifi Mukuna vit aujourd’hui en France et a rejoint, notamment, l’association L’Afrique dessinée, qui œuvre pour la promotion de la bande dessinée africaine. Pour elle, “trop souvent la place d’une femme est jugée comme étant singulière dans un environnement encore essentiellement masculin. La protection et le respect dont je peux bénéficier aujourd’hui ne sont pas le fruit du hasard et quand il s’agit de plancher, je le fais, comme tout dessinateur le ferait. Homme ou femme… même si en tant que femme, je pense avoir apporté un autre regard sur la femme dans le domaine de la caricature”.

Et puis il y en aurait plein d’autres : Li-Chin Lin et son premier roman graphique très prometteur Formose, sur son enfance dans la campagne taïwanaise ; Émilie Plateau, l’auteur du tout petit livre carré “Comme un plateau” qui raconte la vie d’une Française à Bruxelles ; la friponne Aurélia Aurita qui a signé “Fraises et chocolat“, un récit hautement érotique des premières semaines d’une passion amoureuse, cru, franc, tendre et amusant, à dévorer !

Anouk Ricard n’est pas non plus en reste avec son récent “Plan-plan cucul” chez les Requins Marteaux.

À vous maintenant de vous promener dans les allées et de tendre le stylo, l’oreille,ou la main aux artistEUs du neuvième art !

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Dans les pas de Walter Mitty jusqu’en Islande

J’attendais La Vie rêvée de Walter Mitty avec tellement d’impatience que la bande originale et ses trésors nordiques n’avaient déjà plus aucun secret pour moi avant sa sortie en salles le 1er janvier. À la fois drôle et poétique, cette cinquième production de Ben Stiller est LA solution pour commencer 2014 du bon pied.

Walter Mitty (Ben Stiller) a une vie bien rangée. Voilà seize ans qu’il travaille pour le prestigieux magazine Life où il est responsable des archives photos. Salarié modeste et effacé, il n’a jamais trouvé le courage d’approcher sa collègue Cheryl (Kristen Wiig), pour qui il fond littéralement.

Sa plus grande réussite jusqu’à présent, c’est son amitié épistolaire avec Sean O’Connell (Sean Penn), un photographe mondialement connu. Il est son contact privilégié au sein du magazine et Sean a toujours loué le talent de Walter pour le traitement de ses photographies.

Dans les pas de Walter Mitty - La Déviation

Seulement un jour, tout bascule : Life cesse sa diffusion pour ne devenir qu’un site internet. Walter Mitty va alors se lancer dans la quête d’un cliché mystérieusement perdu, destiné à illustrer l’ultime couverture du journal. Lui qui a toujours réfréné ses envies d’aventures va devenir un héros digne des plus beaux reportages de Life. Finies “les déconnections” pendant lesquelles il se rêvait aventurier et super-héros. Place à la réalité. Et quelle merveilleuse réalité !

C’est sur les terres du Groenland, d’Islande et d’Afghanistan que Walter Mitty part à la recherche de Sean O’Connell. Je vous préviens, les paysages sont à tomber et vous donneront qu’une envie : remplir votre sac de 60 L (ou votre petite mallette) pour la première destination venue.

Les paysages présents à l’écran m’ont rappelé pourquoi je ne cesse de parler de ce pays avec une telle passion depuis plus de 6 ans. Seyðisfjörður, Grundarfjörður, Stykkishólmur… Toutes ces villes ont servi de décors grandeur nature pour accueillir le périple de Walter Mitty. Et quand Ben Stiller vous fait croire que Walter est au Groenland ou en Afghanistan, il n’en est rien, c’est toujours l’Islande qui crève l’écran avec la ville d’Höfn ou les sommets enneigés du parc national de Vatnajökull.

Dans les pas de Walter Mitty - La Déviation

Scénario, OK. Décors, OK. Humour, je ne reviendrai pas dessus, on peut compter sur le talent de Ben Stiller pour amuser la galerie.

Non, la cerise sur le gâteau c’est bien la bande originale du film.Personnellement, elle m’a captée de la première seconde à la dernière. Pêle-mêle, on retrouve les Islandais d’Of Monsters and Men, le groupe suédois Junip et leur chanteur José Gonzalez, mais aussi d’autres noms moins nordiques comme David Bowie, Rogue Wave, Rogue Valley.

L’une de mes scènes préférées restera sans doute le passage où l’on entend Wake Up d’Arcade Fire. Ce moment marque le saut de Walter Mitty vers de nouvelles aventures. Magique.

Donc si vous ne l’aviez pas encore compris, je vous encourage grandement à voir La Vie rêvée de Walter Mitty pour faire plus ample connaissance avec cet anti-héros parfait et irrésistible. Alors certes, on pourra reprocher à Ben Stiller de ne pas exploiter plus le côté psychologique de son personnage, mais la recette miracle fonctionne, on sort de la salle détendu, avec le sentiment d’avoir passé un très bon moment.

On reste dans la comédie légère, mais ce feel-good movie est une grande bouffée d’air frais dont je ne peux dire que du bien. Walter Mitty est incroyablement génial tout simplement.

La Vie Rêvée de Walter Mitty, de Ben Stiller, avec Ben Stiller, Kristen Wiig, Shirley MacLayne, 1 h 54, 20th Century Fox, 2014.

Bakpok - Blog de Justine Briot

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Jurés d’Infracourts : qu’est-ce qu’on attend ?

Et si nous nous prenions pour les jurés d’un prix cinématographique ? France Télévision et la Scam nous permettent cette expérience, grâce au concours de mini-documentaires vidéo Infracourts, pour lequel le public est appelé à voter. Nous relevons le défi.

Le comité de présélection a gardé 30 films parmi les 468 qui lui ont été adressés. Aujourd’hui, 28 restent en compétition. Tous doivent répondre à la problématique imposée : “qu’est-ce qu’on attend ?” et durer moins de 3 min 15.

Les internautes peuvent voter sur cette page jusqu’au 5 janvier pour décerner le prix du public. Le règlement indique que le lauréat recevra un contrat d’aide à l’écriture pour une forme documentaire et qu’il rencontrera des professionnels du documentaire.

Sylvain Ernault

J’ai regardé la totalité des films d’une traite, sans m’attarder ni sur le total des votes déjà attribués, ni sur les noms des auteurs et sans savoir à l’avance de quoi il en retournait.

Mon coup de cœur c’est La tente suspendue de Barthélémy Olivier. C’est le portrait de Kader, un sans-abris qui vit près de la Place de la République, à Paris, donc près du canal Saint-Martin, mais aussi du 4 étoiles Crowne Plaza.

Un bonnet vert vissé sur la tête, assis près de quelques journaux, Kader regarde les Parisiens passer, sans aigreur, a priori sans envie. Certains le saluent, discutent et plaisantent avec lui. L’homme n’est pas en colère, il est plutôt amusé par ceux qui lui ont apporté un gros matelas dont il ne fera rien. Il est surtout désabusé et n’attend plus rien de la vie.

