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Yann Guéguen mène la grève à Lannion Trégor Communauté

Environ 150 agents de Lannion Trégor Communauté ont manifesté du siège de l’agglo vers le centre-ville, le jeudi 17 mai 2018. La grève contre la hausse du temps de travail et l’instauration d’une prime au mérite a commencé le mardi 15 mai, à l’appel de l’intersyndicale CGT-CFDT.

Qu’ils travaillent dans les déchetteries, les piscines, les services administratifs, à l’aquarium de Trégastel ou au volant d’un bus, les fonctionnaires territoriaux s’estiment lésés par l’harmonisation du volume de travail annuel à 1.607 heures, soit 35 heures par semaine, par la déduction de jours de congés. Ils jugent que le travail n’est pas récompensé, alors que les fusions rapides et successives entraînent des réorganisations dans les services.

Selon Yann Guéguen, professeur à l’école de musique du Trégor, représentant CGT et candidat LO aux législatives, les salariés de Lannion Trégor Communauté ne comptent par leurs heures. La suppression de congés permettrait surtout selon lui à l’agglo de se passer d’agents contractuels. L’assemblée générale propose de travailler un quartd’heure de plus par jour pour arriver au seuil recommandé par la Cour régionale des comptes.

Autre pierre d’achoppement, l’intégration d’une part variable dans la rémunération, basée sur l’évaluation des agents. Les grévistes dénoncent une mesure budgétaire qui risque de mettre en concurrence les agents et de dégrader l’ambiance de travail. Tout en facilitant le copinage, quand les critères sont difficilement quantifiables.

Après deux réunions de négociations, mardi puis mercredi, la délégation de grévistes ne note pas d’avancée de la part du président de Lannion Trégor Communauté. La direction de LTC renvoie à des négociations le 29 mai. Le mouvement se poursuivra ce vendredi 18 mai et pourrait durer, au moins, jusqu’au 22 mai, journée nationale de grève dans les trois fonctions publiques.

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=XPO : le design au secours de l’égalité hommes-femmes

Noëllie Perrusset et Marine Le Razavet ont convaincu douze artistes suédois.es et français.es de leur prêter leurs œuvres sur le thème de l’égalité entre les sexes pour une exposition organisée à Lannion (22), dans l’espace municipal Sainte-Anne. Avec pour objectif d’interroger les visiteurs.

Les deux jeunes designeuses, originaires de Lyon et Lannion, sont parties à Stockholm, en Suède, entre mai et novembre 2017, profitant de leur césure après la fin de leurs études. Un pays que les jeunes femmes décrivent comme plus ouvert que la France sur les questions de genres.

Précédemment, à Göteborg, Marine Le Razavet avait réalisé dans le cadre de ses études le tabouret bancal FREDO, sur lequel on ne peut s’asseoir qu’en ayant les deux pieds posés au sol. Ainsi, les hommes et les femmes dont l’attitude diffère généralement en raison de la norme sociale, se retrouvent sur un pied d’égalité.

Le scandale des abus sexuels pratiqués par Harvey Weinstein à Hollywood et son onde de choc mondiale s’est déclaré en pleine préparation de l’exposition. L’artiste Jenny Edlund a justement rebondi sur les mots-clés #metoo et #balancetonporc, qui ont participé à la libération de la parole des victimes. Son oeuvre participative consiste à broder le nom de son agresseur sur du tissu.

Noëllie Perrusset et Marine Le Razavet n’en insistent pas moins sur la réciprocité de l’égalité hommes-femmes, en ce qui concerne les congés parentaux, notamment. Elles espèrent pouvoir présenter leur exposition à Lyon, Nantes et Stockholm.

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Dominique Lalanne, physicien nucléaire contre la bombe

Ni la France, ni les Etats-Unis, ni la Grande-Bretagne n’ont envoyé d’ambassadeur à Oslo, le 10 décembre, lors de la remise du prix Nobel de la paix à l’Ican, la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires. Un geste de défiance de ces puissances atomiques vis-à-vis du traité d’interdiction que ce collectif d’environ 500 ONG a réussi à faire adopter par l’Assemblée générale des Nations unies (Onu), par 122 pays sur 192, en juillet.

Dominique Lalanne représente l’Ican en France en tant qu’administrateur de l’association Abolition des armes nucléaires – Maison de vigilance. Nous avons rencontré ce physicien nucléaire du CNRS à la retraite lors de son passage à Lannion, le 13 décembre, au lendemain d’une conférence grand public organisée par Réseau “Sortir du nucléaire” Trégor.

Au lieu de préparer le démantèlement des armes nucléaires, les grandes puissances investissent des milliards pour renouveler leur arsenal. Pourtant, selon Dominique Lalanne, la dissuasion nucléaire ne fonctionne pas. En témoignerait l’incapacité de la communauté internationale d’empêcher la Corée du Nord de développer son programme nucléaire.

Le Quai d’Orsay tire des conclusions diamétralement opposées, jugeant ce traité « inadapté au contexte sécuritaire international, caractérisé par des tensions croissantes et la prolifération des armes de destruction massive, dont témoigne notamment la menace nucléaire nord-coréenne. »

Au lieu de protéger les populations, ces armes font peser une menace sur l’humanité toute entière, car si cette stratégie vient à rater n’importe où, la Terre pourrait sombrer dans un hiver nucléaire à cause des incendies causés par les bombes. Les terres deviendraient incultivables, entraînant une immense famine.

Le traité d’interdiction, de possession, de fabrication, d’utilisation et de menaces nucléaires voté cet été à l’Onu n’a pas de valeur contraignante sur les pays qui ne l’adoptent pas, mais il exerce une pression diplomatique sur eux. Par ailleurs, toutes les activités liées à l’armement nucléaire, notamment bancaires, étant interdites, l’Ican espère que cela perturbe les Etats dotés de la bombe. Il n’entrera en application qu’une fois ratifiée par cinquante pays.

Dominique Lalanne s’inquiète aussi pour le poids que fait peser le nucléaire civil sur les générations futures, du fait par exemple des déchets générés, impossibles à recycler. Entretien.

« La dissuasion nucléaire ne marche pas »

Votre militantisme pour le désarmement nucléaire est-il lié à vos anciennes activité de chercheur ?

Dominique Lalanne – Les physiciens nucléaires, mes collègues, ne sont pas plus motivés que l’opinion publique en général. Je me suis intéressé à la question parce que j’ai travaillé dans les années 1980 avec Solange Fernex et Théodore Monod qui ont dit que l’arme nucléaire était vraiment une arme d’abord immorale et qu’il fallait supprimer pour plein de raisons éthiques.

Mais je me suis intéressé à ça aussi parce qu’au niveau nucléaire, je pense qu’on a une réflexion générale à avoir sur ce qu’on lègue aux générations suivantes.

Léguer aux générations suivantes des déchets nucléaires, au niveau du nucléaire civile, c’est une première interrogation, laisser aux générations suivantes la possibilité de s’entre-tuer et de détruire l’humanité ça ça me semble absolument intolérable et je pense que notre message fort pour les générations suivantes c’est de dire aller essayer de trouver une situation de sécurité pour vos enfants, vos petits-enfants et les générations suivantes.

Vous êtes très critique vis-à-vis de la stratégie de dissuasion. Vous dites que si elle échoue, c’est la catastrophe totale.

Avec quelques centaines de bombes qui explosent sur les villes, d’abord les villes sont détruites, les réseaux téléphoniques, informatiques de communication, de distribution d’eau, d’électricité, tout ça c’est remis en cause.

Scénario de l’hiver nucléaire

Ce qui est plus grave, c’est que les fumées qui sont dégagées par les incendies dans les villes obscurcissent l’atmosphère, c’est ce qu’on appelle le scénario de l’hiver nucléaire et à ce moment-là, même quelques centaines de bombes qui dans un conflit local comme l’Inde et le Pakistan par exemple incendieraient des villes, à ce moment-là ça obscurcirait l’atmosphère sur tout l’hémisphère nord et on ne pourrait plus avoir de récolte agricole, en France par exemple, s’il y avait un conflit en Inde.

Le scénario de l’hiver nucléaire provoque la famine et la fin de l’humanité. Ceux qui ne meurent pas sous la bombe meurent de faim.

Partagez-vous le constat selon lequel nous sommes dans une période de « renucléarisation » d’un point de vue militaire, avec la Corée du Nord, le Quatar aussi ?

Absolument. Le Quatar n’en est pas encore là du point de vue des armes nucléaires, mais il a acheté un douzaine de bombardiers nucléaires à la France récemment.

Tous les pays qui ont des armes nucléaires ont des programmes de modernisation. En 2018, la France va voter au niveau parlementaire une loi de programmation pour construire des sous-marins, des missiles et des avions pour les années 2030-2040, pour renouveler tout notre arsenal nucléaire.

On est effectivement dans une étape de modernisation des armes nucléaires. Il y en a actuellement 15.000 en service, 2.000 en état d’alerte et il faut déjà penser aux générations suivantes pour prendre la relève des armes qui seront obsolètes dans les vingt prochaines années.

Quel est le dispositif nucléaire français ?

Ici vous avez des sous-marins, à côté d’ici, à l’Île Longue. En permanence il y a un sous-marin qui est en mer pour assurer l’état d’alerte, qui est prêt à envoyer 10.000 fois Hiroshima sur des villes. Ça c’est une permanence en mer. On a aussi des bombardiers qui sont plutôt sur la côte méditerranéenne, à Istres.

Donc on a en permanence ce qu’on appelle l’état d’alerte et si jamais nos « intérêts vitaux » – je cite là le vocabulaire officiel du ministère de la Défense –, si nos intérêts vitaux sont atteints nous engageons un frappe d’avertissement nucléaire pour convaincre un pays à ne pas continuer dans son attitude agressive.

Quelle scénario proposez-vous à la France pour abandonner la dissuasion nucléaire ?

Le scénario c’est celui du traité d’interdiction. Pour changer fondamentalement les choses, il faut repenser à la doctrine dissuasion. La dissuasion ne marche pas. Il y a plein d’exemples. L’Argentine a attaqué la Grande-Bretagne qui a des armes nucléaires, l’Egypte a attaqué Israël qui a des armes nucléaires.

On sait que la dissuasion ne marche pas car si jamais la dissuasion échoue, c’est la désintégration de tout le monde et celui qui agresse comme celui qui est agressé, tout le monde meurt à la fin.

Changement de mentalité plus qu’un changement militaire

On sait que ce n’est pas un scénario crédible donc ce qu’on propose c’est que les pays remettent en cause cette doctrine de dissuasion et qu’ensuite ils voient les uns avec les autres comment petit à petit éliminer tous les arsenaux et changer de doctrine, non plus de méfiance les uns par rapport aux autres, mais de confiance les uns par rapport aux autres.

C’est plus un changement de mentalité qui nous préoccupe, qu’un changement militaire. Après le changement militaire changera de façon inévitable.

La France n’a pas envoyé d’ambassadeur lors de la remise du prix Nobel de la paix, ce qui est inhabituel. Quel diriez-vous à la ministre des Armées (Florence parly) si elle était devant vous ?

Ça m’arrive de rencontrer aussi bien à l’Elysée les conseillers défense que au niveau du ministère des Affaires étrangères ou du ministère de la Défense, des Armées maintenant, ça a changé de nom.

Je leur dis qu’est-ce que vous pensez au fond pour la sécurité de la France. Est-ce que vous votre doctrine de dissuasion c’est la seule doctrine possible ou est-ce que vous imaginez qu’il n’y a pas un effet pervers : vous dites avoir trouvé la solution , mais imaginez qu’elle ne marche pas, est-ce que vous vous posez la question du plan B ? Si la dissuasion ne marche pas, avez-vous un plan B ?

Souvent, ce qu’ils me répondent et qui est très décevant pour moi, c’est qu’il n’y a pas de plan B. Et donc je me dis qu’il y a un effet pervers terrible de l’arme nucléaire, c’est qu’on a la solution, c’est une arme psychologique, on essaye de convaincre des ennemis de ne pas nous attaquer, mais s’ils ne sont pas convaincus on n’a pas de solution.

Pour moi l’absence de réflexion sur réellement les conflits qu’on peut avoir au XXIe siècle ça ça me semble très grave.

L’année se termine par la remise du prix Nobel de la paix à la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (Ican), qui récompense l’action qui a permis d’aboutir au traité d’interdiction voté par l’Assemblée générale des Nations unies, en juillet. Un traité qui n’engage pas les pays détenteurs de la bombe, comme la France, la Grande-Bretagne ou les Etats-Unis, qui ont d’ailleurs boudé la cérémonie à Oslo.