Bathélémy Olivier a posé sa caméra près de Kader avec modestie, sans ajouter un mot. Il a rencontré l’humain que la ville déshumanise. Même si Kader affirme s’être lui-même exclu, on y voit processus de mise au ban que subissent ceux qui n’aiment pas les normes.

J’aime ce documentaire parce qu’il raconte une histoire actuelle, sans truchement, car on ne pourra pas dire que le film est mis en scène.

C’est le premier film du concours que j’ai visionné, je m’efforce de penser que ça n’a pas influencé mon choix.

Dans une toute autre forme, j’ai également apprécié Foi, espérance et efficacité, par l’association ACTE Cinéma.

Comme dans L’attente suspendue, les documentaristes traitent de la question du mal-logement en France, en présentant cette fois la cité du Haut-du-Lièvre, à Nancy. C’est un quartier de grandes tours qui abritent des logements sociaux depuis les années 1950.

La barre la plus impressionnante du “Haudul”, et, disons-le, la plus monstrueuse aussi, fait 400 mètres de long, compte quinze niveaux pour 917 logements. Le quartier comporte en son point central une prison, ce qui vue du ciel rend, comme vous pouvez l’imaginez, l’ensemble architectural des plus esthétiques, dans le style jardin à la française.

Le discours politique de critique sociale du documentaire est affirmé. Il s’inscrit dans un montage original. Le tout dure deux petites minutes. Ici, le temps court n’est pas un handicap. Il devient même un allié, sans pour autant faire du film un clip militant, car il appelle surtout à réfléchir.

Mon dernier vote va vers Jules (1918 -), de Julien Cabon et Marina d’Été.

Beaucoup de films traitent de la fin de vie des anciens dans cette sélection. Signe des temps moroses ? Ce n’est donc pas un sujet original. Toutefois ce film sort de l’ordinaire car son héros et personnage unique est tout à fait atypique.

Jules Ollivier – nous dirons Jules pour respecter la simplicité de l’homme – a 95 ans. Il se considère lui-même “dans l’antichambre de la mort”, bien qu’il ne “soit pas pressé”. Il est originaire de Gouarec, un village costarmoricain du Kreiz Breizh dont la page Wikipédia est illustrée par une photo du cimetière.

Sur la tombe de son père devant laquelle Jules va se souvenir, la croix est catholique. Mais Jules ne croit pas à l’au-delà. Il croit en revanche à l’amour, bien que le temps de chien “n’y soit pas très propice”. Chantant Carmen, il vit toujours, en quelques sortes, avec sa femme.

Cet homme singulier, toujours vif , ce “caractère breton” délivre paradoxalement face à la mort un message d’espoir, à la manière des vieux sages, dont Stéphane Hessel était l’un des plus éminents représentants. J’aime ce portrait émouvant sans être larmoyant.

Jules (1918 – ) est co-réalisé par Marina d’Eté, ancienne étudiante en journalisme de l’IUT de Lannion, c’est-à-dire l’école de laquelle je sors. Je pensais l’exclure d’office de mes coups de cœur pour conflit d’intérêt, mais comme je trouve qu’il est vraiment bon, je le laisse, tout en vous avertissant.

Justine Briot

Pour apprécier au mieux les 28 films restants en compétition, j’ai fractionné mes instants de visionnage en trois fois. Je les ai regardés dans l’ordre, sans me soucier des votes déjà obtenus et du sujet qui allait être traité.

Mon coup de cœur revient à 52 km réalisé par Nicolas Djian et Arthur Rifflet. Alors que la question des migrants revient régulièrement à la Une avec l’île de Lampeduza, ce mini-documentaire nous rappelle que dans le Pas-de-Calais, ils sont toujours autant à espérer et à attendre un départ pour l’Angleterre. La page du centre de Sangatte s’est peut-être tournée le 16 décembre 2002, mais les migrants sont toujours présents et se réfugient le long du littoral dans des abris de fortune.

Pour ce migrant syrien, son “5 étoiles” français, c’est une tente. Il passe ses journées à attendre la bonne opportunité pour gagner les terres britanniques.

Malgré le froid, les doutes et la peur, il sait qu’en Syrie ses proches comptent sur lui. “J’ai parcouru plus de 6.000 km depuis mon départ mais ce sont les 52 km les plus difficiles qu’il me reste à franchir”. Un constat implacable.

Par sa musique, ses images mais aussi son titre, c’est ce mini-documentaire qui m’a le plus touché, peut-être parce que je connais Calais et ses rues. Il me fait inévitablement penser au film Welcome de Philippe Loiret, même lieu, même espérance. Ce film en 2009 m’avait profondément touchée, il en est de même ici en un peu plus de 3 minutes.

En deuxième position, c’est ma corde artistique qui a vibrée. Place à Louise Traon et son film La pose. Un mini-documentaire tout en simplicité où Alice, modèle de nu, nous explique avec ses mots comment elle est arrivée à dévoiler son corps aux regards d’inconnus pendant de longues heures.

Pour la jeune femme, cette action permet de “revenir à une certaine naissance”. D’elle, nous ne connaîtrons que son prénom, ses formes et quelques détails de son visage. C’est à travers les statues réalisées ce jour-là par les élèves de l’atelier d’art de Rrose Sélavy qu’on peut mettre un visage sur cette voix. J’ai beaucoup aimé ce parti pris.

Autour d’elle, on entend les murmures du prof et des élèves. Les yeux vont et viennent. Comme elle le conclut si bien : “Je sens une énorme énergie, mais je ne sens pas pas un regard posé sur moi et c’est plutôt rassurant”.

Pour finir, mon dernier vote est pour l’un des premiers films que j’ai visionné : Entre elle et moi de Yann Belguet. Il est le premier a avoir retenu mon attention à la fois car il n’y a aucun mot de prononcé, mais aussi pour l’émouvante fin qu’il réserve.

À l’intérieur, assise sur différents sièges, à différents instants de la journée, une femme attend. Mais quoi ? Le mystère reste entier. Son regard est fuyant, elle semble absente et réagit peu aux bruits qui l’entourent : on comprend par certains détails qu’elle souffre d’un handicap.

Alors que la même séquence semblait se dessiner à nouveau un sourire vient éclairer son visage. Une belle déclaration d’amour et de tendresse d’un frère pour sa sœur.

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Musiques transatlantiques

De même que Stromae nous rappelle que la chanson francophone n’est pas l’apanage des Français, La Déviation vous propose un tout petit tour d’horizon des artistes québécois qui valent le détour.

Si j’ai pu profiter du Festival d’été de Québec au mois de juillet, c’est parce que j’ai la chance d’habiter dans cette belle ville. Difficile donc de commenter l’actualité politique, musicale ou radiophonique française en étant si loin. Alors j’ai eu envie de vous parler des artistes de la relève francophone québécoise, ceux qui ont du succès ici, et dont les chansons mériteraient définitivement de traverser l’Atlantique.