Il a été voté par 122 pays, contre un, les Pays-Bas. C’est un traité d’interdiction des armes nucléaires, d’interdiction de possession, de fabrication, d’utilisation, mais aussi d’interdiction de menaces.

C’est-à-dire que la théorie de la dissuasion nucléaire devient maintenant interdite internationalement. C’est une grande étape que l’on pourrait comparer à l’interdiction des armes chimiques et bactériologiques et c’est une étape qui va permettre d’imaginer maintenant un processus d’élimination puisque ces armes sont interdites.

Avant les armes étaient autorisées, donc c’était difficile d’imaginer que les pays qui en ont les éliminent. Maintenant qu’elles sont interdites, on peut discuter des processus d’élimination.

Les activités de financement ou d’aide au financement des armes nucléaires vont être interdites.

C’est un traité qui a une valeur diplomatique et une valeur symbolique on pourrait dire pour montrer qu’on franchit une étape dans les armes nucléaires. Mais c’est un traité qui va aussi avoir une valeur diplomatique, économique et industrielle parce qu’il interdit toute activité qui a un lien avec les armes nucléaires.

Les activités de fabrication de bombardiers et de sous-marins vont être interdites, les activités bancaires de financement ou d’aide au financement des armes nucléaires vont être interdites.

Pour des pays qui refusent de signer le traité, évidemment ils ne sont pas concernés, mais la plupart des industries, la plupart des banques travaillent au niveau international et donc ça va perturber un certain nombre de fonctionnements, qui sont liés ou mis en place par le nucléaire et donc ça va vraiment changer la situation internationale.

Combien d’années de travial pour aboutir à ce traité ?

Ican a commencé en 2007, donc c’est dix années de travail, pour faire du lobbying, faire du plaidoyer et faire des dossiers pour obtenir ce vote à l’ONU, qui est historique, d’un traité d’interdiction. Maintenant il est ouvert à signatures et quand il y aura cinquante pays qui l’auront signé et ratifié, il entrera en vigueur et donc deviendra une vraie loi internationale.

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Veillée d’arme à Lannion contre l’extraction de sable

Le mouvement Nuit Debout Lannion a reçu la nouvelle association Peuple des Dunes de Batz à Bréhat et le collectif Grain de sable dans la machine, lors de sa permanence quotidienne, le vendredi 27 mai 2016, à partir de 19 h 30, devant l’Hôtel de Ville.

François Luce et Yves-Marie Le Lay (par ailleurs président de Sauvegarde du Trégor) ont expliqué les conséquence néfastess pour l’environnement et l’économie trégorroise d’une extraction de sable en baie de Lannion.

Le groupe multinational Roullier, par sa filiale la Compagnie Armoricaine de Navigation (Can), a obtenu le droit de pomper du sable à quelques kilomètres seulement de Trébeurden et de la côte de Granit Rose, à partir de l’automne 2016. Le rejet de la population, exprimé lors de manifestations qui ont rassemblé jusqu’à 5.000 personnes à Lannion, n’a pas suffi, jusqu’ici, à faire reculer l’Etat.

Si le Peuple des dunes originel se place désormais sur un terrain uniquement judiciaire pour contester l’extraction, le Peuple des dunes de Batz à Bréhat et le collectif Grain de sable comptent notamment mener des actions visant l’image de Roullier et de ses filiales alimentaires grand public.

Notons que malgré l’opposition à ce projet exprimée par la députée PS de Lannion-Paimpol, Corinne Erhel, celle-ci a récemment rejoint le mouvement d’Emmanuel Macron « En marche », alors que c’est le ministre de l’Economie qui a signé le décret d’autorisation.

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Nicolas Jarry, maître ès Fantasy

Interview – La fantasy ? C’est un peu comme le chouchen ou le grand huit de la fête foraine : c’est souvent catégorique : on aime ou on déteste. Mais comme on dit toujours, il faut au moins essayer… et la série-concept « Elfes » de Soleil offre l’occasion de se plonger dans un univers graphique et littéraire enveloppant, qui fait flancher même les plus obstinés.

 Promis, ici pas de prosélytisme. Les éditions Soleil fêtent leur 25 ans cette année et pour l’occasion on a rencontré Nicolas Jarry, l’un des piliers de cette maison d’édition, à l’origine de cette série-concept. Voilà simplement l’occasion de vous parlez d’un genre auquel on n’accorde pas toujours notre attention le restant de l’année sur « La Déviation ».

 Discret, souriant, Nicolas Jarry avait l’air un peu perdu parmi les rayonnages du grand magasin où il était convié le temps d’un après-midi, pour une séance de dédicaces. Pourtant, il aurait pu se permettre une entrée pétaradante : une heure avant, les fans rodaient déjà autour de la table, leurs albums à la main, pour y recueillir le précieux paraphe.

Je n’ai jamais pensé pouvoir scénariser de la bd, c’était un univers qui m’était complètement inconnu

De la fantasy traditionnelle, une narration talentueuse, un peu d’humour, des héros consistants… Voilà à quoi tient le succès des récits de Nicolas Jarry.

Les Brumes d'Asceltis tome 5 Nicolas Jarry - La Déviation

Ce n’était pourtant pas prévu. « J’écrivais des romans à la base, je n’ai jamais pensé pouvoir scénariser de la BD, c’était un univers qui m’était complètement inconnu », explique-t-il. Jusqu’à une rencontre fortuite : celle de Jean-Luc Istin, au festival du Film fantastique de Bruxelles. L’un venait pour “Merlin, la quête de l’épée“, l’autre pour les “Chroniques d’un guerrier Sînamm“, un cycle de fantasy paru chez Mnémos.

De cette union va naître une BD, qui fait aujourd’hui référence : “Les Brumes d’Asceltis“. Plus tard, C’est lui qui a signé “Le Trône d’argile” avec Théo Caneshi ou encore “Le Crépuscule des dieux” avec Dief aux dessins.

La suite de l’histoire se passe ici, tendez l’oreille. Nicolas Jarry évoque son œuvre, ses influences… entre histoire et aventure, ses diverses collaborations avec une vingtaine de dessinateurs différents et bien sûr, sa série-concept « Elfes », conçue avec son compère Jean-Luc Istin.

"Elfes", éditions Soleil Nicolas Jarry, Gianluca Maconi - La Déviation

Elfes 7 – Le Crystal des Elfes sylvains

Elfes Tome 7 - éditions Soleil - couverture - La Déviation
Elfes Tome 7 - éditions Soleil - planche 1 - La Déviation
Elfes Tome 7 - éditions Soleil - planche 2 - La Déviation
Elfes Tome 7 - éditions Soleil - planche 3 - La Déviation
Elfes Tome 7 - éditions Soleil - planche 4 - La Déviation
Elfes Tome 7 - éditions Soleil - planche 5 - La Déviation
Elfes Tome 7 - éditions Soleil - planche 6 - La Déviation

(cliquez sur les planches pour zoomer)

Elfes, tome 7, Le Crystal des Efles sylvains, Jarry, Maconi, Eban, éditions Soleil, 2014, 14,50 €.

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Ils racontent la manif de Nantes de l’intérieur

Témoignages inédits. On entend tout et son contraire sur la manifestation anti-aéroport de Notre-Dame-des-Landes qui s’est déroulée à Nantes, samedi. Du nombre de manifestants à l’identité de ceux qui se sont opposés violemment à la police, tout est nature à controverses.

Comme trop souvent, seuls les acteurs institutionnels ont le droit de s’exprimer dans l’arène médiatique. Ministère de l’Intérieur, partis, associations pro et anti-aéroport et mairie s’affrontent dans une bataille de communication qui dessert la compréhension des faits.

Or, j’ai le sentiment que ce qui s’est produit est éminemment plus complexe que ce que Patrick Rimbert (maire de Nantes), Manuel Valls, Cécile Duflot ou Julien Durand (président de l’AcipaAssociation citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. C'est l'association historique de lutte contre la construction de l'aéroport, fondée en novembre 2000.) peuvent ou veulent bien admettre.

J’ai voulu comprendre ce qui se cache derrière les images sensationnelles d’une ville que d’aucuns n’hésitent pas à qualifiée de “dévastée”, sans avoir peur du poids des mots.

Qu’est-ce qui a déclenché cette violence ?

Il y avait-il vraiment des “blacks blocs venus de l’étranger” face aux policiers ?

Les manifestants condamnent-ils unanimement les dégradations urbaines ?

Je n’étais pas à Nantes samedi. Je connais bien la ville, sa géographie, son histoire sociale. Je m’intéresse de près à l’affaire Notre-Dame-des-Landes et j’ai eu envie de savoir ce qui s’est déroulé.

Il s’agit d’une démarche à l’origine personnelle, dont les témoignages reccueillis relèvent, je le crois, de l’intérêt général.

Cinq témoignages pour éclairer

J’ai demandé à cinq personnes en qui j’ai confiance et qui manifestaient à Nantes de me raconter ce qu’elles ont vu et ressenti. Je les ai prévenues que je publierai ici leur point de vue.

Ce sont donc cinq vérités que je vous livre. Elles se recoupent souvent dans la description et s’opposent parfois frontalement dans l’interprétation des violences.

Je suis convaincu que dans un conflit social, toutes les paroles méritent d’être entendues. Vous, lecteurs, n’êtes pas dénués d’esprit critique.

C’est en toute conscience que j’ai décidé de publier le témoignage brut d’un manifestant qui a pris part aux violences, parce que je le crois aussi sincère que les autres. Sans volonté de légitimer cette parole, mais sans vouloir la discréditer a priori.

Il ne s’agit pas de l’aboutissement d’une enquête. Tous ces témoignages en constituent plutôt la fondation. Ils complètent le film de la journée tourné et monté sans commentaire par Gaspard Glanz pour Rennes TV.

Félix - Bandeau Nantes NDDL - La DéviationMaxence - Bandeau Nantes NDDL - La DéviationRaphaël - Bandeau Nantes NDDL - La DéviationSéverine - Bandeau Nantes NDDL - La DéviationClément - Bandeau Nantes NDDL - La Déviation

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Cinéma : Qui a peur de Vagina Wolf ?

Interview – À 40 ans passés, Anna Margarita Albelo endosse les casquettes de réalisatrice, DJ, journaliste et militante féministe et LGBT. Son premier long-métrage de fiction “Qui a peur de Vagina Wolf ?” (sortie en salles le 19 mars) n’est pas seulement le remake lesbien de la pièce de théâtre d’Edward Albee “Who’s afraid of Virginia Woolf ?”, c’est aussi et avant tout l’histoire d’une réalisatrice vivant dans le garage d’une amie qui, le jour de ses 40 ans, n’a toujours pas réalisé le film dont elle rêvait.

Ce dimanche n’aura pas vu le soleil sans raison. Dans les couloirs des cinémas Studios de Tours, le sourire d’Anna Margarita Albelo attire toutes les bonnes humeurs. Elle est venue aujourd’hui présenter son premier long-métrage de fiction au festival Désir Désirs.

Du côté de l’organisation du festival, c’est un véritable bonheur d’accueillir un film LGBT qui respire autant de joie. Un film à l’image de sa réalisatrice. Je suis allé à sa rencontre.

La Déviation – « Qui a peur de Vagina Wolf ? » promet un film lesbien qui ne l’est finalement pas tant que ça. Pourquoi est-il aussi facile de se reconnaître dans Vagina Wolf ?

Anna Margarita Albelo – C’est un film à double tranchant. Je me suis demandée comment écrire un film qui parle à tous. Et je crois que j’ai réussi avec mon film à rester fidèle aux différentes identités de ces femmes lesbiennes et à offrir ce film au public le plus large possible.

Si tu veux, aujourd’hui, pour une réalisatrice comme moi, il s’agit de trouver sa place devant le grand public et de trouver les financements pour diffuser le film en salle et à la télévision. Toucher plus de monde, c’est aussi toucher des jeunes excentrés, en dehors des grandes villes ou de la culture.

J’ai produit ce film moi-même, en coproduction avec un producteur français. Plus de 400 personnes ont participé au financement en apportant 27.000 $. La production s’est faite de manière hybride. Pour moi c’est énorme, car ça veut dire que tous ces gens ont cru en mon scénario et en mon travail de réalisatrice. Même le simple fait d’être aujourd’hui en France est incroyable. Je n’aurais jamais pensé être distribuée. Mon plus grand désir, c’est de continuer à être intègre tout en m’adressant au grand public.