Parce que non, il n’y a pas que les Cowboys Fringants, Cœur de Pirate, Céline ou Garou au Québec. Une flopée d’artistes talentueux se taillent peu à peu leur place.

Leur playlist se trouve en fin d’article.

Marie-Pierre Arthur

Marie-Pierre Arthur - Crédits Marianne Larochelle - La Déviation
Vous avez peut-être entendu parler de Marie-Pierre Arthur, avec sa chanson Si tu savais, extraite de l’album “Aux alentours”. L’ex-choriste, devenue interprète à part entière, s’est même faufilée dans la programmation des Vieilles Charrues l’été dernier.

Lisa Leblanc

Lisa Leblanc - Crédits Lisa Leblanc - La Déviation

Petite exception dans cette sélection québécoise, Lisa Leblanc, native de la province voisine du Nouveau-Brunswick, a elle aussi vu son premier album sortir en France. Vous ne la connaissez pas ? Mais si, sa vie “c’est d’la marde” comme le dit la chanson éponyme. Une belle voix rauque, un accent acadien à couper au couteau, et des mots anglais à la pelle.

Si vous ne comprenez pas tout, c’est normal. Sa recette folk et authentique et ses déboires sentimentaux ont charmé le public québécois en 2012, ce qui lui a valu de remporter le Félix de la révélation de l’année au gala de l’Adisq, l’équivalent des Victoires de la musique.

Louis-Jean Cormier

Louis-Jean Cormier - Crédits Richmond Lam - La Déviation
Côté hommes, Louis-Jean Cormier. Il fait partie d’un groupe nommé Karkwa depuis 15 ans, mais s’est accordé une pause en solo. Grand bien lui en a pris. Louis-Jean a réalisé l’album acclamé de Lisa Leblanc et en a profité pour réaliser un premier disque perso, qui a lui-même remporté six trophées au dernier gala de l’Adisq. On appelle ça le talent.

Découvrez dans ma playlist Tout le monde en même temp, tiré de l’album “Le treizième étage”.

 Les sœurs Boulay

Les Sœurs Boulay - Crédits Les Soeurs Boulay - La Déviation
Les sœurs Boulay ont été les gagnantes des Francouvertes 2012. Stéphanie et Mélanie : deux voix, une guitare. C’est tout, et c’est particulièrement efficace. La blonde, la brune et le talent. Il n’y a rien à jeter dans leur album “Le poids des confettis”. J’ai choisi de mettre dans ma playlist Des shooters de fort sur ton bras. En québécois le fort signifie l’alcool fort, comme la vodka, le gin.

Comme j’aime beaucoup je recommande aussi Mappemonde ou Par le chignon du cou. Si vous suivez la logique, elles ont aussi été récompensées par deux Félix. En France on a pu les entendre au Printemps de Bourges cette année.

 Alex Nevsky

Alex Nevsky - Crédits Alex Nevsky - La Déviation

Un autre jeune homme s’illustre depuis la fin de l’été, Alex Nevsky. Un mélange de beaux mots et d’émotions colorées.

Sa chanson On leur a fait croire, issue de son second album “Himalaya mon amour”, est un vrai ver d’oreille (comprendre un refrain entêtant). Vous risquez de fredonner son ‘papapapa’ pendant un moment.

Ingrid St-Pierre

Ingrid Saint-Pierre - Crédits Ingrid Saint-Pierre - La Déviation

Ingrid St-Pierre. Sous ses airs de petite chose fragile, la demoiselle cache une grande maîtrise dans ses compositions et une jolie plume. Elle était présente à l’affiche du Festival d’été de Québec cette année.

Avec “L’escapade”, la blonde platine en est déjà à son deuxième album, dont La planque à libellules est extraite. Pour ceux qui trouveraient ça un peu lent, ça décolle à 2’45 !

 Karim Ouellet

Karim Ouellet - Crédits Karim Ouellet - La Déviation

Un dernier représentant de la gent masculine, Karim Ouellet. Je voulais le présenter parce que j’aime beaucoup sa chanson L’Amour, mais j’ai par la suite été un peu déçue, notamment par son passage au Festival d’été. Son album « FOX », inégal, vaut tout de même l’écoute.

Il est passé par Rennes pendant les Trans et a récemment fait la première partie de -M- à Bercy, ce qui devrait aider à le faire percer.

Je vous ai présenté mes chouchous, mais il y en aura d’autres la prochaine fois. Si vous êtes Parisien, peut-être aurez vous la chance de voir ces chanteurs dans des petites salles, si vous êtes en province, priez pour que les maisons de disque fassent plus de promo aux artistes de la francophonie.

Ma playlist québecoise

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L’exutoire du journaliste, le salut de l’homme

Venir écouter Sorj Chalandon*, c’est plus qu’un passe-temps d’intellectuels désœuvrés par un (pas) beau samedi après-midi. Qu’on le veuille ou non, ces deux heures d’écoute et d’échange avec cet homme entre deux-âges, au regard doux et fatigué, valaient toutes les conférences éclairées sur la guerre du Liban dans les années 1980.

Plus qu’un témoignage c’est aussi la pudeur d’un homme qui s’est ouvert au public. Loin du concours d’égo de certains journalistes, qui égrènent les destinations de leur passeport tamponné, un tableau de chasse héroïque qui questionne parfois leur sensibilité…

Sorj Chalandon n’est pas de ceux-là. Il n’a pas fait mine d’être sans peur, et des reproches il s’en fait à la pelle. Pourtant, il le répète, « je ne suis pas là pour pleurer mais pour recueillir les larmes des autres ». Alors même si, les trémolos dans la voix, il avoue que la guerre l’a blessé, sali, « chaque fois j’y ai laissé des lambeaux » ajoute t-il, il veut continuer à témoigner. Ce jour-là aux Champs-Libres, l’atmosphère est vite devenue brumeuse. Difficile d’écouter tout ce qu’il a vu et entendu. Lui, l’homme, le journaliste et le romancier.