Le film met en scène deux producteurs prêts à donner 4.000 $ pour votre film avec quelques réserves : le film doit être sexy.

L’un des problèmes avec le cinéma lesbien, c’est qu’en général c’est un cinéma très sexy qui excite les hommes hétérosexuels… entre guillemets hein ! Si tu fais un film lesbien et qu’il n’y a pas de scène de cul et de belles actrices sexys, c’est difficile de trouver de l’argent. Pourtant il faut soutenir le cinéma.

Je crois qu’en France, on a très bien compris qu’il fallait soutenir le cinéma d’art et essai indépendant. Si le Centre national du cinéma ne donnait pas d’argent, on ne produirait qu’à peine 10 % de la production indépendante. Car qui donnerait cet argent ?

La sexualisation des gays et des lesbiennes est un problème.

En plus de ça, dans le film, les deux producteurs sont gays. Ce ne sont pas des hétéros qui disent “on veut voir des lesbiennes baiser”. Moi, ça fait quinze ans que je fais des films et que je parcoure les festivals LGBT. C’est la même réalité pour tous. C’est toujours du militantisme que de proposer un film lesbien intelligent qui ne parle pas forcément de cul.

Par exemple, La vie d’Adèle marche très bien et j’en suis contente car je pense que ça donne de la visibilité aux histoires lesbiennes, malgré le fait que ce film soit réalisé par un homme. Car le problème c’est que l’on regarde ces films avec ces scènes de sexe sans jamais penser que l’on pourrait faire sans. La sexualisation des gays et des lesbiennes est un problème. Je pense venir en complément à cette production. Je veux apporter un autre regard.

Est-ce que l’expérience de cette réalisatrice qui vit dans le garage d’une amie pour financer son film est l’expérience d’autres réalisateurs ?

Aux États-Unis, c’est l’histoire du cinéma indépendant depuis toujours. Même John Cassavetes a réalisé ses films indépendants de cette façon dans les années 1970 car Hollywood ne voulait pas produire ses films.

Oui, je suis le cliché de la réalisatrice qui vit dans un garage, qui veut faire un film et qui fait tout avec trois fois rien. Malgré le peu d’argent qu’on avait, on désirait tout de même une production de la plus grande qualité possible. Je ne voulais pas qu’on dise “Ah ! Encore un film lesbien fabriqué avec deux bouts de ficelle !” et que ça soit cet élément là qui nous ferme les portes de la distribution.

Avec mon équipe, qui n’est pas exclusivement lesbienne puisqu’il y a des gays et des hétéros, nous voulions montrer que ce n’est plus un cinéma ghetto. J’adore le cinéma underground, et j’en ai fait. Mais mon évolution, c’est d’accéder au grand public. Et surtout avec de l’humour. Parce que ça n’est pas toujours facile d’être lesbienne et féministe.

On a tous en tête le stéréotype de la nana pas drôle, agressive, méchante et bornée. Pourtant ça fait 25 ans que je suis féministe et lesbienne et que j’adore la comédie. J’utilise la comédie pour trouver une universalité entre nous. Ici il s’agit de l’histoire d’une nana qui veut faire un film. Mais ça aurait pu être l’histoire d’un mec qui veut construire un bateau ou d’une femme qui veut construire une maison pour sa famille. On a tous des buts et ce film démontre qu’on peut y arriver malgré un environnement hostile.

L’évolution du cinéma lesbien que vous évoquez, c’est la votre ou celle de la production lesbienne ?

Je pense qu’il y a de moins en moins de films lesbiens car il est de plus en plus difficile de trouver de l’argent. Et ça n’a jamais été facile. Ça, c’est juste la réalité. Mais on est plusieurs, à l’international, à continuer à faire des films et à y mêler nos vies… J’ai quand même vécu dans un garage.

L’intérêt, c’est de continuer à communiquer avec le monde. Il y a énormément de gens qui n’ont pas fait leur coming-out. Et ce n’est qu’à la télévision ou dans le cinéma grand public qu’ils peuvent voir des tranches de culture gay ou lesbienne.

Si tu dis que tu es lesbienne, les gens pensent tout de suite à deux femmes en train de baiser.

Certaines personnes ont peur d’aller dans les festivals et librairies LGBT, ou tout simplement d’en parler autour d’eux. Et en même temps quand tu découvres ton homosexualité, les images que tu voies sont très sexualisées. Si tu dis que tu es lesbienne, les gens pensent tout de suite à deux femmes en train de baiser. Il faut s’approprier cette sexualisation des identités et proposer d’autres alternatives.

Quel regard portez-vous sur les dernières manifestations françaises autour des questions du genre ?

Je suis étonnée car lorsque j’ai fini l’université, j’ai immigré en France en 1993, et j’ai vécu ici pendant seize ans. Aux Etats-Unis, on associe la France aux droits de l’homme. On voit la France comme un pays avant-gardiste car il y a beaucoup d’artistes et de têtes pensantes en avance sur leur temps. Et en même temps il y a une culture très conservatrice.

Je n’avais pas imaginé qu’elle pourrait en arriver au point d’organiser les Manifs Pour Tous.

Du coup j’ai amené mon grand costume de vagin en France pour la sortie du film. Je vais manifester devant l’Assemblée nationale et devant le siège social du PS avec une pancarte et des slogans pour la PMA et tout simplement pour l’égalité.

La devise de la France, c’est tout de même Liberté, Égalité, Fraternité. Et tu te rends compte que certains ne comprennent pas ce qu’est l’égalité. Si tu commences à choisir qui est égal et qui ne l’est pas, ça n’est plus l’égalité. Je suis juste étonnée de voir que c’est en France qu’il y a ce débat et qu’il faut combattre des gens qui pensent que l’égalité est une histoire de sélection.

Qui a peur de Vagina Wolf, d’Anna Margarita Albelo, avec Anna Margarita Albelo, Guinevere Turner, Janina Gavankar, 1 h 24, Local Films, 2014.

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Les Jardins du Congo, mémoires d’un colon

Interview audio – Rencontre avec Nicolas Pitz, un auteur bruxellois fort prometteur qui signe avec Les Jardins du Congo son premier one shot.

Dans son livre coloré et subtil il a osé évoquer, dans le même ouvrage, la souffrance des maquisards et la colonisation belge du Congo dans les années 1950, à l’heure où le pays est irrémédiablement en route vers l’indépendance.