« Nos mots tremblaient sous les stylos mais on n’avait pas le droit de pleurer, de mettre des mots en trop pour témoigner. »

« En revenant d’un pays en guerre, je n’ai pas envie de raconter, mais de partager, explique Sorj Chalandon, on reproche souvent aux anciens combattants de ne parler qu’entre eux… ils sont juste les seuls à se comprendre ». Le journaliste devient alors romancier, pour réussir à franchir les frontières. Celle qu’il s’impose d’abord à lui-même, l’homme de terrain qui en a trop vu mais ne s’autorise pas le chagrin : « Lorsque nous sommes entrés dans les deux camps de Sabra et Chatila après le massacre, nos mots tremblaient sous les stylos mais on n’avait pas le droit de pleurer, de mettre des mots en trop pour témoigner. J’aurais préféré être aveugle plutôt que de voir ça, j’avais deux yeux en trop. »

Le roman permet de franchir aussi un autre fossé, celui entre la scène et le spectateur, entre l’auteur et le lecteur… « je ne voulais pas faire un livre de journaliste sur la guerre au Liban, ni un Que sais-je sur les factions au Liban. Avec la fiction, j’ai fait parler des choses que je pensais muettes à tout jamais ». Dans Le quatrième mur, Sorj Chalandon a donc choisi d’être Georges, metteur en scène français, qui va se retrouver projeté au cœur du conflit libanais au moment où il décide d’aller y monter la pièce d’Anouilh, Antigone, en hommage à un ami cher. « Je voulais prendre un Français, un homme qui vit en paix et le confronter à la guerre, dans un milieu qu’il ne connaît pas. Un journaliste, lui, aurait presque été trop à l’aise, trop dans son élément, pour que le lecteur puisse s’y glisser derrière lui. »

Le Quatrième Mur, extrait p 38-39
Le Quatrième Mur, extrait p 38-39

Voilà son protagoniste plongé au milieu d’un conflit qui le dépasse. Malgré la guerre, il veut respecter la consigne fixée par son ami : chaque personnage d’Antigone sera joué par un membre d’une communauté différente… chrétiens maronites, musulmans chiites ou sunnites, druzes, juifs. L’occasion pour Georges, le héros, d’aller à la rencontre de chaque communauté. Le moyen pour Sorj Chalandon de mettre en lumière le contexte géo-politique du Liban au début des années 1980.

Debout les damnés de la guerre

Quand commence l’implication ? Dès le choix des mots, pour coucher sur papier le conflit qu’il observe. Prendre le parti de l’un contre l’autre est vain, « la victime d’un jour sera sans doute bourreau le lendemain, animée par la vengeance… le poète n’est pas que poète, le tueur n’est pas que tueur », rappelle l’auteur avant d’ouvrir son livre et d’entamer la lecture :
“C’était effrayant. C’était bouleversant. Un instant je me suis dit que j’avais plus vécu en cinq jours que durant ma vie entière. Et qu’aucun baiser de Louise ne vaudrait jamais la petite Palestinienne, retrouvant les mots d’un poète en secouant le poing. J’ai secoué la tête. Vraiment. Secoué pour chasser ce qu’elle contenait. J’ai eu honte. Je pouvais rentrer demain, laisser tomber, revenir en paix, vite. Un sourire de Louise et une caresse d’Aurore étaient les choses au monde qui me faisaient vivant. Et je me le répétais. Et je n’en n’étais plus très sûr. Alors j’ai eu peur, vraiment, pour la première fois depuis mon arrivée. Ni peur des hommes qui tuaient, ni peur de ceux qui mourraient. Peur de moi.”

Le Quatrieme Mur - Sorj Chalandon - Grasset 2013 - La DéviationLa lecture en soit est témoignage : avec la voix qui tremble et le souffle court pour cacher son envie de pleurer, la pudeur de Sorj Chalandon rappelle que s’il emploie la fiction, ces scènes rapportées sont des souvenirs réels. Tout ce qu’il a intériorisé pour pouvoir dire l’indicible, fait comprendre l’inexplicable qui ressort timidement. Ses personnages sont des miroirs mais aussi des paravents derrière lesquels il se cache pour se projeter lui-même. « Ce n’est pas que je n’aime pas Georges, mon héros, je veux voir ce qui me serait arrivé, car eux, je ne les ai pas arrêtés. Pour George, la guerre l’avale tout en entier, c’est sa fin, sa sirène, elle l’appelle, il s’y perd… » Et d’ajouter qu’il ne déteste pas ses personnages, « en revanche je déteste les situations que j’ai vécues et je les envoie les revisiter. »
Ce livre, ultime excutoire pour le journaliste qui a décidé de raccrocher. Fini les missions en zones de conflits. « J’ai écrit ce livre pour faire taire les fantômes et en fait les ai convoqués. J’espère qu’après celui-là, je n’écrirais plus sur la guerre », souffle l’auteur de Mon Traître et de Retour à Killybegs. Il est aussi apparu dans la version audiovisuelle de l’enquête de Jean-Paul Mari, “Sans blessures apparentes”, sur les blessures psychiques liées à des expériences en zones de conflit.

Cet homme, qui raille les journalistes de terrain qui occupent les trois quarts de leur article sur un pays en guerre a expliquer comment ils sont parvenus à atteindre la ville, « c’est leur boulot, on s’en fout, encore heureux qu’ils y soient arrivés », donne une leçon, évidente au demeurant, mais si facile à oublier… « Il y a des gens qui arrivent avec des convictions et qui repartent avec les mêmes. Moi, j’arrive nu, je m’efface et je m’imprègne… c’est ça, pour moi, le journalisme. »

*Sorj Chalandon est journaliste pour le Canard Enchaîné. Il a travaillé pendant 34 ans pour Libération, journal pour lequel il a été notamment grand reporter et rédacteur en chef adjoint. Il a reçu le prix Goncourt des lycéens, le 14 novembre 2013, à Rennes, pour Le Quatrième Mur, son sixième livre sorti en librairie.

Le Quatrième Mur, Sorj Chalandon, Grasset, 2013, 19 €.

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Agiter

Le Petit Journal, du journalisme ?

Débat – Quand on demande à Yann Barthès comment lui et son équipe se qualifient, il répond “journalistes”. La Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels (CCIJP), elle, a donné un avis différent en juin 2012 en ne renouvelant qu’une partie des cartes de presse de l’équipe. Le motif  ? L’émission était trop souvent à la frontière entre information et divertissement.

Qu’en est-il plus d’un an après, alors que Le Petit Journal bat des records d’audience, avec plus de 1,5 million de fidèles ? Sylvain Ernault et Gary Dagorn, téléspectateurs réguliers de l’émission et eux-mêmes journalistes, débattent sur les limites du mélange des genres. Derrière le statut de l’émission : la crédibilité du journalisme.

Sylvain Ernault
Sylvain

Au-delà des erreurs factuelles du Petit Journal, il y a surtout pour moi le mélange de l’information et du divertissement (infotainment) qui est préjudiciable pour tous les autres journalistes.

Il est d’ailleurs amusant de remarquer que l’émission reprend le nom de ce quotidien conservateur “à un sou” (1863 – 1944), dont les romans feuilletons étaient l’un des premiers arguments de vente (avec les faits divers). Les Plenel de l’époque y voyaient une dérive vers le mercantilisme autant que l’avilissement d’une presse préférant l’émotion à la raison. On sortait à peine de la Révolution et les journaux étaient encore vus par les intellectuels comme les vecteurs presque sacrés de la démocratie. C’est une vision trop radicale, mais les termes du débat ont 150 ans.

Gary Dagorn
Gary

De mon point de vue, les “bourdes” sont très représentatives de l’esprit de cette émission.

S’ils doivent choisir entre respecter la réalité et et la tordre pour que la blague fonctionne, ils tordront la réalité. Ils sacrifient l’info et choisissent le divertissement.

 

Sylvain ernault

Le contrat de lecture est vicié dès le départ. Sur quel pied le téléspectateur doit-il danser ? L’humour n’empêche pas la réflexion, c’est le rôle de la satire, représentée sur la même chaîne par les Guignols de l’Info. Mais les Guignols pastichent, détournent, ils n’enquêtent pas et les auteurs ne demandent rien d’autre que de rester des auteurs.

Le plus tragique étant que Le Petit Journal lève des lièvres. Il a été le seul à s’apercevoir que Marine Le Pen utilisait des figurants pour organiser des tables rondes (24 octobre 2013). Quel statut donner à cette information révélée dans une émission d’humour ? Et par ricochet, que faisaient les confrères journalistes ? Le Front national peut avoir beau jeu de retourner cette histoire à son avantage en pointant les failles du programme.

Gary DagornOui, ils se décrédibilisent tout seuls. Mais malgré ça, le Petit Journal a déjà montré dans le passé que l’humour n’était pas incompatible avec l’info ou la réflexion. Leur ironie sur les faiblesses et les incohérences de la communication politique durant les présidentielles était assez pédagogique et ils étaient un peu les seuls à désacraliser la parole politique en remettant le contexte, les absurdités et les incohérences.

Depuis, la formule du Petit Journal est moins politique et plus “divertissante” : la Minute pop d’Ophélie Meunier, le défi Musca, etc.

Sylvain ernaultIl y a aussi la caution journalistique du programme en la personne de “l’envoyé spécial” Martin Weill. Une blogueuse de l’Express l’avait surnommé le “Tintin génial du Petit Journal”. C’est bien trouvé. Si on se souvient bien, Tintin est un journaliste, mais on ne le voit presque jamais enquêter. On suit ses péripéties de héros par-delà les mers.

Martin Weill, qui a à peu près notre âge et celui du public visé, est un moyen d’identification parfait pour tous les jeunes qui se rêvent globe-trotters. J’ose espérer que ça ne devienne pas le modèle des futurs grands reporters, car sur le terrain, ses reportages s’apparentent à une suite de gags qui prennent l’actualité géopolitique pour prétexte.

Martin Weill - Reporter pour Le Petit Journal - Canal +
Sylvain Ernault – “Sur le terrain, ses reportages s’apparentent à une suite de gags qui prennent l’actualité géopolitique pour prétexte.”

Que retient-on de son voyage en Israël et Palestine ? Que les journalistes courent pour obtenir une interview de François Hollande. Qu’un joueur de trompette joue faux. Quels scoops ! Mais au fait, il était là pourquoi Hollande ? La mise en contexte est sommaire, il n’y a pas d’angle et le tout est surjoué.

Un extrait : “François Hollande s’apprête à repartir, du coup les journalistes français remontent dans les bus de la délégation française pour le suivre jusqu’à Jérusalem. Mais nous, on décroche, la caravane ça suffit”. “Voyez comme on est vertueux par rapport aux autres”, s’attend-on presque à l’entendre dire. C’est une parodie d’investigation, mais ce n’est même pas drôle.

Gary DagornOn apprend souvent peu ou pas assez. Par exemple, lorsque mi-novembre Martin Weill se rend à Ramalah, on y trouve plus sur la visite du président que l’on apprend de la vie des Palestiniens : une minute avec un Palestinien qui parle des colons israéliens, un micro-trottoir de 45 secondes et ça s’arrête là.

C’est dommage car il y a là une formule qui tente une approche assez pragmatique et simple : Martin se rend sur place et tente de comprendre la vie des gens dans des territoires dont la situation est complexe. Les reportages gagneraient à faire plus d’info, comme ce qu’ils ont pu faire pour Détroit. Et même si ça reste assez survolé à la vue de la complexité du sujet, la démarche entreprise ici est vraiment une formule qui marche car Martin ne parle pas comme un journaliste, c’est un voyageur avec ses observations propres et cette approche très simple amène à vulgariser les sujets. C’est un pari intéressant pour amener un public vers des informations qu’il ne “consommerait” pas forcément s’il les trouvait dans un journal classique, voire spécialisé (Le Monde Diplo par exemple).

“La démarche entreprise ici est vraiment une formule qui marche car Martin ne parle pas comme un journaliste.” Gary

Je vois plus de sensationnalisme que de journalisme dans cette séquence. Faire un reportage à la première personne ne me dérange pas tellement. Que Martin Weill soit au centre de la narration est une façon comme une autre de raconter une histoire, de capter l’attention du téléspectateur. Une méthode sans doute adaptée à la cible. Mais pour que ça devienne intéressant, il faudrait lui accorder plus de temps de manière à développer. Et il faudrait surtout éviter les approximations contraires à toute déontologie. En trois mois, Acrimed et Arrêt sur Images ont déjà pointé des erreurs lors de plusieurs étapes : au Mexique et en Russie.

Gary DagornAssez d’accord avec ça, les reportages ne montrent parfois qu’une partie de la réalité. Le Petit Journal ne retient que les parties des événements qui se prêtent à la moquerie ou aux sarcasmes (à l’exception des reportages de Weill, qui n’ont pas de visée humoristique). Le but n’est alors pour l’information elle-même mais l’utilisation de l’info pour faire rire. Ce n’est plus du journalisme à ce moment-là !

Sylvain ernaultUne autre critique à laquelle j’adhère c’est de considérer que Le Petit Journal dévoie la critique des médias. C’est ainsi que l’émission se présente. C’est vrai que certaines révélations sur les ménages des journalistes télé ont eu leur petit effet.

Or, cette critique n’est que superficielle. Jamais Le Petit Journal n’analysera, par exemple, quelle finalité poursuit peut-être TF1 en truquant le son des sifflets contre François Hollande le 11 novembre. Il n’est jamais question des relations troubles entre les industriels et les patrons de médias. La connivence entre journalistes vedettes et politiques, le cercle très restreint de propriétaires de médias, ils sont là les vrais scandales qui nuisent gravement à la crédibilité de notre travail. Elle est là l’origine de la défiance toujours plus grande du public, qui aboutit sur un rejet en bloc des productions, même les meilleures, au profit des manipulateurs.

En restant dans le registre de la farce et en dépolitisant leurs analyses, les responsables du Petit Journal sont des “chiens de garde” comme les autres.

“En restant dans le registre de la farce et en dépolitisant leurs analyses, les responsables du Petit Journal sont des “chiens de garde” comme les autres.” Sylvain

Gary Dagorn

Ils appartiennent à un grand groupe qui a des intérêts, donc leur critique des médias n’est pas très subversive. De plus, les critiques de Serge Halimi et Gilles Balbastre ont quelque part une logique “anti-système” et très politisée.