L’histoire des Jardins du Congo

Dans les Jardins du Congo, la colonisation est vue aux travers des yeux du colon, Yvon, le grand-père de l’auteur.

Après quatre années interminables passées dans le maquis des Ardennes, Yvon n’a aucune envie de retourner vivre auprès de son père, un homme rude qui l’a mis au travail alors qu’il n’était qu’un enfant. Pour rattraper ses années de jeunesse, perdues au fond d’un bois froid et humide à lutter contre la faim, la folie et la peur, il décide de changer d’horizon et s’embarque pour le Congo belgeDe 1885 à 1908, l’état indépendant du Congo était une possession personnelle du roi Léopold II de Belgique, un territoire sur lequel il avait imposé un régime de travail forcé qui, après une vague de protestation (venant notamment des Etats-Unis et de l'Angleterre) a été annexé par la Belgique en tant que colonie..

Au nom de la lutte philanthropique contre le trafic d’esclaves, l’État belge a confié le territoire à de gros propriétaires qui, tout en y maintenant enfoncé le drapeau noir rouge jaune, exploitaient les ressources du pays. Le Congo a toujours regorgé des besoins de l’économie mondiale du moment : ivoire, caoutchouc, cuivre…

Tout comme Tintin, Yvon n’aurait pas pu parler flamand au Congo.

Seuls regrets ? Que la BD n’ait pas eu une dizaine de pages supplémentaires pour mieux approfondir le lourd passif entre le père et le fils.

Si l’ambiance sensorielle est bien retranscrite par les couleurs, le graphisme, il lui manque un peu l’aspect sonore… en effet, nous, lecteurs, lisons la BD en français… mais tout comme Tintin, Yvon n’aurait pas pu parler flamand au Congo, car il ne s’est jamais agi, dans les faits, d’une colonie bilingue.

À l’image des rapports de force existant alors en Belgique, seul le français était utilisé par l’élite, dans l’administration et pour l’enseignement. Les décrets pour appliquer le bilinguisme n’ont été pris qu’en 1957… et ne sont jamais entrés en vigueur.

Le français était LA clé pour partir dans les colonies. Yvon n’aurait sans doute pas profité de la prospérité du Congo s’il était né de l’autre côté de la frontière linguistique.

Les Jardins du Congo, Nicolas Pitz, éditions La Boîte à Bulles, 2013, 21 €.

Visitez notre dossier Angoulême 2014

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Flamboyants Griefjoy

Si le projet Quadricolor a bel et bien été enterré, c’est de ses cendres qu’est né Griefjoy, premier album flamboyant du nouveau projet du groupe niçois.

Griefjoy, nom du groupe, nom de l’album. Comme emporté par un tourbillon d’amertume et de passion, cet album confirme le succès de leur premier EP « Touch Ground », sorti en février dernier. Où déjà les prémices d’un succès voyaient le jour avec les “tubesques” Touch Ground, Taste Me  et Kids Turn Around. On y retrouve un subtil mélange  entre pop et électronique, dansante et sous tension. Incandescent, comme sa pochette. Lumineux comme le livret qui l’accompagne.

Pochette album Griefjoy - La DéviationUn succès évident, à écouter en boucle. Des rythmes entraînants, ponctués par quelques ballades et solo de piano. De l’énergique Feel, on passe à Hold The Ties, plus calme, mais avec toujours ce rythme cadencé qui apparaît sur tout l’album et le rendent à la fois hypnotisant et accrocheur.

Tout cela complété par des titres à graduation comme Insane. De la pop à electro, de la musique sous tension à un lâché prise. Tout y est . Crimson Rose pour rêver Touch Ground pour chanter, et entre les deux, pour la mise en forme People Screwed Up. Le tout similaire aux productions de Blind Visions ainsi qu’ leurs voisins anglais de Foals.

Preuve qu’un album utilisant pour thèmes les angoisses de ses quatre jeunes fondateurs fonctionne.  Bienvenue dans la nouvelle génération de l’électro. Dans la pop tribale de Griefjoy.

Notre interview de Griefjoy lors de leur concert à la Cigale, le 10 octobre

GRIEFJOY à la Cigale - La Déviation

La playlist de Griefjoy

Retrouvez Griefjoy sur Facebook et sur Twitter.

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“Être original et faire découvrir des artistes rares”

Rock FanchLa huitième édition des Indisciplinées se tient à Lorient jusqu’au 10 novembre. Le festival accueille entre autres Christophe, Fauve, Colin Stetson, Dominique A ou encore Rone. J’ai rencontré pour l’occasion Thierry Houal, programmateur du festival.

Avant de commencer, peux-tu nous faire un rapide historique des Indisciplinées ?

C’est la huitième édition d’un  festival, dont la première correspondait aux dix ans de l’association MAPL (qui gère le Manège et les Studios de répétition à Lorient).  Le festival, historiquement concentré sur l’Espace Cosmao Dumanoir, a évolué peu à peu d’une programmation assez grand public vers des esthétiques plus ciblées et vers les artistes émergents tout en restant ouvert à tous les publics.

La configuration a évolué aussi  avec la volonté de ne pas rester figé sur une formule trois soirs dans une grande salle avec ses trois têtes d’affiches et d’aller à la rencontre de tous les publics sur l’ensemble du territoire de l’agglomération lorientaise.

Quelle est la programmation de cette huitième édition ?

On s’étend un peu et nous investissons d’autres lieux, mais nous démarrons au Manège avec un grand nom des musiques expérimentales : Colin Stetson et un espoir tout droit venu de Manchester : MONEY qui vient de faire une première partie remarquée de Alt-J à l’Olympia.

Thierry Houal - Crédits Le Télégramme - Régis Nescop 2010
Thierry Houal, programmateur des Indisciplinées – Crédits Le Télégramme – Régis Nescop 2010

Nous serons accueillis pour la première fois au Théâtre du Strapontin à Pont-Scorff avec  un spectacle rare de Dominique A. Puis, retour au Manège pour deux soirées : l’une épique avec le hip-hop aventureux de Ghostpoet et de Young Fathers et l’autre dantesque avec les très très attendus A Place to Bury Strangers,  Wall of Death et les Lorientais de Death Engine.

Ensuite nous entamerons un beau week-end avec nos traditionnelles soirées à Cosmao Dumanoir avec notamment, le vendredi 8 novembre, une soirée placée dans les mains de grands espoirs français : FauveGriefjoy, Superpoze et The Lanskies.