Eux restent dans la critique douce parce que d’une certaine façon, ils ne sont pas en position de faire plus subversif, et n’en ont sûrement pas la volonté. Le fait de ne pas être en position n’excuse pas pour autant la superficialité de leurs moqueries. Je pense qu’il s’agit surtout, pour eux, de rester divertissant. Le côté “on ne se prend pas la tête”, le côté “cool” en pâtirait et les audiences aussi.

Sylvain ernaultD’ailleurs il faut noter que Le Petit journal est un îlot entouré par un océan de pub. Une page avant, après et même pendant, pour un programme qui ne dépasse pas 24 minutes ! Un teasing à la fin du Grand journal, un autre au début comme sommaire et encore un autre à la reprise. Même les journaux des grandes chaînes françaises, malgré les reproches qu’on peut leur faire, n’ont pas cédé à la tentation de la publicité intercalée.

Le Petit Journal est une machine à cash, qui met à disposition des publicitaires du “temps de cerveau disponible”, au dernier moment de la journée où c’est possible sur Canal +, en clair. Il s’agit d’en profiter jusqu’au bout.

Certes, c’est le cas de tous les programmes de divertissement sur les chaînes privées et souvent aussi les chaînes publiques. Là où je trouve que c’est pernicieux, c’est que Le Petit Journal prétend être autre chose ou apporter plus que du divertissement. Dans la famille des émissions sur les médias, il est pourtant à ranger dans la même catégorie que Touche pas à mon poste (D8) et non dans celle de Médias le magazine (France 5).

Gary DagornDisons qu’à titre personnel, je ne le place pas dans le pur divertissement. Il mélange les genres et jouent à la frontière (parfois très mince) entre donner de l’info, voire souvent de la méta-info (sur la façon dont les médias fonctionnent, l’envers du décors d’une com’ politique), et faire dans le divertissement (donc nécessité d’être drôle). Je pense d’ailleurs que c’est le pari de Yann Barthès aussi d’essayer d’allier les deux.

Après, là où je pense qu’il “subit” aussi la nécessité de garder son audience, c’est le petit remaniement qu’est la venue d’Ophélie Meunier et de Maxime Musca pour cibler un public précis. Je pense que c’est un choix plus dicté par la chaîne que par les ambitions éditoriales de Barthès.

Ophélie Meunier "La minute pop" et Maxime Musqua "Le défi musqua"
Gary Dagorn – “Là où je pense qu’il “subit” aussi la nécessité de garder son audience, c’est le petit remaniement qu’est la venue d’Ophélie Meunier et de Maxime Musca pour cibler un public précis. Je pense que c’est un choix plus dicté par la chaîne que par les ambitions éditoriales de Barthès.”

Sylvain ernaultJ’ai longtemps cru en ce programme car la télévision, ce mass-media par excellence, manque d’impertinence, malgré tout ce qu’on nous a raconté sur la révolution post-81, la fin de l’ORTF, la multiplication des chaînes, etc. Les bidonnages multiples pendant la campagne présidentielle, sur Dupont-Aignan puis Mélenchon et Joly m’ont alerté.

L’apothéose, ce fut lorsque les candidats se présentèrent les uns après les autres sur le plateau. Yann Barthès, qui avait pointé l’envers de la communication de Nicolas Sarkozy sans relâche pendant tout le quinquennat, s’est retrouvé face à l’ “accusé” Sarkozy. Mais ce qui s’est produit, c’est qu’au lieu de passer sur le gril, Sarkozy est paradoxalement apparu sympathique en plaisantant avec son “procureur”. Surtout, les faits qui lui étaient reprochés paraissaient tellement ridicules (les discours copier-coller, les tics…) que sa communication a été au contraire relégitimée.

L’écume sur laquelle Barthès a construit son émission s’est envolée en un coup de vent.

Jamais une émission vraiment impertinente – aujourd’hui il est question évidemment de l’être avec le pouvoir PS – n’aurait pu devenir le théâtre communicationnel de celui qui était moqué pendant cinq ans. Pour ça, il aurait fallu attaquer les points sensibles : les discours haineux de Dakar et de Grenoble, la complaisance avec les régimes dictatoriaux de Kadhafi, Ben Ali et Al Assad, l’affaire du vaccin contre le H5N1, etc. Tant d’occasions ratées d’être impertinent tout en provoquant les sourires.

Gary DagornC’est totalement vrai. Il y a eu une vraie impertinence dans le passé, mais dès qu’il s’agit de respecter les “leçons” que Le Petit Journal donne (souvent avec raison) à la profession, Yann Barthès sèche. C’était vrai pour toutes les manipulations de montage qu’ont pu subir les reportages et duplex, c’est aussi vrai lorsqu’il s’agit d’avoir un face-à-face avec l’un des principaux personnages critiqués.

Le fil rouge qui guide la ligne du Petit journal est que ça reste cool. À mon sens, pour faire de l’info et rester engagé, Barthès devra aussi montrer qu’il est capable de faire du sérieux. Ce qu’il a tenté face à Frigide Barjot, sans grande réussite parce qu’il ne pouvait pas franchir la ligne qui aurait fait passer la discussion dans la polémique, le débat houleux. Donc au final, l’impertinence de surface du Petit Journal me paraît assez conformiste.

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Flamboyants Griefjoy

Si le projet Quadricolor a bel et bien été enterré, c’est de ses cendres qu’est né Griefjoy, premier album flamboyant du nouveau projet du groupe niçois.

Griefjoy, nom du groupe, nom de l’album. Comme emporté par un tourbillon d’amertume et de passion, cet album confirme le succès de leur premier EP « Touch Ground », sorti en février dernier. Où déjà les prémices d’un succès voyaient le jour avec les “tubesques” Touch Ground, Taste Me  et Kids Turn Around. On y retrouve un subtil mélange  entre pop et électronique, dansante et sous tension. Incandescent, comme sa pochette. Lumineux comme le livret qui l’accompagne.

Pochette album Griefjoy - La DéviationUn succès évident, à écouter en boucle. Des rythmes entraînants, ponctués par quelques ballades et solo de piano. De l’énergique Feel, on passe à Hold The Ties, plus calme, mais avec toujours ce rythme cadencé qui apparaît sur tout l’album et le rendent à la fois hypnotisant et accrocheur.

Tout cela complété par des titres à graduation comme Insane. De la pop à electro, de la musique sous tension à un lâché prise. Tout y est . Crimson Rose pour rêver Touch Ground pour chanter, et entre les deux, pour la mise en forme People Screwed Up. Le tout similaire aux productions de Blind Visions ainsi qu’ leurs voisins anglais de Foals.

Preuve qu’un album utilisant pour thèmes les angoisses de ses quatre jeunes fondateurs fonctionne.  Bienvenue dans la nouvelle génération de l’électro. Dans la pop tribale de Griefjoy.