Le lendemain le samedi 9, soirée electro pop de haut niveau avec Wampire, Is Tropical, Aluna Georges et Rone. Mais aussi le dimanche 10  un après-midi en famille après le traditionnel  déjeuner dominical au Théâtre du Blavet avec Panique au Bois Béton et le soir un mythe de la chanson, Christophe qui suscite beaucoup d’engouement.

Sans oublier les concerts concoctés par Jean-Baptiste Pin au Galion (Tigerbells et Cherry Bones) pour le festival Off.

Quels sont tes coups de cœurs pour cette année ?

Il y en a beaucoup, mais je dirais que j’ai une affection particulière pour Wampire et Young Fathers, mais aussi les Lorientais Death Engine et  Noir Statues, vainqueur du tremplin.

Comment se construit une telle programmation ? C’est au coup de cœur ou alors tu suis plutôt les programmations de ce qu’il se passe ailleurs en même temps que vous (Festival des Inrocks par exemple) ?

Beaucoup de paramètres entrent en ligne de compte. L’actualité bien sûr, et il est vrai que le festival des Inrocks mais aussi le Pitchfork aux mêmes périodes nous offrent quelques opportunités. Cela reste marginal. Cette année, deux ou trois artistes sont concernés et surtout des artistes en développement.

A contrario, nous ne pouvons pas aujourd’hui lutter sur certains autres points avec ces festivals. La très grande partie de la prog’ se fait tout de même indépendamment. Pour donner un exemple récent, l’an dernier par exemple Alt-J était programmé bien avant qu’ils soient prévus aux Inrocks. Il y a des artistes à ne pas louper et des groupes sur lesquels on insiste énormément et d’autres sur lesquels on est à l’origine d’une tournée française.

Si les groupes sont là, c’est qu’artistiquement ils présentent un intérêt.

Pour construire la programmation, au-delà des aspects financiers et promotionnels, on aime tous les groupes présents et s’ils sont là c’est qu’artistiquement ils présentent un intérêt de ce point de vue-là.  C’est très important d’essayer d’être original et faire découvrir des artistes rares sur scène…

Nous essayons de nous positionner en amont de l’actualité : proposer des concerts que le public n’aura pas vus sur les festivals en été ou dans les salles au printemps précédent. Il arrive très fréquemment de faire l’impasse sur un groupe très porteur ou qu’on adore pour ces raisons et de miser plutôt sur de futures pépites.

Thierry, tu es aussi programmateur pour la salle du Manège. Comment vient la décision de mettre un groupe à l’affiche des Indisciplinées plutôt qu’à un concert au Manège ?

On essaye d’être cohérents entre les deux lieux, voire les trois, puisque pour la diffusion nous avons un troisième espace aux Studios. Sur le festival, clairement, nous programmons surtout les artistes étrangers ou les artistes que nous ne pourrions pas faire sur une saison classique du Manège.

Nous pouvons nous permettre des “gros” artistes, mais aussi des beaucoup plus petits qui ne font que les festivals hors Paris. De l’autre coté, la renommée des Indisciplinées rejaillit sur le Manège, à la fois en termes d’exposition, de vivacité et d’appel d’air pour le public. Le festival permet de faire passer à grande échelle un discours tourné vers l’émergence et le développement d’artistes qui est notre quotidien à MAPL, à la fois sur la diffusion, l’accompagnement et l’ensemble du projet.

Cette année deux monstres de la chanson française (Christophe et Dominique A) viennent en solo dans des lieux plus intimes (Théâtre du Strapontin et Grand Théâtre), ça fait deux grosses prises dans des concerts qui se veulent unique… Ça doit forcément faire plaisir, non ?

Je suis un grand fan depuis toujours de Dominique A et il n’était jamais venu sur les Indisciplinées. C’est donc une grande joie de l’accueillir, qui plus est sur un projet comme Y Revenir.

Christophe, c’est un honneur. Il a un parcours assez exceptionnel et ce qui le prouve ce sont les retours que l’on a  déjà. Je n’ai jamais entendu autant de réactions enthousiastes sur un artiste programmé au festival et ce de la part de toutes les générations.

On retrouve un tremplin à  l’affiche au Manège, il te semble important de valoriser la scène locale ?

Nous le voyons comme un vecteur pour mettre l’accent sur notre scène locale. On peut le voir comme un énième tremplin, mais cela resta aujourd’hui plus que jamais une opportunité réelle pour les groupes de se produire dans des conditions professionnelles.

Aucune différence dans l’accueil entre un groupe débutant et un groupe réputé.

Nous ne faisons d’ailleurs aucune différence dans l’accueil entre un groupe débutant et un groupe réputé. Nous repérons aussi régulièrement des artistes que nous ne connaissons pas.

Les Indisciplinées se déroulent dans divers lieux à Lorient (Manège, Espace Cosmao Du Manoir et Grand Théâtre), ainsi que dans les localités environnantes (Pont-Scorff et Inzinzac Lochrist). Le festival doit rayonner sur tout le bassin lorientais selon toi ?

Complètement, il est essentiel de créer un dynamisme et d’engager des partenariats cohérents avec les autres structures du territoire,  de créer du lien  autour du festival et d’aller à la rencontre de tous les publics et de ne pas se cantonner à proposer des concerts dans une salle dans la ville-centre.

On retrouve aussi divers styles musicaux (rock, rap, électro…) mais aussi un spectacle pour enfants, c’est important d’inclure tous les publics dans le festival ?

Le festival est identifié sur “pop électro, hip-hop rock”, mais c’est une définition de principe, et en réalité aucun style n’est exclu. Il y a cette année le retour du metal, non parce que c’est la mode, mais parce qu’il y a une vraie scène française pleine d’audace et d’énergie et  d’inventivité.

Et spectacle pour enfant, et bien oui les musiques actuelles concernent tout le monde. Les Stones ont 70 ans, le hip-hop 35 ans. Au festival il y a des grands-parents, des parents et donc forcément des enfants.  Que l’on puisse proposer des spectacles (création d’artistes du pays de Lorient et spectacle proposé en partenariat avec Les Salles Mômes et le Trio..s, Soul Béton puise dans les musiques urbaines et décrit un univers contemporain) qui correspondent sociologiquement à tout un pan de la population est important. Le succès de ces après-midis en est la preuve.