Notre interview de Griefjoy lors de leur concert à la Cigale, le 10 octobre

GRIEFJOY à la Cigale - La Déviation

La playlist de Griefjoy

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“Être original et faire découvrir des artistes rares”

Rock FanchLa huitième édition des Indisciplinées se tient à Lorient jusqu’au 10 novembre. Le festival accueille entre autres Christophe, Fauve, Colin Stetson, Dominique A ou encore Rone. J’ai rencontré pour l’occasion Thierry Houal, programmateur du festival.

Avant de commencer, peux-tu nous faire un rapide historique des Indisciplinées ?

C’est la huitième édition d’un  festival, dont la première correspondait aux dix ans de l’association MAPL (qui gère le Manège et les Studios de répétition à Lorient).  Le festival, historiquement concentré sur l’Espace Cosmao Dumanoir, a évolué peu à peu d’une programmation assez grand public vers des esthétiques plus ciblées et vers les artistes émergents tout en restant ouvert à tous les publics.

La configuration a évolué aussi  avec la volonté de ne pas rester figé sur une formule trois soirs dans une grande salle avec ses trois têtes d’affiches et d’aller à la rencontre de tous les publics sur l’ensemble du territoire de l’agglomération lorientaise.

Quelle est la programmation de cette huitième édition ?

On s’étend un peu et nous investissons d’autres lieux, mais nous démarrons au Manège avec un grand nom des musiques expérimentales : Colin Stetson et un espoir tout droit venu de Manchester : MONEY qui vient de faire une première partie remarquée de Alt-J à l’Olympia.

Thierry Houal - Crédits Le Télégramme - Régis Nescop 2010
Thierry Houal, programmateur des Indisciplinées – Crédits Le Télégramme – Régis Nescop 2010

Nous serons accueillis pour la première fois au Théâtre du Strapontin à Pont-Scorff avec  un spectacle rare de Dominique A. Puis, retour au Manège pour deux soirées : l’une épique avec le hip-hop aventureux de Ghostpoet et de Young Fathers et l’autre dantesque avec les très très attendus A Place to Bury Strangers,  Wall of Death et les Lorientais de Death Engine.

Ensuite nous entamerons un beau week-end avec nos traditionnelles soirées à Cosmao Dumanoir avec notamment, le vendredi 8 novembre, une soirée placée dans les mains de grands espoirs français : FauveGriefjoy, Superpoze et The Lanskies.

Le lendemain le samedi 9, soirée electro pop de haut niveau avec Wampire, Is Tropical, Aluna Georges et Rone. Mais aussi le dimanche 10  un après-midi en famille après le traditionnel  déjeuner dominical au Théâtre du Blavet avec Panique au Bois Béton et le soir un mythe de la chanson, Christophe qui suscite beaucoup d’engouement.

Sans oublier les concerts concoctés par Jean-Baptiste Pin au Galion (Tigerbells et Cherry Bones) pour le festival Off.

Quels sont tes coups de cœurs pour cette année ?

Il y en a beaucoup, mais je dirais que j’ai une affection particulière pour Wampire et Young Fathers, mais aussi les Lorientais Death Engine et  Noir Statues, vainqueur du tremplin.

Comment se construit une telle programmation ? C’est au coup de cœur ou alors tu suis plutôt les programmations de ce qu’il se passe ailleurs en même temps que vous (Festival des Inrocks par exemple) ?

Beaucoup de paramètres entrent en ligne de compte. L’actualité bien sûr, et il est vrai que le festival des Inrocks mais aussi le Pitchfork aux mêmes périodes nous offrent quelques opportunités. Cela reste marginal. Cette année, deux ou trois artistes sont concernés et surtout des artistes en développement.

A contrario, nous ne pouvons pas aujourd’hui lutter sur certains autres points avec ces festivals. La très grande partie de la prog’ se fait tout de même indépendamment. Pour donner un exemple récent, l’an dernier par exemple Alt-J était programmé bien avant qu’ils soient prévus aux Inrocks. Il y a des artistes à ne pas louper et des groupes sur lesquels on insiste énormément et d’autres sur lesquels on est à l’origine d’une tournée française.

Si les groupes sont là, c’est qu’artistiquement ils présentent un intérêt.

Pour construire la programmation, au-delà des aspects financiers et promotionnels, on aime tous les groupes présents et s’ils sont là c’est qu’artistiquement ils présentent un intérêt de ce point de vue-là.  C’est très important d’essayer d’être original et faire découvrir des artistes rares sur scène…

Nous essayons de nous positionner en amont de l’actualité : proposer des concerts que le public n’aura pas vus sur les festivals en été ou dans les salles au printemps précédent. Il arrive très fréquemment de faire l’impasse sur un groupe très porteur ou qu’on adore pour ces raisons et de miser plutôt sur de futures pépites.

Thierry, tu es aussi programmateur pour la salle du Manège. Comment vient la décision de mettre un groupe à l’affiche des Indisciplinées plutôt qu’à un concert au Manège ?

On essaye d’être cohérents entre les deux lieux, voire les trois, puisque pour la diffusion nous avons un troisième espace aux Studios. Sur le festival, clairement, nous programmons surtout les artistes étrangers ou les artistes que nous ne pourrions pas faire sur une saison classique du Manège.

Nous pouvons nous permettre des “gros” artistes, mais aussi des beaucoup plus petits qui ne font que les festivals hors Paris. De l’autre coté, la renommée des Indisciplinées rejaillit sur le Manège, à la fois en termes d’exposition, de vivacité et d’appel d’air pour le public. Le festival permet de faire passer à grande échelle un discours tourné vers l’émergence et le développement d’artistes qui est notre quotidien à MAPL, à la fois sur la diffusion, l’accompagnement et l’ensemble du projet.

Cette année deux monstres de la chanson française (Christophe et Dominique A) viennent en solo dans des lieux plus intimes (Théâtre du Strapontin et Grand Théâtre), ça fait deux grosses prises dans des concerts qui se veulent unique… Ça doit forcément faire plaisir, non ?

Je suis un grand fan depuis toujours de Dominique A et il n’était jamais venu sur les Indisciplinées. C’est donc une grande joie de l’accueillir, qui plus est sur un projet comme Y Revenir.

Christophe, c’est un honneur. Il a un parcours assez exceptionnel et ce qui le prouve ce sont les retours que l’on a  déjà. Je n’ai jamais entendu autant de réactions enthousiastes sur un artiste programmé au festival et ce de la part de toutes les générations.

On retrouve un tremplin à  l’affiche au Manège, il te semble important de valoriser la scène locale ?

Nous le voyons comme un vecteur pour mettre l’accent sur notre scène locale. On peut le voir comme un énième tremplin, mais cela resta aujourd’hui plus que jamais une opportunité réelle pour les groupes de se produire dans des conditions professionnelles.

Aucune différence dans l’accueil entre un groupe débutant et un groupe réputé.

Nous ne faisons d’ailleurs aucune différence dans l’accueil entre un groupe débutant et un groupe réputé. Nous repérons aussi régulièrement des artistes que nous ne connaissons pas.