Peux-tu aussi nous parler du blog “Les Résidents” le blog qui regroupe divers webzines (Bikini Mag, Les Imposteurs…) sur le thème des Indisciplinées ?

L’idée de ce blog est de rassembler les initiatives  pertinentes et de qualité, d’entités et personnes prescriptrices en Bretagne pour offrir une surface d’expression communautaire autour du festival qui ne soit pas lisse. De gagner ainsi en épaisseur en proposant un regard critique et esthétique réel en complète autonomie.

Un rêve pour les années à venir en termes de programmation ?

Beaucoup trop. Mais puisqu’on rêve, c’est surtout d’être un jour un passage obligé pour les artistes en devenir…

Un scoop pour Rockfanch ?

Fauve évidemment, très attendu,  présentera pour une des premières fois dans l’ouest des morceaux de son prochain album

Consultez la programmation des Indisciplinées 2013 sur notre site.

Rock Fanch

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Encore! bravo

Interview vidéo – “On rajoute le point d’exclamation à la fin du nom pour la gagne. Encore !”

 Découvrez également les morceaux Feelin et Kingdom en session live sur notre site.

On est le 25 mai 2013 et c’est mon premier contact visuel avec ce groupe, découvert en amont via la compilation Novorama Indie Bands 2013. Trois gars qui te balancent un son electro comme t’aimerais entendre en boîte. Fais en live. Et c’est là que réside la magie du groupe.

Du bon gros son produit tel un DJ set. Et  avec ça, visuellement, ils arrivent à transformer une petite salle de concert parisienne en discothèque, tout en restant dans l’esprit très noble qui veut qu’un live reste un live. Sans ordi, sans triche. Respect.

Aux manettes, un trio : Guillaume, Charles et Baudoin, trois Versaillais déjà présents dans divers projets séparés, qui se retrouvent autour de cette formation explosive. Le groupe a deux ans et on sent déjà le potentiel d’un petit groupe qui a tout pour conquérir l’espace intersidéral de la musique electro-pop. On en demande encore. D’ailleurs ils ont cette chance inouïe d’avoir un nom que le public reprend en cœur à la fin de leur concert. “Encore! Encore! Encore!”

Coté sorties, ils en sont à leur deuxième EP, remixé par Julien Briffaz (de chez LAGO). On y retrouve plus de recherches, de voix trafiquées et moins de boucles, qui apparaissaient quelquefois un peu lassantes et répétitives dans leur 1er EP.

Pour ce deuxième round on commence avec Let It Up. Clairement une musique de boîte. Hyper répétitive, mais au final pas lassante du tout quand on se trouve dans une ambiance boîte disco bien arrosée. Bonne musique pour chanter les bras en l’air après une bonne pinte payé 7 €.

Encore avec Talents Frais making of - La Déviation
Making of de l’enregistrement avec Encore!

Next : You Should. On reste dans cette ambiance de boîte avec un petit côté dramatique rajouté par des violons, très spacio-robotique, ma préférée de l’EP. Ensuite, Kingdom (à retrouver en live ). Un début à la Falcon PUNCH, qui néanmoins perd un peu de sa valeur avec cette voix trafiquée à mort qu’on retrouve sur l’intro. Je reste d’ailleurs très sceptique quant à la réelle utilité de ce rajout qui gâche un peu ce morceau, néanmoins très entraînant à écouter en live.

Et on termine par J&L. Le titre qui sort du lot, moins rythmé et qui tend plus vers un petit côté moralisateur. Et qui au final rend très bien, soit dit en passant. Soit au final une création disco, dansante, rythmée et en évolution. À écouter, encore et encore.

Côté clip, leur premier, sur le titre Heavy disco est sorti l’an dernier. Au programme, une carte blanche laissée à la réalisatrice Marjory Déjardin, accompagnée par Fred Tribolet pour les incrustes. On y retrouve des extraits de films de voyages ainsi qu’une vidéo prise lors de leur concert à la Plage de Glazart (Paris, 19e) , l’an dernier.

À bien observer ce clip, on remarque que les visages de nos amis ne sont jamais montrés complètement. On retrouve là leur volonté d’apparaître plus en tant que DJ qu’en véritable groupe. La musique avant tout (swag).

Coté actu du groupe, on le retrouvera très prochainement sur un remix des Naive New Beaters, sur plusieurs dates parisiennes et un rendez-vous aux Bars en Trans 2013. Et ouais. Encore!

Écoutez également sur notre site “Talents Frais #1 le podcast” avec Encore! en invités.

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Talents Frais #1 – Rencontre avec Encore!

Podcast – Pour cette première émission de Talents Frais enregistrée sur Radio VL, avec La Déviation , je vous propose de découvrir le groupe versaillais d’electro-disco-pop qu’est Encore!. Durant une heure vous aurez l’occasion d’en apprendre davantage sur leur univers , leur parcours musical, leurs influences et toute l’actualité de ce groupe déjà programmé aux Bars en Trans 2013.

http://ladeviation.com/wp-content/uploads/2013/10/talents-frais-1-encore.mp3
Téléchargez l’émission ici en .mp3 (clique droit, enregistrer sous).

C’est donc en compagnie de Guillaume, Baudoin et de ma chroniqueuse Sophie Perez que je vous emmène dans ce dialogue avec Encore!. Au sommaire de cette première, et entre deux interventions du groupe, Sophie vous propose la découverte du  groupe brésilien Afrobombas.

On parle ensuite du style musical qu’est la “twee-pop”, avec notamment la parole donnée aux membres du groupe parisien MmMmM (présents aux Vieilles Charrues), afin qu’ils expriment leur propre interprétation de ce style méconnu. Pour finir, le groupe me donne son avis sur la formation qu’est LAGO, dont le premier EP a été remixé par Julien Briffaz, aussi responsable de leur deuxième EP.

Les sessions live du groupe sont à retrouver par ici .

La playlist de l’émission

Encore! à Radio VL pour Talents Frais - La Déviation
– Encore! – Heavy Disco
– Ben Ellis – Ash (Encore ! remix)
– Afrobombas – De Sal e Sol Eu Sou
– Encore! – Feelin ( session live)
– Encore! – Kingdom (session live)
– Belle and Sebastian – If You Find Yourself Caught In Love
– LAGO – Trigger

Sessions live exclusives

“Feelin”

“Kingdom”

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