Les Indisciplinées se déroulent dans divers lieux à Lorient (Manège, Espace Cosmao Du Manoir et Grand Théâtre), ainsi que dans les localités environnantes (Pont-Scorff et Inzinzac Lochrist). Le festival doit rayonner sur tout le bassin lorientais selon toi ?

Complètement, il est essentiel de créer un dynamisme et d’engager des partenariats cohérents avec les autres structures du territoire,  de créer du lien  autour du festival et d’aller à la rencontre de tous les publics et de ne pas se cantonner à proposer des concerts dans une salle dans la ville-centre.

On retrouve aussi divers styles musicaux (rock, rap, électro…) mais aussi un spectacle pour enfants, c’est important d’inclure tous les publics dans le festival ?

Le festival est identifié sur “pop électro, hip-hop rock”, mais c’est une définition de principe, et en réalité aucun style n’est exclu. Il y a cette année le retour du metal, non parce que c’est la mode, mais parce qu’il y a une vraie scène française pleine d’audace et d’énergie et  d’inventivité.

Et spectacle pour enfant, et bien oui les musiques actuelles concernent tout le monde. Les Stones ont 70 ans, le hip-hop 35 ans. Au festival il y a des grands-parents, des parents et donc forcément des enfants.  Que l’on puisse proposer des spectacles (création d’artistes du pays de Lorient et spectacle proposé en partenariat avec Les Salles Mômes et le Trio..s, Soul Béton puise dans les musiques urbaines et décrit un univers contemporain) qui correspondent sociologiquement à tout un pan de la population est important. Le succès de ces après-midis en est la preuve.

Peux-tu aussi nous parler du blog “Les Résidents” le blog qui regroupe divers webzines (Bikini Mag, Les Imposteurs…) sur le thème des Indisciplinées ?

L’idée de ce blog est de rassembler les initiatives  pertinentes et de qualité, d’entités et personnes prescriptrices en Bretagne pour offrir une surface d’expression communautaire autour du festival qui ne soit pas lisse. De gagner ainsi en épaisseur en proposant un regard critique et esthétique réel en complète autonomie.

Un rêve pour les années à venir en termes de programmation ?

Beaucoup trop. Mais puisqu’on rêve, c’est surtout d’être un jour un passage obligé pour les artistes en devenir…

Un scoop pour Rockfanch ?

Fauve évidemment, très attendu,  présentera pour une des premières fois dans l’ouest des morceaux de son prochain album

Consultez la programmation des Indisciplinées 2013 sur notre site.

Rock Fanch

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Une quinzaine sur les ondes #12 – 3 novembre

J’aurais préféré vous parler des archives de la radio, de leur usage ou du péril qui les guette. Comme j’aurais préféré vous parler des 50 ans de France Inter, célébrés à travers des pastilles sonores, un blog et un livre. J’aurais même préféré vous parler d’économie, de chiffres manipulés et du marché du streaming. Hélas, cette semaine est d’abord à marquer d’une pierre noire, après l’assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, reporters de RFI en mission au nord du Mali.

Cliquez ici pour ouvrir la frise chronologique en plein écran et profiter d’une meilleure expérience de lecture. Rafraichissez la page si la frise ne s’affiche pas.

C’est en direction du personnel de RFI que cette chronique est tournée, quelques semaines après avoir mis en lumière le travail des grands reporters, qui risquent leur vie, et cela prend un sens encore plus grave aujourd’hui, pour couvrir les conflits qui redessinent les contours de notre monde.

À quelques notes de crétinisme près, venues d’un responsable de l’UMP ou d’un porte-parole de la “Manif pour tous”, la respect est unanime.

Sur le site de RFI, les témoignages des auditeurs, des collègues ou des responsables politiques se succèdent. Les portraits de Ghislaine Dupont et Claude Verlon sont dessinés et leurs reportages récents disponibles à l’écoute.

28 juillet : journée de vote sans incident à Kidal

(01:32)

Dans cette double semaine sur les ondes, vous apprendrez que des mythes s’effondrent du côté d’Europe 1 et de CBS, vous découvrirez que les radios destinées aux enfants renaissent grâce à internet, vous saurez pour quel documentaire France Culture a remporté un nouveau prix international, vous plongerez dans le bain bouillonnant de l’univers de la radio.

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Talents Frais #2 – In The Canopy

Atmosphère planante et décontractée en studio pour cette deuxième émission de la saison. C’est avec Joachim et Thomas du groupe In The Canopy, que l’on se retrouve cette semaine. De leur rencontre via un site Internet à la percée toute récente du groupe, présent à Rock en Seine, vous saurez tout (ou presque) sur eux durant cette heure d’émission.

Téléchargez l’émission ici en .mp3 (clique droit, enregistrer sous).

Au programme, l’interview du groupe, mais aussi un voyage en Afrique du Sud à la découverte de Jeremy Loops. On parle aussi du Reaggaton avec la parole donnée aux étudiants de l’université de Saint-Quentin. Enfin, on termine l’émission avec l’avis du groupe sur les prochains invités : Mungo Park.

in the canopy à Radio VL. Cécile Nougier

La playlist de l’émission

– In The Canopy – New 6

– Balinger – Fire Burning

– Jeremy Loops – Down South

– In The Canopy – Never Return

– In The Canopy – No Room For You

– Novo y Jory – Bien Loco

– Mungo Park – Pilgrim Naked

Sessions live exclusives

No Room For You

Never Return

Retrouvez In The Canopy sur Facebook, Twitter et en interview sur le site.

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Une semaine sur les ondes #11 – 20 octobre

Les radios, en pleine mutation, ne sont pas à une contradiction près. Alors que la RNT patine, que la 4G devient accessible en France et que l’écoute se fait d’ores-et-déjà une fois sur dix sans passer par un poste traditionnel, des radios associatives soutiennent qu’un retour aux ondes moyennes, en AM analogique, serait bénéfique pour contourner la saturation de la FM. Très loin du son multicanal 5.1.

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Cette semaine, les Rencontres de la Radio 2.0 se sont tenues à Paris. Comme son nom qui sonne très marketing l’indique, il s’agit de conférences destinées aux professionnels et non aux auditeurs. Ça n’empêche pas d’y glisser une oreille, pour savoir ce qu’on nous prépare.

Dans cette semaine sur les ondes, on retient le commencement du début du top départ du changement – ou non – de président pour Radio France. Nous passons le bonjour à Megacombi, l’émission de critique sociale produite sur Radio Canut.

Plusieurs sujets traités cette semaine referont parler d’eux : la construction d’un robot animateur pour Radio Nova, l’expérience Tweet 2 Rue initiée par France Inter pour donner la parole à des personnes démunies, l’enquête de Radio France qui souhaite savoir pour qui ou pour quoi les Français sont prêts à donner leur vie et enfin l’appel à candidatures pour le Mixage Fou, concours de création sonore.

Tout cela est à découvrir dans notre ligne du temps.

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